Petit lexique technico-administratif du trafic des trains

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
🟧 Nos brèves quotidiennes 🟧 Notre lexique ferroviaire 🟧 Nos newsletters 🟧 Nos fiches thématiques

Objet : lexique qui définit les différents acronymes technico-administratifs relatifs à l’exploitation du service des trains, tant voyageurs que marchandises. Il ne reprend pas les fonctions des gares, qui fera l’objet d’un lexique spécifique.

Quelle est la définition d’InterCity, EuroCity ou train de nuit et train de mesure ? C’est l’objet de ce petit lexique qui se base essentiellement sur des mots utilisés dans le langage courant. S’agissant de termes technico-administratifs, seront exlus sur cette page les termes purement commerciaux, comme Ouigo, Thalys ou Italo, pour lesquels nous consacrons une autre page spécifiques.

Le lexique ci-dessous ne reprend pas non plus les noms de baptême des trains, qui ne disent rien sur le type de train exploité. Par ailleurs, certains acronymes peuvent être attribués à un service sur une ligne ou un groupe de ligne en particulier, comme Thameslink à Londres ou Transilien à et autour de Paris.

Voir aussi nos lexiques – Matériel roulantGrande vitesse

Autoroute ferroviaire
FRET – Voir Rola / Route roulante

D-zug
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Peu connu en dehors de l’aire germano-alpine, le D-Zug signifie train D, qui est une catégorie de trains express catalogués comme tels dès 1892. Il s’agit d’une contraction provenant des mots der sogenannte Durchgangswagenzug ou Durchgangszug, signifiant une amélioration technique pour train express. En effet, pour la première fois, on pouvait passer d’une voiture à l’autre grâce à l’intercirculation et aux soufflets qui protègent ce passage d’un véhicule à l’autre. L’autre amélioration est que les voitures possédaient désormais des bogies, signe de confort pour les express. Le terme technique D-Zug a donc survécu à tous les acronymes affublés au fil du temps aux trains, pour désigner commercialement un « express » quelle que soit sa fonction en Allemagne et en Autriche. Dans les années 70 à 90, de nombreux trains de nuit ainsi que le reliquat des express n’entrant pas dans la catégorie « Inter City » ou « Trans Europ Express » étaient de facto catalogués D-Zug. Cette catégorie, qui désigne un train sans confort particulier ni supplément à payer, se perd un peu à l’heure actuelle avec les acronymes Railjet, Nightjet, ICE, Intercity ou Eurocity…


[dico]

EuroCity
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Label de qualité créé en mai 1987, le concept « EuroCity » n’est pas une marque commerciale. Elle fait suite à disparition officielle des « Trans Europ Express » et a été largement calquée sur les normes de confort et d’exploitation « InterCity » de la Deutsche Bahn, mais à l’échelle internationale. L’EuroCity est donc clairement un concept germanique qui rencontra un échos très mitigé dans le reste de l’Europe, arrivant au moment où la France ne jurait que par son TGV et où les autres réseaux avaient clairement d’autres priorités. Obtenir le label Eurocity supposait s’aligner sur un certain nombre de critères de confort, comme l’obligation de voitures climatisées et l’intégration d’une voiture-restaurant. Si cette dernière est un élément incontournable du voyage germano-alpin, le Benelux, la France ou l’Italie ne voyaient pas ce critère de la même façon. Á l’époque, la majeure partie des Corails et autres « expresso » ne présentaient plus de restauration depuis longtemps, un service jugé trop déficitaire. L’Eurocity existe toujours de nos jours et est annoncé avec l’acronyme EC sur les panneaux d’affichage des gares concernées.

[dico]

EuroNight
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – En mai 1987, huit trains de nuit avaient été classés sur le concept « EuroCity » bien que circulant de nuit. Six ans plus tard, en mai 1993, il fut décidé de classer un plus grand nombre de train de nuit sous le label « EuroNight », avec des standarts de qualité élevés. Une fois de plus, le concept est germano-alpin avec l’obligation d’avoir dans tous ces trains de nuit des voitures-lits. Étaient donc exclus tous les trains de nuit ne comportant que des places couchettes. 24 paires de trains de nuit vont obtenir ce label de qualité, essentiellement en Europe centrale et de l’Est. Les Talgo espagnols de nuit, vers Milan, Zurich et Paris, l’obtiendront également, étant d’ailleurs quasi les seuls trains de nuit à proposer une voiture restaurant, en dehors des trains autos-couchettes. EuroNight est encore un label actif de nos jours, principalement en Europe centrale et de l’Est, en parallèle avec l’arrivée fin 2016 de Nightjets autrichiens. L’affichage est l’acronyme EN.

[dico]

Express
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Terme le plus usité en matière de chemin de fer et pourtant, en dehors du langage grand public, il est fort peu utilisé dans l’exploitation officielle. Le mot serait tiré de l’anglais express (attesté depuis 1841) et désignant originellement un train spécial, par rapport aux nombreux trains locaux du XIXème siècles. Les trains express effectuent peu d’arrêts en reliant des villes importantes, permettant un service plus rapide que les trains locaux qui s’arrêtent partout. Le terme Express rejoint aussi le D-zug allemand ainsi qu’au terme plus généraliste de Grandes lignes. L’express est généralement composé de voitures conçues pour les longs voyages, souvent à compartiments. Le terme fut utilisé tant pour les trains prestigieux comme l’Orient-Express ou les Trans Europ Express que pour l’Hellas-Express ou le Sud-Express, destinés jadis aux travailleurs migrants et aux jeunes en quête d’horizons lointains. De nos jours, ce terme ne sert que pour un nom de baptême et l’acronyme « EXP » n’est plus vraiment utilisé depuis la segmentation du service des trains en différents labels et branding.

[dico]

Grandes lignes
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Un terme basique toujours utilisé de nos jours pour distinguer ce qui relève des trains à long parcours – 200 à 1500 kilomètres -, des trains locaux ou régionaux. Il renvoie à tous les types de trains allant du D-zug au TGV, en passant par l’express, le Trans Europ Express, le train de nuit, l’InterCity et l’EuroCity. Certains opérateurs étatiques ont clairement défini leur service grandes lignes, comme en Italie avec les Frecce, l’Allemagne avec sa division DB-Fernverkehr ou l’Autriche avec les Railjet et Nightjet. En France, les services grandes lignes de la SNCF sont regroupés dans l’activité « Voyages SNCF ». On notera que les CFF qualifient aussi de « grandes lignes » tous leurs trains du service intérieur renseignés comme « Intercity », mais c’est pour distinguer ces trains non-subsidiés des autres services subsidiés (IR et locaux). Le terme anglais est Long Distance tandis que la langue allemande parle de Fernverkehr.

[dico]

Hyperloop
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Une capsule remplie de passagers, capable de voler dans un tube à une vitesse d’environ 1000 km/h et qui pourrait servir ainsi d’alternative à l’avion – telle est la vision derrière la technologie Hyperloop. L’Hyperloop n’existe toujours pas de nos jours mais on peut parier que cet acronyme restera la marque associée à un concept de voyage révolutionnaire complet, comprenant le « train » tout autant que le service. Le coût de cette technologie et du système de tubes sophistiqués, estimé à des millions de dollars, constitue le plus important défi de cette technologie disruptive. L’Hyperloop, avec le Maglev, constitue bien un exemple de train à grande vitesse mais sans la technologie rail-roue traditionnelle. Jusqu’ici, Hyperloop ne semble pas intéresser nos opérateurs ferroviaires traditionnels…
>>> Un article plus complet est disponible à ce lien

[dico]

ICE
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Acronyme de Inter City Express adopté pour la grande vitesse allemande, à la fois terme technique et commercial. À l’origine, il s’agissait de distinguer ces trains à grande vitesse des « interCity » classiques du trafic grande ligne de la Deutsche Bahn. Par la suite, la DB a constitué une division DB-Fernverkehr (DB Grandes lignes), et ne fait commercialement plus la distinction entre la grande vitesse et les intercity à vitesse classique, l’ensemble étant mélangé dans un vaste horaire cadencé national. Hors pandémie, environ 100 millions de voyageurs étaient comptabilisés chaque année sur les ICE, sur un total de 140 millions de voyageurs grandes lignes. Près de 200 gares sont touchées par un service ICE en Allemagne, ainsi qu’une cinquantaine dans les pays voisins. L’acronyme « ICE » est largement utilisé tant à l’affichage à quai que sur l’ensemble des supports d’information de DB-Fernverkehr, tant papier que digital. C’est aussi celui qui apparait sur les tableaux d’affichage à l’étranger. À l’inverse de la SNCF, la DB n’a jamais songé à une véritable marque commerciale pour ses IC et ICE.

[dico]

InterCity
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Terme utilisé pour un certain type d’exploitation. Contre toute attente, c’est bien en Grande-Bretagne que naît cet acronyme. En 1966, British Rail introduisait la marque InterCity pour tous ses itinéraires de train express, et en 1986, le terme était adopté en tant que division InterCity de British Rail. Dans l’intervalle, la Deutsche Bahn remplaçait en 1971 tous ses express longue distance (dénommés « F ») par l’acronyme InterCity, trains cadencés aux 2h. Tant en Grande-Bretagne qu’en Allemagne, InterCity désigne une exploitation cadencée chaque heure. La DB optera en mai 1979 pour un train par heure, avec voitures climatisées et voiture-restaurant, précipitant la chute du trafic Trans Europ Express. Les autres pays n’opteront pas pour ce régime d’exploitation très intensif. La SNCF, alors sans TGV, préférait relier chaque préfecture au départ de Paris par une poignée de trains quotidiens. Beaucoup étaient dotés de voitures climatisées appelées « Corail ». L’Italie, l’Espagne et la Scandinavie n’adoptèrent pas non plus – ou partiellement -, le qualificatif InterCity. En revanche, il fut adopté là où on ne l’attendait pas, par les petits réseaux belges, néerlandais et suisses, qui qualifièrent « d’InterCity » leurs trains régionaux autrefois appelés « directs ». L’affichage propose l’acronyme IC, qu’on soit en trafic régional dans le Benelux ou en grandes lignes en Allemagne. L’acronyme InterCity a par ailleurs l’avantage d’être facilement transposable dans toutes les langues d’Europe.

[dico]

InterRegio
SERVICE VOYAGEURS REGIONAL – Le terme InterRegio, présenté par l’acronyme IR, désigne une catégorie de trains rapides qui relient différentes régions mais avec davantage d’arrêts qu’un InterCity. La Deutsche Bundesbahn introduisit des IR grandes lignes en 1988, pour affiner la desserte de villes dans lesquelles ne s’arrêtaient pas les InterCity (photo). Ils disposaient généralement d’une voiture Bistro, d’un nouvel agencement des d’espaces ainsi que de places pour vélos. Le réseau IR fût étendu dans toute l’Allemagne réunifiée mais fut remplacé par des InterCity le 15 décembre 2002. Dans les plus petits pays, seuls deux opérateurs publics ont aussi décliné des Inter Regio, mais en tant que train s’arrêtant presque tous les 10 à 15 km. En Belgique, la SNCB désignait « IR » près de 19 lignes de trains régionaux cadencés à l’heure, assurant la liaison ferroviaire entre grandes gares et gares belges moyennes. Depuis le 14 décembre 2014 et le nouveau plan de transport de la SNCB, le terme InterRégio n’est plus employé. La Suisse, avec les CFF, conserve en revanche ses IR et pour cause : contrairement aux InterCity non-subventionnés, les IR des CFF sont subsidiés tout comme le transport local. Ils sont en général exploités avec des matériels roulants climatisés et disposent parfois d’un service mini-bar sur certaines relations longues en Suisse. L’affichage à quai mentionne l’acronyme IR.

[dico]

Omnibus (†)
SERVICE VOYAGEURS REGIONAL – Un terme ancien. Historiquement « véhicule à traction hippomobile », l’omnibus est devenu, par glissement de sens, un train qui dessert toutes les gares d’une ligne (par opposition au train direct) ; ce terme en vient à désigner un train lent (parce qu’il s’arrête partout), par opposition à l’express, à l’IntercIty ou à l’EuroCity actuels. Le terme est encore très utilisé de nos jours mais n’est plus affiché comme tel. La SNCF l’a traduit par TER, la SNCB par train local (affiché « L » sur les quais). Dans les pays de langue germanique, on affiche l’acronyme « RB » pour Regional Bahn (photo). Les espagnols parlent de Cercanias. La réalité d’aujourd’hui est qu’avec la contractualisation au niveau régional, les services omnibus ont pris des noms propres à chaque régions, voir à chaque ligne. Ces noms servent aussi d’uniformisation et de lisibilité pour la clientèle, surtout sur les grands réseaux, où il a fallu faire la distinction entre les véritables omnibus et des trains régionaux qui s’arrêtent moins, tout en ne confondant pas avec les InterCity grandes lignes. D’où l’apparition en Allemagne de l’acronyme « RE », pour Regional Express. Le vocabulaire en français a modernisé aujourd’hui omnibus par les termes « train du quotidien » ou desserte locale. Le terme anglais est regional train tandis que les allemands écrivent fréquemment le terme barbare de Schienenpersonennahverkehrs (SPNV).

[dico]

RER
SERVICE VOYAGEURS LOCAL – Terme uniquement de langue française. L’acronyme RER signifie « Réseau Express Régional » et définit un réseau de trains omnibus centré sur une ville et ses environs immédiats. Sur certains aspects, le RER peut faire penser à un gros métro, mais avec les normes du « chemin de fer lourd ». En France, le RER désigne de facto Paris et l’Île de France, seule région où il est présent, alors qu’autour des autres villes françaises, on parle plutôt de TER. Les fréquences à Paris sont relativement élevées et souvent, le RER dispose de ses propres voies de circulation. Le RER traverse Paris en souterrain dont 2 des 5 lignes sont exploitées conjointement avec la RATP. Le RER parisien comporte 249 points d’arrêt et 587 km de voies qui accueillent chaque jour 2,7 millions de voyageurs. En Belgique, le RER désigne un dossier politico-technique plutôt qu’un service, la SNCB ayant décidé en 2015 de nommer ses RER autour de Bruxelles en « train S », affiché comme tel sur les quais. En Suisse, outre le terme S-Bahn appliqué en langue germanique, le RER de Genève a préféré un nom de baptême : Léman-Express. L’équivalent germanique du RER est S-Bahn tandis qu’à Londres, il faut parler par nom de ligne : Thameslink, Overground ou encore Crossrail (Elisabeth Line). Copenhague possède aussi son « S-Tog » alors qu’il n’y a pas véritablement d’équivalent à Amsterdam ou dans d’autres grandes villes d’Europe. Ceci dit, la frontière entre un RER et un service ferroviaire local intense est parfois floue et dépend de nombreux facteurs, comme la zone de tarification et les modes de subsides.

[dico]

Rola / Route roulante
FRET – Les termes Rola / ‘Route roulante’ / ‘Ferroutage’ / ‘Autoroute ferroviaire’ désignent en réalité un même concept d’origine allemande appelé ‘Rollende Landstraße‘. De quoi s’agit-il ? De la possibilité de transporter un camion complet, c’est à dire comprenant le tracteur, sur un train. Les chauffeurs prennent place dans une voiture à places assises (ou couchettes) du même train. Le gabarit d’un camion complet ne permet pas la technique du wagon poche et impose alors des wagons à plancher extrêmement bas, induisant des roues de très petit diamètre. Le terme un peu fourre-tout « d’autoroute ferroviaire » est utilisé à des fins de communication pour la presse et le grand public et ne figure pas dans les manuels ferroviaires. Eurotunnel (avec ses navettes « Le Shuttle »), BLS Cargo (Railpin), ÖBB et la SNCF en partenariat avec le groupe FS (AFA), exploitent des trains ayant la définition réelle de RoLa. Ce trafic intermodal accompagné est très minoritaire par rapport aux nombreux trains de transport combiné classiques, qui ne prennent en charge que les semi-remorques, sans les chauffeurs (train intermodal).
>>> Une page complète qui décrit ce qu’on appelle autoroute ferroviaire

[dico]

S-Bahn
SERVICE VOYAGEURS LOCAL – Terme de langue germanique. L’acronyme est une abréviation de Stadtbahn, Schnellbahn ou Stadtschnellbahn, et est utilisé en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Le S-Bahn est très antérieur à son équivalent RER parisien, puisque ce terme a été annoncé le 24 décembre 1930 dans le bulletin d’information officiel de la Deutsche Reichsbahn. Le S-Bahn Berlin est considéré comme l’archétype de tous les systèmes S-Bahn. En 1934, Hambourg possédait aussi son S-Bahn. Le S-Bahn n’a cependant été classé en tant que type de train indépendant qu’à la fin des années 1970 par la DB, le numéro de train étant précédé de l’abréviation « S ». Alors que Berlin et Hambourg disposaient dès le départ de leurs propres réseaux de voies pour le S-Bahn, dans d’autres régions, le trafic du S-Bahn a été en grande partie construit avec les voies existantes, parfois en quadruplant certaines sections. Le mot S-Bahn fait partie du langage courant, là où il existe. En Suisse , les seuls réseaux S-Bahn au sens strict sont Zurich (photo) et Genève (Léman-Express). L’équivalent français du S-Bahn est RER tandis qu’à Londres, il faut parler par nom de ligne : Thameslink, Overground ou encore Crossrail (Elisabeth Line).

[dico]

TER
SERVICE VOYAGEURS LOCAL – Terme utilisé par la SNCF pour désigner Train Express Régional, et qui est une marque commerciale de SNCF Voyageurs qui s’applique aux trains et autocars qu’elle exploite dans le cadre de conventions passées avec les régions. Il s’agissait en quelque sorte de moderniser les omnibus et de redonner du souffle à une activité déficitaire mais qui pesait encore 23% du chiffre d’affaire de la SNCF en 2019. En France, les régions ont hérité de la gestion des TER en 2002 et y consacrent plus de 5,5 milliards d’euros par an. La couverture des coûts par les tarifs, qui n’atteignent que 27 à 30%, provoquent des déficits élevés, ce qui pèse lourdement sur les finances des régions. Par exemple, le trafic TER est l’un des postes de dépenses les plus importants de la région Grand Est, qui consacre plus de 445 millions d’euros par an à l’exploitation d’un réseau de 2 727 kilomètres de voies ferrées et des 361 gares. Depuis décembre 2019, les pouvoirs publics français (État et régions) ont la possibilité de lancer un appel d’offres. L’UE a fixé une échéance de 2023 pour ouvrir à la concurrence les services de passagers subventionnés par obligation de service public (OSP) par appel d’offres plutôt que d’avoir l’obligation de passer par la SNCF. Les régions peuvent conclure un nouveau contrat avec la SNCF avant 2023. Les contrats étant d’une durée maximale de dix ans, cela pourrait permettre à l’entreprise ferroviaire de conserver un monopole jusqu’en 2033. L’acronyme TER est présent sur les affichages en gares et sur tous les supports commerciaux. L’acronyme TER n’existe pas en Belgique et Suisse francophone.

