Petit lexique technico-administratif du trafic des trains

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
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Objet : lexique qui définit les différents acronymes technico-administratifs relatifs à l’exploitation du service des trains, tant voyageurs que marchandises. Il ne reprend pas les fonctions des gares, qui fera l’objet d’un lexique spécifique.

Quelle est la définition d’InterCity, EuroCity ou train de nuit et train de mesure ? C’est l’objet de ce petit lexique qui se base essentiellement sur des mots utilisés dans le langage courant. S’agissant de termes technico-administratifs, seront exlus sur cette page les termes purement commerciaux, comme Ouigo, Thalys ou Italo, pour lesquels nous consacrons une autre page spécifiques.

Le lexique ci-dessous ne reprend pas non plus les noms de baptême des trains, qui ne disent rien sur le type de train exploité. Par ailleurs, certains acronymes peuvent être attribués à un service sur une ligne ou un groupe de ligne en particulier, comme Thameslink à Londres ou Transilien à et autour de Paris.

Voir aussi nos lexiques – Matériel roulantGrande vitesse

Autoroute ferroviaire
FRET – Voir Rola / Route roulante

D-zug
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Peu connu en dehors de l’aire germano-alpine, le D-Zug signifie train D, qui est une catégorie de trains express catalogués comme tels dès 1892. Il s’agit d’une contraction provenant des mots der sogenannte Durchgangswagenzug ou Durchgangszug, signifiant une amélioration technique pour train express. En effet, pour la première fois, on pouvait passer d’une voiture à l’autre grâce à l’intercirculation et aux soufflets qui protègent ce passage d’un véhicule à l’autre. L’autre amélioration est que les voitures possédaient désormais des bogies, signe de confort pour les express. Le terme technique D-Zug a donc survécu à tous les acronymes affublés au fil du temps aux trains, pour désigner commercialement un « express » quelle que soit sa fonction en Allemagne et en Autriche. Dans les années 70 à 90, de nombreux trains de nuit ainsi que le reliquat des express n’entrant pas dans la catégorie « Inter City » ou « Trans Europ Express » étaient de facto catalogués D-Zug. Cette catégorie, qui désigne un train sans confort particulier ni supplément à payer, se perd un peu à l’heure actuelle avec les acronymes Railjet, Nightjet, ICE, Intercity ou Eurocity…


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EuroCity
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Label de qualité créé en mai 1987, le concept « EuroCity » n’est pas une marque commerciale. Elle fait suite à disparition officielle des « Trans Europ Express » et a été largement calquée sur les normes de confort et d’exploitation « InterCity » de la Deutsche Bahn, mais à l’échelle internationale. L’EuroCity est donc clairement un concept germanique qui rencontra un échos très mitigé dans le reste de l’Europe, arrivant au moment où la France ne jurait que par son TGV et où les autres réseaux avaient clairement d’autres priorités. Obtenir le label Eurocity supposait s’aligner sur un certain nombre de critères de confort, comme l’obligation de voitures climatisées et l’intégration d’une voiture-restaurant. Si cette dernière est un élément incontournable du voyage germano-alpin, le Benelux, la France ou l’Italie ne voyaient pas ce critère de la même façon. Á l’époque, la majeure partie des Corails et autres « expresso » ne présentaient plus de restauration depuis longtemps, un service jugé trop déficitaire. L’Eurocity existe toujours de nos jours et est annoncé avec l’acronyme EC sur les panneaux d’affichage des gares concernées.

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EuroNight
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – En mai 1987, huit trains de nuit avaient été classés sur le concept « EuroCity » bien que circulant de nuit. Six ans plus tard, en mai 1993, il fut décidé de classer un plus grand nombre de train de nuit sous le label « EuroNight », avec des standarts de qualité élevés. Une fois de plus, le concept est germano-alpin avec l’obligation d’avoir dans tous ces trains de nuit des voitures-lits. Étaient donc exclus tous les trains de nuit ne comportant que des places couchettes. 24 paires de trains de nuit vont obtenir ce label de qualité, essentiellement en Europe centrale et de l’Est. Les Talgo espagnols de nuit, vers Milan, Zurich et Paris, l’obtiendront également, étant d’ailleurs quasi les seuls trains de nuit à proposer une voiture restaurant, en dehors des trains autos-couchettes. EuroNight est encore un label actif de nos jours, principalement en Europe centrale et de l’Est, en parallèle avec l’arrivée fin 2016 de Nightjets autrichiens. L’affichage est l’acronyme EN.

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Express
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Terme le plus usité en matière de chemin de fer et pourtant, en dehors du langage grand public, il est fort peu utilisé dans l’exploitation officielle. Le mot serait tiré de l’anglais express (attesté depuis 1841) et désignant originellement un train spécial, par rapport aux nombreux trains locaux du XIXème siècles. Les trains express effectuent peu d’arrêts en reliant des villes importantes, permettant un service plus rapide que les trains locaux qui s’arrêtent partout. Le terme Express rejoint aussi le D-zug allemand ainsi qu’au terme plus généraliste de Grandes lignes. L’express est généralement composé de voitures conçues pour les longs voyages, souvent à compartiments. Le terme fut utilisé tant pour les trains prestigieux comme l’Orient-Express ou les Trans Europ Express que pour l’Hellas-Express ou le Sud-Express, destinés jadis aux travailleurs migrants et aux jeunes en quête d’horizons lointains. De nos jours, ce terme ne sert que pour un nom de baptême et l’acronyme « EXP » n’est plus vraiment utilisé depuis la segmentation du service des trains en différents labels et branding.

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Grandes lignes
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Un terme basique toujours utilisé de nos jours pour distinguer ce qui relève des trains à long parcours – 200 à 1500 kilomètres -, des trains locaux ou régionaux. Il renvoie à tous les types de trains allant du D-zug au TGV, en passant par l’express, le Trans Europ Express, le train de nuit, l’InterCity et l’EuroCity. Certains opérateurs étatiques ont clairement défini leur service grandes lignes, comme en Italie avec les Frecce, l’Allemagne avec sa division DB-Fernverkehr ou l’Autriche avec les Railjet et Nightjet. En France, les services grandes lignes de la SNCF sont regroupés dans l’activité « Voyages SNCF ». On notera que les CFF qualifient aussi de « grandes lignes » tous leurs trains du service intérieur renseignés comme « Intercity », mais c’est pour distinguer ces trains non-subsidiés des autres services subsidiés (IR et locaux). Le terme anglais est Long Distance tandis que la langue allemande parle de Fernverkehr.

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Hyperloop
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Une capsule remplie de passagers, capable de voler dans un tube à une vitesse d’environ 1000 km/h et qui pourrait servir ainsi d’alternative à l’avion – telle est la vision derrière la technologie Hyperloop. L’Hyperloop n’existe toujours pas de nos jours mais on peut parier que cet acronyme restera la marque associée à un concept de voyage révolutionnaire complet, comprenant le « train » tout autant que le service. Le coût de cette technologie et du système de tubes sophistiqués, estimé à des millions de dollars, constitue le plus important défi de cette technologie disruptive. L’Hyperloop, avec le Maglev, constitue bien un exemple de train à grande vitesse mais sans la technologie rail-roue traditionnelle. Jusqu’ici, Hyperloop ne semble pas intéresser nos opérateurs ferroviaires traditionnels…
>>> Un article plus complet est disponible à ce lien

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ICE
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Acronyme de Inter City Express adopté pour la grande vitesse allemande, à la fois terme technique et commercial. À l’origine, il s’agissait de distinguer ces trains à grande vitesse des « interCity » classiques du trafic grande ligne de la Deutsche Bahn. Par la suite, la DB a constitué une division DB-Fernverkehr (DB Grandes lignes), et ne fait commercialement plus la distinction entre la grande vitesse et les intercity à vitesse classique, l’ensemble étant mélangé dans un vaste horaire cadencé national. Hors pandémie, environ 100 millions de voyageurs étaient comptabilisés chaque année sur les ICE, sur un total de 140 millions de voyageurs grandes lignes. Près de 200 gares sont touchées par un service ICE en Allemagne, ainsi qu’une cinquantaine dans les pays voisins. L’acronyme « ICE » est largement utilisé tant à l’affichage à quai que sur l’ensemble des supports d’information de DB-Fernverkehr, tant papier que digital. C’est aussi celui qui apparait sur les tableaux d’affichage à l’étranger. À l’inverse de la SNCF, la DB n’a jamais songé à une véritable marque commerciale pour ses IC et ICE.

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InterCity
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Terme utilisé pour un certain type d’exploitation. Contre toute attente, c’est bien en Grande-Bretagne que naît cet acronyme. En 1966, British Rail introduisait la marque InterCity pour tous ses itinéraires de train express, et en 1986, le terme était adopté en tant que division InterCity de British Rail. Dans l’intervalle, la Deutsche Bahn remplaçait en 1971 tous ses express longue distance (dénommés « F ») par l’acronyme InterCity, trains cadencés aux 2h. Tant en Grande-Bretagne qu’en Allemagne, InterCity désigne une exploitation cadencée chaque heure. La DB optera en mai 1979 pour un train par heure, avec voitures climatisées et voiture-restaurant, précipitant la chute du trafic Trans Europ Express. Les autres pays n’opteront pas pour ce régime d’exploitation très intensif. La SNCF, alors sans TGV, préférait relier chaque préfecture au départ de Paris par une poignée de trains quotidiens. Beaucoup étaient dotés de voitures climatisées appelées « Corail ». L’Italie, l’Espagne et la Scandinavie n’adoptèrent pas non plus – ou partiellement -, le qualificatif InterCity. En revanche, il fut adopté là où on ne l’attendait pas, par les petits réseaux belges, néerlandais et suisses, qui qualifièrent « d’InterCity » leurs trains régionaux autrefois appelés « directs ». L’affichage propose l’acronyme IC, qu’on soit en trafic régional dans le Benelux ou en grandes lignes en Allemagne. L’acronyme InterCity a par ailleurs l’avantage d’être facilement transposable dans toutes les langues d’Europe.

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InterRegio
SERVICE VOYAGEURS REGIONAL – Le terme InterRegio, présenté par l’acronyme IR, désigne une catégorie de trains rapides qui relient différentes régions mais avec davantage d’arrêts qu’un InterCity. La Deutsche Bundesbahn introduisit des IR grandes lignes en 1988, pour affiner la desserte de villes dans lesquelles ne s’arrêtaient pas les InterCity (photo). Ils disposaient généralement d’une voiture Bistro, d’un nouvel agencement des d’espaces ainsi que de places pour vélos. Le réseau IR fût étendu dans toute l’Allemagne réunifiée mais fut remplacé par des InterCity le 15 décembre 2002. Dans les plus petits pays, seuls deux opérateurs publics ont aussi décliné des Inter Regio, mais en tant que train s’arrêtant presque tous les 10 à 15 km. En Belgique, la SNCB désignait « IR » près de 19 lignes de trains régionaux cadencés à l’heure, assurant la liaison ferroviaire entre grandes gares et gares belges moyennes. Depuis le 14 décembre 2014 et le nouveau plan de transport de la SNCB, le terme InterRégio n’est plus employé. La Suisse, avec les CFF, conserve en revanche ses IR et pour cause : contrairement aux InterCity non-subventionnés, les IR des CFF sont subsidiés tout comme le transport local. Ils sont en général exploités avec des matériels roulants climatisés et disposent parfois d’un service mini-bar sur certaines relations longues en Suisse. L’affichage à quai mentionne l’acronyme IR.

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Omnibus (†)
SERVICE VOYAGEURS REGIONAL – Un terme ancien. Historiquement « véhicule à traction hippomobile », l’omnibus est devenu, par glissement de sens, un train qui dessert toutes les gares d’une ligne (par opposition au train direct) ; ce terme en vient à désigner un train lent (parce qu’il s’arrête partout), par opposition à l’express, à l’IntercIty ou à l’EuroCity actuels. Le terme est encore très utilisé de nos jours mais n’est plus affiché comme tel. La SNCF l’a traduit par TER, la SNCB par train local (affiché « L » sur les quais). Dans les pays de langue germanique, on affiche l’acronyme « RB » pour Regional Bahn (photo). Les espagnols parlent de Cercanias. La réalité d’aujourd’hui est qu’avec la contractualisation au niveau régional, les services omnibus ont pris des noms propres à chaque régions, voir à chaque ligne. Ces noms servent aussi d’uniformisation et de lisibilité pour la clientèle, surtout sur les grands réseaux, où il a fallu faire la distinction entre les véritables omnibus et des trains régionaux qui s’arrêtent moins, tout en ne confondant pas avec les InterCity grandes lignes. D’où l’apparition en Allemagne de l’acronyme « RE », pour Regional Express. Le vocabulaire en français a modernisé aujourd’hui omnibus par les termes « train du quotidien » ou desserte locale. Le terme anglais est regional train tandis que les allemands écrivent fréquemment le terme barbare de Schienenpersonennahverkehrs (SPNV).

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RER
SERVICE VOYAGEURS LOCAL – Terme uniquement de langue française. L’acronyme RER signifie « Réseau Express Régional » et définit un réseau de trains omnibus centré sur une ville et ses environs immédiats. Sur certains aspects, le RER peut faire penser à un gros métro, mais avec les normes du « chemin de fer lourd ». En France, le RER désigne de facto Paris et l’Île de France, seule région où il est présent, alors qu’autour des autres villes françaises, on parle plutôt de TER. Les fréquences à Paris sont relativement élevées et souvent, le RER dispose de ses propres voies de circulation. Le RER traverse Paris en souterrain dont 2 des 5 lignes sont exploitées conjointement avec la RATP. Le RER parisien comporte 249 points d’arrêt et 587 km de voies qui accueillent chaque jour 2,7 millions de voyageurs. En Belgique, le RER désigne un dossier politico-technique plutôt qu’un service, la SNCB ayant décidé en 2015 de nommer ses RER autour de Bruxelles en « train S », affiché comme tel sur les quais. En Suisse, outre le terme S-Bahn appliqué en langue germanique, le RER de Genève a préféré un nom de baptême : Léman-Express. L’équivalent germanique du RER est S-Bahn tandis qu’à Londres, il faut parler par nom de ligne : Thameslink, Overground ou encore Crossrail (Elisabeth Line). Copenhague possède aussi son « S-Tog » alors qu’il n’y a pas véritablement d’équivalent à Amsterdam ou dans d’autres grandes villes d’Europe. Ceci dit, la frontière entre un RER et un service ferroviaire local intense est parfois floue et dépend de nombreux facteurs, comme la zone de tarification et les modes de subsides.

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Rola / Route roulante
FRET – Les termes Rola / ‘Route roulante’ / ‘Ferroutage’ / ‘Autoroute ferroviaire’ désignent en réalité un même concept d’origine allemande appelé ‘Rollende Landstraße‘. De quoi s’agit-il ? De la possibilité de transporter un camion complet, c’est à dire comprenant le tracteur, sur un train. Les chauffeurs prennent place dans une voiture à places assises (ou couchettes) du même train. Le gabarit d’un camion complet ne permet pas la technique du wagon poche et impose alors des wagons à plancher extrêmement bas, induisant des roues de très petit diamètre. Le terme un peu fourre-tout « d’autoroute ferroviaire » est utilisé à des fins de communication pour la presse et le grand public et ne figure pas dans les manuels ferroviaires. Eurotunnel (avec ses navettes « Le Shuttle »), BLS Cargo (Railpin), ÖBB et la SNCF en partenariat avec le groupe FS (AFA), exploitent des trains ayant la définition réelle de RoLa. Ce trafic intermodal accompagné est très minoritaire par rapport aux nombreux trains de transport combiné classiques, qui ne prennent en charge que les semi-remorques, sans les chauffeurs (train intermodal).
>>> Une page complète qui décrit ce qu’on appelle autoroute ferroviaire

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S-Bahn
SERVICE VOYAGEURS LOCAL – Terme de langue germanique. L’acronyme est une abréviation de Stadtbahn, Schnellbahn ou Stadtschnellbahn, et est utilisé en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Le S-Bahn est très antérieur à son équivalent RER parisien, puisque ce terme a été annoncé le 24 décembre 1930 dans le bulletin d’information officiel de la Deutsche Reichsbahn. Le S-Bahn Berlin est considéré comme l’archétype de tous les systèmes S-Bahn. En 1934, Hambourg possédait aussi son S-Bahn. Le S-Bahn n’a cependant été classé en tant que type de train indépendant qu’à la fin des années 1970 par la DB, le numéro de train étant précédé de l’abréviation « S ». Alors que Berlin et Hambourg disposaient dès le départ de leurs propres réseaux de voies pour le S-Bahn, dans d’autres régions, le trafic du S-Bahn a été en grande partie construit avec les voies existantes, parfois en quadruplant certaines sections. Le mot S-Bahn fait partie du langage courant, là où il existe. En Suisse , les seuls réseaux S-Bahn au sens strict sont Zurich (photo) et Genève (Léman-Express). L’équivalent français du S-Bahn est RER tandis qu’à Londres, il faut parler par nom de ligne : Thameslink, Overground ou encore Crossrail (Elisabeth Line).

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TER
SERVICE VOYAGEURS LOCAL – Terme utilisé par la SNCF pour désigner Train Express Régional, et qui est une marque commerciale de SNCF Voyageurs qui s’applique aux trains et autocars qu’elle exploite dans le cadre de conventions passées avec les régions. Il s’agissait en quelque sorte de moderniser les omnibus et de redonner du souffle à une activité déficitaire mais qui pesait encore 23% du chiffre d’affaire de la SNCF en 2019. En France, les régions ont hérité de la gestion des TER en 2002 et y consacrent plus de 5,5 milliards d’euros par an. La couverture des coûts par les tarifs, qui n’atteignent que 27 à 30%, provoquent des déficits élevés, ce qui pèse lourdement sur les finances des régions. Par exemple, le trafic TER est l’un des postes de dépenses les plus importants de la région Grand Est, qui consacre plus de 445 millions d’euros par an à l’exploitation d’un réseau de 2 727 kilomètres de voies ferrées et des 361 gares. Depuis décembre 2019, les pouvoirs publics français (État et régions) ont la possibilité de lancer un appel d’offres. L’UE a fixé une échéance de 2023 pour ouvrir à la concurrence les services de passagers subventionnés par obligation de service public (OSP) par appel d’offres plutôt que d’avoir l’obligation de passer par la SNCF. Les régions peuvent conclure un nouveau contrat avec la SNCF avant 2023. Les contrats étant d’une durée maximale de dix ans, cela pourrait permettre à l’entreprise ferroviaire de conserver un monopole jusqu’en 2033. L’acronyme TER est présent sur les affichages en gares et sur tous les supports commerciaux. L’acronyme TER n’existe pas en Belgique et Suisse francophone.