[dico]

TET
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Terme administratif utilisé par la SNCF et l’État français pour, à l’inverse des TGV, subsidier certains trains grandes lignes au titre d’aménagement du territoire. L’acronyme signifie d’ailleurs justement Train d’équilibre du territoire et ne se trouve sur aucun support commercial de la SNCF. Les Trains d’Équilibre du Territoire (TET) assurent un service de grandes lignes rapide entre les principales villes françaises non reliées par la grande vitesse. Ils permettent également le désenclavement des territoires sur des liaisons interrégionales province-province. Une profonde mutation du périmètre du réseau des trains d’équilibre du territoire (TET) a été enclenchée au 1er janvier 2017. Dans le cadre des accords conclus entre l’État et les régions, ces dernières deviennent autorité organisatrice d’un certain nombre de lignes TET dont l’offre est fortement imbriquée avec l’offre TER. Il est exact que depuis leur création, les TET pouvaient, par leur mission proche d’un InterCity régional, être confondus avec un TER sans pour autant bénéficier de la tarification régionale, puisque ces trains sont subsidiés par l’État.

[dico]

TGV
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Terme français désignant Train à Grande Vitesse. Inauguré en septembre 1981, le TGV est devenu un terme générique utilisé en français pour tout ce qui roule à 250km/h ou plus. Le terme TGV permet au niveau technique de distinguer la conception de rame articulée des autres trains à grande vitesse avec voitures traditionnelles, comme les ICE de la Deutsche Bahn ou les Frecciarossa de Trenitalia. Mais l’acronyme TGV est aussi celui qui est utilisé dans le langage courant, y compris anglophone, et qui apparaît sur les affichages de gares comme sur les supports commerciaux, malgré la création des marques commerciales SNCF inOui et Ouigo. En revanche, les marques Thalys, Eurostar et dans une moindre mesure Lyria semblent avoir effacé l’acronyme TGV du langage marketing. Il n’en demeure pas moins que l’acronyme TGV recouvre tout à la fois une technique, un matériel roulant et un service de train, raison pour laquelle on le retrouvera dans plusieurs lexiques distincts.

[dico]

Trafic diffus
FRET – Le trafic diffus est aussi vieux que le chemin de fer lui-même. Il représente les wagons isolés qui doivent passer par un centre de triage pour former un train, par groupage et dégroupage. Le système permet à chaque entreprise de recevoir dans sa cour un ou plusieurs wagons de marchandises de diverses origines. La prégnance de la route dès les années 1920 a mis à mal ce système qui demande beaucoup de main d’oeuvre dans les triages et des locomotives de manoeuvre pour les dessertes locales. Le fret ferroviaire est avant tout pertinent sur des trafics de marchandises réguliers, massifs et sur moyenne / longue distance, et le trafic diffus est très vulnérable aux volumes remis au rail et au tissu industriel. Certaines PME ont des productions qui ne remplissent pas un wagon par jour, voir par semaine. En revanche l’offre présente des fonctionnalités structurantes et distinctives, qui répondent particulièrement bien aux besoins spécifiques de plusieurs secteurs stratégiques de l’économie, comme la sidérurgie et la chimie (photo). Ces industries doivent ventiler les wagons sur plusieurs points de chargement de leurs vastes sites industriels. Par ailleurs, le wagon isolé est la solution que les industriels chimistes privilégient pour le transport des matières dangereuses, dont certaines ne peuvent pas ou très difficilement être transportées par la route (chlore, gaz dangereux, acide fluorhydrique…). Le wagon isolé est toujours d’actualité mais cherche le bon business model.

[dico]

Train autos couchettes
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Peut-être un terme à conjuguer au passé ? Cela dépend des pays. De quoi s’agit-il précisément ? De pouvoir transporter son propre véhicule dans le même train de nuit qui vous emmenait en vacances, généralement en Méditerranée. Une formule qui faisait mouche à l’époque où les autoroutes n’existaient pas, ou si peu. Traverser la France, l’Allemagne et les cols suisses en autos relevaient encore d’une certaine audace, un brin d’aventure. Au fil des années, les TAC comme on les appelait bénéficièrent d’un matériel roulant confortable : les voitures-lits sont même parfois plus nombreuses que les voitures-couchettes, du fait d’une clientèle de ménages retraités, voyageant à deux et désirant l’intimité d’une cabine à deux lits. Les autos étaient chargées sur des wagons porte-autos de type Ddm (photo) et aptes à 160km/h. De nos jours, une poignée de relations sont encore disponibles en Europe. Le terme anglais est Motorail et en allemand le concept est Autozug.

[dico]

Train complet
FRET – C’est l’anti-thèse du trafic diffus et du wagon isolé. Le train complet est un train de fret bloc, sans modification de composition durant tout son trajet. Il va d’un point A à un point B, éventuellement en changeant de locomotives aux frontières. Il forme la majorité des trains de fret d’aujourd’hui, comme le transport d’autos ou les céréales, par exemple. Le train complet a souvent des wagons et un chargement identiques pour un seul destinataire. La tendance à accroîte l’exploitation des trains complets a précipité la chute du trafic diffus en evitant le passage obligé via un triage, ce qui a laissė un grand nombre d’installations à l’abandon car inutilisées. En revanche, la remise en usine d’un train complet nécessite soit une locomotive de manoeuvre soit une locomotive bimode.

[dico]

Train de desserte
FRET – Terme qui peut se traduire par « derniers kilomètres ». Il s’agit de desservir le client final au sein de son ou ses installations industrielles. La desserte se fait souvent sur des petites lignes à exploitation parfois simplifiées, mais pas forcément. Certaines usines ont un embranchement particulier le long d’une ligne fréquentée. La remise en usine d’un train complet nécessite soit une locomotive de manoeuvre voir éventuellement une locomotive bimode.

[dico]

Train intermodal
FRET – Le transport intermodal (ou combiné) est un transport qui combine l’acheminement entre le train et le bateau (pour la longue distance) et le transport routier (pour la desserte locale). C’est en général un conteneur ou une semi-remorque (appelés « UTI » – Unité de Transport Intermodal) qui représente le mieux le concept d’intermodalité. Ces UTI peuvent se charger indifféremment sur wagons et navires rouliers (RoRo). Le conteneur est trimodal mer-fer-route. Les semi-remorques, du fait de leurs roues, ont obligé les concepteurs à prévoir une « poche » pour les placer sur un wagon, de sorte que lesdites roues arrivent à 25-30cm au-dessus des rails. Le train intermodal est dans la plupart des cas un train complet mais fait aussi l’objet d’une desserte pour certainsterminaux plus isolés. On distingue de nos jours quatre types d’UTI : les conteneurs maritimes, les caisses mobiles européennes, les semi-remorques et les camions complets (route roulante).

[dico]

Train de mesure
INFRASTRUCTURE – Le train de mesure est un engin incontournable pour tout gestionnaire d’infrastructure. Au fil du temps, et de manière régulière, l’usure ainsi que la géométrie de la voie doivent être vérifiées. Il en va de même pour la caténaire. Ces éléments fondamentaux pour la circulation et la sécurité des trains nécessitent l’utilisation d’engins spéciaux, de plus en plus sophistiqués. Il est fait appel aujourd’hui à des autorails dotés de nombreux appareillages de détection et de surveillance des actifs de la voie, comprenant des caméras et toutes sortes de capteurs de mesures de la géométrie et de l’épaisseur des fils de contact. Les trains de mesure servent uniquement à collecter des informations, et non à effectuer des travaux sur place.

[dico]

Train de nuit
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Un train de voyageurs qui roule une nuit complète : on gagne, durant les heures de sommeil, les heures de trajet d’ordinaire effectuėes en journėe. Les premiers trains de nuit n’avaient que des places assises vers 1850. Puis vînt le « wagon-lits » dans les années 1890, offrant des places couchées très luxueuses. Dans les années 1950-1960, le tourisme de masse et la recherche d’un prix plus économique aboutit à la conception de la voiture-couchettes. Les trains de nuit ont connu leur apogée durant tout le XXIème siècle jusqu’au début des années 2000. Concurrencé par l’aviation low cost et la grande vitesse ferroviaire, il s’est quelque peu éteint dans les années 2010 avant de renaître à la faveur d’un engouement encouragé par la recherche d’autres options de voyage que l’avion. Les pays d’Europe centrale et dans une certaine mesure l’Italie et la Scandinavie n’ont jamais vraiment abandonné ce concept de trains, qui reste cependant un marché de niche.

[dico]

Train postal (†)
FRET – Pour mémoire. Le train postal n’existe pratiquement plus de nos jours, si ce n’est en Grande-Bretagne. C’est en réalité un train hybride entre le train de fret et le train de voyageurs. Conçu pour rouler rapidement, le train postal est né à la naissance même du chemin de fer sous des formes variées. D’ordinaire, c’était des voitures inaccessibles aux voyageurs mais qui avaient toutes les caractéristiques d’une voiture voyageurs. Elles étaient accrochées à des trains de voyageurs, tant omnibus qu’express. Dans les années 60-70, on essaya le transport par automotrices distinctes (photos). Les tri-postaux jouxtaient généralement les grandes gares, ce qui facilitait les manoeuvres des trains et les opérations de chargement/déchargement. Dans les années 90, le volume de courrier transporté par chemin de fer commença à diminuer régulièrement. Avec la mise en service de machines de tri automatique dans toute l’Europe, le tri manuel à bord des trains déclina puis fut supprimé. Les volumes ni les flux postaux ne semblèrent favorables au mode ferroviaire jugé trop cher par les administrations postales entretemps devenues des entreprises publiques autonomes. Le train postal a raté le lucratif secteur de l’e-commerce qui, à l’inverse du courrier classique, est en croissance continue. Une tentative de train « colis » était testée en Grande-Bretagne à la fin de 2021.

[dico]

Train de proximité
SERVICE VOYAGEURS REGIONAL/LOCAL – C’est un terme générique utilisé de nos jours pour remplacer celui « d’omnibus » dont nous parlions plus haut. Le train de proximité ne figure pas dans les documents officiels des opérateurs mais est plutôt à l’usage du langage courant destiné au grand public. Il a aussi vocation de marquer la distinction avec les services grandes lignes, notamment au niveau de la tarification et des subsides. Le train de proximité porte différents noms selon les pays ou les régions où il est exploité. C’est tout autant un RER, un S-Bahn qu’un train régional.

[dico]

Train de secours
INFRASTRUCTURE – C’est probablement le train qu’on ne voudrait jamais voir sortir ! Il n’est actif qu’en cas d’accident grave. Les trains de secours sont très variés en Europe. Il y a ceux qui disposent d’un wagon-citerne d’eau pour éteindre des incendies en tunnel. Il y en a d’autres qui sont composés d’un ou deux wagons avec des outils de relevage ou de consolidation. Certains disposent de très grosses grues (photo) permettant de relever des wagons ou des locomotives déraillées. Les trains de secours sont activés quand les lieux de l’accident le permettent. Parfois, il faut des grues extérieures pour retirer les épaves accidentées.

[dico]

Train de travaux
INFRASTRUCTURE – Comme leur nom l’indique, ces trains sont destinés à l’infrastructure ferroviaire qui, contrairement à une route, demande ici des moyens considérables car on doit distinguer la voie (rail, traverses, ballast) d’autres travaux connexes ou de la caténaire. Les trains de travaux participent complètement aux programmes de maintenance de l’infrastructure. Une variété importante d’engins existe sur le marché pour correspondre à des besoins très divers. Parfois, la grue du train de secours peut servir pour le placement d’objet très lourd, comme les aiguillages par exemple. La firme autrichienne Plasser & Theurer (photo) est leader sur le marché des engins de maintenance.

[dico]

Wagon isolé
FRET – Voir Trafic diffus

[dico]

Voir aussi nos lexiques – Matériel roulantGrande vitesse

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
Inscrivez-vous au blog

Petit lexique du matériel roulant à grande vitesse

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
🟧 Nos brèves quotidiennes 🟧 Notre lexique ferroviaire 🟧 Nos newsletters 🟧 Nos fiches thématiques

Objet : lexique qui définit les différents types de matériel roulant ainsi que les marques commerciales associées à la grande vitesse ferroviaire.

Le TGV, l’ICE, le Frecciarossa ou encore Thalys ou Lyria ? Sans compter le Maglev et l’Hyperloop. La grande vitesse dans plusieurs langues et dans le langage courant. Rappellons tout de même que le terme « TGV » est devenu quasi une marque et qu’il réfère en principe au train à grande vitesse à la française. Des informations plus détaillées pour chacun de ces trains apparaîtront au fur et à mesure de l’étoffement de ce dico…

La grande vitesse ferroviaire est apparue comme un système en soi, avec l’idée, née au Japon en 1964, qu’une infrastructure propre lui était dédiée, sur laquelle roule un matériel roulant dédié. Ainsi définie, la grande vitesse est un segment parallèle au chemin de fer traditionnel, mais auquel il se rattachait intimement par le maintien du concept rail-roue et par la faculté du matériel roulant à rouler sur le réseau classique, avec bien entendu des vitesses adaptées. Inversément, d’autres formes de propulsions et d’infrastructures pour atteindre de grandes vitesses ont été et sont encore étudiées de nos jours, et s’écartent ici du concept rail/roue. 

On distinguera donc pour ce lexique succint consacré à la grande vitesse : 

• la grande vitesse classique de technologie rail/roue, de type TGV, ICE, AVE,…; 
• la grande vitesse par technologie à sustentation magnétique, de type Maglev;
• la grande vitesse en milieu fermé en tube sous vide et technologie à sustentation magnétique, de type Hyperloop

Le lexique ci-dessous tente de reprendre l’ensemble des « noms » généralement attribués au matériel roulant à grande vitesse, que ce soit des noms de trains tout comme des noms commerciaux, de marques. Nous nous contentons ici de parler de trains qui pratiquent en commercial au minimum le V250, soit 250km/h, nécessitant des lignes nouvelles non-conventionnelles. Il ne sera donc pas fait mention des nombreux trains pratiquant des vitesses entre 200 et 249km/h…

Voir aussi nos lexiques – Matériel roulantTechnico-administratif

AGV
Acronyme pour Automotrice à Grande Vitesse, inconnu du grand public car il ne s’agit pas d’une marque commerciale, loin s’en faut. Il s’agit du train à grande vitesse construit par Alstom et vendu à ce jour au seul opérateur privé italien NTV-Italo (photo), qui commercialise ses services au nom d’Italo. Il s’agissait de concevoir un successeur aux rames TGV Alstom articulées, en conservant les mêmes normes de sécurité, sans augmentation des coûts de construction. Le terme « automotrice » renvoie au fait que contrairement au TGV à la française, il n’y a pas de motrices qui encadrent une rame, mais que toute la rame est motorisée. L’AGV n’a pas trouvé d’autres acquéreurs en Europe que NTV-Italo, et son acrnonyme n’est dès lors pas très répandu voire pas connu du grand public. La SNCF, qui vise les grandes capacités, n’a jamais voulu de l’AGV pourtant étudié en France. L’AGV a permis à Alstom de concevoir sa gamme de TGV du futur nommé Avelia.
>>> Fiche techique complète de l’AGV ETR 575
>>> Qui est exactement NTV-Italo ?

[dico]

AVE
Acronyme pour Alta Velocidad Española. Il s’agit du train à grande vitesse espagnol, dont les premiers exemplaires ont commencé à circuler le 21 avril 1992 sur la ligne à grande vitesse Madrid-Séville, d’une longueur de 471 km, à l’occasion de l’exposition universelle Expo 92.Le réseau espagnol à grande vitesse s’est petit à petit étoffé pour être de nos jours le premier d’Euroupe en kilométrage, soit actuellement 3086km, en deuxième place mondiale derrière la Chine. À l’origine, l’AVE était une rame de type TGV-Atlantique Alstom classée S-100 chez l’opérateur Renfe, car il n’y avait encore d’autre choix à l’époque. Par la suite, la firme Talgo a conçu avec Bombardier d’autres rames de type S-102/S-112 (photo), qui sont devenues majoritaires dans le parc de la Renfe avec 46 rames. Le S-103 est un AVE semblable à l’ICE 3 exploité par la Deutsche Bahn et compte 26 rames en circulation. L’opérateur étatique Renfe a commandé récemment le Talgo Avril qui est actuellement en cours de tests. Ce nouvel AVE devrait permettre le retrait des S-100 et permettre à la Renfe d’aller en France.
>>> Fiche techique complète de l’AVE S-100
>>> Fiche techique complète de l’AVE S-102/S-112 dit « Pato »
>>> Fiche techique complète de l’AVE S-103

[dico]

AVLO
Acronyme pour Alta Velocidad Low Cost . Il s’agit d’un train à grande vitesse low cost espagnol identique au train à grande vitesse S-102, mais qui a été agencé en une seule classe et avec retrait du bar. L’Avlo est la réponse de la Renfe à l’arrivée récente de la SNCF et de son TGV Ouigo à bas coûts. Depuis le printemps 2021 et la baisse des restrictions sanitaires, Ouigo de la SNCF, AVE et Avlo de la Renfe sont en concurrence sur la liaison Madrid-Barcelone (photo). Les premiers mois de circulation furent positifs chez les deux opérateurs. En 2021 cinq rames étaient configurées en type Avlo.