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TET
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Terme administratif utilisé par la SNCF et l’État français pour, à l’inverse des TGV, subsidier certains trains grandes lignes au titre d’aménagement du territoire. L’acronyme signifie d’ailleurs justement Train d’équilibre du territoire et ne se trouve sur aucun support commercial de la SNCF. Les Trains d’Équilibre du Territoire (TET) assurent un service de grandes lignes rapide entre les principales villes françaises non reliées par la grande vitesse. Ils permettent également le désenclavement des territoires sur des liaisons interrégionales province-province. Une profonde mutation du périmètre du réseau des trains d’équilibre du territoire (TET) a été enclenchée au 1er janvier 2017. Dans le cadre des accords conclus entre l’État et les régions, ces dernières deviennent autorité organisatrice d’un certain nombre de lignes TET dont l’offre est fortement imbriquée avec l’offre TER. Il est exact que depuis leur création, les TET pouvaient, par leur mission proche d’un InterCity régional, être confondus avec un TER sans pour autant bénéficier de la tarification régionale, puisque ces trains sont subsidiés par l’État.

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TGV
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Terme français désignant Train à Grande Vitesse. Inauguré en septembre 1981, le TGV est devenu un terme générique utilisé en français pour tout ce qui roule à 250km/h ou plus. Le terme TGV permet au niveau technique de distinguer la conception de rame articulée des autres trains à grande vitesse avec voitures traditionnelles, comme les ICE de la Deutsche Bahn ou les Frecciarossa de Trenitalia. Mais l’acronyme TGV est aussi celui qui est utilisé dans le langage courant, y compris anglophone, et qui apparaît sur les affichages de gares comme sur les supports commerciaux, malgré la création des marques commerciales SNCF inOui et Ouigo. En revanche, les marques Thalys, Eurostar et dans une moindre mesure Lyria semblent avoir effacé l’acronyme TGV du langage marketing. Il n’en demeure pas moins que l’acronyme TGV recouvre tout à la fois une technique, un matériel roulant et un service de train, raison pour laquelle on le retrouvera dans plusieurs lexiques distincts.

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Trafic diffus
FRET – Le trafic diffus est aussi vieux que le chemin de fer lui-même. Il représente les wagons isolés qui doivent passer par un centre de triage pour former un train, par groupage et dégroupage. Le système permet à chaque entreprise de recevoir dans sa cour un ou plusieurs wagons de marchandises de diverses origines. La prégnance de la route dès les années 1920 a mis à mal ce système qui demande beaucoup de main d’oeuvre dans les triages et des locomotives de manoeuvre pour les dessertes locales. Le fret ferroviaire est avant tout pertinent sur des trafics de marchandises réguliers, massifs et sur moyenne / longue distance, et le trafic diffus est très vulnérable aux volumes remis au rail et au tissu industriel. Certaines PME ont des productions qui ne remplissent pas un wagon par jour, voir par semaine. En revanche l’offre présente des fonctionnalités structurantes et distinctives, qui répondent particulièrement bien aux besoins spécifiques de plusieurs secteurs stratégiques de l’économie, comme la sidérurgie et la chimie (photo). Ces industries doivent ventiler les wagons sur plusieurs points de chargement de leurs vastes sites industriels. Par ailleurs, le wagon isolé est la solution que les industriels chimistes privilégient pour le transport des matières dangereuses, dont certaines ne peuvent pas ou très difficilement être transportées par la route (chlore, gaz dangereux, acide fluorhydrique…). Le wagon isolé est toujours d’actualité mais cherche le bon business model.

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Train autos couchettes
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Peut-être un terme à conjuguer au passé ? Cela dépend des pays. De quoi s’agit-il précisément ? De pouvoir transporter son propre véhicule dans le même train de nuit qui vous emmenait en vacances, généralement en Méditerranée. Une formule qui faisait mouche à l’époque où les autoroutes n’existaient pas, ou si peu. Traverser la France, l’Allemagne et les cols suisses en autos relevaient encore d’une certaine audace, un brin d’aventure. Au fil des années, les TAC comme on les appelait bénéficièrent d’un matériel roulant confortable : les voitures-lits sont même parfois plus nombreuses que les voitures-couchettes, du fait d’une clientèle de ménages retraités, voyageant à deux et désirant l’intimité d’une cabine à deux lits. Les autos étaient chargées sur des wagons porte-autos de type Ddm (photo) et aptes à 160km/h. De nos jours, une poignée de relations sont encore disponibles en Europe. Le terme anglais est Motorail et en allemand le concept est Autozug.

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Train complet
FRET – C’est l’anti-thèse du trafic diffus et du wagon isolé. Le train complet est un train de fret bloc, sans modification de composition durant tout son trajet. Il va d’un point A à un point B, éventuellement en changeant de locomotives aux frontières. Il forme la majorité des trains de fret d’aujourd’hui, comme le transport d’autos ou les céréales, par exemple. Le train complet a souvent des wagons et un chargement identiques pour un seul destinataire. La tendance à accroîte l’exploitation des trains complets a précipité la chute du trafic diffus en evitant le passage obligé via un triage, ce qui a laissė un grand nombre d’installations à l’abandon car inutilisées. En revanche, la remise en usine d’un train complet nécessite soit une locomotive de manoeuvre soit une locomotive bimode.

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Train de desserte
FRET – Terme qui peut se traduire par « derniers kilomètres ». Il s’agit de desservir le client final au sein de son ou ses installations industrielles. La desserte se fait souvent sur des petites lignes à exploitation parfois simplifiées, mais pas forcément. Certaines usines ont un embranchement particulier le long d’une ligne fréquentée. La remise en usine d’un train complet nécessite soit une locomotive de manoeuvre voir éventuellement une locomotive bimode.

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Train intermodal
FRET – Le transport intermodal (ou combiné) est un transport qui combine l’acheminement entre le train et le bateau (pour la longue distance) et le transport routier (pour la desserte locale). C’est en général un conteneur ou une semi-remorque (appelés « UTI » – Unité de Transport Intermodal) qui représente le mieux le concept d’intermodalité. Ces UTI peuvent se charger indifféremment sur wagons et navires rouliers (RoRo). Le conteneur est trimodal mer-fer-route. Les semi-remorques, du fait de leurs roues, ont obligé les concepteurs à prévoir une « poche » pour les placer sur un wagon, de sorte que lesdites roues arrivent à 25-30cm au-dessus des rails. Le train intermodal est dans la plupart des cas un train complet mais fait aussi l’objet d’une desserte pour certainsterminaux plus isolés. On distingue de nos jours quatre types d’UTI : les conteneurs maritimes, les caisses mobiles européennes, les semi-remorques et les camions complets (route roulante).

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Train de mesure
INFRASTRUCTURE – Le train de mesure est un engin incontournable pour tout gestionnaire d’infrastructure. Au fil du temps, et de manière régulière, l’usure ainsi que la géométrie de la voie doivent être vérifiées. Il en va de même pour la caténaire. Ces éléments fondamentaux pour la circulation et la sécurité des trains nécessitent l’utilisation d’engins spéciaux, de plus en plus sophistiqués. Il est fait appel aujourd’hui à des autorails dotés de nombreux appareillages de détection et de surveillance des actifs de la voie, comprenant des caméras et toutes sortes de capteurs de mesures de la géométrie et de l’épaisseur des fils de contact. Les trains de mesure servent uniquement à collecter des informations, et non à effectuer des travaux sur place.

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Train de nuit
VOYAGEURS GRANDES LIGNES – Un train de voyageurs qui roule une nuit complète : on gagne, durant les heures de sommeil, les heures de trajet d’ordinaire effectuėes en journėe. Les premiers trains de nuit n’avaient que des places assises vers 1850. Puis vînt le « wagon-lits » dans les années 1890, offrant des places couchées très luxueuses. Dans les années 1950-1960, le tourisme de masse et la recherche d’un prix plus économique aboutit à la conception de la voiture-couchettes. Les trains de nuit ont connu leur apogée durant tout le XXIème siècle jusqu’au début des années 2000. Concurrencé par l’aviation low cost et la grande vitesse ferroviaire, il s’est quelque peu éteint dans les années 2010 avant de renaître à la faveur d’un engouement encouragé par la recherche d’autres options de voyage que l’avion. Les pays d’Europe centrale et dans une certaine mesure l’Italie et la Scandinavie n’ont jamais vraiment abandonné ce concept de trains, qui reste cependant un marché de niche.

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Train postal (†)
FRET – Pour mémoire. Le train postal n’existe pratiquement plus de nos jours, si ce n’est en Grande-Bretagne. C’est en réalité un train hybride entre le train de fret et le train de voyageurs. Conçu pour rouler rapidement, le train postal est né à la naissance même du chemin de fer sous des formes variées. D’ordinaire, c’était des voitures inaccessibles aux voyageurs mais qui avaient toutes les caractéristiques d’une voiture voyageurs. Elles étaient accrochées à des trains de voyageurs, tant omnibus qu’express. Dans les années 60-70, on essaya le transport par automotrices distinctes (photos). Les tri-postaux jouxtaient généralement les grandes gares, ce qui facilitait les manoeuvres des trains et les opérations de chargement/déchargement. Dans les années 90, le volume de courrier transporté par chemin de fer commença à diminuer régulièrement. Avec la mise en service de machines de tri automatique dans toute l’Europe, le tri manuel à bord des trains déclina puis fut supprimé. Les volumes ni les flux postaux ne semblèrent favorables au mode ferroviaire jugé trop cher par les administrations postales entretemps devenues des entreprises publiques autonomes. Le train postal a raté le lucratif secteur de l’e-commerce qui, à l’inverse du courrier classique, est en croissance continue. Une tentative de train « colis » était testée en Grande-Bretagne à la fin de 2021.

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Train de proximité
SERVICE VOYAGEURS REGIONAL/LOCAL – C’est un terme générique utilisé de nos jours pour remplacer celui « d’omnibus » dont nous parlions plus haut. Le train de proximité ne figure pas dans les documents officiels des opérateurs mais est plutôt à l’usage du langage courant destiné au grand public. Il a aussi vocation de marquer la distinction avec les services grandes lignes, notamment au niveau de la tarification et des subsides. Le train de proximité porte différents noms selon les pays ou les régions où il est exploité. C’est tout autant un RER, un S-Bahn qu’un train régional.

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Train de secours
INFRASTRUCTURE – C’est probablement le train qu’on ne voudrait jamais voir sortir ! Il n’est actif qu’en cas d’accident grave. Les trains de secours sont très variés en Europe. Il y a ceux qui disposent d’un wagon-citerne d’eau pour éteindre des incendies en tunnel. Il y en a d’autres qui sont composés d’un ou deux wagons avec des outils de relevage ou de consolidation. Certains disposent de très grosses grues (photo) permettant de relever des wagons ou des locomotives déraillées. Les trains de secours sont activés quand les lieux de l’accident le permettent. Parfois, il faut des grues extérieures pour retirer les épaves accidentées.

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Train de travaux
INFRASTRUCTURE – Comme leur nom l’indique, ces trains sont destinés à l’infrastructure ferroviaire qui, contrairement à une route, demande ici des moyens considérables car on doit distinguer la voie (rail, traverses, ballast) d’autres travaux connexes ou de la caténaire. Les trains de travaux participent complètement aux programmes de maintenance de l’infrastructure. Une variété importante d’engins existe sur le marché pour correspondre à des besoins très divers. Parfois, la grue du train de secours peut servir pour le placement d’objet très lourd, comme les aiguillages par exemple. La firme autrichienne Plasser & Theurer (photo) est leader sur le marché des engins de maintenance.

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Wagon isolé
FRET – Voir Trafic diffus

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Voir aussi nos lexiques – Matériel roulantGrande vitesse

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
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Petit lexique du matériel roulant à grande vitesse

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
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Objet : lexique qui définit les différents types de matériel roulant ainsi que les marques commerciales associées à la grande vitesse ferroviaire.

Le TGV, l’ICE, le Frecciarossa ou encore Thalys ou Lyria ? Sans compter le Maglev et l’Hyperloop. La grande vitesse dans plusieurs langues et dans le langage courant. Rappellons tout de même que le terme « TGV » est devenu quasi une marque et qu’il réfère en principe au train à grande vitesse à la française. Des informations plus détaillées pour chacun de ces trains apparaîtront au fur et à mesure de l’étoffement de ce dico…

La grande vitesse ferroviaire est apparue comme un système en soi, avec l’idée, née au Japon en 1964, qu’une infrastructure propre lui était dédiée, sur laquelle roule un matériel roulant dédié. Ainsi définie, la grande vitesse est un segment parallèle au chemin de fer traditionnel, mais auquel il se rattachait intimement par le maintien du concept rail-roue et par la faculté du matériel roulant à rouler sur le réseau classique, avec bien entendu des vitesses adaptées. Inversément, d’autres formes de propulsions et d’infrastructures pour atteindre de grandes vitesses ont été et sont encore étudiées de nos jours, et s’écartent ici du concept rail/roue. 

On distinguera donc pour ce lexique succint consacré à la grande vitesse : 

• la grande vitesse classique de technologie rail/roue, de type TGV, ICE, AVE,…; 
• la grande vitesse par technologie à sustentation magnétique, de type Maglev;
• la grande vitesse en milieu fermé en tube sous vide et technologie à sustentation magnétique, de type Hyperloop

Le lexique ci-dessous tente de reprendre l’ensemble des « noms » généralement attribués au matériel roulant à grande vitesse, que ce soit des noms de trains tout comme des noms commerciaux, de marques. Nous nous contentons ici de parler de trains qui pratiquent en commercial au minimum le V250, soit 250km/h, nécessitant des lignes nouvelles non-conventionnelles. Il ne sera donc pas fait mention des nombreux trains pratiquant des vitesses entre 200 et 249km/h…

Voir aussi nos lexiques – Matériel roulantTechnico-administratif

AGV
Acronyme pour Automotrice à Grande Vitesse, inconnu du grand public car il ne s’agit pas d’une marque commerciale, loin s’en faut. Il s’agit du train à grande vitesse construit par Alstom et vendu à ce jour au seul opérateur privé italien NTV-Italo (photo), qui commercialise ses services au nom d’Italo. Il s’agissait de concevoir un successeur aux rames TGV Alstom articulées, en conservant les mêmes normes de sécurité, sans augmentation des coûts de construction. Le terme « automotrice » renvoie au fait que contrairement au TGV à la française, il n’y a pas de motrices qui encadrent une rame, mais que toute la rame est motorisée. L’AGV n’a pas trouvé d’autres acquéreurs en Europe que NTV-Italo, et son acrnonyme n’est dès lors pas très répandu voire pas connu du grand public. La SNCF, qui vise les grandes capacités, n’a jamais voulu de l’AGV pourtant étudié en France. L’AGV a permis à Alstom de concevoir sa gamme de TGV du futur nommé Avelia.
>>> Fiche techique complète de l’AGV ETR 575
>>> Qui est exactement NTV-Italo ?

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AVE
Acronyme pour Alta Velocidad Española. Il s’agit du train à grande vitesse espagnol, dont les premiers exemplaires ont commencé à circuler le 21 avril 1992 sur la ligne à grande vitesse Madrid-Séville, d’une longueur de 471 km, à l’occasion de l’exposition universelle Expo 92.Le réseau espagnol à grande vitesse s’est petit à petit étoffé pour être de nos jours le premier d’Euroupe en kilométrage, soit actuellement 3086km, en deuxième place mondiale derrière la Chine. À l’origine, l’AVE était une rame de type TGV-Atlantique Alstom classée S-100 chez l’opérateur Renfe, car il n’y avait encore d’autre choix à l’époque. Par la suite, la firme Talgo a conçu avec Bombardier d’autres rames de type S-102/S-112 (photo), qui sont devenues majoritaires dans le parc de la Renfe avec 46 rames. Le S-103 est un AVE semblable à l’ICE 3 exploité par la Deutsche Bahn et compte 26 rames en circulation. L’opérateur étatique Renfe a commandé récemment le Talgo Avril qui est actuellement en cours de tests. Ce nouvel AVE devrait permettre le retrait des S-100 et permettre à la Renfe d’aller en France.
>>> Fiche techique complète de l’AVE S-100
>>> Fiche techique complète de l’AVE S-102/S-112 dit « Pato »
>>> Fiche techique complète de l’AVE S-103

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AVLO
Acronyme pour Alta Velocidad Low Cost . Il s’agit d’un train à grande vitesse low cost espagnol identique au train à grande vitesse S-102, mais qui a été agencé en une seule classe et avec retrait du bar. L’Avlo est la réponse de la Renfe à l’arrivée récente de la SNCF et de son TGV Ouigo à bas coûts. Depuis le printemps 2021 et la baisse des restrictions sanitaires, Ouigo de la SNCF, AVE et Avlo de la Renfe sont en concurrence sur la liaison Madrid-Barcelone (photo). Les premiers mois de circulation furent positifs chez les deux opérateurs. En 2021 cinq rames étaient configurées en type Avlo.