[dico]

ETR 500
Acronyme italien peu connu si ce n’est des initiés, ETR signifiant Elettro Treno Rapido. Les chemins de fer italiens attribuent l’acronyme ETR à toutes leurs automotrices, avec un chiffre de classification. L’ETR 500 est tout simplement le premier vrai train à grande vitesse italien lancé en 1992 sur une ligne à grande vitesse qui existait déjà depuis le milieu des années 70 entre Florence et Rome. Le style intérieur et extérieur a été réalisé par le designer Pininfarina. Un total de 62 rames furent construites et une bonne partie est toujours en service. En juin 2012, Trenitalia, l’opérateur historique qui gère la grande vitesse italienne, profitait du nouvel horaire d’été pour introduire la marque Frecciarossa (Flèche rouge), à l’ensemble des services à grande vitesse, d’abord avec ses rames ETR 500 puis dès 2015 avec les nouvelles rames ETR 400 acquises chez Bombardier (aujourd’hui Hitachi Rail Europe). Comme pour le TGV ou l’AVE, le terme Frecciarossa est devenu le nom générique de la grande vitesse italienne et du matériel roulant associé, ce qui brouille un peu le lexique.
>>> Fiche techique complète de l’ETR 500

[dico]

Eurostar
Eurostar peut être considéré comme le vrai premier service de train à grande vitesse international conçu comme tel à la base, même si à l’époque des TGV français allaient déjà en Suisse. Eurostar n’est pas un matériel roulant mais une marque commerciale destinée au trafic entre Londres, Paris et Bruxelles, puis plus tard Amsterdam. Les premiers services Eurostar démarrèrent le 14 novembre 1994, le tunnel sous la Manche venant tout juste d’être inauguré en juin de la même année. Eurostar utilisa d’abord 31 rames TGV de conception Alstom classées TMST 373 en Grande-Bretagne, d’une longueur de 375m et au design particulier pour respecter le gabarit plus étroit du Royaume-Uni, complétées de 7 autres rames plus courtes prévues pour rejoindre Birmingham ou Manchester, ce qui n’eut jamais lieu. Depuis 2010, Eurostar était une « Ltd » de droit britannique avec siège social à Londres, détenue à 55% par la SNCF. Eurostar est probablement la société ferroviaire la plus internationale d’Europe, si pas du monde, avec près de 1800 collaborateurs, dont 60% vivant en Grande-Bretagne, ce qui a posé quelques problèmes lors de la mise en oeuvre du Brexit. En 2010, l’entreprise britannique provoquait une mini tornade en choisissant le Velaro de Siemens pour renforcer son parc de 27 rames supplémentaires, classées 374. En 2019, un projet de fusion avec Thalys était mis sur la table puis mis entre parenthèses avec la pandémie de 2020 et 2021. Mais à l’automne 2021, le projet était relancé avec l’idée de conserver la marque Eurostar et de transférer le siège social à Bruxelles.
>>> Fiche techique du TMST 373 Alstom
>>> Fiche techique complète du Velaro UK de Siemens

[dico]

Frecciarossa
En juin 2012, Trenitalia, l’opérateur historique qui gère la grande vitesse italienne, profitait du nouvel horaire d’été pour introduire la marque Frecciarossa (Flèche rouge), à l’ensemble des services à grande vitesse, d’abord avec ses rames ETR500 puis dès 2015 avec les nouvelles rames ETR 400 acquises chez Bombardier (aujourd’hui Hitachi Rail Europe). Le terme Frecciarossa est alors devenu le nom générique de la grande vitesse italienne et du matériel roulant associé, tout particulièrement en ce qui concerne l’ETR400, qui deviendra le parc le plus important, sinon unique, de Trenitalia. Le terme Frecciarossa est d’ailleurs celui utilisé pour désigné ce matériel roulant tant en France, avec l’ouverture en concurrence de Milan-Turin-Paris, qu’en Espagne, ou Trenitalia est associé avec le consortium Ilsa pour exploiter un lot de trains sur trois liaisons à grande vitesse espagnole. Cette internationalisation permet à Hitachi Rail d’affiner son produit à grande vitesse sur le Continent. Frecciarossa reste bel et bien associé à l’opérateur Trenitalia, là où il opère avec ce train en Europe…
>>> Fiche techique complète de l’ETR400 (parfois appelé Frecciarossa 1000)

[dico]

HST
Acronyme anglais pour High Speed Train auquel on peut aussi rajouter HSL pour High Speed Line, désignant la voie à grande vitesse. Bien que non-français, nous mettons HST dans ce lexique car il apparait dans tout article de la langue de Shakespeare, sachant que pour nos amis anglophones, HST désigne tout type de train à grande vitesse en Europe et dans le monde. En 1976, une rame britannique diesel capable d’atteindre 200km/h était exploitée par British Rail avec le qualificatif HST 125, pour 125 miles à l’heure. C’était à l’époque un des trains les plus rapides d’Europe, qui plus est en traction diesel. Ce qualificatif reste encore de nos jours attribué dans le vocabulaire courant à n’importe quel train qui fait « de la vitesse ». Or, la définition UIC de la grande vitesse – objet de cette page -, est d’avoir des trains de 250km/h ou plus. En Grande-Bretagne, il n’y a aucun véritable HST autre que l’Eurostar entre le tunnel sous la Manche et Londres, seul train britannique roulant à 300km/h. Les anglais construisent par ailleurs leur fameuse HS2, leur deuxième ligne à grande vitesse, entre Londres et Birmingham dans un premier temps. Les HST V300 (pour 300km/h) de ce futur service n’ont pas encore été désignés à ce jour…

[dico]

Hyperloop
Une capsule remplie de passagers, capable de voler dans un tube à une vitesse d’environ 1000 km/h et qui pourrait servir ainsi d’alternative à l’avion – telle est la vision derrière la technologie Hyperloop. Lors de conférences techniques et dans divers médias, cette utopie est souvent évoquée et donne l’impression que nous allons faire le voyage Vienne – Cologne en une heure ! Bien qu’en théorie cela semble fantastique, il est important de prendre en compte les nombreux défis auxquels l’Hyperloop est confronté tant en construction que dans son impact sur la société. Le coût de cette technologie et du système de tubes sophistiqués, estimé à des millions de dollars, constitue le plus important défi de cette technologie disruptive. L’Hyperloop, avec le Maglev, constitue bien un exemple de train à grande vitesse mais sans la technologie rail-roue traditionnelle.
>>> Un article plus complet est disponible à ce lien

[dico]

ICE
Acronyme de Inter City Express adopté pour la grande vitesse allemande. À l’origine, il s’agissait de distinguer ces trains à grande vitesse des intercity cadencés à l’heure et qui faisaient la marque de fabrique du trafic grande ligne de la Deutsche Bahn. Le 2 juin 1991, le train à grande vitesse ICE était mis en service avec 19 rames ICE1 entre Hambourg et Munich. La seule portion à grande vitesse se situait entre Hanovre et Wurtzbourg, une ligne de 327 kilomètres avec 63 tunnels et plus de 34 ponts. Le réseau s’est alors étendu rapidement avec à ce jour 1.571km de lignes construites pour au moins 250km/h, ce qui met l’Allemagne à la cinquième place mondiale. Hors pandémie, environ 100 millions de voyageurs étaient comptabilisés chaque année sur les ICE, sur un total de 140 millions de voyageurs grande ligne. Près de 200 gares sont touchées par un service ICE en Allemagne, ainsi qu’une cinquantaine dans les pays voisins. 330 rames sont nécessaires pour le service quotidien. Ce parc fait la part belle à la technologie Siemens et on en est aujourd’hui à la quatrième génération d’ICE. On retrouve à l’international l’ICE sur Francfort-Bruxelles, Francfort-Amsterdam ou encore Francfort-Paris, de même qu’à Zurich, Interlaken et Vienne.
>>> Fiche techique complète sur l’ICE 1, de première génération
>>> Fiche techique complète sur l’ICE 2
>>> Fiche techique complète sur l’ICE 3, bien connu à l’étranger
>>> Fiche techique complète sur le Velaro D « Deutschland », moins connu
>>> Fiche techique complète sur l’ICE 4, la dernière génération modulable

[dico]

inOui
inOui n’est ni un matériel roulant ni un acronyme. Ce nouveau branding inOui, ou TGV inOui, est la marque commerciale du service TGV français présenté par la SNCF le 27 mai 2017 à l’origine pour certaines dessertes, puis appliquée à tous les TGV « classiques » dès 2020. La SNCF s’engageait par là dans une politique de marques tournant autour de l’onomatopée «Oui» (Ouigo, OUI.sncf, Ouibus et donc InOui), afin de faire la distinction avec les marques Ouigo, Lyria, Eurostar ou encore Thalys. La marque inOui met un terme aussi aux produits commerciaux ciblés comme ID-TGV ou TGVMax. L’ancien site marchand VoyagesSNCF.com devenait « OUI.sncf ». Le visuel identitaire est ce qu’on appelle un ambigramme, lisible à l’endroit comme à l’envers via une symétrie centrale de 180 degrés. Il s’applique à l’ensemble du service TGV de la SNCF et sur le matériel roulant à grande vitesse en dehors des marques précitées.

[dico]

iryo
Il s’agit de la marque commerciale du consortium espagnol Ilsa/Trenitalia dans lequel on trouve 55% de Air Nostrum et 45% de Trenitalia. Ce consortium était créé en 2019 pour faire offre sur le lot 2 de la libéralisation espagnole. Le nom « iryo » (tout en minuscules) fût présenté le 18 novembre 2021 à Madrid. Les opérations ferroviaires proprement dites ont débuté à l’automne avec l’arrivée de deux rames Frecciarossa Hitachi Rail sur le sol espagnol, en vue de l’homologation. Le service commercial est en principe prévu au second semestre 2022.
>>> iryo

[dico]

Italo
C’est la marque commerciale de l’opérateur privé italien NTV-Italo, qui a bousculé le marché de la grande vitesse en Italie depuis avril 2012. NTV a d’emblée affiché un choix ambitieux en optant pour un investissement massif, soit plus d’un milliard d’euros dont 628 millions rien que pour l’achat de 25 nouvelles rames à grande vitesse AGV (photo), qui n’existaient que sur papier. NTV-Italo est aujourd’hui propriété du gestionnaire de fonds international Global Infrastructure Partners III. La marque Italo est devenue un visuel qui s’applique sur l’ensemble des services de NTV, dont certains sont exploités par des Pendolinos EVO classés ETR 675, qui ne sont pas des trains à grande vitesse. NTV occupe des espaces dans certaines grandes gares italiennes sous le nom de « Casa Italo ».
>>> L’entreprise NTV-Italo
>>> Le confort offert par Italo

[dico]

IZY (†)
IZY n’était ni un matériel roulant ni un acronyme. Il dérivait de l’appelation anglophone easy pour marquer la marque low cost de Thalys, le service de train à grande vitesse entre Paris, le Benelux et l’Allemagne. IZY, avec Ouigo, participait de la volonté de la SNCF d’entrer dans le marché low cost à grande vitesse, avant que d’autres sans chargent. Mais il fallait faire la distinction avec Ouigo, qui est un produit purement national français. La SNCF avait donc fourni à Thalys 2 rames TGV-Réseau en la pélicullant d’une chatoyante livrée mélangeant du vert, jaune et mauve. Lancé en avril 2016, ces TGV faisaient deux A/R par jour sur Bruxelles-Paris moyennant l’emprunt de la ligne classique dès Arras afin d’éviter les onéreux péages de SNCF Réseau sur les lignes TGV. Le temps de parcours passait à 2h30 mais les prix étaient low-cost : à partir de 10€ en siège non-garanti (on reste debout au bar…) jusqu’à 29€ en siège classique. L’objectif de ce service était de capter la clientèle des bus et du covoiturage. Par la suite, une rame ex-Eurostar TMST 373 et parfois d’authentiques rames Thalys ont garni les services IZY. Mis a mal par la pandémie, ce concept de service low cost a été définitivement supprimé le 10 juillet 2022.

[dico]

Lyria
Créée en 1999, mais apparue seulement en 2002, Lyria est une marque attribuée aux liaisons ferroviaires par TGV entre la France et la Suisse. Au niveau légal, il s’agit d’une entreprise à action simplifiée de droit français, mais elle ne peut pas être considérée comme « entreprise ferroviaire » à l’instar de Thello, NTV-Italo ou Thalys, dans la mesure où elle ne possède ni licence ni certificat de sécurité. Néanmoins, la SNCF détient 74% des « actions » et les CFF, l’entreprise publique suisse, les 26% restants. Les concepteurs de la marque ont voulu une identité bi-culturelle très forte qui se matérialise par l’habillage spécifique des trains et dans l’expérience à bord. Lyria utilisait à la base des rames TGV-PSE (Paris Sud-Est) puis des rames POS (Allemagne) juqu’en 2019, où l’intégralité de la flotte fut remplacée par 15 rames double étages, de type 2N2 UA3.
>>> Une page plus complète sur Lyria

[dico]

Maglev
La technologie Maglev – Magnetic Levitation -, est un concept où le train fonctionne sur un champ magnétique. Les principes de base, deux aimants qui s’opposent, nous écarte de la technique traditionnelle rail/roue du TGV. Le train à sustentation magnétique ne signifie pas spécifiquement train à grande vitesse. En 1984, à Birmingham, un train opérait en monorail sur une section de voie surélevée d’environ 600m. Dans la grande majorité des cas cependant, le Maglev reste bien étudié dans le cadre de la grande vitesse ferroviaire, qui semble être sa raison d’être. Comme souvent lorsqu’on parle de technologies disruptives, des clans se forment entre les pour et les contre. Avec l’absence de systèmes importants en exploitation, on manque de recul pour apprécier les avantages et inconvénients réels par rapport au chemin de fer classique, notamment sur le plan économique. La technologie Maglev EDS exige le maintien des bobines supraconductrices à une températures de -269°C, ce qui n’est pas sans incidences sur la consommation énergétique. L’Europe a abandonné le terrain de cette technologie à l’Asie, qui lui voit un avenir plus prometteur. Le seul exemple vivant est le Maglev reliant Shangaï à son aéroport. L’allemand Bögl semble vouloir développer un modèle urbain.
>>> Une page plus complète sur le Maglev
>>> Une page plus complète sur le modèle développé par l’allemand Bögl

[dico]

Ouigo
Ouigo est une marque et un service commercial TGV à bas coûts lancé par la SNCF le 2 avril 2013. Le 26 mai 2021, le même concept était décliné en Espagne avec la création dans ce pays d’une filiale Ouigo España. Ouigo fait donc partie de la politique de marques tournant autour de l’onomatopée «Oui» (Ouigo, OUI.sncf, Ouibus et InOui) de la SNCF. Il s’agit d’une offre inspirée des compagnies aériennes low cost, avec des petits prix mais une classe unique et pas de bar (sauf en Espagne). L’objectif – tout comme IZY chez Thalys -, est de capter la clientèle des bus et du covoiturage. Le matériel roulant utilisé est le TGV Duplex de la génération Dasye, modifié pour cette marque commercial, et pouvant embarquer 634 voyageurs. À l’origine, pour ne pas compromettre le business model de ses autres TGV, la SNCF faisait partir ses Ouigo de gares excentrées, comme Marne-la-Vallée plutôt que la gare de Lyon à Paris. Entretemps, sa politique fut modifiée avec des départs depuis les grandes gares parisiennes, pour capter davantage de clientèle. SNCF Ouigo dessert aujourd’hui 42 destinations et maille les 12 plus grandes villes françaises. Au printemps 2022, une déclinaison par trains classiques formés de voitures Corail sera lancée en France.

[dico]

Pendolino
C’est plutôt un intrus ! Le Pendolino n’est pas une marque commerciale mais le nom d’un train pendulaire inventé par Fiat Ferroviaria. Il n’a jamais été un « vrai » train à grande vitesse mais un train qui s’incline dans les courbes pour maintenir une vitesse plus élevée. En fait ce train – construit maintenant par Alstom suite au rachat de Fiat -, circule dans plusieurs pays relativement en dessous de la vitesse maximale de pointe indiquée par Alstom : 230km/h en Pologne, 220km/h en Finlande, 200km/h en Tchéquie au niveau opérationnel, ce sont des trains rapides mais pas des trains à grande vitesse. La quatrième génération de ces trains circulent en Suisse et en Italie sous la classification ETR 610. Le fait qu’ils soient homologués jusqu’à 249km/h leur permet d’éviter de se conformer à toutes les contraintes du train à grande vitesse. Le Pendolino permet ainsi de combler un vide entre la rame tractée (160 à 200km/h) et le train à grande vitesse. La littérature grand public continue cependant de décrire le Pendolino comme un train à grande vitesse, qu’il n’est pas…

[dico]

Shinkansen
L’expression Shinkansen signifie littéralement « nouvelle ligne principale », mais la littérature même professionnelle nous décrit souvent le train plutôt que la voie. Ce n’est pas faux, juste une précision. Le Shinkansen est de toute manière associée à la grande vitesse au Japon. Ce pays est le précurseur mondial puisque le 1er octobre 1964, à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo, les premières rames électriques du Shinkansen de série 0 circulaient à une vitesse de pointe de 210 km/h, puis de 220 km/h sur lignes spéciales à 1.435mm (voie standard UIC). Si on s’en tient à la limite du V250, on peut dire que le Japon n’a eu la grande-vitesse ferroviaire qu’à partir du 14 mars 1992, avec la mise en service des Nozomi de série 300, aptes à 270 puis 300km/h. De nos jours, la grande vitesse japonaise est exploitée par cinq sociétés privées gérant aussi les gares, les quartiers environnants et les infrastructures. Le trafic quotidien dépasse les 390.000 voyageurs par jours. Le Japon semble vouloir se contenter du 300km/h dans la technique rail/roue mais envisage d’aller bien au-delà de cette vitesse au travers de sa version du Maglev, en cours de construction.

[dico]

TGV
Terme français désignant ‘Train à Grande Vitesse’. Inauguré en septembre 1981, le TGV est devenu un terme générique utilisé en français pour tout ce qui roule à 250km/h ou plus. Le terme TGV permet néanmoins de nos jours de distinguer la conception de rame articulée des autres trains à grande vitesse avec voitures traditionnelles, comme les ‘ICE’ (Intercity Express) de la Deutsche Bahn ou les ‘Frecciarossa’ de Trenitalia. Thalys, Lyria, Inoui et Ouigo utilisent les rames articulées à la française, tandis que Eurostar utilise des rames ICE Siemens. Le TGV est la marque de fabrique de la grande vitesse SNCF, avec un fort soutien d’Alstom et de l’État français, même si la SNCF tend de nos jours à baptiser ses différents services au travers de marques reconnues et ciblées, comme inOui, Thalys ou Lyria. Un train qui est une réussite incontestable en France, qui circule aussi à l’étranger mais qui n’a été que fort peu vendu à l’export (Espagne, Corée, Maroc).

[dico]

TGV Duplex
C’est une autre réussite française. Allier la grande vitesse à la grande capacité, grâce à un TGV à deux niveaux. Le TGV-Duplex est le nom attribué à ce matériel roulant lors de sa première sortie en 1996. Une prouesse technique : comment maintenir la charge maximale de 17 tonnes à l’essieu qu’impose la grande vitesse ? Par une structure en aluminium et une chasse aux kilos superflus, produisant des TGV ‘Jumbo’ de 510 places de tout juste 390 tonnes. 94 rames de ce type seront construites, suivies plus tard de 19 rames Duplex-Réseau, 49 rames dites Dasye puis enfin 65 rames de dernières génération dites 2N2. Les TGV Duplex circulent chez les voisins de la France, à l’exception de la Belgique. Il n’y en a pas chez Thalys ni chez Eurostar, mais bien chez Ouigo (France), Ouigo España, inOui et toutes les autres marques du groupe. La SNCF semble vouloir revenir sur ces rames capacitaires mais ce n’est pas encore clair à ce stade.
>>> Une fiche technique complète sur le TGV Duplex, 1ère génération
>>> Une fiche technique complète sur le TGV Duplex Réseau
>>> Une fiche technique complète sur le TGV DASYE, Duplex 2ème génération
>>> Une fiche technique complète sur le TGV 2N2, Duplex 3ème génération

[dico]

Thalys
Thalys est non seulement une marque commerciale mais aussi une société indépendante. Dans les années 80, un projet de TGV international commençait à s’élaborer pour relier Paris au Benelux. En 1995, la société coopérative de droit belge Westrail International naissait en tant que filiale commune de la SNCF et de la SNCB, à laquelle s’associent les chemins de fer néerlandais (NS) et les chemins de fer allemands (DB). Cette société avait pour mission de créer et de gérer un service de trains à grande vitesse sur l’ensemble du réseau TGV-Nord Europe. Le nom Thalys arriva peu après pour démarrer le service TGV entre Paris et Bruxelles dès le 2 juin 1996. Les trains rouges n’ont depuis plus quitté la scène ferroviaire et s’imposent maintenant jusqu’à Amsterdam et Dortmund via la Belgique. Pour ses services, Thalys exploite 27 rames TGV du constructeur Alstom, dont 17 rames PBKA aptes à l’Allemagne. En 2019, Thalys transportait plus de 7,8 millions de voyageurs sur l’ensemble du réseau, dont 5 sur la seule liaison Paris-Bruxelles. La société est détenue à ce jour à 60% par la SNCF et à 40% par la SNCB. Un partage qui pourrait changer prochainement si les projets d’absorption de Thalys par Eurostar se concrétisent.
>>> Une fiche technique complète sur le Thalys PBKA
>>> Thalys : 25 ans et un futur à consolider

[dico]

Voir aussi nos lexiques – Matériel roulantTechnico-administratif

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
Inscrivez-vous au blog

Et si le voyage en train devenait un lieu de vie

08/03/2021 – Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
Inscrivez-vous au blog
(English version)
🟧 Nos brèves quotidiennes 🟧 Notre lexique ferroviaire

Les chemins de fer s’accrochent à l’espoir qu’un jour les gens considéreront leur service non pas comme quelque chose à craindre et détester, mais comme quelque chose qui est agréable et dont on retient une bonne expérience. Et c’est possible. Le patron de Trenitalia racontait dans une interview que c’est grâce au marketing orchestré par son concurrent NTV-Italo qu’une clientèle, qui ne jurait que par l’avion, s’est présentée dans les gares. Cette clientèle a alors soudainement découvert que les trains italiens de 2015 n’avaient rien à voir avec les récits apocalyptiques de leurs parents ou grands-parents, qui racontaient leurs voyages vers la Sicile dans des poubelles sur rails….

(photo Getty image)

Le problème principal réside dans le fait que le chemin de fer a souvent été associé au public pauvre ou sans grands moyens financiers. Il y avait dans les années 60-70 de grandes différences de classes, à tel point qu’on avait créé, en Europe continentale, des trains considérés à l’époque comme luxueux, les Trans-Europ-Express. Ils étaient destinés à ceux qui mettent tous les jours une cravate et un costume trois pièces. De nos jours, la sociologie a évolué et plusieurs réseaux ferrés d’Europe présentent trois classes de confort et de service, et même quatre en Italie. Mais il y a encore beaucoup de réflexions à faire pour amener les habitués de l’avion dans nos trains…

On oublie souvent que le défi de demain n’est pas seulement de retenir les clients qui sont déjà habitués et convaincus de voyager en train, mais aussi d’amener dans les trains des personnes habituées aux services aériens et à la conception des voitures. Ce qui est très difficile ! La tentation est grande d’imiter l’avion. Pour de courts voyages aériens, chaque passager se voit offrir son petit jardin d’enfants sous forme de jus et de biscuits, comme si la majorité des adultes étaient incapables de passer 90 minutes sans ces dispositions. Le rail devrait-il faire la même chose, ou plutôt se différencier de l’aviation ? Comment faire en sorte que le voyage en train soit un élément de lieu de vie, et non un moment perdu dans la journée ?

Design
Sur le plan du design, on peut dire que l’aviation et l’automobile ont clairement mis le train bien loin derrière. Il n’existe pas à ce jour de train dont le design intérieur est aussi soigné qu’une BMW. Une des causes sont les mesures de sécurité, qui imposent de voir des autocollants plaqués partout sur les parois, agrémentés d’extincteurs et de petits marteaux rouges casse-vitres du plus bel effet. Les toilettes des trains ressemblent très souvent à un cabinet médical. Il y a un public qui peut se contenter de cela, mais d’autres sont habitués à plus de qualité dans les matériaux et les coloris. « Le train est souvent considéré comme le parent pauvre par rapport au transport aérien », explique à la BBC Paul Priestman, co-fondateur du studio de design londonien PriestmanGoode, spécialisé dans les transports. « Il y a beaucoup moins d’investissements dans la conception des trains ». Parmi les facteurs qui rendent les voyages en train plus agréables, il y a une plus grande intimité, des matériaux plus luxueux, une signalisation attrayante, un éclairage réfléchi, un voyage doux et tranquille et, surtout, de l’espace. « Un aspect qui peut être grandement amélioré dans nos trains surchargés est de donner plus d’espace aux passagers », explique M. Priestman.

Proposition pour les voitures-lits Nightjet (photo PriestmanGoode)

C’est l’agence Priestman qui a proposé une partie du design des futurs Railjets et Nightjets des ÖBB. Le confort des passagers peut être pris en compte jusque dans les moindres détails ; par exemple, une rampe est incorporée dans les marches utilisées pour entrer dans le train, afin que les bagages à roulettes, majoritaires, puissent être facilement transportés à bord.

Donner de l’espace est un véritable défi économique : chaque mètre compte dans une voiture qui peut coûter entre 600.000 et 2 millions d’euros selon les cas. Les 72 voitures du Caledonian-Sleeper britannique ont coûté 150 millions de £ (2,41 millions €), ce qui n’est pas rien. Dans un humour tout britannique, une étude publiée par Loco2 a mis en évidence en 2018 comment les trains et les avions allouent moins d’espace aux passagers que la loi n’en donne au bétail sur le chemin de l’abattage. Un veau de taille moyenne de 75 kg aurait légalement droit à 0,5m² alors que les avions ne fournissent que 0,35m² par passager. Cette statistique a amené 60% des voyageurs à envisager le train pour leurs voyages, mais en comparaison, les trains ne fournissent que 0,39m².

Il faut donc des trésors d’ingéniosité pour tenter de trouver l’équilibre économique. C’est une des raisons qui explique l’absence d’espace pour vélo : ce sont des m² perdus, d’autant plus « invendables » que les cyclistes en réclament la gratuité du transport !

Le service à bord
Le service à bord est une priorité si on vise un public qui rechigne à prendre le train. C’est ce qu’ont fait les nouveaux opérateurs comme Regiojet en Tchéquie, Virgin en Grande-Bretagne ou NTV-Italo en Italie. Le prix n’est pas tout. Le confort a une grande importance. 

Il est prouvé qu’investir dans l’expérience du client est synonyme de réussite commerciale. Les clients comparent et prennent des décisions en fonction de ce qui est dit de votre service sur les médias sociaux. Il est donc important de connaître les canaux et les applications où les clients partagent leurs points de vue. Une autre tendance intéressante est le besoin de Wi-Fi et de recharge des batteries. Comme nous vivons à l’ère de l’Internet des objets, nous nous attendons à être connectés en permanence 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, même dans un train !

(photo Avanti West Coast)

Bob Powell, directeur expérience client chez Avanti West Coast, a récemment déclaré qu’environ 90 % des clients d’Avanti déclarent que le Wi-Fi est « important » ou « très important » pour leur voyage. « Nous savons à quoi les gens l’utilisent – principalement pour vérifier et écrire des mails, consulter les médias sociaux, suivre l’actualité, écouter de la musique et suivre leur voyage ».

Pour Avanti West Coast, qui gère la plus belle franchise sur la West Coast Main Line entre Londres, Manchester et l’Écosse, une connectivité fiable est primordiale pour les personnes qui se déplacent pour leur travail et qui souhaitent un temps de trajet productif.  Pour les voyageurs de loisirs, rester en contact avec les médias sociaux et naviguer sur l’internet peut être important pour un voyage relaxant et agréable.  « Une bonne connectivité à bord encourage les gens à utiliser le train et à revenir vers le rail. Par exemple, si une personne a le choix entre voyager en voiture ou en train, nous savons que la qualité du Wi-Fi est un facteur important en faveur de l’utilisation du train », explique Bob Powell.

Le wifi, indispensable dans les Avanti britanniques (photo Avanti West Coast)

Il ne faut cependant jamais croire que le wifi – ou une technologie analogue -, restera impossible dans l’aviation. Un jour, on aura inventé un nouveau mode de communication, et ce qui est aujourd’hui un argument du train pourrait très bien être mis en route à 10.000m d’altitude. Une fois encore, il faudra que le rail se réinvente et trouve de nouveaux arguments, autres que ceux liés au climat.

Faire disparaître le temps mort du voyage, c’est malgré tout une priorité dans les mœurs actuelles et le train a tous les atouts pour fournir du temps utile.

L’autre grand atout est le service presté à bord. Beaucoup de trains grande ligne ont un bar. Pour certains clients, manger ou boire est d’une importance capitale. Mais le catering est coûteux. On peut alors mesurer en Europe différentes formules, très variables car elles sont liées à la culture sociale de chaque pays. Dans les pays alpins (Suisse, Autriche, Allemagne), on tient à manger si possible dans de la porcelaine. Dans d’autres pays, on en reste au classique sandwich garni ou aux salades emballées.

Certains réseaux ferroviaires ont adopté une offre à bord en trois classes. Elle est destinée à faire payer ceux qui veulent véritablement manger à bord et avoir un service complet. La Renfe en Espagne a ainsi toujours proposé sa ‘Preferente’ tandis que les ÖBB ont une classe appelée aujourd’hui ‘Business’, où on peut être quasi seul dans un compartiment. En matière de catering, le petit-déjeuner a été un critère prépondérant dans le marketing des Nightjets autrichiens.

Business Class chez les ÖBB (photo ÖBB)

Le petit déjeuner autrichien dans un Railjet (photo wikipedia)

En Allemagne, la Deutsche Bahn n’a pratiquement rien changé en 30 ans d’ICE. Il y a toujours deux classes et un bar qui les sépare. Récemment, Thalys et Lyria ont aussi adopté les trois classes dont la plus chère, la ‘Premium’, permet de manger avec un repas du chef. Il ne faut pas trop regarder le portefeuille. Sur l’Eurostar, les tarifs Standard Premier et Business Premier comprennent un repas léger avec du vin (ou le petit déjeuner, pour les départs avant 11 heures). L’Italie est probablement le pays où l’offre est la plus segmentée. Les trains Frecciarossa ont quatre classes. Les classes Premium et Business comprennent des collations et des boissons non alcoolisées, tandis que la classe Executive comprend des repas chauds ou froids et des boissons non alcoolisées ainsi qu’un service personnalisé. Le concurrent NTV-Italo offre des services similaires mais avec trois classes.

Le petit déjeuner à bord du Lyria (photo SNCF InOui)

Il est difficile de dire si toutes ces prestations culinaires permettent de tuer le temps mort du voyage, mais il est certain que cela a pris une grande importance dans l’expérience client.

Objet de certaines critiques plus philosophiques qu’objectives, les TGV Ouigo en France, et bientôt en Espagne, offrent le train sans chichis, à petits prix. Ces trains mono classe sont une réponse à une clientèle qui n’a besoin de grand-chose, juste se déplacer sans vider son compte en banque.

Toutefois, il faut bien garder à l’esprit que les facteurs qui influent sur l’emploi du temps en train des voyageurs d’affaires et des voyageurs non professionnels diffèrent parfois grandement. Le service à bord des TGV devrait faciliter la participation des voyageurs à diverses activités et l’amélioration de leur expérience de voyage. Une connexion internet stable, des prises de courant adéquates et un environnement sans bruit favorisent à la fois le travail et les loisirs en train grande ligne, qu’il soit à grande vitesse ou non.

Il y a un facteur très difficile à intégrer : la psychologie de chaque voyageur. Il y en a qui ne supporte pas la voix d’un enfant quand d’autres n’ont aucune gêne à parler fort au téléphone ou à se déplacer tout le temps dans le train. Sur ce plan-là, l’expérience client peut vite tourner au vinaigre. Les technologies digitales pourraient permettre, en remplissant au préalable certaines préférences lors de la réservation, de regrouper les personnes « de même pedigree » dans la même voiture. Avec le risque de ségrégation sociale ? Ah mais si c’est demandé par les clients, pourquoi contourner leurs demandes. Cela permettrait de séparer des fans de rugby des lecteurs de Maupassant. Qu’y aurait-il de mal ?

Mais ce qui peut aussi faire revenir les clients au rail, ce sont les facilités d’obtention des billets et surtout leur échange au dernier moment. En lien avec ce qui précède, une place réservée selon les demandes du client devrait être garantie au moment de l’achat, mais le numéro du siège ne serait indiqué que 10 à 15 minutes avant le départ, par SMS ou une borne à quai pour ceux qui ont un billet en papier. Cela permettrait de gérer les dernières minutes et de reporter au train suivant quand un premier train choisi est plein à 100%. Design, wifi, catering et ticketing digital devraient permettre au rail de faire mieux que l’aviation. Il convient alors de mieux aménager les gares, mais cela, on en a déjà parlé…

Le petit déjeuner à bord du Nightjet (photo ÖBB)

08/03/2021 – Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
Inscrivez-vous au blog

Pour appronfondir :

OBB_WorkshopComment le train peut-il reconquérir la clientèle d’affaires ?
17/07/2020 – La clientèle d’affaires a des attentes importantes en matière de voyages. Le train peut conquérir cette clientèle mais sous certaines conditions.


train_de_nuitOuigo España démarrera son offre le 10 mai 2021
09/12/2020 – Ouigo España, par le biais de Rielsfera, devrait lancer cinq A/R sur la liaison Madrid-Saragosse-Barcelone dès le 10 mai 2021, si les restrictions gouvernementales sont levées.


train_de_nuitEmbarquez à bord des Lyria
Créée en 1999, mais apparue seulement en 2002, Lyria est une marque attribuée aux liaisons ferroviaires par TGV entre la France et la Suisse.


train_de_nuitEmbarquez à bord des NTV-Italo
Lancés en avril 2012, NTV-Italo a pu se faire un nom dans le petit monde ferroviaire italien. L’opérateur privé détient grosso-modo un tiers des parts de marché de la grande vitesse.


Nightjet_design_1Nightjet présente son nouveau design – 25/11/2019 – Les ÖBB viennent de dévoiler les maquettes définitives des futurs aménagements intérieurs de leurs Nightjets. Ils sont pratiquement conformes à ce qui avait été présenté en 2016.


Nightjet_Pascal Hartmann flickrNightjet, la renaissance du train de nuit
25/03/2019 – Le train de nuit, promis à une mort certaine, renaît avec l’offensive majeure des ÖBB, l’entreprise publique autrichienne. Quel bilan après seulement deux années d’exploitation ?


train_de_nuitEmbarquez à bord des Railjet
Railjet est – depuis 2005 – une marque déposée appartenant à ÖBB Personenverkher, la filiale voyageurs du groupe autrichien ÖBB. L’idée de base était de renouveler le matériel roulant des Intercity et Eurocity, trains grande ligne cadencés à l’heure avec de nouvelles rames de très grand confort.


Arenaways : il gagne au Conseil d’État et préparerait un nouveau projet

Milano Rogoredo en novembre 2010 (photo Manuel Paa via wikipedia)

Deux épisodes récents, un seul destinataire. Commençons par le premier. En février dernier, le Conseil d’État italien prononçait sa sentence n° 1.101 / 2021 : le groupe FS (Trenitalia et RFI, le gestionnaire du réseau), ont bel et bien empêché l’entrepreneur turinois Giuseppe Arena d’opérer les premiers trains privés d’Italie… en 2010 ! Rappelez-vous : « l’audacieux » avait lancé ses trains colorés entre Turin et Milan, créant un précédent dans le petit monde ferroviaire qui, à cette époque, doit encore digérer la directive 2007/58/CE qui entérine l’open access et autorise la possibilité du cabotage. Ce qu’exécutera Guiseppe Arena dès octobre 2010 sous le nom de sa nouvelle compagnie Arenaway.

>>> Pour approfondir : Chronologie législative de l’Europe ferroviaire

Mais le groupe FS, au travers de Trenitalia, se fâche : cette initiative, « risquait de menacer l’équilibre économique de notre service déjà présent » . L’autorité de l’époque, l’URSF, intervient au dernier moment et contre toute attente refuse que les trains d’Arenaways s’arrêtent dans une dizaine de gares intermédiaires entre Turin et Milan.  Les gares principales de Milan Central et Turin Porta Nuova lui sont aussi interdites « car elles sont très encombrées ». Cela rappelle la même blague vécue en avril 2012 par NTV-Italo avec les fameux « grillages de Rome-Ostiense » qu’un ministre a du ordonner de retirer (1)…

Toujours est-il que l’Antitrust fut saisi en 2012 et avait infligé une amende au groupe FS. Celui-ci constesta et l’Antritust se retourna alors vers le Conseil d’État en 2014. Dans l’intervalle, Giuseppe Arena vendait en 2017 à Regiojet ses voitures flambant neuves Astra. Le groupe FS est finalement condamné à 50.000 euros et Trenitalia à 100.000 euros en février dernier. Observons tout de même qu’il a fallu près de dix ans pour donner raison au turinois. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts : l’URSF, qui n’était rien d’autre qu’un « service du ministère des Transports », a été dissoute en 2012 au profit du nouveau régulateur ART, après une plainte de la Commission européenne. Alors que l’autonomie de l’URSF exigée par le droit de l’Union « n’était que du vent » , l’institutionnalisation de l’ART en tant qu’autorité indépendante fut l’expression de la volonté politique du gouvernement Italien de renforcer la régulation des transports. Cette popote institutionnelle fait qu’aujourd’hui, le fait d’avoir la concurrence ferroviaire ne fait plus débat en Italie, que du contraire. Le « concept ferroviaire italien » est même encensé bien au-delà des frontières de la Péninsule. Amère pilule pour Guiseppe Arena ? Pas vraiment…

Le second épisode arrive cette semaine. Comme le rapporte La Stampa et d’autres médias, le flamboyant entrepreneur remettrait le convert, cette fois avec un train au long court en Turin et Messine, en Sicile. Train de nuit ? Ce n’est pas précisé mais vu la distance, on peut le supposer. On se rappelle qu’en 2013, l’idée d’utiliser un Trenhotel espagnol n’eut jamais de concrétisation. Mais Giuseppe Arena explique cette fois à la Gazzetta del Sud que « j’espère pouvoir parler bientôt de mes projets pour le Sud qui a besoin de grandir et de renaître. » Il dit « travailler depuis deux ans sur un projet, avec un produit de qualité post-Covid mais à petit prix. » Comme l’indique l’excellent site Ferrovie.it, le temps nous montrera la concrétisation de ce projet. Ce qui est certain, c’est que les services de nuit ont une seconde jeunesse, que les conditions du marché ferroviaire n’ont plus rien à voir avec celles des années 2000 et que Giuseppe Arena n’est pas du genre à se lancer à la légère. Affaire suivre…

(1) Les fondateurs de NTV-Italo avaient clairement une autre carrure et des « entrées » au Sénat à Rome, ce qui pouvait changer beaucoup de choses. De plus, NTV-Italo naissait la même année que l’ART. Tout mis l’un dans l’autre…

Un des convois Turin-Milan, qui comportait deux locomotives TRAXX encadrant des voitures Astra, parties maintenant chez Regiojet (photo Trenirfp via licence CC Flickr)

Partager cet article :

Facebook Twitter Linkedin

>>> D’autres news sur nos newsletters hebdomadaires.
Souscrivez par mail pour être tenu informé des derniers développements ferroviaires

Articles similaires :

TGV-Alstom-recordLe concept Regiojet
Regiojet un opérateur de transport ferroviaire privé de passagers en République tchèque, dont le siège social est à Brno. Cet opérateur sur le marché tchèque a débuté son premier service en septembre 2011 sur la liaison Prague – Ostrava (- Žilina). Dans les trains jaunes, les clients peuvent profiter des mêmes services et équipements que les bus jaunes de Student Agency.


economie_circulaireSuède : Flixtrain lancera ses trains en mai 2021
17/12/2020 – Flixtrain a nnoncé avoir trouvé un tractionnaire pour ses 3 A/R qu’il devrait lancer en mai 2021 sur Stockholm-Göteborg. C’est Hector Rail qui assurera la partie technique tandis que les voitures proviendront de Railpool.


train_de_nuitTrenitalia veut aller à Paris, Berlin et Bruxelles
19/10/2020 – Le groupe ferroviaire étatique FS compte faire une offensive sur le marché de la grande vitesse en Europe, sur Paris, Berlin et Bruxelles. Plus que jamais, l’italien veut étendre ses parts de marché et sortir de ses frontières


cc-byncnd

Comment Alstom veut forcer la concurrence grande ligne en Allemagne

Un TGV Duplex Paris-Francfort sur le réseau allemand (photo hpgruesen via Pixabay)

22/02/2021 – Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire
Inscrivez-vous au blog

(English version)

Un numéro récent du Wirtschafts Woche, affectueusement surnommé « Wiwo » en Allemagne, analysait un phénomène très intéressant à propos de la concurrence à grande vitesse.