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ETR 500
Acronyme italien peu connu si ce n’est des initiés, ETR signifiant Elettro Treno Rapido. Les chemins de fer italiens attribuent l’acronyme ETR à toutes leurs automotrices, avec un chiffre de classification. L’ETR 500 est tout simplement le premier vrai train à grande vitesse italien lancé en 1992 sur une ligne à grande vitesse qui existait déjà depuis le milieu des années 70 entre Florence et Rome. Le style intérieur et extérieur a été réalisé par le designer Pininfarina. Un total de 62 rames furent construites et une bonne partie est toujours en service. En juin 2012, Trenitalia, l’opérateur historique qui gère la grande vitesse italienne, profitait du nouvel horaire d’été pour introduire la marque Frecciarossa (Flèche rouge), à l’ensemble des services à grande vitesse, d’abord avec ses rames ETR 500 puis dès 2015 avec les nouvelles rames ETR 400 acquises chez Bombardier (aujourd’hui Hitachi Rail Europe). Comme pour le TGV ou l’AVE, le terme Frecciarossa est devenu le nom générique de la grande vitesse italienne et du matériel roulant associé, ce qui brouille un peu le lexique.
>>> Fiche techique complète de l’ETR 500

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Eurostar
Eurostar peut être considéré comme le vrai premier service de train à grande vitesse international conçu comme tel à la base, même si à l’époque des TGV français allaient déjà en Suisse. Eurostar n’est pas un matériel roulant mais une marque commerciale destinée au trafic entre Londres, Paris et Bruxelles, puis plus tard Amsterdam. Les premiers services Eurostar démarrèrent le 14 novembre 1994, le tunnel sous la Manche venant tout juste d’être inauguré en juin de la même année. Eurostar utilisa d’abord 31 rames TGV de conception Alstom classées TMST 373 en Grande-Bretagne, d’une longueur de 375m et au design particulier pour respecter le gabarit plus étroit du Royaume-Uni, complétées de 7 autres rames plus courtes prévues pour rejoindre Birmingham ou Manchester, ce qui n’eut jamais lieu. Depuis 2010, Eurostar était une « Ltd » de droit britannique avec siège social à Londres, détenue à 55% par la SNCF. Eurostar est probablement la société ferroviaire la plus internationale d’Europe, si pas du monde, avec près de 1800 collaborateurs, dont 60% vivant en Grande-Bretagne, ce qui a posé quelques problèmes lors de la mise en oeuvre du Brexit. En 2010, l’entreprise britannique provoquait une mini tornade en choisissant le Velaro de Siemens pour renforcer son parc de 27 rames supplémentaires, classées 374. En 2019, un projet de fusion avec Thalys était mis sur la table puis mis entre parenthèses avec la pandémie de 2020 et 2021. Mais à l’automne 2021, le projet était relancé avec l’idée de conserver la marque Eurostar et de transférer le siège social à Bruxelles.
>>> Fiche techique du TMST 373 Alstom
>>> Fiche techique complète du Velaro UK de Siemens

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Frecciarossa
En juin 2012, Trenitalia, l’opérateur historique qui gère la grande vitesse italienne, profitait du nouvel horaire d’été pour introduire la marque Frecciarossa (Flèche rouge), à l’ensemble des services à grande vitesse, d’abord avec ses rames ETR500 puis dès 2015 avec les nouvelles rames ETR 400 acquises chez Bombardier (aujourd’hui Hitachi Rail Europe). Le terme Frecciarossa est alors devenu le nom générique de la grande vitesse italienne et du matériel roulant associé, tout particulièrement en ce qui concerne l’ETR400, qui deviendra le parc le plus important, sinon unique, de Trenitalia. Le terme Frecciarossa est d’ailleurs celui utilisé pour désigné ce matériel roulant tant en France, avec l’ouverture en concurrence de Milan-Turin-Paris, qu’en Espagne, ou Trenitalia est associé avec le consortium Ilsa pour exploiter un lot de trains sur trois liaisons à grande vitesse espagnole. Cette internationalisation permet à Hitachi Rail d’affiner son produit à grande vitesse sur le Continent. Frecciarossa reste bel et bien associé à l’opérateur Trenitalia, là où il opère avec ce train en Europe…
>>> Fiche techique complète de l’ETR400 (parfois appelé Frecciarossa 1000)

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HST
Acronyme anglais pour High Speed Train auquel on peut aussi rajouter HSL pour High Speed Line, désignant la voie à grande vitesse. Bien que non-français, nous mettons HST dans ce lexique car il apparait dans tout article de la langue de Shakespeare, sachant que pour nos amis anglophones, HST désigne tout type de train à grande vitesse en Europe et dans le monde. En 1976, une rame britannique diesel capable d’atteindre 200km/h était exploitée par British Rail avec le qualificatif HST 125, pour 125 miles à l’heure. C’était à l’époque un des trains les plus rapides d’Europe, qui plus est en traction diesel. Ce qualificatif reste encore de nos jours attribué dans le vocabulaire courant à n’importe quel train qui fait « de la vitesse ». Or, la définition UIC de la grande vitesse – objet de cette page -, est d’avoir des trains de 250km/h ou plus. En Grande-Bretagne, il n’y a aucun véritable HST autre que l’Eurostar entre le tunnel sous la Manche et Londres, seul train britannique roulant à 300km/h. Les anglais construisent par ailleurs leur fameuse HS2, leur deuxième ligne à grande vitesse, entre Londres et Birmingham dans un premier temps. Les HST V300 (pour 300km/h) de ce futur service n’ont pas encore été désignés à ce jour…

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Hyperloop
Une capsule remplie de passagers, capable de voler dans un tube à une vitesse d’environ 1000 km/h et qui pourrait servir ainsi d’alternative à l’avion – telle est la vision derrière la technologie Hyperloop. Lors de conférences techniques et dans divers médias, cette utopie est souvent évoquée et donne l’impression que nous allons faire le voyage Vienne – Cologne en une heure ! Bien qu’en théorie cela semble fantastique, il est important de prendre en compte les nombreux défis auxquels l’Hyperloop est confronté tant en construction que dans son impact sur la société. Le coût de cette technologie et du système de tubes sophistiqués, estimé à des millions de dollars, constitue le plus important défi de cette technologie disruptive. L’Hyperloop, avec le Maglev, constitue bien un exemple de train à grande vitesse mais sans la technologie rail-roue traditionnelle.
>>> Un article plus complet est disponible à ce lien

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ICE
Acronyme de Inter City Express adopté pour la grande vitesse allemande. À l’origine, il s’agissait de distinguer ces trains à grande vitesse des intercity cadencés à l’heure et qui faisaient la marque de fabrique du trafic grande ligne de la Deutsche Bahn. Le 2 juin 1991, le train à grande vitesse ICE était mis en service avec 19 rames ICE1 entre Hambourg et Munich. La seule portion à grande vitesse se situait entre Hanovre et Wurtzbourg, une ligne de 327 kilomètres avec 63 tunnels et plus de 34 ponts. Le réseau s’est alors étendu rapidement avec à ce jour 1.571km de lignes construites pour au moins 250km/h, ce qui met l’Allemagne à la cinquième place mondiale. Hors pandémie, environ 100 millions de voyageurs étaient comptabilisés chaque année sur les ICE, sur un total de 140 millions de voyageurs grande ligne. Près de 200 gares sont touchées par un service ICE en Allemagne, ainsi qu’une cinquantaine dans les pays voisins. 330 rames sont nécessaires pour le service quotidien. Ce parc fait la part belle à la technologie Siemens et on en est aujourd’hui à la quatrième génération d’ICE. On retrouve à l’international l’ICE sur Francfort-Bruxelles, Francfort-Amsterdam ou encore Francfort-Paris, de même qu’à Zurich, Interlaken et Vienne.
>>> Fiche techique complète sur l’ICE 1, de première génération
>>> Fiche techique complète sur l’ICE 2
>>> Fiche techique complète sur l’ICE 3, bien connu à l’étranger
>>> Fiche techique complète sur le Velaro D « Deutschland », moins connu
>>> Fiche techique complète sur l’ICE 4, la dernière génération modulable

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inOui
inOui n’est ni un matériel roulant ni un acronyme. Ce nouveau branding inOui, ou TGV inOui, est la marque commerciale du service TGV français présenté par la SNCF le 27 mai 2017 à l’origine pour certaines dessertes, puis appliquée à tous les TGV « classiques » dès 2020. La SNCF s’engageait par là dans une politique de marques tournant autour de l’onomatopée «Oui» (Ouigo, OUI.sncf, Ouibus et donc InOui), afin de faire la distinction avec les marques Ouigo, Lyria, Eurostar ou encore Thalys. La marque inOui met un terme aussi aux produits commerciaux ciblés comme ID-TGV ou TGVMax. L’ancien site marchand VoyagesSNCF.com devenait « OUI.sncf ». Le visuel identitaire est ce qu’on appelle un ambigramme, lisible à l’endroit comme à l’envers via une symétrie centrale de 180 degrés. Il s’applique à l’ensemble du service TGV de la SNCF et sur le matériel roulant à grande vitesse en dehors des marques précitées.

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iryo
Il s’agit de la marque commerciale du consortium espagnol Ilsa/Trenitalia dans lequel on trouve 55% de Air Nostrum et 45% de Trenitalia. Ce consortium était créé en 2019 pour faire offre sur le lot 2 de la libéralisation espagnole. Le nom « iryo » (tout en minuscules) fût présenté le 18 novembre 2021 à Madrid. Les opérations ferroviaires proprement dites ont débuté à l’automne avec l’arrivée de deux rames Frecciarossa Hitachi Rail sur le sol espagnol, en vue de l’homologation. Le service commercial est en principe prévu au second semestre 2022.
>>> iryo

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Italo
C’est la marque commerciale de l’opérateur privé italien NTV-Italo, qui a bousculé le marché de la grande vitesse en Italie depuis avril 2012. NTV a d’emblée affiché un choix ambitieux en optant pour un investissement massif, soit plus d’un milliard d’euros dont 628 millions rien que pour l’achat de 25 nouvelles rames à grande vitesse AGV (photo), qui n’existaient que sur papier. NTV-Italo est aujourd’hui propriété du gestionnaire de fonds international Global Infrastructure Partners III. La marque Italo est devenue un visuel qui s’applique sur l’ensemble des services de NTV, dont certains sont exploités par des Pendolinos EVO classés ETR 675, qui ne sont pas des trains à grande vitesse. NTV occupe des espaces dans certaines grandes gares italiennes sous le nom de « Casa Italo ».
>>> L’entreprise NTV-Italo
>>> Le confort offert par Italo

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IZY (†)
IZY n’était ni un matériel roulant ni un acronyme. Il dérivait de l’appelation anglophone easy pour marquer la marque low cost de Thalys, le service de train à grande vitesse entre Paris, le Benelux et l’Allemagne. IZY, avec Ouigo, participait de la volonté de la SNCF d’entrer dans le marché low cost à grande vitesse, avant que d’autres sans chargent. Mais il fallait faire la distinction avec Ouigo, qui est un produit purement national français. La SNCF avait donc fourni à Thalys 2 rames TGV-Réseau en la pélicullant d’une chatoyante livrée mélangeant du vert, jaune et mauve. Lancé en avril 2016, ces TGV faisaient deux A/R par jour sur Bruxelles-Paris moyennant l’emprunt de la ligne classique dès Arras afin d’éviter les onéreux péages de SNCF Réseau sur les lignes TGV. Le temps de parcours passait à 2h30 mais les prix étaient low-cost : à partir de 10€ en siège non-garanti (on reste debout au bar…) jusqu’à 29€ en siège classique. L’objectif de ce service était de capter la clientèle des bus et du covoiturage. Par la suite, une rame ex-Eurostar TMST 373 et parfois d’authentiques rames Thalys ont garni les services IZY. Mis a mal par la pandémie, ce concept de service low cost a été définitivement supprimé le 10 juillet 2022.

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Lyria
Créée en 1999, mais apparue seulement en 2002, Lyria est une marque attribuée aux liaisons ferroviaires par TGV entre la France et la Suisse. Au niveau légal, il s’agit d’une entreprise à action simplifiée de droit français, mais elle ne peut pas être considérée comme « entreprise ferroviaire » à l’instar de Thello, NTV-Italo ou Thalys, dans la mesure où elle ne possède ni licence ni certificat de sécurité. Néanmoins, la SNCF détient 74% des « actions » et les CFF, l’entreprise publique suisse, les 26% restants. Les concepteurs de la marque ont voulu une identité bi-culturelle très forte qui se matérialise par l’habillage spécifique des trains et dans l’expérience à bord. Lyria utilisait à la base des rames TGV-PSE (Paris Sud-Est) puis des rames POS (Allemagne) juqu’en 2019, où l’intégralité de la flotte fut remplacée par 15 rames double étages, de type 2N2 UA3.
>>> Une page plus complète sur Lyria

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Maglev
La technologie Maglev – Magnetic Levitation -, est un concept où le train fonctionne sur un champ magnétique. Les principes de base, deux aimants qui s’opposent, nous écarte de la technique traditionnelle rail/roue du TGV. Le train à sustentation magnétique ne signifie pas spécifiquement train à grande vitesse. En 1984, à Birmingham, un train opérait en monorail sur une section de voie surélevée d’environ 600m. Dans la grande majorité des cas cependant, le Maglev reste bien étudié dans le cadre de la grande vitesse ferroviaire, qui semble être sa raison d’être. Comme souvent lorsqu’on parle de technologies disruptives, des clans se forment entre les pour et les contre. Avec l’absence de systèmes importants en exploitation, on manque de recul pour apprécier les avantages et inconvénients réels par rapport au chemin de fer classique, notamment sur le plan économique. La technologie Maglev EDS exige le maintien des bobines supraconductrices à une températures de -269°C, ce qui n’est pas sans incidences sur la consommation énergétique. L’Europe a abandonné le terrain de cette technologie à l’Asie, qui lui voit un avenir plus prometteur. Le seul exemple vivant est le Maglev reliant Shangaï à son aéroport. L’allemand Bögl semble vouloir développer un modèle urbain.
>>> Une page plus complète sur le Maglev
>>> Une page plus complète sur le modèle développé par l’allemand Bögl

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Ouigo
Ouigo est une marque et un service commercial TGV à bas coûts lancé par la SNCF le 2 avril 2013. Le 26 mai 2021, le même concept était décliné en Espagne avec la création dans ce pays d’une filiale Ouigo España. Ouigo fait donc partie de la politique de marques tournant autour de l’onomatopée «Oui» (Ouigo, OUI.sncf, Ouibus et InOui) de la SNCF. Il s’agit d’une offre inspirée des compagnies aériennes low cost, avec des petits prix mais une classe unique et pas de bar (sauf en Espagne). L’objectif – tout comme IZY chez Thalys -, est de capter la clientèle des bus et du covoiturage. Le matériel roulant utilisé est le TGV Duplex de la génération Dasye, modifié pour cette marque commercial, et pouvant embarquer 634 voyageurs. À l’origine, pour ne pas compromettre le business model de ses autres TGV, la SNCF faisait partir ses Ouigo de gares excentrées, comme Marne-la-Vallée plutôt que la gare de Lyon à Paris. Entretemps, sa politique fut modifiée avec des départs depuis les grandes gares parisiennes, pour capter davantage de clientèle. SNCF Ouigo dessert aujourd’hui 42 destinations et maille les 12 plus grandes villes françaises. Au printemps 2022, une déclinaison par trains classiques formés de voitures Corail sera lancée en France.

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Pendolino
C’est plutôt un intrus ! Le Pendolino n’est pas une marque commerciale mais le nom d’un train pendulaire inventé par Fiat Ferroviaria. Il n’a jamais été un « vrai » train à grande vitesse mais un train qui s’incline dans les courbes pour maintenir une vitesse plus élevée. En fait ce train – construit maintenant par Alstom suite au rachat de Fiat -, circule dans plusieurs pays relativement en dessous de la vitesse maximale de pointe indiquée par Alstom : 230km/h en Pologne, 220km/h en Finlande, 200km/h en Tchéquie au niveau opérationnel, ce sont des trains rapides mais pas des trains à grande vitesse. La quatrième génération de ces trains circulent en Suisse et en Italie sous la classification ETR 610. Le fait qu’ils soient homologués jusqu’à 249km/h leur permet d’éviter de se conformer à toutes les contraintes du train à grande vitesse. Le Pendolino permet ainsi de combler un vide entre la rame tractée (160 à 200km/h) et le train à grande vitesse. La littérature grand public continue cependant de décrire le Pendolino comme un train à grande vitesse, qu’il n’est pas…

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Shinkansen
L’expression Shinkansen signifie littéralement « nouvelle ligne principale », mais la littérature même professionnelle nous décrit souvent le train plutôt que la voie. Ce n’est pas faux, juste une précision. Le Shinkansen est de toute manière associée à la grande vitesse au Japon. Ce pays est le précurseur mondial puisque le 1er octobre 1964, à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo, les premières rames électriques du Shinkansen de série 0 circulaient à une vitesse de pointe de 210 km/h, puis de 220 km/h sur lignes spéciales à 1.435mm (voie standard UIC). Si on s’en tient à la limite du V250, on peut dire que le Japon n’a eu la grande-vitesse ferroviaire qu’à partir du 14 mars 1992, avec la mise en service des Nozomi de série 300, aptes à 270 puis 300km/h. De nos jours, la grande vitesse japonaise est exploitée par cinq sociétés privées gérant aussi les gares, les quartiers environnants et les infrastructures. Le trafic quotidien dépasse les 390.000 voyageurs par jours. Le Japon semble vouloir se contenter du 300km/h dans la technique rail/roue mais envisage d’aller bien au-delà de cette vitesse au travers de sa version du Maglev, en cours de construction.

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TGV
Terme français désignant ‘Train à Grande Vitesse’. Inauguré en septembre 1981, le TGV est devenu un terme générique utilisé en français pour tout ce qui roule à 250km/h ou plus. Le terme TGV permet néanmoins de nos jours de distinguer la conception de rame articulée des autres trains à grande vitesse avec voitures traditionnelles, comme les ‘ICE’ (Intercity Express) de la Deutsche Bahn ou les ‘Frecciarossa’ de Trenitalia. Thalys, Lyria, Inoui et Ouigo utilisent les rames articulées à la française, tandis que Eurostar utilise des rames ICE Siemens. Le TGV est la marque de fabrique de la grande vitesse SNCF, avec un fort soutien d’Alstom et de l’État français, même si la SNCF tend de nos jours à baptiser ses différents services au travers de marques reconnues et ciblées, comme inOui, Thalys ou Lyria. Un train qui est une réussite incontestable en France, qui circule aussi à l’étranger mais qui n’a été que fort peu vendu à l’export (Espagne, Corée, Maroc).