Comme on le sait, l’Allemagne n’a pas vraiment suivi la chronologie des paquets ferroviaires pour instaurer la concurrence ferroviaire sur son territoire. Le fret ferroviaire a été ouvert à la concurrence très tôt, dès 1994, mais les allemands n’ont pas eu une concurrence intense du secteur grande ligne, prévue depuis 2010 par les textes de la Commission européenne. En revanche, le secteur régional et local, qui sont de pures missions de service public, fut graduellement mis en appel d’offre alors que cette obligation n’arrive que maintenant avec le quatrième paquet législatif de l’UE. Qu’est ce qui aurait motivé un tel calendrier ? Difficile à dire mais on peut lancer quelques hypothèses. Un argument serait que, consciente que le trafic local n’est pas ce qui est le plus rémunérateur ni de plus prestigieux, la DB aurait préféré laisser « les déficits et les batailles politiques locales » aux Länder pour se concentrer sur la « crème du rail » que sont les grandes lignes et la grande vitesse. A une certaine époque, il était question de faire entrer le groupe DBAG en bourse, ce qui pourrait expliquer cette vision. Une autre analyse voudrait démontrer que la DB s’est servie des appels d’offre régionaux pour revoir totalement sa manière de gérer ce secteur très déficitaire et gourmand en main d’oeuvre, mettant les représentants du personnel devant le fait accomplis : « soit on fait moins cher, soit on se retire ».

Aujourd’hui, hors coronavirus, DB Fernverkehr AG gère près de 1250 liaisons quotidiennes, dont 250 vers les pays étrangers. Un pactole de 151 millions de clients annuels que l’opérateur historique compte bien choyer et qui lui rapporte bien plus d’argent et de perspectives que les autres secteurs. Dans ce contexte, s’attaquer à DB Fernverkehr comme l’ont fait Locomore (durant 6 mois), puis Flixtrain, relève du combat quasi héroïque. D’une part à cause de la taille écrasante de l’opérateur public et du monopole de son application mobile, qui est devenue un « automatisme » chez les allemands. Et d’autre part parce que le groupe DB semble jouir d’un support inconditionnel à Berlin, au point que le gouvernement parle de train au singulier, ignorant les autres opérateurs. C’est un sujet de forte controverse en ce moment en Allemagne, car il y aurait deux poids deux mesures…

C’est ici que l’analyse de Wiwo est intéressante. Faute de concurrents, ce serait… le constructeur Alstom qui pourrait changer la donne. Comment ? En offrant à la concurrence son propre TGV Duplex, qui s’appelle aujourd’hui « Avelia », et attaquer le monopole de Siemens qui est l’unique fournisseur à grande vitesse de la Deutsche Bahn. Le constructeur français sait que la Deutsche Bahn n’achètera jamais le « TGV, qui est l’image de la SNCF. C’est donc vers de nouveaux horizons qu’il faut se tourner. « Nous sommes en pourparlers concrets avec des entreprises clientes qui souhaitent entrer sur le marché allemand du transport longue distance », a déclaré au Wiwo Müslüm Yakisan, responsable d’Alstom Allemagne, Autriche et Suisse (DACH). Alstom profiterait donc de la « nouveauté » que représenterait un TGV double étage en Allemagne, pour détourner les allemands du binôme DB/Siemens. Le TGV EuroDuplex est déjà présent en Allemagne sur Francfort, Stuttgart et Munich dans le cadre de la coopération Alleo. Reste à voir si, parmi les concurrents évoqués par Müslüm Yakisan, ne figure pas la… SNCF ! Dans ce cas, l’opérateur français mettrait fin de facto à la coopération qu’elle privilégiait tant avec ses voisins…

(photo Urmelbeauftragter via wikipedia)

Cependant, le TGV Avelia double étage devrait être un train bien plus moderne que l’actuel Duplex, dont les fondamentaux datent tout de même de 1996. Alstom, qui sait que l’Europe centrale est son plus grand marché, tente aussi de se défaire de l’image de « TGV SNCF » qui lui colle encore trop à la peau. Car les concurrents ne veulent pas d’une copie conforme SNCF, mais d’un train adapté à la culture allemande et à leur marketing. D’autre part, par cette offensive, Alstom se prépare aussi à affronter les Zefiro de Hitachi Rail, qui vont se répandre en Espagne et très probablement bientôt en France. Hitachi/Bombardier ont pu montrer ce qu’ils pouvaient produire quand les Frecciarossa de Trenitalia ont débarqué en 2015 : un des meilleurs trains à grande vitesse d’Europe. Hitachi ne cache pas sa volonté de le vendre à qui veut sur le Continent. Or l’Italie offre justement la meilleure scène compétitive du monde, avec sur le ring Hitachi et… Alstom. Chacun sait ce que l’autre peut offrir en termes de compétence, de contrat et de maintenance.

La grande question est de savoir comment les nouveaux compétiteurs allemands vont trouver une place au sein du concept Deutschland Takt, un vaste horaire cadencé à la demi-heure à travers toute l’Allemagne. Bien que conçu au niveau de l’État, beaucoup voient dans cet outil prévu pour 2030, un objet conçu avant tout par et pour la seule Deutsche Bahn, qui vient d’ailleurs d’obtenir des commandes géantes d’ICE… chez Siemens.

Nous nous acheminons donc vers une période passionnante où chacun place ses pions pour une nouvel âge de la grande vitesse post-Covid. On est impatient de voir la suite du feuilleton…

(photo Peter Stehlik via wikipedia)


>>> À lire : Wiwo – Frankreichs Doppelstockzug soll ICE verdrängen (en allemand)

Partager cet article :

Facebook Twitter Linkedin

>>> D’autres news sur nos newsletters hebdomadaires.
Souscrivez par mail pour être tenu informé des derniers développements ferroviaires

Articles similaires :

CFL_LuxembourgTrenitalia, une entreprise qui regarde l’Europe et le monde
15/02/2021 – Pour la plupart d’entre nous, Trenitalia est plutôt inconnu et très peu de personnes connaissent l’internationalisation de cet opérateur étatique italien. L’occasion d’un petit tour d’horizon


train_de_nuitOuigo España démarrera son offre le 10 mai 2021
09/12/2020 – Ouigo España, par le biais de Rielsfera, devrait lancer cinq A/R sur la liaison Madrid-Saragosse-Barcelone dès le 10 mai 2021, si les restrictions gouvernementales sont levées.


ERA_Europe_RailwaysLa grande vitesse reste nécessaire pour le modal shift
19/11/2020 – Le modal shift ne signifie pas le train lent mais le train au devant de la scène. Pour cela, la grande vitesse ferroviaire reste largement nécessaire pour le GreenDeal et épargner un maximum de CO2


train_de_nuitTrenitalia veut aller à Paris, Berlin et Bruxelles
19/10/2020 – Le groupe ferroviaire étatique FS compte faire une offensive sur le marché de la grande vitesse en Europe, sur Paris, Berlin et Bruxelles. Plus que jamais, l’italien veut étendre ses parts de marché et sortir de ses frontières


OBB_WorkshopComment le train peut-il reconquérir la clientèle d’affaires ?
17/07/2020 – La clientèle d’affaires a des attentes importantes en matière de voyages. Le train peut conquérir cette clientèle mais sous certaines conditions.


ADIF_2_gettyEspagne : les trois concurrents ont officiellement signé pour dix ans
13/05/2020 – Le gestionnaire d’Infrastructure, qui est indépendant en Espagne, a signé les droits de trafic avec les 3 prochains concurrents de la grande vitesse : Renfe, ILSA et Rielsfera (SNCF). Et les détails commencent à filtrer.


cc-byncnd

La semaine de Rail Europe News – Newsletter 021

Du 10 au 16 février 2021

L’actualité ferroviaire de ces 7 derniers jours.

>>> Voir nos anciennes livraisons

L’édito de la semaine

La grande vitesse, un caprice dépassé ? Allons donc ! Plusieurs éléments démontrent au contraire que la grande vitesse a toute sa place dans les déplacements à venir. Prenons l’exemple du concept de Deutschland Takt, « l’Allemagne cadencée ». Pour faire arriver des trains à des heures ou demi-heures piles, certaines sections de lignes ferroviaires devront obtenir une sérieuse augmentation des temps de parcours, au cas par cas selon le terrain. Il faudra donc parfois recourir à des constructions nouvelles comme ce devrait être le cas entre Hanovre, Bielefeld et Dortmund, de même qu’entre le sud de Francfort et Mannheim. En France, il était temps d’alimenter le sud du pays où les lignes à grande vitesse manquent cruellement. En novembre dernier, SNCF Réseau annonçait le début de la concertation publique sur la première phase du projet reliant Montpellier à Béziers. La LGV Montpellier-Perpignan représente 150 km de nouvelles voies ferroviaires  à réaliser, auxquelles s’ajoutent 30 kms de raccordement au réseau existant et la construction de deux gares supplémentaires à Narbonne Ouest et Béziers Est. 

En Grande-Bretagne, la grande vitesse est un élément national de politique économique (voir ci-dessous). La construction du premier tronçon est maintenant bien lancée et la nécessaire couverture législative pour une prolongation vers Crewe est désormais une réalité. HS2, le nom du projet britannique, pourrait avoir comme exploitant Trenitalia et un partenaire (voir à ce lien). En Espagne, à Madrid, un tunnel ferroviaire au gabarit UIC a été terminé entre les gares d’Atocha et de Chamartin. Objectif : relier deux réseaux à grande vitesse qui actuellement se tournent le dos (Atocha pour la sud du pays, Chamartin pour le nord). Renfe et Adif compte donc faire de Madrid un « passage nord-sud » plutôt que des cul-de-sac à la parisienne. Ce tunnel pourrait booster les trafics et aiguiser les appétits de futurs nouveaux opérateurs, tout bénéfice pour rentabiliser l’énorme réseau espagnol. On y retrouve d’ailleurs encore Trenitalia, qui s’est allié avec Air Nostrum pour former ILSA, un concurrent qui utilisera des rames Hitachi Frecciarossa 1000 dans le courant de 2022.

Enfin il y a Alstom qui pourrait bousculer… la Deutsche Bahn ! Une édition du journal Wirtschafts Woche contenait la semaine dernière l’interview d’un cadre allemand qui relatait des négociations avec certains opérateurs – non cités -, voulant concurrencer l’entreprise historique allemande à l’aide… du TGV-Duplex. Un séisme dans le pré-carré de Siemens, mais ce ne sont pour le moment que des intentions. L’excellente revue Railway Today Europe mentionnait cependant que le fameux projet de Deutschland Takt cité plus haut contenait des sillons… réservés à la concurrence. Il n’est donc pas impossible de voir à l’avenir des trains à grande vitesse autres que des ICE en Allemagne. Qui a dit que la grande vitesse, c’était du passé ?

Politique des transports

CO2Europe – La taxe CO2 des camions pour subventionner le chemin de fer ? L’un des fers de lance de la nouvelle stratégie de mobilité de l’Union européenne est la tarification du CO2, incluant celui émis par les transports. Une idée serait que le produit d’une redevance kilométrique pour les camions puisse être utilisé pour améliorer le transport durable, par exemple par des investissements dans les chemins de fer. C’est ce que pense Elisabeth Werner, directrice des transports terrestres de la direction européenne des transports (DG Move). « Au cours de la pandémie de Covid-19, le trafic de passagers s’est complètement arrêté, mais nous avons soudainement vu une augmentation significative du transport de marchandises par chemin de fer grâce à la capacité supplémentaire disponible. Nous savons donc que le rail peut croître considérablement, à condition que les conditions soient réunies. Nous allons nous concentrer sur cela dans les années à venir. Par exemple, l’UE donne la priorité à l’amélioration des corridors de fret ferroviaire européens via le réseau RTE-T», explique la directrice. Qui rappelle tout de même que pour un transfert modal, la qualité, la fiabilité et la ponctualité du transport ferroviaire de marchandises doivent être améliorées.
>>> Railtech.com – Elisabeth Werner (DG Move): invest revenues of truck kilometre charge in railways

HS2-UKGrande-Bretagne – Extension approuvée de la ligne à grande vitesse HS2 – La deuxième phase du projet de ligne à grande vitesse HS2 vers le nord du Royaume-Uni, a reçu l’autorisation pour la construction du tronçon « 2a » de 58 km entre Fradley, près de Lichfield et Crewe. Cette phase a reçu la précieuse « sanction royale » le 11 février 2021, concrétisant dans la loi l’engagement du gouvernement à amener ce projet au nord du pays. Cet acte législatif important permet à HS2 Ltd, la société qui gère la construction, de commencer les travaux de construction entre Crewe et Birmingham (plans détaillés, acquisition de terrains,…). Actuellement, la phase 1 est en pleine construction et les 240 chantiers procureraient désormais plus de 15.000 emplois. La construction de la section 2a débutera d’ici 2024 et devrait permettre de créer environ 5.000 emplois. L’espoir britannique dans ce projet HS2 est de remodelé le paysage socio-économique du centre de l’Angleterre, une région en déclin.
>>> Mediarail.be – Extension approuvée de la ligne à grande vitesse HS2 en Grande-Bretagne

Trafic grande ligne

Renfe-ILSAEspagne – L’opérateur ILSA veut plus de part de marché que prévu – L’opérateur Ilsa, auquel participent les actionnaires d’ Air Nostrum (55%) et de Trenitalia (45%), aspire à une part de marché de 30% dans les trois corridors qu’il a obtenu dans le cadre de la libéralisation régulée du marché ferroviaire grande ligne espagnol : Madrid-Barcelone, Madrid-Levante et Madrid-Sud. Ce tiers de volume de passagers représente une capacité supérieure à ce qui était initialement prévu après avoir remporté le package B mis en appel d’offre l’an dernier. Rappelons que l’Espagne a opté pour trois opérateurs se partageant dans un premier temps trois « packages » de trafic définis. La SNCF est actionnaire de Rielfsera et a obtenu le package C, le moins gros, mais qui sera exploité dès le mois de mai 2021 sous la marque Ouigo España. La Renfe, l’opérateur historique, a remporté le « package » A, le plus gros, soit les 2/3 du trafic. Mathématiquement, comment ILSA compte s’accaparer un tier du marché, sachant que Ouigo España est là aussi ? ILSA entend en fait modéliser une offre réussie basée sur des services à valeur ajoutée et un réseau d’alliances avec d’autres opérateurs de mobilité. «Nous ne promettons pas seulement le meilleur prix, mais la meilleure qualité au juste prix, et c’est là notre différence», explique Fabrizio Favara, le CEO d’ILSA. La vente de billets et de voyages est un élément clé des efforts de l’ILSA pour devenir une entreprise numérique. L’opérateur offrira aux passagers la possibilité d’intégrer leur voyage en train à d’autres modes de transport, tels que l’avion, le taxi et le vélo en libre-service, afin de proposer des options de premier et de dernier kilomètre. Des négociations avec des partenaires potentiels sont en cours et Favara espère que ces accords seront en place au début de l’année prochaine. Le CEO ajoute que l’expérience d’Air Nostrum sur le marché espagnol des transports s’avère essentielle pour le développement de ces relations ainsi que pour le marketing commercial et la conception du produit, qui sera officiellement annoncé d’ici la fin de l’année ou au début de 2022. Par ailleurs, le ministère des transports espagnol teste l’appétit des opérateurs potentiels pour les services subventionnés (OSP). Un pourcentage d’ouverture ou un package pertinent ? Rien n’est encore décidé. Ce sera entre 2023 et 2026. On verra alors plus clair sur les effets de la libéralisation des grandes lignes.
>>> Cinco Dias/El Pais – ILSA irá a por un 30% de cuota en la alta velocidad frente a Renfe y Ouigo

Leasing

Railpool-EuropeRailpool rachète un centre d’entretien à Hambourg – Railpool, un loueur de Munich qui possède une flotte de plus de 400 locomotives électriques, dont une bonne moitié concerne le type TRAXX Bombardier (BR186 et BR187), étend ses activités de maintenance. Elle a racheté la société d’entretien de locomotives ajax Loktechnik GmbH basée à Hambourg. Cette extension de la capacité de maintenance opérationnelle marque une nouvelle étape dans le parcours de croissance de l’entreprise. Railpool a déclaré qu’Ajax Loktechnik apporterait son expertise dans la maintenance mobile flexible, car ajax fait aussi de la maintenance hors site, et même à l’étranger. Cette acquisition offre ainsi à Railpool un deuxième atelier dans l’important hub de fret de Hambourg, le loueur ayant déjà un autre dépôt existant. Christoph Engel, qui dirige Railpool Lokservice GmbH & Co KG, reprend la direction d’ajax Loktechnik GmbH à Maja Halver et Tim Müller. Maja Halver, qui a fondé l’entreprise ajax avec son associé en 2010, restera associée à l’entreprise dans un rôle de conseil. «Nous sommes très heureux que Maja Halver continue de nous soutenir en tant que consultante. Elle a développé ajax Loktechnik et est une source importante de connaissances», explique Ingo Wurzer, directeur financier de Railpool. Torsten Lehnert, PDG de Railpool GmbH, explique aussi que «la continuité [du service] est au cœur de nos priorités en ce qui concerne notre compétence [qui consiste à offrir] un service complet, ce qui constitue un critère de valeur essentiel pour nos clients». La maintenance fait partie d’un grand nombre de contrats de leasing, ce qui permet aux opérateurs de petite taille à ne pas devoir s’en préoccuper, car c’est un secteur assez lourd au niveau capitalistique. Par ailleurs, la sophistication des engins de traction est telle q’elle requiert un personnel spécialisé, ce que n’ont pas les petits opérateurs. La neutralité d’Ajax permet une bonne relation de confiance avec tous les opérateurs, quels qu’ils soient, et on sait toute la difficulté qu’ont les nouveaux entrants en ce qui concerne les facilités essentielles, un problème que des offres comme Railpool permettent de contourner. In fine, des loueurs comme Railpool deviennent de véritables chemin de fer à part entière, bien que n’opérant pas de réseau en tant que tel. Le pool de matériel roulant est un secteur d’avenir et pourrait s’étendre vers les voitures, ce que Railpool fait déjà pour Flixtrain, avec l’usine Talbot de Aix-la-Chapelle.
>>> Railpool press room – Leading locomotive leasing company RAILPOOL takes over ajax Loktechnik GmbH

Trafic fret

VTG/REtrack-EuroDualRéception réussie des deux premières EuroDuals pour VTG/Retrack – L’année dernière, VTG Rail Logistics Deutschland avec sa filiale Retrack ont signé un contrat de location à long terme avec European Loc Pool (ELP) pour un maximum de quatre locomotives EuroDual, construites en Espagne par Stadler. Les deux premières locomotives ont été testées avec succès par ELP et Retrack au cours de la semaine 5/2021. Les essais et la réception des deux premières locomotives, baptisées Lena et Nina, ont eu lieu au dépôt de Braunschweig. La journée a commencé par la réception statique et l’inspection, suivie l’après-midi d’un essai réussi pendant lequel les locomotives ont été testées tant en mode électrique que diesel. La locomotive hybride EuroDual, d’une puissance de 2,8 MW en fonctionnement diesel et de 6 MW sous caténaire 15kV, est parfaitement adaptée à l’utilisation dans le service de trains de marchandises lourds. L’effort de traction élevé combiné à une consommation d’énergie optimisée signifie une forte augmentation des performances et de l’efficacité. Les nouvelles locomotives peuvent tirer jusqu’à 30 % de tonnage en plus que les locomotives électriques et diesel existantes. Le mode hybride permet également de réduire les émissions de CO². Pour ceux qui n’ont pas tout suivi, les wagons de VTG sont pour beaucoup utilisés par de nombreux clients en tant que trafic diffus, appelé « wagon isolé ». Une prestation dont on sait qu’elle souffre de nombreux manquements chez les opérateurs historiques, et qui n’intéresse pas vraiment les nouveaux entrants. Sur ce créneau, VTG s’était mis en tête avec d’autres partenaires en 2007 d’offrir lui-même des prestations de transports au-delà de la simple location, ce qui supposait la création d’une entreprise de traction munie d’une licence et de personnel de conduite. Après s’être appelée Bräunert, la filiale traction de VTG a été rebaptisée Retrack en 2017 et a recherché du matériel roulant plus en phase avec la notion de « derniers kilomètres ». C’est ainsi qu’arrivent les deux Eurodual de Stadler, locomotives permettant d’amener les wagons jusque dans la cour des usines, souhait des clients, sans avoir besoin de machines de manoeuvres comme jadis, ce qui est un gain de temps et d’argent. En parallèle, après un audit réussi par le TÜV Rheinland, VTG Rail Logistics est désormais également certifiée en tant qu’entreprise spécialisée dans l’élimination des déchets dangereux conformément à l’EfbV et est donc autorisée à transporter des déchets dangereux en Allemagne avec effet immédiat. Cela s’applique à toutes les classes de marchandises dangereuses, à l’exception des classes 1, 6.2 et 7 (matières explosives, infectieuses et radioactives).
>>> Bahn Manager – Erfolgreiche Abnahme von den ersten 2 EuroDual für VTG/Retrack

Partager cet article :

Facebook Twitter Linkedin

Prochaine livraison : le 24 février 2021

>>> Retrouvez toutes nos infos et analyses
Souscrivez par mail pour être tenu informé des derniers développements ferroviaires
cc-byncnd

Trenitalia, une entreprise qui regarde l’Europe et le monde


15/02/2021 – Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
Inscrivez-vous au blog

🟧 Nos brèves quotidiennes 🟧 Notre lexique ferroviaire 🟧 Nos newsletters 🟧 Nos fiches thématiques

C’est un constat de l’auteur de ce texte : le chemin de fer reste un domaine très national, même dans la presse spécialisée. Du coup, les aficionados du chemin de fer, quelque que soient leur degré d’implication, n’ont pas la moindre idée de ce qui se fait à l’étranger. C’est donc l’occasion ici de sortir de ses frontières et de voir ce qui se fait ailleurs, avec l’opérateur public italien Trenitalia.

Trenitalia est une filiale du groupe « Ferrovie dello Stato Italiane » (FS), un holding appartenant au gouvernement italien. La société a été créée le 1er juin 2000 en tant que principale entreprise italienne de transport ferroviaire, tandis que Rete Ferroviaria Italiana (RFI) a été créée en tant que gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire.

Pour accroître son chiffre d’affaires, l’internationalisation est devenue la nouvelle voie du groupe étatique FS qui, après avoir révolutionné la vie des Italiens avec son train à grande vitesse, exporte maintenant son savoir-faire technique et commercial vers d’autres marchés ferroviaires européens et non européens.

Si on connait davantage la marque « Trenitalia », c’est parce que cet opérateur exploite le segment « Voyageurs ». L’autre secteur, « Marchandises », a été complètement restructuré en 2017 pour donner naissance à Mercitalia Logistic. En réalité, les activités internationales du groupe italien remonte à plus longtemps. L’internationalisation du groupe FS s’est fortement accélérée à partir de 2010 avec plusieurs initiatives à l’étranger. C’est ce que propose ce rapide tour d’horizon.

La TRAXX 185 408-2 louée à TX Logistics à Cologne-Gremberg en 2015 (photo Rolf Heinrich via wikipedia)

TX Logistik
Fondée en 1999 en Allemagne, la société privée de fret ferroviaire TX Logistics avait déjà comme actionnaire Trenitalia à hauteur de 15% en 2003, 51% en 2005 puis la totalité des actions en 2011. Toutes les filiales TX à l’étranger passèrent aussi sous le giron italien. Le siège social est aujourd’hui installé à Vérone. C’est une acquisition majeure pour le groupe ferroviaire italien puisque cette société de 500 personnes, dont 160 conducteurs, exploite chaque année près de 18.500 trains de marchandises à l’international, soit 50 par jour.

Frecciarossa 1000 arrivant à Milan-Centrale aux côtés d’un Thello en partance pour Nice, en 2017 (photo Mediarail.be)

Thello
Thello est née de la rupture de la coopération Artesia en 2010, quand la SNCF annonça vouloir être actionnaire du futur concurrent de Trenitalia, NTV-Italo. Les raisons de la rupture pourraient avoir aussi d’autres arguments plus obscurs liés à la vision du trafic international et aux coûts de celui-ci. La SNCF abandonnant les quatre trains de nuit entre Paris et l’Italie, c’est Trenitalia via une joint-venture avec Transdev qui reprit le service, sur base d’un unique train de nuit Paris-Milan-Venise, dont le trafic était estimé à 300.000 voyageurs par an. Le 14 décembre 2014 Thello lançait un service de jour avec trois trains entre les gares de Milan-Centrale et Nice, dont un prolongé jusqu’à Marseille-Saint-Charles. À cette époque, Thello devait être la « marque internationale italienne » du transport de voyageurs. Il semblerait cependant que ces services n’avaient jamais atteint l’équilibre et en 2020, la pandémie a mis en sommeil toutes les activités de Thello, dont la marque cependant reste toujours d’actualité.

Alstom Coradia Continental d’Enno, en gare de Hanovre, qui fait partie du groupe Netinera (photo Clic via wikipedia)

Netinera
Netinera est inconnu en dehors de… l’Allemagne. Il s’agit en effet d’une acquisition en 2011 de la division allemande d’Arriva Deutschland, rachetée à la Deutsche Bahn avec l’appuis du fonds luxembourgeois Cube Transport. Netinera, qui est déjà un groupe à lui seul, est présent dans 13 entreprises ferroviaires et 4 sociétés de bus en Allemagne. En 2019, Netinera était le numéro 3 des entreprises ferroviaires locales allemandes avec 5,5% du marché (voir à ce lien). Depuis novembre 2020, Netinera appartient à 100% à Trenitalia.

Le groupe Netinera en Allemagne (Netinera website)

Il y a eu ensuite une petite pause dans les acquisitions à l’étranger. Dès avril 2012, Trenitalia était confronté sur le sol italien à un nouveau concurrent sur le segment de la grande vitesse. Elle tenta de l’évincer par de multiples entraves mais l’arrivée d’un régulateur fort en 2013 a remis les choses en ordre. Vers 2015-2016, Trenitalia constatait que son concurrent n’avait pas réduit sa clientèle mais au contraire l’avait même augmenté ! Trenitalia estime en effet que la « nouvelle clientèle » ramenée par son concurrent provenait d’un public qui n’avait jamais pris le train. En voyageant avec NTV-Italo, outre une baisse des prix, ce public découvrait aussi les grandes gares rénovées (ainsi que les commerces de ces gares), et constatait la modernité des trains… de Trenitalia. Voilà pourquoi les italiens sont de fervents défenseurs de leur modèle de concurrence.

2017 fut une grande année pour le groupe FS avec une vague d’offensives un peu partout en Europe.

TrainOSE (photo stolbovsky via wikipedia)

Grèce
Depuis janvier 2017, la société d’État grecque TrainOSE fait partie de Trenitalia suite à sa privatisation. Cet opérateur opère également dans le transport de marchandises et gère l’ensemble des lignes ferroviaires de la Grèce. C’est probablement un cas unique au monde où un pays entier dépend d’une entreprise publique d’un autre État (si on excepte Monaco et le Liechtenstein). TrainOSE, le nom de l’opérateur ferroviaire grec, comptait alors 672 employés et exploitait environ 350 trains par jour. Á titre de comparaison, TrainOSE est largement plus petit que le groupe Netinera allemand. FS Italiane a acquis la pleine propriété de Trainose dans le cadre d’un sommet bilatéral Italie-Grèce à Corfu en septembre 2017, à l’issue d’une procédure d’autorisation et du feu vert de l’Union européenne.

Une rame c2c de la classe 357 Electrostar Bombardier (photo superalbes via wikipedia)

Grande-Bretagne
En février 2017, Trenitalia UK rachetait à National Express la société NXET (de la marque c2c), une société qui exploitait la franchise «Essex Thameside», une ligne reliant Londres Fenchurch Street au South Essex. Cette acquisition se faisait dans le cadre de la volonté de National Express de se retirer complètement du marché ferroviaire britannique et d’opérer des services de trains ailleurs en Europe. National Express exploitait cette franchise depuis 2000, et bénéficiait d’un renouvellement pour 15 ans supplémentaires signés en 2014. c2c est l’une des rares franchises à avoir jouit d’un note positive en Grande-Bretagne, puisque le 11 octobre 2018, elle décrochait le prix de la « meilleure compagnie ferroviaire de l’année » du Royaume-Uni lors des 18e National Transport Awards, alors que le système même des franchises commençait à susciter des interrogations fortes.

Il semble que Trenitalia ait été boosté par cette opération puisqu’à l’été 2019, le groupe italien s’alliait (à 30%) avec First Group pour reprendre à Virgin la très lucrative franchise de la Côte Ouest, une ligne emblématique qui relie Londres à Birmingham, Manchester et Glasgow. Mais cette prise de participation dans la nouvelle franchise «West Coast Partnership», opérant maintenant sous la marque « Avanti », comporte aussi l’exploitation de services sur la nouvelle ligne à grande vitesse (HS2) Londres – Birmingham (160 km), soi-disant prévu pour 2026, mais très probablement plus tard. Or qui connait mieux la concurrence à grande vitesse que Trenitalia ?

Les ex-rames pendolino Virgin class 395 désormais aux couleurs d’Avanti, à Lancaster (photo Peter Trimming via geograph.org.uk)

En effet, outre son « ancien » ETR500, Trenitalia exploite depuis 2015 le train à grande vitesse ETR1000 conçu par Bombardier et Hitachi (depuis le rachat d’Ansado-Breda), sur base de l’expérience Zefiro en Chine. Un train qui se porte très bien et qui est devenu l’atout majeur du groupe italien pour se présenter sur les marchés étrangers. Mais depuis le rachat de Bombardier par Alstom, la Commission européenne avait demandé à se défaire du segment grande vitesse, un souhait facilement exhaussé vu qu’Alstom ne jure que par le TGV articulé de conception française. Le Zefiro a donc été transféré chez le partenaire Hitachi Rail qui peut maintenant offrir un matériel roulant déjà étudié et doté d’une solide expérience en Italie. Sera-t-il celui de la HS2 ? Cela reste encore à décider, mais on notera que Hitachi Rail est très présent tant en Grande-Bretagne qu’en Italie. Cela peut aider…

Espagne
La bonne tenue des Frecciarossa 1000 et l’expérience de la concurrence en Italie a motivé Trenitalia a accédé à la demande de l’espagnol Air Nostrum de participer à la mise en place de l’opérateur ILSA et d’obtenir le « package B » de la libéralisation espagnole. Bien que les deux autres concurrents, Renfe et Rielfstera (SNCF) pourraient commencer en 2021, ILSA débutera ses opérations à la fin de 2022, le temps de faire homologuer les trains à grande vitesse Zefiro d’Hitachi Rail. Les 23 nouveaux trains pour l’ILSA seront conçus et construits par Hitachi Rail et Bombardier en Italie. Chaque train aura une longueur d’environ 200 m, une capacité d’environ 460 passagers et pourra atteindre une vitesse commerciale de 360 km/h. Ainsi, avant la Grande-Bretagne, Trenitalia (et Hitachi Rail), pourront tester le Zefiro / Frecciarossa 1000 sur un réseau étranger et en tirer toute l’expérience nécessaire avant d’aller sur la HS2, voire même ailleurs !

USA ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le marché américain de la mobilité(transport de masse, trains à grande vitesse et fret) offre d’intéressantes possibilités de croissance, en particulier dans les grandes métropoles, grâce à une augmentation des investissements dans les chemins de fer – qui a doublé au cours des trente dernières années – et le recours de plus en plus fréquent à de grands opérateurs professionnels internationaux pour la fourniture de services publics de transport.

Le 13 mai 2019, FS Italian Railways USA Inc. a été créée en tant que société par actions de droit américain, dont l’activité principale est la gestion et le développement des transports – et des travaux connexes – sur le marché nord-américain. La société a notamment pour mission de participer à des appels d’offres organisés sur ce marché, dans le but d’exporter également le savoir-faire du groupe FS en Amérique du Nord et d’assurer la croissance du chiffre d’affaires international conformément aux objectifs du groupe FS et FS International dans le cadre du plan industriel 2019-2023.

Il y a peu de personnes qui auraient pu parier il y a une vingtaine d’années sur un tel dynamisme de l’opérateur public italien. Avec Trenitalia, FS Italiane entend consolider son leadership dans le transport ferroviaire en Europe, désormais considéré comme le marché domestique de référence, en vue de la libéralisation du marché européen permise avec le quatrième paquet ferroviaire, exportant l’excellence et le leadership de la grande vitesse italienne. Le Groupe dirigé par Gianfranco Battisti regarde désormais au-delà de l’Europe et vise à exporter les meilleures pratiques dans les domaines de l’ingénierie et de la technologie ferroviaires vers les marchés non européens, également à travers des partenariats avec des opérateurs privés. Le secteur ferroviaire, en Italie, n’est désormais plus une affaire nationale, mais une affaire mondiale…

(photo Trenitalia)

15/02/2021 – Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
Inscrivez-vous au blog

L’après-Covid et ses utopies : Paris-Berlin en quatre heures…

C’est bien connu : les grandes crises font naître de grandes utopies. Ainsi le projet de relance économique Covid-19 de l’UE pourrait être utilisé pour financer un réseau ferroviaire ultra-rapide dans toute l’Europe, estime le Vienna Institute for International Economic Studies.

Le plan de relance de 2.000 milliards d’euros mis en place par l’UE, pour les économies frappées par la pandémie de coronavirus et le lockdown qui s’en est suivi, devrait permettre d’éviter une récession totale du Continent. Selon le site web Deutsche Welle, la Commission lèveraient des fonds sur les marchés financiers qui devraient être remboursés sur plusieurs décennies, de 2028 à 2058 au plus tard. Cette initiative nécessiterait l’approbation de tous les États membres de l’UE. Mais le plus important est de savoir ce qu’on pourrait faire avec tout cet argent.

Un rapport de l’Institut d’études économiques de Vienne a examiné les moyens de dépenser les fonds pour en tirer le meilleur parti et propose une série de projets d’infrastructure massifs incluant l’énergie et la santé, mais aussi un réseau européen de trains ultra-rapides…(1)

Si on reprend l’historique de la politique des infrastructures de l’Union européenne, à partir du milieu des années 80, l’Union européenne a élaboré une politique européenne des transports, basée sur l’idée d’étendre le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) en tant que réseau planifié de routes, de chemins de fer, d’aéroports et d’infrastructures hydrauliques dans toute l’UE. Par la suite, l’accent a été mis sur l’ouverture des marchés des transports, notamment en établissant un cadre commun pour la tarification des services de transport. Plus récemment, la vague verte qui a imprégné les transports est devenue un objectif déclaré, explique l’Institut.

Le but du réseau ferroviaire de l’Institut de Vienne est très clair : ramener les longues distances en dessous de la barre des quatre heures de voyage, favorable au train. L’objectif est de réduire de moitié environ le trafic aérien intérieur de passagers dans l’UE, ce qui pourrait réduire les émissions de CO2 de l’aviation commerciale mondiale d’environ 4 à 5 %. La grande majorité des grandes lignes ferroviaires n’autorisent qu’une vitesse inférieure à 200 km/h, les déplacements transfrontaliers sont encore entravés par un certain nombre de différences techniques et l’interopérabilité est toujours entravée par la fragmentation des compagnies ferroviaires nationales avec leurs différentes normes d’exploitation, indique le document.

Pour dépasser tout cela, l’Institut propose son idée d’Ultra-Rapid-Train, URT. Cette technologie devrait être supérieure aux trains à grande vitesse actuels si on veut que les 1.100 kilomètres se fasse en quatre heures entre Paris et Berlin. Technologie TGV ou sustentation magnétique ? Le rapport ne le mentionne pas. Le réseau URT devrait être un nouveau système ferroviaire à double voie à grande vitesse, complémentaire aux réseaux existants. Toutefois, des lignes existantes pourraient également être adaptées. Une vitesse moyenne de 250 à 350 km/h devrait être atteinte. Cela permettrait de réduire de moitié la durée actuelle des trajets en train, par exemple de Paris à Berlin, à environ quatre heures, ce qui rendrait obsolète le transport aérien pour une grande partie du transport intra-européen de passagers, explique l’Institut.