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TGV Duplex
C’est une autre réussite française. Allier la grande vitesse à la grande capacité, grâce à un TGV à deux niveaux. Le TGV-Duplex est le nom attribué à ce matériel roulant lors de sa première sortie en 1996. Une prouesse technique : comment maintenir la charge maximale de 17 tonnes à l’essieu qu’impose la grande vitesse ? Par une structure en aluminium et une chasse aux kilos superflus, produisant des TGV ‘Jumbo’ de 510 places de tout juste 390 tonnes. 94 rames de ce type seront construites, suivies plus tard de 19 rames Duplex-Réseau, 49 rames dites Dasye puis enfin 65 rames de dernières génération dites 2N2. Les TGV Duplex circulent chez les voisins de la France, à l’exception de la Belgique. Il n’y en a pas chez Thalys ni chez Eurostar, mais bien chez Ouigo (France), Ouigo España, inOui et toutes les autres marques du groupe. La SNCF semble vouloir revenir sur ces rames capacitaires mais ce n’est pas encore clair à ce stade.
>>> Une fiche technique complète sur le TGV Duplex, 1ère génération
>>> Une fiche technique complète sur le TGV Duplex Réseau
>>> Une fiche technique complète sur le TGV DASYE, Duplex 2ème génération
>>> Une fiche technique complète sur le TGV 2N2, Duplex 3ème génération

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Thalys
Thalys est non seulement une marque commerciale mais aussi une société indépendante. Dans les années 80, un projet de TGV international commençait à s’élaborer pour relier Paris au Benelux. En 1995, la société coopérative de droit belge Westrail International naissait en tant que filiale commune de la SNCF et de la SNCB, à laquelle s’associent les chemins de fer néerlandais (NS) et les chemins de fer allemands (DB). Cette société avait pour mission de créer et de gérer un service de trains à grande vitesse sur l’ensemble du réseau TGV-Nord Europe. Le nom Thalys arriva peu après pour démarrer le service TGV entre Paris et Bruxelles dès le 2 juin 1996. Les trains rouges n’ont depuis plus quitté la scène ferroviaire et s’imposent maintenant jusqu’à Amsterdam et Dortmund via la Belgique. Pour ses services, Thalys exploite 27 rames TGV du constructeur Alstom, dont 17 rames PBKA aptes à l’Allemagne. En 2019, Thalys transportait plus de 7,8 millions de voyageurs sur l’ensemble du réseau, dont 5 sur la seule liaison Paris-Bruxelles. La société est détenue à ce jour à 60% par la SNCF et à 40% par la SNCB. Un partage qui pourrait changer prochainement si les projets d’absorption de Thalys par Eurostar se concrétisent.
>>> Une fiche technique complète sur le Thalys PBKA
>>> Thalys : 25 ans et un futur à consolider

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Voir aussi nos lexiques – Matériel roulantTechnico-administratif

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
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Bon anniversaire, InterCity Express !

(Ci-dessus – Un beau parallèle d’ICE 3 – photo Deutsche Bahn)

31/05/2021 – Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire
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(English version)

10 ans après le lancement du premier train à grande vitesse en France, l’Allemagne mettait en service son propre train à grande vitesse nommé « InterCity Express » (ICE). L’occasion de revenir sur le concept allemand qui diffère un peu des options françaises. L’arrivée de l’ICE aura permis à la Deutsche Bahn – et à Siemens -, de se hisser dans le top mondial de la grande vitesse ferroviaire.

La chronologie historique montre que ce sont les Japonais qui ont commencé à exploiter ce type de train en 1964, suivis par les Italiens, qui construisirent le premier train à grande vitesse européen Florence-Rome (également appelé « Direttissima »), ouvert par étapes entre 1978 et 1992. 

La directive 96/48/CE de l’Union européenne, annexe 1, définit le train à grande vitesse en termes d’infrastructure, de limite de vitesse minimale et de conditions d’exploitation. Pour l’Union Internationale des Chemins de fer (UIC), un train à grande vitesse est considéré comme un train circulant à plus de 250km/h, sur une ligne dédiée à cette vitesse (catégorie 1). Cette définition est importante car certains qualifient encore de « grande vitesse » les trains dépassant 200km/h. Ce n’est pas vraiment le cas. Ainsi, le HST 125 britannique, bien que décrit comme un « train à grande vitesse », n’a jamais été un TGV au sens de l’UIC.

Ces précisions permettent de montrer qu’en Allemagne, la grande vitesse signifiait de toute manière la construction de lignes nouvelles à travers le pays, récemment réunifié. La Deutsche Bahn a cependant pris des options différentes de celle de la SNCF.

Il y a d’abord le maillage des villes : il est plus important en Allemagne, où la géographie nous montre des villes importantes implantées tous les 100 kilomètres, voire moins. Cela implique des arrêts plus fréquents qu’en France, pays où les villes sont plus distantes. Une autre différence majeure est qu’il n’y a pas en Allemagne le centralisme sur une seule grande ville, où le réseau à grande vitesse rejoint prioritairement Paris.

Dans les années 80, il était d’usage que ce soit les bureaux d’études des chemins de fer qui étudient et conçoivent le matériel roulant. Les industriels n’étaient alors que de simples sous-traitants fabriquant un train sur mesure. C’est la raison pour laquelle les ICE de la Deutsche Bahn sont de purs produits de l’industrie nationale allemande, à une époque où l’Europe sans frontières n’existait pas.

En France, en Italie et en Allemagne, l’histoire de la grande vitesse ferroviaire a d’abord été celle d’un soutien de l’État par le biais de programmes de recherche scientifique. En 1979, alors que l’Allemagne étudie son célèbre train à sustentation magnétique Transrapid, le ministère fédéral de la recherche et de la technologie commande le développement d’un concept de « véhicule d’essai et de démonstration roue/rail » pour la grande vitesse. On préférait alors repousser les limites de la technologie traditionnelle roue/rail plutôt que de s’engager dans des technologies trop disruptives à l’époque.

Great-British-Railways
(photo Deutsche Bahn pressroom)

La DB, avec l’industrie nationale, construisit alors l’InterCity Experimental (également appelé ICE/V pour Versuch = essai). Ce train conçu à partir de fin 1979 fut construit entre 1983 à 1985 et servit pour divers tests jusqu’à sa mise hors service le 1er janvier 2000. Il s’agissait d’une rame courte de deux motrices encadrant trois voitures. Sa vitesse maximale autorisée était de 350 km/h. Ce train fut aussi une vitrine de la filière industrielle allemande, comprenant notamment Krupp, Henschel, Krauss-Maffei, Siemens, AEG, BBC et Thyssen-Henschel.

En 1985, le premier trajet d’essai est effectué de Munich Freimarn à Ingolstadt et retour en septembre. Le 26 novembre, l’ICE/V établit un nouveau record ferroviaire allemand : sur la ligne Bielefeld-Hamm, elle dépasse pour la première fois les 300 km/h. En 1988, l’ICE/V établit un record mondial de 406,9 km/h sur la nouvelle ligne à grande vitesse Fulda-Würzburg. La conception du train montre une différence majeure avec le TGV français. Les Allemands, comme les Japonais et les Italiens, ont préféré conserver la solution classique de voitures à deux bogies conventionnels pouvant être éventuellement dételées (en atelier), permettant ainsi de jouer sur la longueur des trains. Cette architecture sera celle de tous les ICE produits ensuite par l’industrie allemande.

Le 2 juin 1991, le concept ICE était mis en service avec 19 rames ICE1 disponibles. Le premier ICE fut celui de 5h58 entre Hambourg et Munich. La seule portion à grande vitesse se situait entre Hanovre et Wurtzbourg, une ligne de 327 kilomètres avec 63 tunnels et plus de 34 ponts, construite à partir de 1973 et mise en service par étapes entre 1988 et 1991. Une autre ligne de 99km était mise en service à la même date, entre Mannheim et Stuttgart, comprenant 12 tunnels et 6 ponts.

Deutsche-Bahn-ICE
(photo Deutsche Bahn pressroom)

Nous trouvons ici une autre différence avec la France. En Allemagne, les lignes nouvelles accueillent aussi des trains classiques ainsi que des trains de marchandises la nuit. Il a alors fallu concevoir une infrastructure avec un minimum de pentes, ce qui impliquait beaucoup d’ouvrages d’art. La ligne nouvelle de 177 kilomètres entre Cologne et Francfort, mise en service en 2002, est la seule à être spécifiquement conçue uniquement pour le train à grande vitesse, avec des pentes allant jusqu’à 40 pour mille.

Le matériel roulant utilisé en 1991 comportait 58 rames appelées ICE 1, composées de 12 voitures encadrées par deux motrices, soit 365m au total pour une capacité de 649 places. Elles furent construites entre 1988 et 1993 par Siemens, KM, Henschel, AEG, Krupp, Düwag, WU, BBC, LHB, MAN et MBB. Le 27 septembre 1992, un ICE arrivait pour la première fois en gare de Zürich. La Suisse devient ainsi le premier pays à compter sur son réseau ferroviaire deux types de train à grande vitesse : l’ICE et le TGV-PSE. 

Deutsche-Bahn-ICE
(photo Deutsche Bahn pressroom)

L’une des demandes des clients allemands était le maintien à bord du nouvel Intercity d’un « vrai » restaurant. La voiture-restaurant, également appelée Bordrestaurant, compte au total 40 places assises. La voiture-restaurant est facilement reconnaissable à son toit surélevé, qui est 450 mm plus haut que le reste du train. Cela était nécessaire pour que tous les équipements de cuisine puissent entrer dans la voiture. Contrairement à toutes les autres voitures intermédiaires, la voiture-restaurant n’a pas de portes latérales permettant aux passagers d’entrer ou de sortir de la voiture depuis le quai. Il y a cependant une porte dans la zone de la cuisine qui ne peut être ouverte que de l’intérieur.

Au niveau du service des trains, les ICE étaient intégrés dans l’horaire cadencé longue distance qui faisait la réputation de la Deutsche Bahn depuis 1979. C’est d’ailleurs pour cette raison – et c’est encore une différence avec la SNCF -, que la DB continua d’exploiter de nombreux Intercity en rames tractées classiques, les deux types de trains cohabitant dans un vaste service national.

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ICE BR401 à Francfort-Hauptbahnhof aux côtés de « l’ancien » InterCity tracté par la 103 132 (juillet 1992, photo K. Jähne via wikipedia)

Cinquième place mondiale
La suite, ce sont près de 1.571km de lignes construites au total et parcourues à au moins 250km/h, ce qui met l’Allemagne à la cinquième place mondiale. Entre 2005 et 2008, les rames ICE 1 ont fait l’objet d’une refonte ar l’installation de sièges plus minces, augmentant la capacité d’accueil d’environ 10%. Avec l’arrivée de l’ICE 2 entre 1995 et 1997, la DB voulut mieux coller à la demande sur certaines sections Intercity, où une rame de 7 voitures suffisait amplement. Le raccourcissement des rames ne nécessitait plus qu’une seule motrice, d’où l’apparition de la voiture-pilote à l’autre bout. Enfin, le fruit de l’expérience acquise avec l’exploitation des ICE 1 avait permis aux ICE 2 de bénéficier d’un certain nombre d’améliorations. Le poids des voitures bénéficia d’une réduction de 5 tonnes, grâce notamment aux sièges plus légers, par utilisation de l’aluminium, aux parois isolantes mais moins épaisses ainsi qu’aux bogies.

La fin des années 90-début 2000 coïncida aussi avec une très forte restructuration de l’industrie ferroviaire en Allemagne, avec le rachat de nombreuses entreprises moyennes par Siemens, Bombardier et Alstom. Il est alors devenu d’usage d’estampiller les ICE comme un « produit Siemens », tout comme les TGV français restent estampillés « Alstom ». Ce « marquage national » demeure encore de nos jours une barrière incontournable : il n’y a aucun TGV à la Deutsche Bahn ni d’ICE à la SNCF. Bombardier, qui concevait son propre train à grande vitesse en Chine sous le nom de Zefiro, n’aura jamais pu intégrer le marché allemand et a dû se contenter de Trenitalia.

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Bruxelles-Midi (photo Mediarail.be)

Dans une optique d’exportation, Siemens se lança dans l’étude d’un nouveau train différent des deux premières séries d’ICE. La caractéristique fondamentale de l’ICE 3, qui arriva sur le marché de la grande vitesse entre 2000 et 2006, est la motorisation répartie tout au long de la rame, ce qui en fait une véritable automotrice à grande vitesse. Siemens, à l’inverse d’Alstom, tournait ainsi le dos à la conception motrice + voitures, une option toujours défendue par Alstom. Ces rames de 8 voitures et d’une capacité de 454 places devenaient la plateforme « Velaro » de Siemens. 50 rames monocourant 15kV et 17 rames multicourant furent ainsi construites. Elles furent – et certaines le sont encore -, engagées sur les relations Francfort-Paris, Francfort-Bruxelles et Francfort-Amsterdam.

La Renfe en Espagne ainsi que la Russie optèrent pour l’achat d’ICE 3. Il y eut par la suite une version redessinée de l’ICE 3 sous forme du Velaro UK (Eurostar), Velaro-D (Allemagne) et même Velaro-TK (Turquie). Dans l’intervalle Siemens mettait en service l’ICE-T (tilting – caisse inclinable) et deux ans plus tard, l’ICE TD (inclinable mais en traction diesel), spécialement conçus pour être utilisés sur des itinéraires sinueux. Les trains s’inclinaient jusqu’à 8° dans les courbes mais ce matériel fut largement sujet aux pannes diverses.

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Le dernier né : l’ICE 4 (photo Siemens)

La version la plus récente est à présent l’ICE 4. Le contrat initial avec Siemens, signé en 2011, spécifiait une conception permettant une composition flexible des trains (entre 5 et 14 unités), avec 24 variantes différentes, chacune composée de voitures motrices et de voitures remorques. Le 26 septembre 2018, le conseil d’administration de la DB a approuvé l’achat de 18 rames supplémentaires de sept voitures et de 50 voitures à ajouter aux rames alors en commande. En 2020, il a été annoncé que jusqu’à 50 rames de 13 voitures seraient mises en service à partir de 2021. Ces trains plus longs feront 374 mètres de long et pourront transporter jusqu’à 918 passagers. Leur vitesse de pointe sera également plus élevée que les autres modèles, à 265 km/h.

Et maintenant ?
Hors pandémie, environ 100 millions de voyageurs étaient comptabilisés chaque année sur les ICE, sur un total de 140 millions de voyageurs grande ligne. Près de 200 gares sont touchées par un service ICE en Allemagne, ainsi qu’une cinquantaine dans les pays voisins. 330 rames sont disponibles pour le service quotidien. En trente années, l’ICE a maintenu la Deutsche Bahn – et l’Allemagne -, au coeur du système ferroviaire à grande vitesse, aux côtés de la France, de l’Italie, de l’Espagne, du Benelux et bientôt, de la Grande-Bretagne. Bon anniversaire !

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(photo Deutsche Bahn pressroom)

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La semaine de Rail Europe News – Newsletter 025

Du 10 au 16 mars 2021

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L’édito

Saisir les opportunités
Le monde continue d’évoluer et le rail ne peut manquer…ce train ! Technologie ancienne, le chemin de fer a malgré tout pu passer au travers des grandes évolutions de la mobilité, alors qu’on fêtera les 200 ans du « train » en 2025 (Stockton-Darlington). Durant les 100 premières années de son existence, le rail a régné en maître et était l’instrument dominant de l’économie nationale. Le chemin de fer pensait pouvoir éliminer les voies navigables jusque-là utilisées, ce ne fut pas le cas. Une péniche peut parfois embarquer plus de conteneurs qu’un train ! La seconde révolution industrielle, celle du pétrole, a produit d’autres formes de transports qui se sont révélés plus efficaces mais très polluants. Les modes routiers et aériens sont à leur tour devenus dominants dès les années 50 et le chemin de fer a eu toutes les peines du monde à se maintenir. Il a néanmoins pu saisir certaines opportunités, comme la grande vitesse terrestre qui ne peut être possible qu’avec un guidage, en l’occurrence deux rails en acier. Mais la technique n’est pas tout : elle doit avoir une utilité et un marché. Sur ce plan, le chemin de fer n’est plus vraiment le premier choix des industriels et des citoyens, malgré ses atouts. Les changements socio-économiques sont rapides, peut-être trop pour un secteur ferroviaire habitué à la vision sur le long terme. D’anciens secteurs où il régnait en maître l’ont même déserté. Il n’y a plus d’huîtres de Bretagne ou de bétails de Corrèze qui prennent le train ni de colis ou de sacs postaux qui envahissent les fourgons comme jadis. On n’a plus besoin de porteurs à bagages depuis l’arrivée des valises à roulettes et la vie sociale est plus décousue, avec des habitudes de départs ou annulation en dernière minute, ce qui impose une nouvelle forme de tarification et des facilités de changement de voyage. Il y a pourtant des acteurs qui savent encore saisir les opportunités de ce monde changeant. Ceux-là se sont posés la question des coûts du chemin de fer et des offres qui peuvent séduire. Lineas a ainsi refondu entièrement son réseau de fret en construisant des flux ferroviaires viables sur le plan économique et en intégrant dans des trains blocs des wagons du trafic diffus, secteur que l’on disait en perdition. D’autres opérateurs ont complètement revu la façon d’opérer des trains à grande vitesse et ont pu offrir une tarification et des services permettant d’arracher une clientèle trop habituée à l’aviation low cost. Les ÖBB, sachant qu’ils n’auront jamais de TGV en Autriche, ont repensé le secteur grande ligne en construisant de nouvelles rames, tant de jour que de nuit. Le service à bord des trains de nuit a été pensé non pas dans une optique minimaliste mais plutôt maximaliste, par des offres de confort adaptées à tous les publics, tant pour les fauchés que pour les clients exigeants. Les Ouigo ne sont pas « une troisième classe » mais la réponse à ceux qui ne jurent que par le low cost par bus ou avion. Un autre secteur qualifié de perdu, les petits colis de l’e-commerce, semble susciter un regain d’intérêt au travers du Fast Train de Trenitalia ainsi que des formules novatrices sur le plan commercial en Grande-Bretagne. Tout cela est visible du grand public. Mais dans l’arrière-boutique ferroviaire, il y a encore beaucoup de travail, tout particulièrement au niveau de l’infrastructure et de la gestion du trafic. C’est long et c’est lourd. En cause : contrairement à la route, toute modification des fondamentaux de l’infra impose souvent des changements sur les trains eux-mêmes. L’intégrité des trains ne fait pas encore un usage massif des dernières technologies, même s’il y a des progrès sensibles mais inégaux dans la gestion du trafic. Les trains « ne parlent pas encore entre eux » mais par l’intermédiaire d’un système de signalisation. Il y a encore de gros potentiels à effectuer de côté-là. Car il ne faut pas perdre de vue qu’en face, les autres transports dominants poursuivent leur chemin : ils avancent, progressent, saisissent les opportunités qui se présentent et s’apprêtent à offrir de nouveaux services. Maintenir le train au-devant de la scène, c’est une bataille permanente…

Politique des transports

ÖBB-WESTbahnAllemagne/France – Écotaxes pour les camions, écolabel pour les trains – Les dirigeants de DB Cargo et Fret SNCF, respectivement Sigrid Nikutta et Frédéric Delorme, proposent la mise en place d’une écotaxe pour le trafic routier longue-distance et d’un écolabel pour les transports respectueux du climat, autrement dit le rail. La DB et la SNCF ont « en tant qu’exploitants des plus grands réseaux ferroviaires d’Europe une responsabilité particulière, » a déclaré Frédéric Delorme, patron Rail Logistics Europe de la SNCF, au quotidien économique Handelsblatt. Une réduction des émissions de CO2 ne peut être obtenue que si davantage de trafic de fret est transféré vers le rail. Encore faut-il que ce soit le cas ! Actuellement, seuls 18% des marchandises en Allemagne sont transportées par rail. Le gouvernement fédéral souhaite porter cette proportion à 25% d’ici 2030. En France, seuls 9% des marchandises sont transportées par rail. L’objectif est de doubler ce chiffre en dix ans. Selon les deux dirigeants, le rail pourrait peut faire partie des outils nécessaires aux deux pays pour atteindre leurs objectifs climatiques. C’est la raison de cette proposition d’écolabel qui certifierait l’utilisation d’un mode de transport durable pour les industries clientes du ferroviaire.
>>> Verkehrsrundschau.de – DB und SNCF schlagen ökosteuer für lkw und ökolabel für die bahn vor

ÖBB-WESTbahnAutriche – Aide supplémentaire pour ÖBB et Westbahn – La ministre de l’Environnement et des Transports, Leonore Gewessler (Verts), avait fait pression pour une prolongation. Elle avait fait valoir en détail qu’une nouvelle rallonge d’urgence était absolument nécessaire à la fois pour les ÖBB et son concurrent Westbahn en raison de la situation actuelle. Mais le ministère des Finances calait. Au terme des précédentes aides, qui expiraient le 8 février 2021, les ÖBB annonçaient que leur non-reconduction entraînerait une réduction de la fréquence de 40 à 24 trains entre Vienne et Salzbourg, tandis que WESTbahn annonçait des licenciements et la réduction de l’offre jusqu’à 50 %. Le débat politique sur la prolongation des aides a été fortement médiatisé en Autriche. Finalement, le ministère des Finances a donné son accord pour mettre à disposition 24,4 millions d’euros aux ÖBB et 4,9 millions d’euros à WESTbahn. Les deux entreprises ferroviaires continuent de reconnaître mutuellement leurs titres de transport. A ce jour les deux entreprises ont reçu 93 millions d’euros pour effectuer leurs services de transport sur la ligne Vienne-Salzbourg durant la crise sanitaire. On ne connait évidemment pas le prix politique à payer pour cette intervention auprès du ministère des Finances. Le porte-parole des Verts, Hermann Weratschnig, a déclaré que ce moment de friction gouvernemental dans l’attribution d’urgence du ministre des Finances Gernot Blümel (ÖVP) avait « conduit à des irritations qui auraient pu être évitées. » En attendant, les trains des deux concurrents roulent toujours malgré une situation sanitaire compliquée qui a conduit le gouvernement autrichien a émettre un avertissement aux voyageurs du Tyrol en raison de la forte concentration du variant 501Y.V2 du COVID-19. En attendant des jours meilleurs…
>>> Wien.orf.at – Weitere Hilfsgelder für ÖBB und Westbahn

InfrabelBelgique – Réduction du péage ferroviaire pour le fret ferroviaire – Sur proposition du Vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet, le Conseil des ministres a décidé de soutenir le transport ferroviaire de marchandises, comme d’autres secteurs économiques touché par la pandémie. Pour la période de janvier à juin 2021, les mesures prises portent sur une réduction du coût de la redevance d’infrastructure et une annulation de certains frais pour un montant total de 6,8 millions d’euro. Ces moyens qui sont libérés par le Gouvernement fédéral seront utiles pour soulager un secteur indispensable à l’approvisionne-ment du pays, au fonctionnement de l’économie mais aussi à la transition énergétique et climatique. En Belgique, la baisse de trafic de fret constatée, -12 % en janvier 2021 par rapport à l’année précédente, met sous pression les activités de plusieurs opérateurs, fait valoir le ministre. Or, il s’agit d’acteurs essentiels pour la mobilité de demain, notamment au regard de l’objectif gouvernemental de doubler le volume de marchandises transporté par rail d’ici 2030. Les montants estimés seront corrigés sur base de la facturation réellement appliquée par Infrabel aux opérateurs. En cas de prolongation de la crise, une nouvelle estimation sera réalisée pour une éventuelle prolongation des mesures au-delà du 30 juin.
>>> News.belgium.be – COVID – Le Gouvernement fédéral soutient le transport ferroviaire de marchandises

InfrabelBelgique – Des sous de l’Europe pour Bruxelles-Luxembourg – Ce qu’on appelle en Belgique « l’Axe 3 », autrement dit la ligne ferroviaire Bruxelles-Luxembourg, devrait bénéficier d’un financement européen pour la poursuite des travaux déjà entamés depuis 2007. De quoi s’agit-il ? D’un financement européen pris en compte dans le Green Deal de l’Europe. En janvier dernier, une demande formulée par les deux ministres belge et luxembourgeois de la Mobilité, Georges Gilkinet (Écolo) et François Bausch (Les Verts), mentionnait un montant de 417 millions d’euros encore nécessaires, pour un dossier dont l’investissement total avoisine 1,1 milliard d’euros. Cet « Axe 3 » fait en outre partie du Corridor North Sea-Mediterranean inauguré en mars 2007 en tant que corridor européen « C » (actuellement corridor RTE-T n°8). Il relie les ports de la Mer du Nord à la Méditerranée via le delta du Rhône, à Marseille, ainsi qu’à Bâle, porte d’entrée de la Suisse. La ligne dite « Athus-Meuse », via Dinant, Bertrix et Athus en fait aussi partie, mais ne fait pas l’objet des financements susmentionnés puisque cette ligne est maintenant terminée et électrifiée. La ligne Bruxelles-Namur-Arlon-Luxembourg fait l’objet de travaux lourds dont une partie a été réalisée: rectification de courbes dans le tracé, rénovation de trois gares (Jemelle, Gembloux et Ciney), adaptations d’autres gares, élargissement de l’entrevoie, renouvellement de la caténaire, suppression de 28 passages à niveau, renouvellement de 80 ouvrages d’art, consolidation de parois rocheuses, etc. À terme, le tronçon Namur-Luxembourg devrait être converti en 25kV, la nouvelle caténaire R3 étant déjà posée et adaptée à cette future conversion.
>>> L’Avenir.net – Axe Bruxelles-Luxembourg: l’appel à l’Europe a été entendu

InfrabelLa Suède arrête définitivement la vente de ticket par guichet – Le titre du communiqué de presse est éloquent : « votre personnel déménage sur le quai ». Sous Entendu : il sera sur le terrain. Il ne s’agit pas des petites mais des trois grandes gares du pays. Les chemins de fer suédois ont définitivement cessé de vendre des billets aux guichets dans les gares de Stockholm, Göteborg et Malmö. « Le besoin d’un emplacement physique en gare a considérablement diminué ces dernières années. Un démantèlement des locaux précédemment prévu est maintenant avancé et sera effectué le 1er mars« , indique sobrement le communiqué. La part des billets vendus dans les distributeurs automatiques ou les billets électroniques a augmenté. La pandémie aurait en outre accéléré le tempo. Le personnel sera donc a proximité des distributeurs et pour l’information tout type.
>>> MyNewDesk.se – SJs kundvärdar flyttar ut i stationsmiljön

Trafic grande ligne

schlafwagen-zsskAutriche/Slovaquie – Un nouveau train EuroNight saisonnier démarre en juin vers la Croatie – Est-ce une réponse au train de RegioJet qui reliera Prague, Bratislava et Budapest à Split cet été ? Peut-être. En tout état de cause, les chemins de fer slovaques se sont alliés avec les autrichiens pour opérer un train identique mais via Vienne et Graz. Les autrichiens sont de grands amateurs de Croatie et servir cette clientèle-là peut convenablement remplir un train de nuit. Ce train saisonnier ne circulera que deux fois par semaine et ne sera pas exploité sous le label Nightjet des ÖBB, mais sous la marque EuroNight qui désigne des trains de nuit de différents opérateurs étatiques, appelés « partenaires ». Ce qui implique du matériel roulant et du personnel slovaque, comme c’est déjà le cas sur Berlin-Budapest. D’après le site de réservation des ÖBB, et que confirme aussi cette page précisant la composition, ce train n’aurait que trois voitures-lits et deux voitures à places assises, mais pas de voitures-couchettes. Les horaires sont publiés à la source ci-dessous. A noter que la seule Slovaquie dispose encore de trois paires de trains de nuit, incluant donc ce nouveau Bratislava-Split.
>>> Railtech.com – New seasonal EuroNight train from Austria to Croatia starts in June
>>> Voir la vidéo du Berlin-Budapest en voiture-lits slovaque

Trafic régional

Renfe-CercaniasEspagne – Alstom et Stadler remportent leur plus gros contrat pour 211 rames ‘Cercanías’ – La Renfe a attribué à Alstom et Stadler le macro-contrat du train Cercanías après avoir disqualifié les entreprises espagnoles CAF et Talgo il y a quelques mois en raison de problèmes dans leur offre technique. Les deux constructeurs disposent d’usines sur le territoire espagnol. Bien qu’aucun détail n’ait été donné sur la proposition des deux constructeurs, la Renfe a précisé que les trains auront une capacité de 20% supérieure à celle des trains Civia, les plus modernes actuellement utilisés pour Cercanías. Cette augmentation de capacité n’est possible qu’avec l’acquisition de trains à deux étages, information qui a été confirmée par Stadler. Ils seront 100% accessibles aux PMR, disposeront du WiFi ainsi que d’espaces pour transporter vélos et poussettes. Alstom et Stadler fabriqueront les 211 trains pour 2,445 milliards d’euros, ce qui représente une réduction de 10% par rapport au budget initialement proposé par la, et qui était estimé à 2,726 milliards d’euros. L’entreprise française a reçu le plus gros lot comprenant la production de 152 trains de 100m de long pour 1,447 milliard d’euros, tandis que l’entreprise suisse se chargera d’en fabriquer 24 de même longueur et 35 autres de 200m pour une valeur de 998 millions. Les deux lots comprennent l’entretien des flottes pendant 15 ans par le biais d’une joint-venture avec Renfe qui, dans le cahier des charges, était estimée à 465 millions d’euros. Ce maxi-contrat Cercanías est le deuxième attribué par la Renfe dans le cadre du plan de renouvellement de la flotte. Le premier a été remporté par CAF et comprend la fourniture de 31 nouveaux trains à voie étroite et de six Cercanías, en plus de l’entretien ultérieur d’une partie des véhicules, pour une valeur bien plus petite de 258 millions d’euros.
>>> Trenvista.net – Adjudicada la compra de los 211 trenes para Renfe Cercanías

Technologie

ÖBB-WESTbahnAllemagne – Un meilleur système WLAN sur les longs ICE de 13 voitures – Cette année, la Deutsche Bahn prévoit de déployer des trains ICE de 13 voitures d’une longueur de 374 mètres. L’ICE 4 est construit par Bombardier et Siemens. « Avec des trains de 5 à 14 voitures, toutes les configurations sont envisageables. Cela signifie que chaque rame peut être adaptée de manière optimale au transport en termes d’accélération, de vitesse et de nombre de sièges. Même une double traction de deux rames de 7 voitures pour former une rame de 400 mètres conformément à la STI est envisageable en option, » explique Siemens Mobility. La Deutsche Bahn va utiliser une nouvelle technologie pour renforcer le WLAN dans de tels trains, avec des antennes plus puissantes en toitures. La société suédoise Icomera (groupe Engie), fournit ce matériel, ainsi que les routeurs et les serveurs d’applications virtuelles pour les services de divertissement. La solution série X d’Icomera prend en charge plusieurs applications Internet gourmandes en ressources, y compris le Wi-Fi passager à large bande passante et le streaming de contenu multimédia hébergé sur un serveur embarqué unique, garantissant que les passagers sont aussi divertis que productifs pendant leur voyage. Il faut cependant que des mâts 4G soit judicieusement placés le long des voies. « Nous sommes en pourparlers constructifs avec les opérateurs mobiles pour un plan d’expansion, » explique Sabina Jeschke, membre du conseil d’administration de la DB en charge de la numérisation et de la technologie (jusqu’en mai, puisqu’en partance). L’expansion est clairement spécifiée par l’Agence fédérale des réseaux : d’ici à la fin de 2022, les itinéraires ferroviaires les plus importants devront être couverts par des communications mobiles, et d’ici à la fin de 2024, ce devrait être le cas de tous les itinéraires ferroviaires. De quoi pouvoir faire du voyage un temps utile.
>>> Golem.de – Bahn verspricht besseres WLAN im XXL-ICE

ÖBB-WESTbahnAllemagne – Présentation d’un système de charge statique pour batteries de véhicules bimodes – C’est le grand brassage d’idées en ce moment pour les nouvelles énergies devant propulser des trains sur lignes non-électrifiées. L’engouement médiatique pour l’hydrogène n’empêche les tenants de la batterie de poursuivre leurs développements. Récemment, le spécialiste suisse des caténaires Furrer + Frey, en collaboration avec la société d’électricité du sud-ouest allemand, Stadtwerken Tübingen (SWT), a développé un système de charge rapide pour les trains bimodes qui, selon eux, pourrait fournir une alternative aux «îlots d’électrification» ou à l’électrification discontinue de lignes électrifiées parfois envisagée. Le concept du système «Voltap» est similaire à la technologie déjà utilisée dans plusieurs pays pour les bus et les tramways électriques. Cependant, ce système est conçu pour des alimentations électriques haute tension en courant alternatif allant jusqu’à 1,2 MW par rapport aux 850 V cc habituels fournis par la plupart des applications de tramway et de bus. Des exigences particulières devaient être respectées, comme ne pas perturber le réseau électrique local. En effet, le réseau électrique général fonctionne à une fréquence de 50Hz alors que la fréquence ferroviaire est de 16,7Hz. Avec le système Voltap, la conversion de fréquence ne semble plus nécessaire et la recharge directe rendue possible. Cependant, la charge rapide de batteries puissantes, telles que celles utilisées sur ce type de train, impose des exigences élevées en amont du réseau électrique et aux composants électroniques situés à proximité du train.
>>> Furrerfrey.ch – Schnellladestation für Batteriezüge

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Prochaine livraison : le 24 mars 2021

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L’après-Covid et ses utopies : Paris-Berlin en quatre heures…

C’est bien connu : les grandes crises font naître de grandes utopies. Ainsi le projet de relance économique Covid-19 de l’UE pourrait être utilisé pour financer un réseau ferroviaire ultra-rapide dans toute l’Europe, estime le Vienna Institute for International Economic Studies.

Le plan de relance de 2.000 milliards d’euros mis en place par l’UE, pour les économies frappées par la pandémie de coronavirus et le lockdown qui s’en est suivi, devrait permettre d’éviter une récession totale du Continent. Selon le site web Deutsche Welle, la Commission lèveraient des fonds sur les marchés financiers qui devraient être remboursés sur plusieurs décennies, de 2028 à 2058 au plus tard. Cette initiative nécessiterait l’approbation de tous les États membres de l’UE. Mais le plus important est de savoir ce qu’on pourrait faire avec tout cet argent.

Un rapport de l’Institut d’études économiques de Vienne a examiné les moyens de dépenser les fonds pour en tirer le meilleur parti et propose une série de projets d’infrastructure massifs incluant l’énergie et la santé, mais aussi un réseau européen de trains ultra-rapides…(1)

Si on reprend l’historique de la politique des infrastructures de l’Union européenne, à partir du milieu des années 80, l’Union européenne a élaboré une politique européenne des transports, basée sur l’idée d’étendre le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) en tant que réseau planifié de routes, de chemins de fer, d’aéroports et d’infrastructures hydrauliques dans toute l’UE. Par la suite, l’accent a été mis sur l’ouverture des marchés des transports, notamment en établissant un cadre commun pour la tarification des services de transport. Plus récemment, la vague verte qui a imprégné les transports est devenue un objectif déclaré, explique l’Institut.

Le but du réseau ferroviaire de l’Institut de Vienne est très clair : ramener les longues distances en dessous de la barre des quatre heures de voyage, favorable au train. L’objectif est de réduire de moitié environ le trafic aérien intérieur de passagers dans l’UE, ce qui pourrait réduire les émissions de CO2 de l’aviation commerciale mondiale d’environ 4 à 5 %. La grande majorité des grandes lignes ferroviaires n’autorisent qu’une vitesse inférieure à 200 km/h, les déplacements transfrontaliers sont encore entravés par un certain nombre de différences techniques et l’interopérabilité est toujours entravée par la fragmentation des compagnies ferroviaires nationales avec leurs différentes normes d’exploitation, indique le document.

Pour dépasser tout cela, l’Institut propose son idée d’Ultra-Rapid-Train, URT. Cette technologie devrait être supérieure aux trains à grande vitesse actuels si on veut que les 1.100 kilomètres se fasse en quatre heures entre Paris et Berlin. Technologie TGV ou sustentation magnétique ? Le rapport ne le mentionne pas. Le réseau URT devrait être un nouveau système ferroviaire à double voie à grande vitesse, complémentaire aux réseaux existants. Toutefois, des lignes existantes pourraient également être adaptées. Une vitesse moyenne de 250 à 350 km/h devrait être atteinte. Cela permettrait de réduire de moitié la durée actuelle des trajets en train, par exemple de Paris à Berlin, à environ quatre heures, ce qui rendrait obsolète le transport aérien pour une grande partie du transport intra-européen de passagers, explique l’Institut.

Ce réseau URT à part entière devrait se composer de quatre grandes lignes ferroviaires, reliant toutes les capitales de l’UE. De même, il relierait de nombreuses grandes puissances économiques européennes, mais aussi des régions moins développées, comme par exemple le très pauvre Mezzogiorno (au sud de l’Italie), selon le rapport. Le réseau pourrait relier toutes les régions européennes et réduire de moitié les temps de trajet actuels entre les villes du nord et du sud.

Le plan propose quatre lignes :

1. Paris-Dublin – de Paris à Brest, en prenant le ferry Brest-Cork puis en allant de Cork à Dublin. Le rapport décrit cette ligne comme « ayant une importance supplémentaire dans le contexte de Brexit »;

2. Lisbonne-Helsinki – de Lisbonne à Helsinki, en passant par l’Espagne et la France, par Paris, puis par la Belgique et les Pays-Bas, avant de se diviser en une boucle via Berlin et de poursuivre jusqu’à Helsinki;

3. Bruxelles-La Valette (Malte) – en passant par la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie avant de prendre le ferry pour Malte;

4. Berlin-Nicosie (Chypre) – avec une liaison maritime par ferry entre le Pirée et Paphos et une boucle entre Vienne et Sofia.