Ce réseau URT à part entière devrait se composer de quatre grandes lignes ferroviaires, reliant toutes les capitales de l’UE. De même, il relierait de nombreuses grandes puissances économiques européennes, mais aussi des régions moins développées, comme par exemple le très pauvre Mezzogiorno (au sud de l’Italie), selon le rapport. Le réseau pourrait relier toutes les régions européennes et réduire de moitié les temps de trajet actuels entre les villes du nord et du sud.

Le plan propose quatre lignes :

1. Paris-Dublin – de Paris à Brest, en prenant le ferry Brest-Cork puis en allant de Cork à Dublin. Le rapport décrit cette ligne comme « ayant une importance supplémentaire dans le contexte de Brexit »;

2. Lisbonne-Helsinki – de Lisbonne à Helsinki, en passant par l’Espagne et la France, par Paris, puis par la Belgique et les Pays-Bas, avant de se diviser en une boucle via Berlin et de poursuivre jusqu’à Helsinki;

3. Bruxelles-La Valette (Malte) – en passant par la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie avant de prendre le ferry pour Malte;

4. Berlin-Nicosie (Chypre) – avec une liaison maritime par ferry entre le Pirée et Paphos et une boucle entre Vienne et Sofia.

Selon l’Institut de Vienne, la construction du système URT atteint plusieurs objectifs simultanément, comme représenter une activité paneuropéenne pour favoriser l’intégration et la cohésion européennes, constituer un projet phare pour soutenir l’objectif du Green Deal européen ou encore créer un autre champion européen dans l’industrie des transports en accord avec le Manifeste franco-allemand de 2019 pour une politique industrielle européenne adaptée au 21e siècle.

Ce plan de relance ressemble fort aux grands travaux de l’époque Jacques Delors, président de la Commission européenne de 1985 à 1994. En janvier 1989, en visite en Bulgarie, le président français François Mitterrand avait déclaré évasivement « qu’un TGV relierait un jour Sofia ». On l’attend toujours…

Les archives des années 90 regorgent de fastueux plans de réseaux paneuropéens à grande vitesse, sensés intégrer l’Europe en un territoire ferroviaire unique. On pensait à un TGV unifié, une sorte d’airbus du rail européen, mais c’était sans compter la rivalité légendaire entre l’Allemagne de Siemens et la France d’Alstom. Seuls le réseau du Benelux et la ligne HS1 vers Londres furent arrimés au réseau à grande vitesse de la France, ce qui a pu un moment faire croire que cette fois, l’Europe de la grande vitesse était en marche. Les années 2000 et l’arrivée d’un nouveau business modèle dans l’aviation ont rangés les grands rêves ferroviaires au placard.

Actuellement, la grande vitesse ferroviaire ne semble plus faire rêver et seuls quelques utopistes essayent d’autres technologies, comme l’Hyperloop. Si on pouvait déjà terminer les grands projets actuels RTE-T, le ferroviaire s’en sortirait largement gagnant.

Cela dit, ce document de l’Institut de Vienne a préféré le train plutôt que l’avion pour les longues distances. C’est déjà en soi un grand progrès…

(1) 2020 – The Vienna Institute for International Economic Studies  – How to Spend it: A Proposal for a European Covid-19 Recovery Programme

 

cc-byncnd

Italy – Italie – Italia

🟧 See our Italian page 🟧 Back to homepage

ATBECHCZDEFRITNL

  • Electric locomotives / Locomotives électriques : E464
  • Passenger cars / Voitures : MDVCVivalto
  • Electric multiple unit / Automotrices : ETR675 EVO
  • High Speed Train V250 / Train à grande vitesse V250 : ETR500ETR575 NTV-Italo
  • Diesel multiple unit / Autorails diesel :
  • Other rail operators / Autres opérateurs : NTV-Italo


MDVC

Trenitalia

In the early 1980s, FS (Ferrovie dello Stato, the forerunner of Trenitalia) ordered a new family of coaches called « Medie Distanze ». The aim was to offer an intermediate range of regional trains without using self-propelled omnibus equipment. A series of 1,279 cars was delivered from 1979 under the code name MDVC (Medie Distanze Vestiboli Centrali). A second series of 981 cars was delivered between 1981 and 1985 under the code name MDVE (Medie Distanze Vestiboli Estremi). The distinction between the two series lies in the arrangement of the access doors. The MDVC series is also distinguished by the construction of 305 pilot cars, which the MDVE series does not have. The photo shows one of these MDVC pilot cars on a train arriving in Venice in July 2018. The word « TE » indicates that this is a car that is operated solely with an electric locomotive.

Au début des années 80, FS (Ferrovie dello Stato, ancêtre de Trenitalia), commande une nouvelle famille de voitures appelée « Medie Distanze ». Il s’agissait d’offrir une gamme intermédiaire de trains régionaux sans utiliser du matériel omnibus automoteur. Une série de 1.279 voitures est livrée dès 1979 sous le nom de code MDVC (Medie Distanze Vestiboli Centrali). Une deuxième série de 981 voitures est livrée entre 1981 et 1985 sous le nom de code de MDVE (Medie Distanze Vestiboli Estremi). La distinction entre les deux séries tient à la disposition des portes d’accès. La série MDVC se distingue aussi par la construction de 305 voitures-pilote, que n’aura pas la série MDVE. La photo montre une de ces voitures-pilote sur un train arrivant à Venise, en juillet 2018. La mention « TE » indique qu’il s’agit d’une voiture uniquement exploitée avec une locomotive électrique.

[TOP]


E464

Trenitalia

The Class E.464 electric locomotives are the result of a project launched by Ferrovie dello Stato Italiane in the 1980s to build a series of modular locomotives that could be used for different types of operation. A study by ADtranz, which was later acquired by Bombardier, was chosen as a precursor to the future TRAXX locomotives that the Canadian company would later produce. The Italian locomotives were the first FS engines to be equipped with automatic couplers, which made it possible to turn around and thus do without one driver’s cab. Around 728 machines were delivered by Bombardier between 1999 and 2015. On 6 December 2015, the last two FS E.464 locomotives No. 716 and No. 717 left the Vado Ligure plant, concluding the production of Italy’s largest unified fleet of railway power units. 10 locomotives of this type equip the fleet of FER, a railway company that operates local railway lines around Bologna. The photo shows E464.634 in Venice in July 2018.

Les locomotives électriques E.464 sont issues d’un projet lancé par Ferrovie dello Stato Italiane dans les années 1980 pour la construction d’une série de locomotives modulaires pouvant être utilisées pour différents types d’exploitation. Le choix se porta sur une étude d’ADtranz, racheté ensuite par Bombardier, et qui préfigurait des futures TRAXX que la firme canadienne produira par la suite. Les locomotives italiennes sont les premiers engins moteurs des FS à être équipés d’attelages automatiques ce qui permet le demi-tour et donc de se passer d’une cabine de conduite. Près de 728 machines ont été livrées par Bombardier entre 1999 et 2015. Le 6 décembre 2015, les deux dernières locomotives FS E.464 no 716 et 717 quittaient l’usine de Vado Ligure, concluant la production du plus grand parc unifié d’engins moteurs ferroviaires d’Italie. 10 locomotives de ce type équipent la flotte de FER, une entreprise ferroviaire qui exploite des lignes ferroviaires locales autour de Bologne. La photo nous montre la E464.634 à Venise, en juillet 2018.

[TOP]


Vivalto

Trenitalia

Vivalto is the name given to passenger coaches for regional rail services in Italy since the early 2000s. The first series of 450 cars, code-named NCDP (Nuova Carrozza Doppio Piano), entered service in 2005, accompanying and gradually replacing the « Piano Ribassato » and « Due Piani Casaralta » cars. A second series of 350 cars, code-named CDPTR (Carrozza Doppio Piano Trasporto Regionale), entered service in April 2012. The last of these were delivered in 2017 and the entire fleet can be used to form trainsets of 3 to 7 cars associated with the E464 locomotives mentioned above. 140 of these vehicles are pilot cars. These trainsets had an XPMR livery before being gradually given the new DPR livery for regional services, based on two shades of grey, yellow and blue. The photo shows one of these pilot cars in Venice, in July 2018.

Vivalto est le nom donné aux voitures voyageurs pour services ferroviaires régionaux en Italie depuis le début des années 2000. La première série de 450 voitures, du nom de code NCDP (Nuova Carrozza Doppio Piano), est entrée en service en 2005, accompagnant et remplaçant progressivement les voitures « Piano Ribassato » et « Due Piani Casaralta ». Une deuxième série de 350 voitures, du nom de code CDPTR (Carrozza Doppio Piano Trasporto Regionale), est entrée en service en avril 2012. Les dernières ont été livrées en 2017 et la flotte complète permet de constituer des rames de 3 à 7 voitures associées aux locomotives E464 dont nous parlions plus haut. 140 de ces véhicules sont des voitures-pilote. Ces rames ont eu une livrée XPMR avant d’avoir progressivement la nouvelle livrée DPR dédiée aux services régionaux, basée sur deux nuances de gris, jaune et bleu. La photo montre une de ces voitures-pilote à Venise, en juillet 2018.

[TOP]


ETR500

Trenitalia

The ETR Class 500 were Italy’s first high-speed trains, built by a consortium including Ansaldo, Breda, Firema, Fiat Ferroviaria and ABB. 60 trainsets were put into service: 30 trainsets between 1992 – 1996 and another 30 between 2005 and 2007. We can see here a departure from Bologna to Rome on 11 April 2017, with a new livery Frecciarossa.

Les ETR 500 furent les premiers trains à grande vitesse de l’Italie, construits par un consortium rassemblant Ansaldo, Breda, Firema, Fiat Ferroviaria ou encore ABB. 60 rames furent mises en service : 30 rames entre 1992 – 1996 et 30 rames autres entre 2005 et 2007. Départ de Bologne en direction de Rome, le 11 avril 2017. Infos techniques à ce lien.

[TOP]


NTV-Italo

Nuovo Trasporto Viaggiatori, better known by the trade name NTV-Italo, is a private high-speed rail company that started its services on 28 April 2012. It is currently the most successful example of a private high-speed rail company in Europe. In 2019, before the pandemic, traffic was around 13 million passengers per year. NTV-Italo operates ETR575 high-speed trains and ETR675 « EVO » trainsets, both built by Alstom.

Nuovo Trasporto Viaggiatori, plus connue sous le terme commercial NTV-Italo, est une entreprise privée de transport par train à grande vitesse qui a démarré ses services le 28 avril 2012. Elle est à ce jour l’exemple le plus abouti d’une compagnie de transport ferroviaire privée à grande vitesse en Europe. En 2019, avant la pandémie, le trafic tournait autour des 13 millions de voyageurs annuels. NTV-Italo exploite des trains à grande vitesse ETR575 et des rames « EVO » ETR675, toutes deux construites Alstom. (Tous les détails sur cette entreprise à ce lien)

[TOP]


ETR575 (NTV-Italo)

NTV_Italo

It is probably the most atypical high-speed train: designed by the French company Alstom, but bought by a private Italian operator, NTV-Italo. The ETR Class 575 is the realisation of the AGV (Automotrice à Grande Vitesse) project, which was studied according to Alstom’s fundamentals: the articulated TGV-type trainset with new requirements for distributed electrical traction chain. This train has been running between Milan and Rome since 2012. Florence, August 2014.

C’est probablement le train à grande vitesse le plus atypique : conçu par le français Alstom, mais acheté par un exploitant italien privé NTV-Italo. L’ETR 575 est la concrétisation du projet d’AGV (Automotrice à Grande Vitesse), étudié en s’en tenant aux fondamentaux d’Alstom : on conserve la rame articulée de type TGV mais on se plie à la nouvelle exigence de motorisation répartie. Ce train roule depuis 2012 entre Milan et Rome. Plus de détails : ETR 575 NTV-Italo

[TOP]


ETR675 (NTV-Italo)

NTV_Italo

With a difficult and complicated business outlook in 2014-2015, rather than cut back, management decided to invest in new rolling stock, increasing the fleet from 25 to 47 units by 2020. These are no longer AGVs, but the non-tilting version of Alstom’s Pendolino family. This choice is dictated by the policy of extending the network to cities outside the high-speed network, such as Bolzano or Treviso, for example. The requirement to run at 300km/h is no longer there and the EVO proposed by Alstom does not fall into the high-speed category, thus reducing costs. The train is built with recyclable materials and is designed according to eco-sustainability criteria to reduce CO2 emissions. The first ETR 675-01 unit left Alstom’s Savigliano plant on 27 June 2017, for intensive testing on the Italian rail network (RFI). All units were delivered for the year 2020.

Alors que les perspectives commerciales étaient difficiles et compliquées sur la période 2014-2015, plutôt que de réduire la voilure, la direction décida d’investir dans du nouveau matériel roulant, faisant passer la flotte de 25 à 47 unités en 2020. Il ne s’agit plus d’AGV, mais de la version non-inclinable de la famille des Pendolino d’Alstom. Ce choix est dicté par la politique d’extension du réseau vers des villes en dehors du réseau à grande vitesse, comme Bolzano ou Trévise, par exemple. L’exigence de rouler à 300km/h n’est plus et l’EVO proposé par Alstom n’entre donc pas dans la catégorie train à grande vitesse, ce qui diminue les frais. Le train est construit avec des matériaux recyclables et est conçu selon des critères d’éco-durabilité afin de réduire les émissions de CO2. La première unité ETR 675-01 quitta l’usine d’Alstom de Savigliano le 27 juin 2017, pour des essais intensifs sur le réseau ferré italien (RFI). Toutes les unités furent livrées pour l’année 2020.

[TOP]

ATBECHCZDEFRITNL

More pictures / Davantage de photos :

   

Bonnes performances pour le groupe public FS Italiane

FS Italiane, dont on connait surtout une de ses filiales, Trenitalia, a enregistré une forte croissance au premier semestre de 2019, enregistrant une hausse de 2,2% de ses revenus d’exploitation, pour atteindre un total de 5,98 milliards d’euros.

Le chemin de fer italien, que l’on qualifiait encore de moribond il y a une vingtaine d’années, a opéré une mue impressionnante. Cet opérateur public, le plus ancien d’Europe avec sa nationalisation dès 1905, est maintenant une holding ferroviaire dont le statut est celui d’une société anonyme par actions au capital détenu en totalité par l’État italien. Cet ensemble est néanmoins organisé ‘à l’allemande‘, comme un groupe privé comportant des filiales :

  • Trenitalia, filiale la plus connue, est chargée d’exploiter les services de transport de voyageurs;
  • Mercitalia, filiale de transport de fret;
  • RFI ou Rete ferroviaria italiana, le gestionnaire du réseau ferré national italien;
  • Grandi Stazioni (grandes gares), le gestionnaire des 13 plus grandes gares italiennes;
  • Italferr, une société d’ingénierie ferroviaire.

L’organigramme complet permet d’appréhender le périmètre du groupe :

Comme tous les grands groupes d’Europe, la holding FS Italiane a donc approuvé les résultats du premier semestre 2019, et ils sont plutôt bons. Les revenus d’exploitation du groupe ont augmenté de 2,2% pour atteindre 5,98 milliards d’euros au premier semestre 2019 par rapport au premier semestre 2018. Ceci s’accompagne d’une croissance significative du marge brute d’exploitation (EBITDA) de +91 millions d’euros, soit 1,3 milliard d’euros. La marge d’ EBITDA s’élève à 21,7%.

Le rapport indique également que le résultat avant intérêts et impôts (EBIT) de FS Italiane a augmenté de 6,6%, passant de 426 millions d’euros au premier semestre 2018 à 454 millions d’euros au premier semestre 2019. Le résultat net pour la période atteint 362 millions, ce qui représente une augmentation de 4,3%.

FS Italiane a en outre indiqué que ses revenus de services de transport avaient augmenté de 100 millions d’euros par rapport au premier semestre de 2018 pour atteindre 3,75 milliards d’euros. Le chiffre d’affaire ferroviaire voyageurs a augmenté de 48 millions d’euros et le fret ferroviaire de 12 millions d’euros.

Le rapport mentionne aussi que ses services de transport régional se développaient, en raison de son souci de la sécurité et de la qualité des voyages. La demande de passagers a atteint 12 milliards de passagers-km au cours de la période allant de janvier à juin 2019, ce qui représente une augmentation de 1,3% par rapport au premier semestre de l’année précédente, en termes de volume global du trafic, intérieur et étranger.

Les rapports sur la satisfaction des usagers et l’expérience de voyage étaient également à la hausse, avec une note positive de 84,8%, des informations à bord du train atteignant 84,9% et un rapport de sécurité de 83,5%. En 2018, Trenitalia avait déjà été nommé meilleur opérateur d’Europe pour les voyageurs d’affaires par Loco2, la plate-forme de recherche et de réservation de billets de train. Les trains Frecciarossa offrent un espace de travail suffisant à bord et l’offre de Trenitalia pour les entreprises comprend un accès à un salon dans ses principales gares. Les voyageurs peuvent également réserver un espace de réunion dédié dans le train.

Parallèlement, les charges d’exploitation de FS Italiane, malgré la croissance des revenus, restent globalement conformes à celles du premier semestre 2018, avec une augmentation de 0,8% seulement, pour atteindre 4,68 milliards d’euros. Le groupe FS a déclaré que cela était dû à la mise en œuvre de politiques qui ont permis de réaliser des économies accrues.

Offensive à l’étranger
La holding ne se contente pas de son pré-carré dans la Péninsule. Le groupe est aussi actif à l’étranger. FS Italiane est devenu depuis plusieurs années un acteur mondial présent dans  plus de 60 pays  des cinq continents où il génère un  chiffre d’affaires de plus de 1,7 milliard d’euros . Parmi ses faits d’armes, on peut retenir :

  • 1999, création de la filiale TX Logistics, un opérateur privé de fret ferroviaire qui assure hors Italie près de 20.000 trains par an en Allemagne et en Autriche. La société est aujourd’hui une filiale à 100% de Mercitalia;
  • 2010, création de la filiale Thello avec le groupe français Veolia/Transdev, qui se retira en juin 2016. Cette filiale a repris le train de nuit Paris-Venise et opère trois autres trains Intercités sur Milan-Nice, dont un prolongé jusque Marseille;
  • 2011, création de la filiale allemande Netinera, une ancienne filiale d’Arriva. Netinera est le numéro trois des opérateurs privés régionaux en Allemagne, avec 38,6 millions de trains/km annuels et une part de marché de 5,7% (chiffres 2017);
  • 2017, absorption de la moribonde entreprise ferroviaire grecque TrainOSE SA pour… 45 millions d’euros !
  • 2017 : le britannique National Express vend sa dernière franchise, c2c, a Trenitalia, qui a conservé le nom. Fin 2017, c2c reprenait a position de «_meilleur chemin de fer en Grande-Bretagne », selon les derniers chiffres de ponctualité publiés par Network Rail;
  • 2019 : dès décembre, Trenitalia, associé à First Group, va exploiter les services de la mythique West Coast Main Line en Grande-Bretagne, éliminant Virgin du paysage britannique. Au programme : reprise des Pendolinos class 390, exploitation de la WCML dans son format actuel mais aussi exploitation de la première phase de High Speed ​​2, la ligne nouvelle à grande vitesse.
  • 2019 : le groupe FS Italiane a ouvert un bureau aux États-Unis sous le nom de FS Italian Railways USA Inc., dans le but de participer à des appels d’offres organisés sur le marché américain de la mobilité (transport de masse, trains à grande vitesse et fret).

Ce petit aperçu démontre la vitalité d’un groupe dont on parle trop peu, malgré une dette abyssale et la récente note BBB+ émise par l’agence de notation internationale Standard & Poors, concernant le programme d’émission d’obligations EMTN de 7 milliards d’euros et des titres associés émis. La célèbre agence n’a pas manqué d’indiquer que cette notation «_reflète notre attente selon laquelle la société [FS Italiane] continuera à maintenir de solides indicateurs financiers, étayés par des performances économiques résilientes, des subventions publiques à la mesure de l’ampleur de ses investissements et un cadre réglementaire solide. »

FSI continue d’améliorer ses indicateurs financiers, étayés par des contrats de service public pluriannuels avec les régions italiennes et l’État, le faible coût du financement et les subventions à l’investissement accordées par le gouvernement central. Au cours des six dernières années, le ratio d’endettement des fonds provenant de l’exploitation s’est amélioré, passant de 16,8% en 2013 à 24,8% en 2018, conclut l’agence.

Italie

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance – Inscrivez-vous au blog
🟧 Nos brèves quotidiennes 🟧 Notre lexique ferroviaire 🟧 Nos newsletters 🟧 Nos fiches thématiques

L’Italie en un coup d’oeil


Articles / Analyses

Un triage en partie réservé à un seul opérateur
08/11/2022 – Comment aider à développer le fret ? En tirant parti des grandes surfaces de triage inutilisées pour les reconvertir. Le port de Gênes, assez étriqué, avait toujours recherché des terrains ferroviaires dans l’arrière pays. L’avenir de la gare de triage d’Alessandria, autrefois l’une des plus grandes et des plus fréquentées d’Italie…


Une commande de 368 millions d’euros pour le métro de Milan
08/11/2022 – Hitachi Rail a remporté un accord-cadre de 368 millions d’euros pour la fabrication de 46 nouvelles rames de métro pour le métro de Milan exploité par l’opérateur public ATM. Ce contrat s’inscrit dans le cadre du plan d’investissement massif d’ATM visant à fournir un système de transport public de plus en plus durable et technologiquement avancé.


L’Autorité portuaire de Trieste veut utiliser le système r2L développé par l’autrichien Vega
3/11/2022 – Adriafer, une société ferroviaire contrôlée par l’autorité portuaire de Trieste, veut adopter le système de connexion r2L pour faire monter les camions dans les trains. De quoi s’agit-il ? D’un bac métallique dans lequel vient se placer une semi-remorque. Ce bac est alors pris normalement par une grue à pinces et l’ensemble est placé dans un wagon poche.


Doubler la route roulante et un atelier pour tout le monde à Novara
24/10/2022 – La zone logistique de Novara est appelée à jouer un rôle de plus en plus important au centre de la route Transpadane et le long des corridors européens nord-sud. Un constat s’impose : la demande de transport intermodal a fortement revitalisé le hub de Novara, qui semblait voué à un lent déclin avec le seul trafic ferroviaire traditionnel, mais le terminal doit compter avec une localisation…


Alstom signe un contrat-cadre avec RFI pour la fourniture d’un système de signalisation ERTMS destiné au centre et au sud de l’Italie
19/10/2022 – Alstom décroche le lot « Sud-Centre » d’une valeur de 900 millions d’euros qui couvre environ 1 400 kilomètres de lignes. Il s’agit d’un contrat-cadre d’environ 900 millions d’euros avec la Rete Ferroviaria Italiana (RFI) pour concevoir, livrer et mettre en service un système ERTMS à grande échelle en Italie.


MSC candidat au rachat de NTV-Italo ?
19/10/2022 – Les intentions de vente n’étaient pas un rêve de l’été : pas mal de prétendants ont frappé à la porte de Global Infrastructure Partners (GIP) – le fond américain qui a racheté 72,6% de NTV en 2018 pour 1,98 milliard d’euros, laissant le reste à d’autres investisseurs, parmi lesquels la société d’assurance allemande Allianz (11,5%) et certains fondateurs qui voulaient conserver leurs actions (7,7%).


Marché en croissance pour les trains régionaux à hydrogène
18/10/2022 – En Italie, tirant parti de l’expérience du Coradia iLint, la technologie de traction à l’hydrogène a été appliquée à un train électrique Coradia Stream. L’objectif d’Alstom était de maximiser les synergies d’une technologie éprouvée avec un train éprouvé, tout en augmentant la capacité du train afin de répondre aux besoins du client italien. Les rames iLint et Coradia ont une architecture…


Offensive fret entre Vérone et les Pouilles
06/10/2022 – De 12 à 18 liaisons hebdomadaires entre Vérone et Giovinazzo. C’est l’augmentation de l’offre de trains de marchandises reliant le grand centre de fret de Quadrante Europa à Vérone et l’Italie du Sud, ce qui signifie une augmentation de 50% des activités logistiques entre la Vénétie et le terminal des Pouilles. C’est la réponse du groupe FS à la demande croissante du marché italien…


Le groupe FS rassemble ses activités internationales sous un pôle unique
05/09/2022 – Toutes les activités du groupe ferroviaire italien FS vont être regroupées au sein d’un seul pôle international. Objectif stratégique : aller chercher d’autres revenus en dehors d’Italie. Le CEO du groupe se dit satisfait des législations européennes qui permettent ce genre d’expansion. Il faut dire que les italiens sont un peu partout en Europe, tant sur le segment du train régional que…


Comment Gênes va désengorger son réseau ferroviaire étriqué
13/06/2022 – Le projet Terzo Valico est une nouvelle ligne à grande vitesse qui permet de renforcer les connexions du complexe portuaire génois avec les principales lignes ferroviaires du nord de l’Italie et de l’Europe. Il est complété au sein même de la ville de Gênes par une reconfiguration du réseau ferroviaire.


La grande vitesse italienne fête aussi ses 30 ans
30/05/2022 – 2022 est décidément une année anniversaire pour la grande vitesse européenne. C’est en effet fin mai 1992 que l’Italie entrait elle aussi dans le club fermé des opérateurs de trains à grande vitesse. L’Italie exploitait en réalité depuis 1977 une ligne nouvelle destinée à la grande vitesse, faisant du pays le premier réseau européen sur ce créneau.


Un RER transfrontalier dont on parle si peu : le TiLo
09/05/2022 – Un RER dont on parle si peu : le TiLo, qui recouvre le Tessin en Suisse et le nord de la Lombardie, en Italie. L’occasion de se pencher sur une région économique forte qui a su construire un service ferroviaire transfrontalier dans un contexte favorable.


Les dix ans de NTV-Italo
25/04/2022 – Ce jeudi 28 avril marque les 10 ans jour pour jour du démarrage des services en libre accès de NTV-Italo en Italie. L’occasion de revenir sur cet incontestable succès qui fût un moment unique en Europe, alors que maintenant la concurrence à grande vitesse prend son envol en Espagne et en France.


L’Interporto, un outil pour créer les conditions du transfert modal
06/12/2021 – L’Italie nous montre un modèle atypique de transfert modal, grâce à leur plateforme intermodale dont la loi oblige d’être connecté au rail. Les ‘Interporto’, une idée à prendre pour revitaliser l’usage du ferroviaire


Hupac s’étend en Lombardie et va gérer Novara
05/11/2021 – Combiconnect, une filiale du géant suisse Hupac, a pris 80% des parts du site intermodal de Novara, à l’ouest de Milan. À l’avenir, Hupac veut allonger les voies à 740 mètres ainsi qu’installer de nouvelles voies pour l’entrée et la sortie des trains avec de nouveaux portiques avec lecture Ocr, qui liront…


Italie : des procédures accélérées pour les chantiers ferroviaires
25/10/2021 – Un plan de relance ferroviaire et une autre façon de gérer les travaux publics par procédures accélérées. C’est le défi de l’Italie avec 16 projets ferroviaires grandes lignes, un projet métro et une dotation de 60,8 Mds d’euros



ETCS Niveau 3 régional : expériences en Italie
04/10/2021 – On parle depuis longtemps de l’ETCS et de son implémentation. Jusqu’ici, le sol et le bord ont bénéficié de l’ETCS niveau 2. Mais pour des lignes régionales, une formule allégée de l’ETCS de niveau 3 pourrait être une solution.



France/Italie – Le Frecciarossa de Trenitalia/Thello est à Paris
30/08/2021 – Cela faisait longtemps que des projets étaient dans l’air. La volonté de Trenitalia de venir en France a pris une accélération cette année même. Si Trenitalia était déjà présent en France depuis 2012 via la filiale Thello,…



Italie : accélérer les projets ferroviaires
19/08/2021 – Dans le cadre de sa stratégie de relance post-Covid, le gouvernement italien a lancé un vaste programme pour accélérer la livraison de grands projets d’infrastructure, et le rail devrait en être le premier bénéficiaire. Le gouvernement a dévoilé…


TGV-Alstom-recordLe retour d’Arenaways en Italie ?
04/03/2021 – Qui se souvient d’Arenaways ? En 2010, ce turinois avait tenté un Milan-Turin privé, mais fut fortement entravé. Le Conseil d’Etat vient de lui donner raison mais dans l’intervalle, l’entrepreneur travaillerait sur un nouveau projet Turin-Sicile !


CFL_LuxembourgTrenitalia, une entreprise qui regarde l’Europe et le monde
15/02/2021 – Pour la plupart d’entre nous, Trenitalia est plutôt inconnu et très peu de personnes connaissent l’internationalisation de cet opérateur étatique italien. L’occasion d’un petit tour d’horizon


ERA_Europe_RailwaysCinq exemples qui font gagner des clients au fret ferroviaire
26/11/2020 – Le fret ferroviaire peut aussi montrer qu’une bonne organisation logistique ainsi que des nouveautés technologiques permettent de lui faire gagner des clients. Démonstration avec un exemple italien fameux


train_de_nuitTrenitalia veut aller à Paris, Berlin et Bruxelles
19/10/2020 – Le groupe ferroviaire étatique FS compte faire une offensive sur le marché de la grande vitesse en Europe, sur Paris, Berlin et Bruxelles. Plus que jamais, l’italien veut étendre ses parts de marché et sortir de ses frontières


OBORComment une région peut dynamiser une économie favorable au train. L’exemple du nord italien
22/07/2020 – Comment les ports et les régions du nord de l’Italie peuvent-ils être aussi dynamiques ? Grâce à une régionalisation de la politique économique qui porte ses fruits dans une des régions les plus riches d’Europe.


GTS_Rail_Siemens_VectronL’italien GTS Rail investit dans son avenir
11/05/2020 – Le privé italien GTS Rail, une firme de Bari, a réceptionné ses trois locomotives Vectron Siemens pour faire grandir son business, notamment sur les flux portuaires italiens. L’opérateur possède dorénavant 18 locomotives en propre.


LEX_05_Hupac, un géant de l’intermodal
20/03/2020 – Comment une petite entreprise suisse est devenu un géant du transport intermodal ferroviaire. Hupac, une belle réussite qui mérite de l’attention



RailpoolItalie: quand un armateur géant opère ses propres trains intermodaux
03/02/2020 – Le transporteur maritime Medway a commencé à réaliser ses propres services ferroviaires en Italie par le biais de la nouvelle société Medway Italia. Très peu connue, Medway est une filiale du groupe maritime suisse MSC, un géant du transport des conteneurs


Brennero_FreightTrois heures à Brenner/Brennero (vidéo)
18/01/2020 – Votre serviteur était en voyage en avril 2017 et vous a ramené ces images de la gare frontière de Brenner/Brennero, entre l’Autriche et l’Italie. Au menu : des Traxx, des Taurus et des BR189.


FS Italiane_4_Napoli-Afragola-Pivari.com-wikiInvestissements ferroviaires massifs en Italie – 10/12/2019 – L’Italie va investir près de 58 milliards € dans son réseau ferroviaire d’ici 2023. Après la grande vitesse, place à l’investissement sur le train régional. Petite presentation.




NTV-ItaloPrêt ‘écologique’ d’un milliard d’euros pour Italo – 25/11/2019 – NTV-Italo a obtenu un prêt “vert” le plus important jamais réalisé dans le secteur des transports pour un refinancement.



Coradia_1Alstom conforte sa gamme Coradia Stream en Italie – 14/11/2019 – Alstom a livré les premiers trains Coradia Stream destinés aux régions italiennes de Vénétie et de Ligurie. Les trains font partie de l’accord-cadre signé en 2016 entre Alstom et Trenitalia pour 150 nouvelles rames régionales de moyenne capacité.


FSI_3Bonnes performances pour le groupe public FS Italiane  – 09/10/2019 – FS Italiane, dont on connait surtout une de ses filiales, Trenitalia, a enregistré une forte croissance au premier semestre de 2019, enregistrant une hausse de 2,2% de ses revenus d’exploitation, pour atteindre un total de 5,98 milliards d’euros.


EAV_2Hitachi Rail modernise le rail autour de Naples  – 02/10/2019 – La Circumvesuviana, fort peu connue en Europe mais pourtant si touristique, montre comment un petit régional privé sous contrat peut survivre grâce à de bons investissements bien ciblés.



ICS_1_Thomas Naas-flickrItalie : des camions sur ligne à grande vitesse ! – 15/08/2019 – Considéré comme hérésie en France, mais parfaitement logique ailleurs en Europe, un privé italien de Naples va mettre ses #trains intermodaux de nuit sur LGV dès l’automne. Motif : bénéficier du gabarit P400 !


06.52 Edinburgh - EustonTrenitalia remplace Virgin sur Londres-Écosse ! – 14/08/2019 – C’est un changement de grande ampleur : Trenitalia, associé à First Group, va remplacer Virgin et Stagecoach dès le 8 décembre prochain sur la mythique ligne de la Côte-Ouest, la WCML.


Evo-Padova_2018NTV-Italo : sept ans et désormais le succès
05/05/2019 – Le mois dernier a marqué le septième anniversaire de NTV-Italo, le train à grande vitesse italien. C’est désormais devenu une référence de la libéralisation ferroviaire. Voyage en Italie.


Digital_TrenitaliaTrenitalia se lance dans les gares digitales et écolos
27/03/2019 – Construire les gares ferroviaires comme de futurs hubs intermodaux sans impact sur l’environnement, c’est l’objectif du projet de co-conception GreenHub, qui associe durabilité environnementale, efficacité énergétique et technologies innovantes pour faire des gares un espace unique caractérisé par l’utilisation de matériaux recyclés et recyclables.


Gothard-Basis-tunnelTunnels ferroviaires : qui va gagner la bataille des Alpes ?
05/11/2018 – Le dossier du Lyon-Turin, qui traîne depuis plus de 20 ans, est l’occasion de mesurer les enjeux du passage des trains à travers les Alpes, tandis que la Suisse et l’Autriche nous préparent une capacité cumulée de près de 800 trains par jour.


Gothard-Basis-tunnelFast : le train qui emporte les petits colis à 250km/h
01/11/2018 – Le segment des colis de moins de 50kg est aujourd’hui, en Italie comme partout ailleurs, en pleine croissance. Cela est la raison du lancement de « FAST », un ETR500 aménagé pour les colis à grande vitesse.


Trieste_MSCLe port de Trieste, champion du report modal
01/10/2018 – Le port italien de Trieste est un grand méconnu. À tort. Coincé tout au fond de l’Adriatique, Trieste est devenu la porte d’entrée de l’Europe centrale et du Nord, soit un bon tiers du continent. Le nombre de trains y a doublé. Visite des lieux.


WESTbahn-conducteurLes entreprises ferroviaires privées en Europe : état des lieux 2018
14/05/2018 – En 2012, nous avions dressé un premier état des lieux de la concurrence ferroviaire sur le segment grande ligne. Voici une réactualisation du paysage ferroviaire qui permet déjà de tirer certains enseignements.


ThelloThello veut concurrencer la SNCF en grande vitesse
Italie – 23/03/2018 – Trenitalia voudrait cibler la France et entamer les procédures administratives pour mettre en service des trains à grande vitesse à partir de 2020. L’annonce a été faite hier par Roberto Rinaudo, le CEO de Thello, filiale à 100% du groupe ferroviaire public.


Un ETR500 cargo ?
26/02/2018 – Mercitalia, la filiale à 100% du groupe FS, étudie la possibilité de prendre en option une rame ETR500 reconditionnée pour faire du cargo à grande vitesse avec charges de moins de 50kg.


Un nouvel actionnaire unique pour NTV-Italo
09/02/2018 – C’est un gros changement pour NTV-Italo. Les actionnaires de l’entreprise concurrente en grande vitesse ferroviaire ont en effet décidé d’accepter une offre publique d’achat de 1.98 milliards d’euros provenant du gestionnaire de fonds international Global Infrastructure Partners III. L’accord a été ratifié…


TX LOGISTIK en solo sur le Gothard
05/12/2017 – Dans le cadre du changement d’horaire du 10 décembre 2017, également valable pour les trains de marchandises, TX Logistik AG, membre du groupe logistique Mercitalia, reprendra en propre la traction de ses trains en Suisse au lieu des CFF.


Traxx-AC3Grosse commande pour sauver Vado Ligure
10/11/2017 – Mercitalia et TXL sauvent Bombardier à Vado Ligure (IT). Le groupe italien de fret ferroviaire, et sa filiale pour les opérations en Europe, viennent de signer pour 400 millions d’euros d’investissements. Il s’agit de livrer 125 locomotives Traxx AC3,


NTV-ItaloNTV bien installé dans le paysage italien
25/10/2017 – Après sa création en 2006 et un démarrage très difficile du trafic en 2012, le nouvel opérateur italien NTV-Italo a fini par trouver sa place face à Trenitalia et une véritable concurrence s’est instaurée entre les deux opérateurs, grâce surtout à un élargissement des prérogatives de la régulation nationale.


Crado le Thello ? Á part les toilettes, ça va…
09/05/2017 – Impression est une nouvelle rubrique de Mediarail.be, basée sur l’expérience vécue. Pour ce premier opus, voyage en Thello de Paris à Milan. Bon voyage.


c2c_national_expressTrenitalia débarque en Grande-Bretagne
11/01/2017 – Le groupe ferroviaire italien a créé Trenitalia UK après avoir passé des tests de préqualification l’autorisant à remettre des offres pour obtenir des franchises.


NTV-ItaloL’Italie, berceau de la libéralisation du rail
25/06/2012 – On pense souvent à la Grande-Bretagne, mais l’Italie est aussi l’un des premiers pays à avoir libéralisé son chemin de fer. Elle fait partie du club des pays où existe une concurrence grande ligne, et demeure la seule à avoir deux opérateurs à grande vitesse en concurrence.