Selon l’Institut de Vienne, la construction du système URT atteint plusieurs objectifs simultanément, comme représenter une activité paneuropéenne pour favoriser l’intégration et la cohésion européennes, constituer un projet phare pour soutenir l’objectif du Green Deal européen ou encore créer un autre champion européen dans l’industrie des transports en accord avec le Manifeste franco-allemand de 2019 pour une politique industrielle européenne adaptée au 21e siècle.

Ce plan de relance ressemble fort aux grands travaux de l’époque Jacques Delors, président de la Commission européenne de 1985 à 1994. En janvier 1989, en visite en Bulgarie, le président français François Mitterrand avait déclaré évasivement « qu’un TGV relierait un jour Sofia ». On l’attend toujours…

Les archives des années 90 regorgent de fastueux plans de réseaux paneuropéens à grande vitesse, sensés intégrer l’Europe en un territoire ferroviaire unique. On pensait à un TGV unifié, une sorte d’airbus du rail européen, mais c’était sans compter la rivalité légendaire entre l’Allemagne de Siemens et la France d’Alstom. Seuls le réseau du Benelux et la ligne HS1 vers Londres furent arrimés au réseau à grande vitesse de la France, ce qui a pu un moment faire croire que cette fois, l’Europe de la grande vitesse était en marche. Les années 2000 et l’arrivée d’un nouveau business modèle dans l’aviation ont rangés les grands rêves ferroviaires au placard.

Actuellement, la grande vitesse ferroviaire ne semble plus faire rêver et seuls quelques utopistes essayent d’autres technologies, comme l’Hyperloop. Si on pouvait déjà terminer les grands projets actuels RTE-T, le ferroviaire s’en sortirait largement gagnant.

Cela dit, ce document de l’Institut de Vienne a préféré le train plutôt que l’avion pour les longues distances. C’est déjà en soi un grand progrès…

(1) 2020 – The Vienna Institute for International Economic Studies  – How to Spend it: A Proposal for a European Covid-19 Recovery Programme

 

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Les bons chiffres de la politique ferroviaire allemande

Un rapport de l’Autorité fédérale allemande montre que la part des concurrents dans les performances de transport dans le fret ferroviaire est passée de 47% en 2017 à 51% en 2018. La libéralisation du trafic regional reste stable.

La Bundesnetzagentur (l’Autorité de Régulation des réseaux ferroviaires et d’énergies en Allemagne), publie aujourd’hui les résultats de l’étude de marché dans le secteur ferroviaire avec les données pour 2018. La part des concurrents dans les performances de transport dans le fret ferroviaire est passée de 47% en 2017 à 51% en 2018. Grâce à l’entrée sur le marché de Flixtrain et à la reprise de trains de nuit les Chemins de fer fédéraux autrichiens (ÖBB), de nouveaux concurrents dans le transport ferroviaire de voyageurs à longue distance sont apparus. Voyons cela dans les détails.

Le développement du marché
Selon le répertoire des entreprises publiques de transport ferroviaire tenu par l’Autorité fédérale des chemins de fer (EBA), le nombre d’entreprises est resté stable entre 2015 et 2018 après avoir augmenté auparavant.
En octobre 2019, 452 entreprises ferroviaires étaient autorisées à fournir des services de transport ferroviaire public sur le territoire allemand. 

En réalité, près de 300 entreprises sont réellement actives, d’après l’EBA. La croissance des ventes de 2017 à 2018 est supérieure à 3%. Au total, les sociétés dans leur ensemble ont réalisé un chiffre d’affaires de 21,3 milliards d’euros en 2018.

Développement concurrentiel général
La concurrence dans le transport ferroviaire de marchandises a continué à s’intensifier en 2018. Les concurrents ont augmenté leur part de marché à 51% des services de transport sur le marché du fret ferroviaire. Dans le transport ferroviaire de voyageurs, les parts de marché des concurrents étaient différentes en 2018 sur les différents marchés. Dans le transport ferroviaire local de voyageurs, la part de marché des concurrents dans la performance des transports est de 26% et a donc légèrement diminué par rapport à 2017. Cependant, une nouvelle augmentation de la part des concurrents est à prévoir au cours des prochaines années, certains contrats à grand volume ayant été attribués à des concurrents qui prendront bientôt le relais.

La part compétitive dans le transport ferroviaire de voyageurs à longue distance est désormais d’un peu plus 1% après l’entrée sur le marché de Flixtrain (2018) et des Nightjets de ÖBB (fin 2016). Flixtrain et ÖBB ont exploité neuf liaisons en 2018 et une expansion supplémentaire est prévue. Les services de train de nuit désormais proposés par ÖBB après la sortie de DB du marché relient l’Allemagne à l’Italie, la Pologne, l’Autriche et la Suisse.

 

Libéralisation du trafic régional voyageurs
En Allemagne, le trafic local et régional représente 2,73 milliards de voyageurs. Les ventes sont passées de 10,8 milliards d’euros à 11,1 milliards d’euros. Preuve si on veut que la libéralisation fait bouger les lignes. DB Regio a pu reprendre des contrats régionaux et la part des entreprises privées descend à 26% contre 27% dans le trafic régional et de proximité. Le gain de contrats par l’entreprise publique ne s’est pas fait par retour en arrière mais par renouvellement des processus de travail et de maîtrise des coûts, ce qui est le but de toute libéralisation. En 2018, comme les années précédentes, la moyenne parcourue était de 21 km.

Le document du Bundesnetzagentur a l’immense mérite de présenter les chiffres. En retirant toutes les sociétés gravitant autour de la Deutsche Bahn, le rapport montre que la part des concurrents dans le transport ferroviaire local de voyageurs, soit 26% du marché, est répartie entre les trois groupes de propriétaires :

  • les Länder et les municipalités allemandes pour 28%;
  • les sociétés sous contrôle entièrement privé pour 23% et
  • des filiales d’entreprises publiques ferroviaires étrangères pour 49%, soit une petite moitié du marché (par ex. SNCF via Keolis…)

>>> Voir nos pages spécifiques sur la régionalisation du rail allemand

Timide concurrence dans les grandes lignes
Environ 148 millions de passagers ont été transportés dans le transport ferroviaire de voyageurs à longue distance en 2018. Sur ce segment, les ventes sont passées de 4,2 milliards d’euros à 4,5 milliards d’euros, soit un peu plus que l’année précédente. Ce sont des chiffres qui reviennent en toute grande majorité à la seule Deutsche Bahn, malgré l’arrivée de Flixtrain et – accessoirement -, des trains de nuit Nightjets, par vraiment en concurrence car les ÖBB sont plutôt seuls sur ce marché. Ce segment grande ligne est passé de 41 à 43 milliards de passagers-kilomètres. La distance moyenne parcourue est passée de 283 à 290 km, soit un peu plus de 2% après être restée initialement constante de 2014 à 2015 et avoir légèrement augmenté de 2015 à 2016.

L’une des raisons de la concurrence jusqu’ici très timide dans ce secteur grande ligne allemand est le niveau élevé du « ticket d’entrée », combiné à la sécurité d’accès à l’infrastructure, qui impose des véhicules souvent coûteux. Le transport grande ligne supporte en moyenne les prix de sillons les plus élevés par rapport aux autres modes de transport. Une baisse du prix des sillons pourrait être une base pour permettre davantage d’opérateurs de fournir plus de services à des prix acceptables pour opérer un modal shift, en droite ligne avec la cause climatique et le rejet de l’avion.

 

Le fret ferroviaire
Depuis 2014, la part du transport par voies navigables intérieures n’a cessé de diminuer et, depuis 2018, elle est au plus bas par rapport au milieu de la décennie qui s’achève.

Côté ferroviaire, la part du fret dans la répartition modale n’a cessé d’augmenter, avec 413 millions de tonnes qui ont été transportées. Cette valeur a légèrement augmenté par rapport à l’année précédente. De 2017 à 2018, il y a eu à nouveau une légère augmentation de 0,2 point de pourcentage malgré une conjuncture économique difficile. Le chiffre d’affaires du transport ferroviaire de marchandises est passé de 5,6 milliards à 5,7 milliards d’euros. Environ 132 milliards de tonnes-kilomètres ont été générés par le ce secteur et la distance moyenne de transport en fret ferroviaire est passée de 313 à 319 km.

La propriété de la concurrence nous montre  que :

  • les Länder et les municipalités jouent un rôle mineur avec 9% des entreprises dont ils sont propriétaires ;
  • les entreprises étatiques étrangères détiennent 37% des opérateurs actifs (songeons à TX-Logistics, Captrain,…) ;
  • les compagnies de chemin de fer privées basées en Allemagne représentent tout de même 45% des propriétaires.

>>> À relire : Quand Hambourg dispose de sa propre entreprise ferroviaire en hinterland

Opération Captrain à Cologne-Gremberg (photo Rolf Heinrich via license flickr)

Le tableau ci-dessous nous résume tout cela au niveau finances, en milliards d’euros. On constate que la politique allemande porte ses fruits et amène des recettes, ce qui est un des arguments phare de la libéralisation :

SNPV = trafic local et régional   SPVF = trafic longue distance   SGV = trafic fret

Développement ponctualité
La ponctualité des trains s’est légèrement dégradée en 2018 par rapport aux années précédentes. En 2018, concernant le transport ferroviaire de voyageurs à longue distance, environ 71% des trains étaient à l’heure. La ponctualité dans le transport ferroviaire de marchandises était de 62%. Dans le transport ferroviaire local de voyageurs, 88% des trains étaient à l’heure.

Au cours de l’exercice 2018, les sociétés de transport ferroviaire ont remboursé un peu plus de 48 millions d’euros à leurs clients en raison des dispositions relatives aux droits des passagers ou réglements de litiges par « action commerciale ». Cela correspond à une augmentation de plus de 26% par rapport à 2017.

Augmentation des ventes sur l’infrastructure
Les ventes sur le marché des infrastructures ferroviaires sont passées de 6,4 milliards d’euros à 6,6 milliards d’euros. La part la plus importante des ventes est constituée par les frais de sillons pour plus de 80%.

La problématique de trouver de la main d’oeuvre
La pyramide des âges et les départs à la retraite continuent de fournir une pression sur toutes les entreprises ferroviaires. La situation est particulièrement difficile pour près de 59% des entreprises sondées en ce qui concerne les conducteurs de train. Un manque qui provoque des problèmes d’exploitation sur certains contrats du côté de Stuttgart et dans la Ruhr. Les compagnies ferroviaires doivent compenser le manque par leurs propres mesures de formation, ce qui représente un coût. Les transferts de personnels, prévus en cas de changement de contrat, ne sont pas encore optimaux.

L’Allemagne, qui a aussi ses propres problèmes, nous montre cependant une des voies possible pour revitaliser le secteur ferroviaires. Tout n’est pas transposable tel quel dans d’autres pays, particulièrement ceux qui goûtent encore au pouvoir vertical et à la centralisation. De plus, la notion de service public ou de service au public diffère aussi d’un État membre l’autre : les uns privilégiant des agents fonctionnarisés, d’autres optant pour un personnel plus flexible, et soumis en partie au droit commun. Tout cela doit être mis dans la balance avant de faire des comparaisons.

Il n’empêche, il y a des pays où le secteur ferroviaire vit mieux qu’ailleurs…

>>> À relire : Allemagne : la régionalisation ferroviaire, vingt ans d’expérience

>>> À relire : Le Bundestag veut davantage de progrès pour la concurrence ferroviaires

(photo pixabay)

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La grande vitesse en vidéos

Collection des meilleures vidéos pour comprendre la grande vitesse ferroviaire dans le monde, vu sous divers angles. Bonne ballade…


Japon / Shinkansen – 2017
Fantastique vidéo de l’entretien approfondi du Shinkansen japonais (en anglais). L’occasion de voir d’autres horizons et d’élargir sa culture. Cliquez ici pour être directement à la bonne séquence

>>> À propos du Shinkansen, le TGV japonais (en français)


Allemagne : la ligne à grande vitesse Berlin-Munich dépasse toutes les attentes

Un faux départ, puis un bon équilibre : un an après l’ouverture de la NBS (LGV) Berlin-Munich l’année dernière, plus de 4,4 millions de voyageurs ferroviaires ont déjà utilisé la nouvelle ligne. Cela aurait plus que doublé le nombre de passagers par rapport à 2017, a rapporté le Nürnberger Nachrichten.

Cette nouvelle ligne, 500km à grande vitesse sur un total de 623 kilomètres, est en fait le projet VD8 saucissonné depuis 1991, qui s’est fait par étapes avec successivement des ouvertures de lignes à grande vitesse entre Nuremberg et Ingolstadt (2006), Erfurt-Leipzig/Halle (2015) et le dernier en date, Erfurt-Nuremberg, en décembre 2017. L’inauguration de la liaison complète ne s’était pas faite sans mal, on s’en souvient, pour cause de logiciel ETCS pas encore au point. Plusieurs trains auraient apparemment envoyé des messages d’erreur dès les premiers jours de l’exploitation commerciale, entraînant des freinages d’urgence intempestifs. Tout cela semble du passé…

Après 100 jours d’exploitation, le trafic atteignait 1,2 millions de voyageurs, pour une offre de 20.000 places par jour. En juin 2018, le cap des 2 millions de voyageurs était dépassé avec une vente de 15.000 billets par jour. Fin novembre, ce trafic dépassait allègrement les 4 millions de voyageurs, ce qui atteste une fois de plus de l’attrait de la grande vitesse sur le report modal. Le train est particulièrement attrayant sur des liaisons telles que Nuremberg-Berlin ou Leipzig-Munich.

Auparavant, la part du chemin de fer était de 23% contre 48% pour l’avion. Récemment, une étude conjointe de la Deutsche Bahn et de Telefónica Deutschland montrait une forte inversion, avec 46% des voyageurs prenant le train, 30% l’avion et 24% la voiture ou le bus. Des calculs – certes à vérifier -, indiquent que ce report modal permet d’économiser 188.000 tonnes de CO2 par an. Selon la Deutsche Bahn, 17 millions de personnes vivant à proximité de la ligne bénéficient du nouveau service. « Il s’agit de la plus grande amélioration de l’histoire de Deutsche Bahn », a déclaré le président de la société, Richard Lutz.

Un trafic qui concerne par exemple… la firme Siemens ! D’après l’entreprise, ses employés sont confrontés à la grande question : train ou avion ? En effet, 9.000 collaborateurs travaillent à Munich et 11.500 à Berlin. Le site le plus important de Siemens à Erlangen / Nuremberg se trouve directement sur l’itinéraire prévu. « Cette nouvelle liaison facilite considérablement le trafic entre nos sites », déclare un porte-parole.

Les trajets vont de 4h02 pour les trois ICE les plus rapides (« Sprinter ICE » avec 3 arrêts seulement), à 5h00 en journée avec neuf à onze arrêts intermédiaires selon les heures et les lignes. Deux services sont offerts : l’un via Leipzig, l’autre via Halle et Augsburg. Selon les informations fournies par la base de données, la nouvelle liaison permet d’atteindre un taux de ponctualité de 86% (soit moins de 6 minutes de retard), alors que la moyenne nationale montrait des taux mensuels de75,3 à 82%. L’utilisation des trains sur la ligne à grande vitesse est en moyenne 18% plus élevée que dans le reste du service longue distance. Entre Munich et Berlin, le trafic a grimpé de 140% par rapport à l’avant 2017.

(photo presse DB AG)

À la gare principale de Munich, le nombre d’échanges entre trains longue distance a augmenté de 12% depuis l’ouverture de la ligne à grande vitesse. Le nombre de voyageurs longue distance qui entrent et sortent quotidiennement de la gare centrale de Munich est passé de 44 000 à 49 000. Les voyageurs qui utilisent la nouvelle ligne de train à grande vitesse continuent leur parcours vers des destinations touristiques telles que Salzbourg, Innsbruck et la station touristique de Garmisch Patenkirchen.

Nuremberg, nœud central du système intercity allemand, a encore accru son importance en tant que hub de correspondances : la métropole franconienne, comparativement à la même période de l’année précédente, enregistre une hausse de 18% dans le trafic longue distance. Le nombre d’entrées et de sorties quotidiennes à Nuremberg est passé de 18.000 à 20.000. Entre Nuremberg et Erfurt, dernier maillon inauguré en décembre 2017, la hausse atteint logiquement… 250% par rapport à la même période de l’année précédente. La distance entre les deux villes, jadis séparées par le rideau de fer, est maintenant parcourue en 80 minutes au lieu des trois bonnes heures avant l’ouverture de la NBS. Entre Munich et Erfurt, la vente des billets a augmenté de 215% avec l’ouverture de la nouvelle ligne à grande vitesse avec un temps de trajet réduit de deux heures.

Ces très bons chiffres justifiaient un élargissement de l’offre depuis ce 9 décembre 2018 :

  • D’abord il y a l’utilisation de l’ICE 4, après sa récente autorisation, et qui offre 830 places pour les voyageurs par rapport aux trains jusqu’à présent.
  • Ensuite l’extension du service « Sprinter ICE » qui passe de 3 à 5 ICE par jour et par direction permettent de relier les villes en moins de quatre heures.
  • Enfin la NBS connait sa première liaison internationale puisqu’un ICE Berlin-Erfurt-Nuremberg poursuit jusqu’à Vienne, en Autriche, avec un temps de trajet entre les deux capitales réduit d’environ une demi-heure par rapport à l’horaire précédent.

Selon DB, l’utilisation de l’ICE 4 et l’extension de l’ICE Sprinter fourniront aux clients 3.000 sièges supplémentaires par jour à la suite de ce changement d’horaire.

 

Europe : le réseau à grande vitesse trop fragmenté et onéreux

(d’après communiqué de la Cour des Comptes Européenne)

D’après un nouveau rapport de la Cour des comptes européenne, le plan à long terme actuel de l’UE concernant le réseau ferroviaire à grande vitesse a peu de chances d’être réalisé, et il n’existe pas d’approche stratégique solide dans ce domaine à l’échelle de l’Union. Selon les auditeurs, le réseau
ferroviaire à grande vitesse européen n’est qu’un ensemble fragmenté de lignes nationales insuffisamment coordonnées entre les pays. Planifiées et construites isolément par les différents États membres, celles-ci sont mal reliées entre elles. La Commission ne dispose d’aucun instrument juridique
ni d’aucun pouvoir décisionnel qui lui permettent de s’assurer que les États membres progressent rapidement vers l’achèvement du réseau central.

Cofinancement

Depuis 2000, l’UE a fourni 23,7 milliards d’euros de cofinancement en vue de soutenir les investissements dans les lignes ferroviaires à grande vitesse. Les auditeurs se sont rendus dans six États membres (la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, le Portugal et l’Autriche) et ont analysé les dépenses consacrées à plus de 5 000 km de lignes à grande vitesse, soit environ 50 % de l’ensemble du réseau de l’UE. Ils ont constaté que, bien que la longueur des réseaux ferroviaires à grande vitesse soit en hausse, l’objectif de l’UE visant à multiplier par trois le nombre de kilomètres de lignes ferroviaires à grande vitesse (pour atteindre 30 000 km) d’ici 2030 ne sera pas atteint.

«Les lignes nationales existantes sont mal reliées entre elles et forment un ensemble inefficace et fragmenté», a déclaré M. Oskar Herics, le Membre de la Cour des comptes européenne responsable du rapport. «Les lignes à grande vitesse qui traversent les frontières nationales ne figurent pas parmi les priorités des États membres en matière de construction, et la Commission ne dispose d’aucun pouvoir pour imposer le respect de la mise en œuvre de ces projets. Cela signifie que la valeur ajoutée du cofinancement de l’UE est faible.»

La décision de construire des lignes à grande vitesse repose souvent sur des considérations politiques, et l’on a rarement recours à des analyses coûts-avantages pour étayer des décisions présentant un bon rapport coût-efficacité. Dans bien des cas, les trains circulent sur des lignes à très grande vitesse à des vitesses moyennes nettement inférieures (45 % seulement de la vitesse maximale) à celles pour lesquelles ces lignes ont été conçues. La vitesse moyenne est si largement inférieure à la vitesse de conception qu’il est permis de se demander si la bonne gestion financière est assurée, soulignent les auditeurs.

Infrastructures onéreuses

Les infrastructures ferroviaires à grande vitesse sont onéreuses: en moyenne, les lignes auditées coûtent 25 millions d’euros par kilomètre. Quatre des dix lignes coûteront plus de 100 millions d’euros par minute économisée. Le chiffre le plus élevé concerne la ligne Stuttgart-Munich, qui coûtera 369 millions d’euros par minute économisée. D’autre part, prendre dûment en considération la solution alternative consistant à aménager les lignes conventionnelles pourrait permettre d’économiser des milliards d’euros.

Les dépassements de coûts et les retards étaient la norme plutôt que l’exception. Les dépassements de coûts pour les investissements dans le transport ferroviaire à grande vitesse n’ont pas de répercussion sur le budget de l’UE, le montant cofinancé étant plafonné et ces dépassements étant à la charge des budgets nationaux. Les dépassements de coûts cumulés pour les projets et les lignes examinés s’élevaient à 5,7 milliards d’euros pour les premiers et à 25,1 milliards d’euros pour les seconds. Sur les 30 projets que nous avons examinés, huit ont été retardés d’au moins un an, et cinq lignes sur dix ont connu des retards de plus de dix ans.

9 millions de voyageurs pour rentabiliser une LGV

Les auditeurs déclarent que selon les critères de référence, une ligne à grande vitesse devrait, en principe, transporter neuf millions de voyageurs par an pour être rentable. Toutefois, pour trois des sept lignes achevées que nous avons auditées, le nombre de voyageurs transportés était nettement inférieur. Il existe donc un risque élevé que, pour ces lignes, les fonds de l’UE d’un montant de 2,7 milliards d’euros aient été dépensés de manière inefficace. En outre, pour neuf des 14 lignes et liaisons transfrontalières auditées, trop peu de voyageurs potentiels résidaient dans leurs zones d’attraction pour qu’elles soient rentables.

En 2010, les auditeurs avaient déjà demandé que des mesures urgentes soient prises afin de lever tous les obstacles techniques, administratifs et autres à l’interopérabilité ferroviaire. Or ils ont constaté que ces obstacles persistent en 2018, ce qui empêche les opérations ferroviaires transfrontalières à grande vitesse d’être véritablement fluides et compétitives. Le marché du transport ferroviaire de voyageurs n’est pas encore ouvert en France et en Espagne. En Italie et, dans une moindre mesure, en Autriche, où il existe une concurrence entre les opérateurs, les services étaient plus fréquents et de meilleure qualité, tandis que les prix des billets étaient moins élevés. L’efficacité globale des services à grande vitesse serait renforcée par l’introduction de systèmes de billeterie intégrés ainsi que par l’amélioration des liaisons et de l’accessibilité des gares.

La Cour des comptes européenne recommande à la Commission européenne:
• de procéder à une planification réaliste à long terme;
• de définir, avec les États membres, les tronçons stratégiques clés devant être mis en place en priorité, tout en réalisant une évaluation des besoins concernant les lignes à très grande vitesse et en prévoyant un suivi étroit et des pouvoirs exécutoires aptes à garantir le respect des engagements pris
en vue de l’achèvement du réseau ferroviaire central à grande vitesse de l’UE;
• d’établir un lien entre le cofinancement de l’UE et les projets stratégiques prioritaires retenus, la concurrence réelle entre les opérateurs et l’obtention de résultats;
• de simplifier les procédures d’appel d’offres concernant des constructions transfrontalières, d’avoir recours aux guichets uniques pour les diverses formalités et de supprimer tous les obstacles administratifs et réglementaires qui continuent à entraver l’interopérabilité;
• d’améliorer la fluidité des opérations ferroviaires à grande vitesse pour les voyageurs grâce, par exemple, à la billetterie électronique et à la simplification des redevances d’accès aux voies.

Le rapport spécial n° 19/2018 intitulé «Réseau ferroviaire à grande vitesse européen: fragmenté et inefficace, il est loin d’être une réalité» est disponible en anglais sur le site web de la Cour (eca.europa.eu) et le sera prochainement dans d’autres langues.

 

 

Siemens-Alstom : l’étroitesse du marché ferroviaire

Prendre de la hauteur, telle est la meilleure position à occuper pour comprendre le mariage Alstom-Siemens. L’Airbus du rail est une idée « neuve » qui ne date pas de l’été dernier. Il est évoqué depuis des années, voire deux décennies. Il s’est toujours fait attendre pour de multiples raisons, mais surtout à cause de la culture ferroviaire très nationaliste partout en Europe, et pas seulement en France. Ce n’est pas pour rien qu’il a fallu 25 années de directives pour tenter une réforme de l’écosystème ferroviaire. Le milieu est dur, cadenassé et pris en otage par la politique et l’idéologie, depuis la base jusqu’au sommet. Pourtant ce même rail est appelé par tous à jouer un rôle important dans le développement durable. C’est bien, mais cela ne se fera pas avec les méthodes d’hier. Le monde a changé et le rail est en mode survie, parce que pendant ce temps, « les autres » (automobile, aviation, GAFA,…) nous concoctent un monde à leur manière, renvoyant le chemin de fer au musée du jouet. Danger pour des centaines de milliers d’emplois et d’aficionados du train, dont votre serviteur. Le chemin de fer, il vaut mieux que cela…

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ICE 3 Siemens aux côtés du TGV Alstom : désormais frères… (photo Mediarail.be)

L’industrie a muté

Curieusement on s’épanche moins sur l’industrie aérienne, qui est pourtant bien plus concentrée que l’industrie ferroviaire. On s’est habitué depuis les années 70 à deux constructeurs majeurs mondiaux, dont un américain, avec dans le peloton deux ou trois autres challengers qui pointent leur bout du nez. Mais en chemin de fer, c’est autre chose. L’industrie nationale, historiquement vouée à une mission de sous-traitance du rail, a muté dans les années 90-2000 par absorptions successives vers de gros groupes diversifiés. Les patrons de ces géants, du haut de leur siège, peuvent visualiser en un coup d’œil les départements qui vendent et ceux qui vendent moins. Le rail fait partie de ces derniers.

Côté Siemens, conglomérat qui fait « un peu de tout », Joe Kaeser, le directeur général, souhaitait donner plus « d’agilité » au groupe en offrant aux différents départements davantage de liberté financière et entrepreneuriale. Traduction : Siemens n’est pas opposé à délaisser son département Mobility, qui ne représente que 8% de son chiffre d’affaires, alors que le conglomérat veut se recentrer dans les années à venir sur une transformation du groupe en une lucrative entreprise moderne et numérique, notamment en ciblant le secteur médical, les smart cities, les voitures autonomes, la production électrique…. Côté français, un membre du conseil d’administration d’Alstom déclare au Monde : « Ils sont meilleurs que nous en signalisation, en automatismes, dans le tramway, dans les locomotives diesel… ». Qui croire et comprendre ?

Depuis une dizaine d’années, les transporteurs ferroviaires ont fait le plein de matériel roulant neuf. Le festin n’est pas encore fini mais à un moment donné, tout le monde sera servi à bon compte. Et là, les trois majors Bombardier/Alstom/Siemens nous vendent encore à peu près la même loco et la même automotrice. C’est trop pour un marché ferroviaire si restreint. Qui a dit que l’industrie ferroviaire ne pouvait se satisfaire d’éternels stop & go selon la conjoncture et les coalitions gouvernementales ? Le CEO de Bombardier ! Il a raison. Du coup, l’idée d’un Airbus ferroviaire s’impose en Europe, mais gare au retour du monopole et de ses conséquences sur les prix de vente.

L’arrivée du chinois CRRC a certainement accéléré la fusion. Et on n’oublie pas que le japonais Hitachi Rail dispose d’une usine toute neuve en Grande-Bretagne, après avoir absorbé…  Ansaldo-Breda, constructeur du diabolique Fyra. Tant Hitachi que CRRC arrivent sur le sol européen avec des ambitions de conquête et de nouvelles méthodes industrielles. Les trois majors ne pouvaient donc pas rester au balcon, d’autant que le marché est devenu mondial. La logique de cette fusion voudrait que le troisième larron, Bombardier, vienne aussi y apporter ses trésors, mais ce scénario provoquerait de gros doublons et… une fâcherie avec l’Europe et probablement les avocats de CRRC, pour abus de position dominante. Et que vont faire les « petits », les Talgo, CAF, Stadler et Pesa ? Une conclusion fait plutôt froid dans le dos.

Tant Bombardier que Siemens semble vouloir s’orienter vers des cieux plus riants. Ils ne sont pas les seuls à penser de la sorte. Trop peu de dividendes avec le ferroviaire ? Trop de coûts pour si peu de retours ? C’est un peu de tout cela. Mais un constat amère : le ferroviaire est un monde petit, trop petit, même à l’échelle mondiale. Presque qu’un marché de niche comparé à l’automobile ou l’aviation. CRRC démontre l’inverse ? A voir. Il s’agit plutôt de manger le gâteau du voisin. Le rail, c’est une technologie classée « verte » mais qui coûte cher, tant à l’achat qu’à l’exploitation. Depuis plusieurs années on tente de trouver les formules pour faire du train moins cher que jadis. Mais les collectivités et autorités de transport n’ont que l’argent dont elles disposent. Alors les industriels se tâtent sur un secteur si petit : vaut-il encore la peine ? Le mariage Siemens-Alstom agrandi la niche, partage les coûts de R&D et du marketing. On espère une baisse des prix, une accélération de l’interopérabilité et encore de nouveaux services, gage du train d’avenir. Restons optimistes…..

 

Grande vitesse

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance – Inscrivez-vous au blog
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La grande vitesse ferroviaire est l’évènement majeur qu’ont pu connaître certains réseaux de chemin de fer depuis la fin du XXème siècle. France, Allemagne, Italie, Espagne, Benelux et Grande-Bretagne disposent de lignes où les trains roulent à 300km/h ou davantage. La grande vitesse ferroviaire a remis à plat la manière de concevoir le trafic, de gérer la signalisation et d’exploiter un service de train de grand confort. L’objectif de la grande vitesse est double :

  • manger davantage de part de marché au sein de la croissance des tranports, en concurrence frontale avec l’avion et le secteur automobile sur des distances de 300 à 1.000 kilomètres;
  • redorer l’image vieillotte qu’arborait le chemin de fer, encore perçu dans les années 70 comme ‘un transport d’ouvriers en wagon vert militaire’, au confort tout relatif…;

La grande vitesse ferroviaire comprend tout un processus technologique qui peut être synthétisé comme suit :

  • définition de la grande vitesse;
  • constituants de la grande vitesse;
  • choix du tracé avec tous ses paramètres : vitesse envisagée, matériel roulant admissible, courbes, dévers, pentes, gares nouvelles, volume du génie civil, etc…;

Articles / Analyses

Pologne : CPK , le projet de nouvel aéroport et lignes à grande vitesse
03/04/2023 – Vu de l’Ouest, on a de la Pologne une image d’éternel « pays de l’Est » un peu lointain, périphérique. Or le pays veut justement saisir l’opportunité de sa géographie pour devenir un grand carrefour des transports du nord-est européen. C’est l’objet du projet CPK, le plus grand d’Europe.


La grande vitesse dans le monde, où en est-on aujourd’hui ?
20/03/2023 – La grande vitesse ferroviaire faisait l’objet du 11ème congrès de l’UIC à Marrakech, au début du mois de mars. Le kilométrage mondial a bondit fortement et les constructions se poursuivent, mais l’Europe semble à la traîne. C’est l’occasion de faire un petit tour d’horizon rapide de la grande vitesse dans le monde.


L’expérience client se fait parfois sans fenêtre. Mais pourquoi au juste ?
13/03/2023 – Qui n’a jamais eu la désagréable surprise de voir son siège réservé sans fenêtre ou de manière très partielle ? De manière globale, si on y est prête un peu d’attention, on peut s’apercevoir que les sièges sont disposés sans tenir vraiment compte de l’implantation des fenêtres. Ce n’était pas comme cela avant. Mais aujourd’hui il y a une raison à tout cela.


Le Talgo Avril, dernier né du constructeur espagnol
06/03/2023 – On va devoir s’y habituer. Après les ICE de Siemens, le Frecciarossa d’Hitachi rail, le TGV-M d’Alstom, un quatrième larron est à poser sur l’étagère : le Talgo Avril. Entendez : des trains conçus pour au minimum V250. L’occasion de parler d’un firme qui s’installe durablement dans la grande vitesse ferroviaire et qui a des atouts à faire valoir…


Un chantier ferroviaire pas comme les autres : le Y-Basque en Espagne
12/02/2023 – La nouvelle ligne à grande vitesse Vitoria – Bilbao – Saint-Sébastien – frontière française, en réalité appelé Y-Basque, fait partie de la branche atlantique du projet prioritaire n° 3 de l’Union européenne, et concerne en territoire espagnol la ligne Madrid – Valladolid – Vitoria – frontière française. L’occasion de faire le point sur ce long chantier.


Développer le leasing pour soutenir les projets des nouveaux entrants
05/02/2023 – La disponibilité du matériel roulant constitue une pierre d’achoppement pour les ambitions des nouveaux opérateurs pour lancer de nouveaux services à accès ouvert, avec des coûts d’investissement élevés pour les nouveaux véhicules et un marché de l’occasion limité. Le constat n’est pas neuf…


La LGV Bruxelles-France a déjà 25 ans…
12/12/2022 – Il y a 25 ans, une ligne à grande vitesse complète mettait Bruxelles à 1h30 de Paris. C’était aussi la première fois qu’on traversait une frontière à 300km/h, sans la moindre gare ni douane. Celle qu’on appelait la « branche Ouest » en Belgique devenait l’un des maillons clés du TGV Nord-européen, quelque…


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25/11/2022 – Cette fois nous y sommes : le paysage ferroviaire espagnol se renforce avec son troisième opérateur, iryo. L’Espagne devient doucement un nouveau modèle d’exploitation ferroviaire, avec plusieurs opérateurs sur une même ligne.


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01/10/2022 – La semaine dernière, le Premier ministre portugais Antonio Costa a annoncé le projet d’une toute nouvelle ligne à grande vitesse entre Lisbonne et Porto. Le nouveau service pourrait atteindre des vitesses allant jusqu’à 300 kilomètres par heure et réduire le temps de trajet à seulement une heure et 15 minutes. Ce qui est, à tout point de vue, plutôt rapide. Dans ses commentaires,…


Allemagne : ligne nouvelle ou quadruplement entre Hanovre et Hambourg ?
30/09/2022 – Chacun se tâte. Dans la controverse sur la question de l’extension ou de la construction complète de la ligne ferroviaire entre Hanovre et Hambourg, plusieurs associations ont exigé plus d’ouverture pour les nouvelles lignes. Les objections populistes à toute nouvelle construction nuisent au pays et à la réorientation des transports, ont fait savoir lundi conjointement l’association allemande…


Comment Gênes va désengorger son réseau ferroviaire étriqué
13/06/2022 – Le projet Terzo Valico est une nouvelle ligne à grande vitesse qui permet de renforcer les connexions du complexe portuaire génois avec les principales lignes ferroviaires du nord de l’Italie et de l’Europe. Il est complété au sein même de la ville de Gênes par une reconfiguration du réseau ferroviaire.


La grande vitesse italienne fête aussi ses 30 ans
30/05/2022 – 2022 est décidément une année anniversaire pour la grande vitesse européenne. C’est en effet fin mai 1992 que l’Italie entrait elle aussi dans le club fermé des opérateurs de trains à grande vitesse. L’Italie exploitait en réalité depuis 1977 une ligne nouvelle destinée à la grande vitesse, faisant du pays le premier réseau européen sur ce créneau.


Les dix ans de NTV-Italo
25/04/2022 – Ce jeudi 28 avril marque les 10 ans jour pour jour du démarrage des services en libre accès de NTV-Italo en Italie. L’occasion de revenir sur cet incontestable succès qui fût un moment unique en Europe, alors que maintenant la concurrence à grande vitesse prend son envol en Espagne et en France.


La grande vitesse espagnole a déjà trente ans
19/04/2022 – La grande vitesse espagnole fête déjà ses trente années d’existence. Elle s’est fortement développée et demeure aujourd’hui le second réseau à grande vitesse du monde. Elle compte plus de 3400 kilomètres de lignes et transporte près de 40 millions de passagers par an à des vitesses supérieures à 300 km/h.


Questionnement à propos de la coopération ferroviaire
21/02/2022 – Le retrait de la SNCF de la coopération Elipsos avec son voisin Renfe fait ressurgir un sujet qui agite depuis longtemps le milieu ferroviaire, dans une Europe qui promeut un espace unique pour faire circuler ses trains. Comme souvent, il y a lieu de bien distinguer les choses avant de tirer des conclusions.


Grande-Bretagne : le projet HS2 amputé de sa branche Est
22/11/2021 – Le projet britannique de réseau à grande vitesse HS2 subit une cure d’amaigrissement importante dans la partie vers les Midlands. Les autorités entendent édifier la politique ferroviaire vers le transport local et régional de cette région. Mais avec quel argent ?


La grande vitesse ferroviaire fait son chemin aux Etats-Unis
11/11/2021 – Les Etats-Unis sont toujours restés très en retard dans le développement d’un réseau à grande vitesse, quand on compare à la Chine et surtout à l’Europe. Cela est dû à de la résistance à la dépense publique, qui n’est pas dans les gènes de l’Amérique, même celle de Biden, ainsi que les activités des lobbies de l’aviation et l’amour immodéré des Américains…


Quoi de neuf du côté des opérateurs longue distance ?
23/08/2021 – Cela bouge pas mal du côté des opérateurs grande ligne en Europe. C’est l’occasion d’une petite synthèse alors qu’on entame bientôt le dernier trimestre de l’année 2021. Au menu : Ouigo, Trenitalia, Renfe et RegioJet


Le train peut-il réellement remplacer l’avion ?
28/06/2021 – Le train pourrait remplacer certains vols de 500 à 1000 km. Les mentalités semblent évoluer dans ce sens et la durée moyenne des voyages augmenterait. Mais il y a encore un certain nombre de conditions pour ce remplacement. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxx xxxxxx xxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxx xxxxxxxx


Passer du produit au client : le rail peut-il s’inspirer des Gafam ?
21/06/2021 – Passer de la politique « produit » à la politique « client » est un vrai défi pour le rail. Le poids des actifs (trains-infrastructure) et les habitudes culturelles façonnent encore largement la politique ferroviaire, mais il y a pourtant quelques raisons d’espérer.


Thalys : 25 ans et un futur à consolider
07/06/2021 – Construire un TGV européen, ce n’était pas gagné d’avance. Il aura fallu plus de 10 ans. Mais depuis 1996, c’est une réalité avec Thalys, qui fête ses 25 ans. Retour sur quelques moments clés de cette aventure ferroviaire xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxx xxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxx


Bon anniversaire, InterCity Express !
31/05/2021 – 10 ans après le lancement du premier train à grande vitesse en France, l’Allemagne mettait en service son propre train à grande vitesse nommé « InterCity Express » (ICE). L’occasion de revenir sur le concept allemand qui diffère un peu des options françaises. L’arrivée de l’ICE aura permis à la Deutsche Bahn – et à Siemens -, de se hisser dans le top mondial de la grande vitesse ferroviaire.


DeutschlandtaktD-Takt : le grand défi de l’horaire cadencé intégral 2/2
10/05/2021 – Un train toutes les demi-heures de ville à ville et de village à village. Des correspondances pratiques pas trop longues, même en province. Prendre le train partout dans le pays devrait être aussi facile que de prendre le S-Bahn en zone urbaine. Cette seconde partie va détailler l’implication du service cadencé sur les temps de parcours entre les grandes villes allemandes et la place réservée aux nouveaux entrants.


TGV-Alstom-recordEt si le voyage en train devenait un lieu de vie
08/03/2021 – Comment faire en sorte que le voyage ferroviaire se transforme en temps utile ? Le train comme votre salon ? Il y a encore beaucoup de travail mais le rail a des atouts pour y parvenir


TGV-Alstom-recordIl y a 40 ans : l’opération TGV 100
26/02/2021 – 26 février, un anniversaire. Il y a 40 ans, une rame TGV PSE pulvérisait un 1er record mondial, à 380km/h, prouvant les capacités de la technique rail/roue. On vous rappelle comment tout cela s’est déroulé


HS2-UKComment Alstom veut forcer la concurrence grande ligne en Allemagne
22/02/2021 – La DB n’a que très peu de concurrence sur le segment grande ligne et opte principalement pour le même fournisseur. Or un constructeur voudrait changer cela pour bousculer la patrie de Siemens


HS2-UKExtension approuvée de la ligne à grande vitesse HS2 en Grande-Bretagne
16/02/2021 – La deuxième phase du projet de ligne à grande vitesse HS2 vers le nord du Royaume-Uni a reçu le 11 février l’autorisation pour la construction du tronçon « 2a » de 58 km entre Fradley (Birmingham) et Crewe.


CFL_LuxembourgTrenitalia, une entreprise qui regarde l’Europe et le monde
15/02/2021 – Pour la plupart d’entre nous, Trenitalia est plutôt inconnu et très peu de personnes connaissent l’internationalisation de cet opérateur étatique italien. L’occasion d’un petit tour d’horizon


train_de_nuitOuigo España démarrera son offre le 10 mai 2021
09/12/2020 – Ouigo España, par le biais de Rielsfera, devrait lancer cinq A/R sur la liaison Madrid-Saragosse-Barcelone dès le 10 mai 2021, si les restrictions gouvernementales sont levées.


ERA_Europe_RailwaysLa grande vitesse reste nécessaire pour le modal shift
19/11/2020 – Le modal shift ne signifie pas le train lent mais le train au devant de la scène. Pour cela, la grande vitesse ferroviaire reste largement nécessaire pour le GreenDeal et épargner un maximum de CO2


economie_circulaireVous voulez sauver l’environnement ? Alors vous devriez arrêter de voyager !
02/11/2020 – Pourquoi un verrouillage climatique et l’économie locale peuvent-ils mettre le train en danger. S’il n’y a plus de voyages, il n’y a plus de trains. Si l’économie est locale, il n’y a plus de trains de fret


train_de_nuitTrenitalia veut aller à Paris, Berlin et Bruxelles
19/10/2020 – Le groupe ferroviaire étatique FS compte faire une offensive sur le marché de la grande vitesse en Europe, sur Paris, Berlin et Bruxelles. Plus que jamais, l’italien veut étendre ses parts de marché et sortir de ses frontières


train_de_nuitEt si les gestionnaires d’infrastructure faisaient eux-mêmes les horaires ?
16/10/2020 – L’horaire, qui fait partie de l’essence même du chemin de fer, est devenu un enjeu crucial de marketing pour les opérateurs. Or, n’est-ce pas plutôt la tâche des gestionnaire d’infrastructure ?


OBB_WorkshopComment le train peut-il reconquérir la clientèle d’affaires ?
17/07/2020 – La clientèle d’affaires a des attentes importantes en matière de voyages. Le train peut conquérir cette clientèle mais sous certaines conditions. Les voyages d’affaires, sous une forme ou une autre, ont débuté depuis l’avènement du commerce, autant dire depuis la nuit des temps. Les voyages d’affaires peuvent être divisés en deux catégories…


ADIF_2_gettyL’après-Covid et ses utopies : Paris-Berlin en quatre heures…
22/06/2020 – C’est bien connu : les grandes crises font naître de grandes utopies. Le projet de relance économique Covid-19 de l’UE pourrait être utilisé pour financer un réseau ferroviaire ultra-rapide dans toute l’Europe, d’après le Vienna Institute for International Economic Studies.


ADIF_2_gettyEspagne : les trois concurrents ont officiellement signé pour dix ans
13/05/2020 – Le gestionnaire d’Infrastructure, qui est indépendant en Espagne, a signé les droits de trafic avec les 3 prochains concurrents de la grande vitesse : Renfe, ILSA et Rielsfera (SNCF). Et les détails commencent à filtrer.


Aerial view of Interchange StationWest Midlands : première gare au monde à obtenir un label durable
12/05/2020 – Comment construire une gare avec un label durable ? Exemple avec cette nouvelle gare TGV dans l’Est de Birmingham, mais avec un label très anglais…


Barajas_01Bientôt un AVE sous l’aéroport de Madrid ?
05/03/2020 – L’aéroport de Madrid-Barajas pourrait voir bientôt arriver des AVE, le TGV espagnol, sous ses pistes. Les compagnies aériennes sont demandeuses. Avec 83,4 millions de touristes ayant visité l’Espagne en 2019, la ministre de l’Industrie et du Tourisme, Reyes Maroto, a exigé un changement…


Texas Central High Speed Train_02Le TGV texan, un projet qui avance bien
25/02/2020 – On en parle peu, mais il semble avancer. Le TGV Texan est un dossier qui mérite notre attention car des entreprises européennes y sont impliquées. Il diffère aussi fondamentalement du dossier californien, qui s’enlise. Pourquoi ?


HS2_Curzon_Birmingham_stationBoris Johnson donne son feu vert pour la ligne à grande vitesse britannique
12/02/2020 – Pour un coût de près de 118 milliards d’euros, la ligne à grande vitesse HS2 sera bien construite pour améliorer la desserte entre Londres et le centre de l’Angleterre. HS2 devrait être la seconde ligne à grande vitesse du Royaume-Uni, faisant suite à la mise en service de la HS1 en 2007


HST_driverless_4Le premier train à grande vitesse sans conducteurs est lancé en Chine
19/01/2020 – La Chine vient de lancer le premier service de trains à grande vitesse autonome au monde, sur une ligne spécialement conçue pour les Jeux olympiques de 2022.


ICE_4L’Allemagne rouvre des lignes et investit dans de nouveaux trains
18/12/2019 – La Deutsche Bahn investira plus de 12 milliards d’euros pour regarnir son parc de de matériel roulant et va rouvrir des lignes. Il faut évidemment lire cette annonce à l’aune d’une Deutsche Bahn récemment égratignée sur divers fronts, notamment sur les défaillances des ICE…


X2000La grande vitesse en Suède : un jour, peut-être
12/12/2019 – La grande vitesse en Suède est encore l’objet de débats intenses. L’occasion de faire un peu le point sur les projets de ce pays si branché et si nordique. La grande vitesse suédoise est un sujet datant du début des années 90. Rappelons qu’en l’absence de lignes à grande vitesse…


Hardt_Hyperloop_02On reparle beaucoup d’Hyperloop ces temps-ci – 02/12/2019 – Hyperloop, qui est un peu le cœur innovant d’Elon Musk, conserve toujours son esprit visionnaire. Le point sur ce sujet. Diverses start-up européennes, telles que Hardt Hyperloop aux Pays-Bas, Zeleros en Espagne et Hyper Poland, se sont consacrées au thème d’Hyperloop. Et on en a encore beaucoup parlé à la fin du mois de…


S103_WikipediaC’est acquis : Trenitalia et SNCF vont libéraliser la grande vitesse espagnole
28/11/2019 – L’Adif, le gestionnaire d’infrastructure espagnol, a divulgué les trois présélectionnés de la libéralisation ferroviaire espagnole : Renfe raffle le paquet A, Trenitalia le paquet B et la SNCF le paquet C. Rappelons que la libéralisation espagnole est un modèle original encadré par l’obtention de trois paquets…


EST_1_wiki_BahnfrendBon anniversaire, Eurostar. 25 ans, déjà… – 14/11/2019 – Ce 14 novembre marque les 25 ans d’exploitation d’Eurostar. Déjà ! C’est en effet en novembre 1994 que débutait l’une des plus grandes histoires du rail européen. Pour la première fois, on reliait Bruxelles et Paris directement à Londres, sans devoir prendre le ferry et avoir le mal de mer. Après l’inauguration de la LGV Nord en France en mai 1993 et du tunnel sous la Manche en mai 1994…


Adif_3Cinq candidats pour la “libéralisation” espagnole
04/11/2019 – Le gestionnaire d’infra espagnol Adif a annoncé la réception de cinq offres – et non quatre comme indiqué vendredi dernier -, pour l’exploitation du train à grande vitesse (AVE) dans les trois corridors soumis à la libéralisation. Les gagnants seront annoncés en principe en mars 2020, après une première pré-sélection en décembre prochain. L’Espagne a pris une ligne médiane pour la…


Eurostar-AMSLa fin d’un gros gaspillage pour l’Eurostar Amsterdam-Londres
28/09/2019 – À partir de l’année prochaine, l’Eurostar pourra relier directement Amsterdam à Londres, sans devoir passer par les contrôles aux frontières obligatoires à Bruxelles-Midi, où la clientèle, en provenance d’Amsterdam par Thalys, doit être alors transférée sur un Eurostar pour poursuivre le voyage. La fin d’un coûteux gaspillage. La secrétaire d’État Ankie Broekers-Knol a déclaré…


EST-THA_1Projet de fusion Thalys-Eurostar ?
27/09/2019 – Un projet de fusion Eurostar / Thalys semble être dorénavant sur la table. En ligne de mire le Brexit mais surtout, des petits nouveaux qui demandent des sillons et l’engouement pour la honte de l’avion. Alors, en avant toute…


KL1724_2KLM remplace un vol court par un Thalys
13/09/2019 – Et un vol court de moins : KLM remplace un de ses cinq AMS-BRU par un Thalys. Politique climatique ou recentrage stratégique ? Un peu des deux, bien dans l’air du temps.


RU_4Moscou – Helsinki en moins de six heures ?
12/09/2019 – En liant deux projets de ligne à grande vitesse, faire Moscou-Helsinki en moins de 6 heures serait possible. La grande vitesse pour connecter deux mondes, c’est toujours porteur d’espoir.


AVE_1_Sandra VallaureEn Espagne, la libéralisation rentre dans les détails

16/07/2019 – La libéralisation du rail espagnol entre dans le vif du sujet en ce qui concerne le trafic à grande distance non-subventionné. Petit tour d’horizon


ADIF_2Le train low-cost devient une réalité en Espagne
09/07/2019 – Le train low-cost devient une réalité en Espagne. La Renfe répond à la SNCF en transformant cinq AVE S-112 en rame « mono-classe ». On prépare les hostilités sur le grand axe Barcelone-Madrid, appelé à répéter l’expérience italienne ?


Russia-Train-Image27/06/2019 – Les Russes redemandent des Sapsan-Velaro à Siemens – Russie : Le Sapsan est le train à grande vitesse russe lancé en 2009 sur les relations Moscou-Saint-Pétersbourg. Vu son succès, le 10 juin 2019, les RZD (Chemins de fer russes) ont commandé au groupe allemand Siemens une nouvelle tranche de 13 rames de type Velaro (ICE 3),de 10 voitures, qui seront à livrer de septembre 2022 à juillet 2023. (Mobilités Magazine)


AVE_Granada_126/06/2019 – Grenade est désormais reliée à grande vitesse – Espagne : 122km de ligne à grande vitesse viennent s’ajouter au réseau de 3.100km déjà construit, 2e du monde selon les chiffres. La belle ville de Grenade s’ajoute ce mercredi aux destinations de l’AVE (Mediarail.be)


Bombardier_ETR100020/06/2019 – Les Zefiro V300 de Bombardier testés en France – La libéralisation de 2020 pousse plusieurs sociétés à élaborer des projets (Flixtrain,…) Trenitalia est déjà concrète avec les premiers tests du Zefiro Bombardier en France, prévus pour juillet sous les nouvelles conditions de l’ERA (Mediarail.be)


Maglev_10Et si on parlait du train à sustentation magnétique ?
17/06/2019 – Alors que le monde entier regarde les projets d’Hyperloop avec circonspection, il est utile de se pencher sur une autre technologie ferroviaire : la sustentation magnétique, que l’Europe semble avoir définitivement oublier…


CRRC-maglev30/05/2019 – L’Asie prend le leadership des trains à 600km/h, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’Europe et l’Amérique – Le constructeur chinois CRRC, qui fait si peur aux industriels européens, dévoile un projet de train à lévitation magnétique qui pourrait circuler dès 2021 à 600km/h. (Mediarail.be)


Alfa-X28/05/2019 – Japon : Plus de vitesse, moins d’énergie, voici « Supreme », la nouvelle génération de TGV – le Japon dévoile Supreme, un nouveau modèle de train à grande vitesse nouvelle génération, qui a la particularité d’être plus léger et de consommer moins d’énergie que celui de la génération actuelle. (Clubic.com)


Evo-Padova_2018NTV-Italo : sept ans et désormais le succès
05/05/2019 – Le mois dernier a marqué le septième anniversaire de NTV-Italo, le train à grande vitesse italien. C’est désormais devenu une référence de la libéralisation ferroviaire. Voyage en Italie.


Renfe_HS2_MTRHS2 britannique : la Renfe se joint au chinois MTR pour l’appel d’offre en exploitation
21/12/2018 – La Renfe s’internationalise en participant à l’appel d’offre pour la ligne à grande vitesse britannique HS2.


ILSA_2

Grande vitesse : la concurrence en Espagne, c’est pour 2020
18/12/2018 – Faux départ mais partie remise. ILSA, qui voulait faire concurrence à la Renfe dès cet automne, remettra le couvert en 2020 avec des partenaires solides, dont un est déjà entré dans le capital de la société.


Berlin-Munchen bahnstrecke

Allemagne : la ligne à grande vitesse Berlin-Munich dépasse toutes les attentes
12/12/2018 – Un an après l’ouverture de Berlin-Munich, plus de 4,4 millions de voyageurs ferroviaires ont déjà utilisé la nouvelle ligne, permettant d’économiser 188.000 tonnes de CO2 par an.


Le Maroc inaugure la première ligne TGV d’Afrique
15/11/2018 – Le Maroc inaugure ce jour la première ligne à grande vitesse africaine, un tronçon de 200km reliant Tanger à Kénitra. Les rames utilisées sont une version du TGV Euroduplex d’Alstom.


LGV_Europe

Le réseau européen à grande vitesse trop fragmenté et onéreux
26/06/2018 – D’après un nouveau rapport de la Cour des comptes européenne, le plan à long terme actuel de l’UE concernant le réseau ferroviaire à grande vitesse a peu de chances d’être réalisé, et il n’existe pas d’approche stratégique solide dans ce domaine à l’échelle de l’Union.


Thello

Thello veut concurrencer la SNCF en grande vitesse
Italie – 23/03/2018 – Trenitalia voudrait cibler la France et entamer les procédures administratives pour mettre en service des trains à grande vitesse à partir de 2020. L’annonce a été faite hier par Roberto Rinaudo, le CEO de Thello, filiale à 100% du groupe ferroviaire public.


Un ETR500 cargo ?
26/02/2018 – La filiale fret de Trenitalia, Mercitalia, aurait l’intention de se lancer dans le transport de petits colis à l’aide d’un ETR 500 Cargo ! Dans la Péninsule, le courrier a quitté le chemin de fer en 2001, comme dans beaucoup de pays, excepté la Suisse. Par ailleurs, le segment des colis de moins de 50kg est aujourd’hui, en…


Un nouvel actionnaire unique pour NTV-Italo
09/02/2018 –C’est un gros changement pour NTV-Italo. Les actionnaires de l’entreprise concurrente en grande vitesse ferroviaire ont en effet décidé d’accepter une offre publique d’achat de 1.98 milliards d’euros provenant du gestionnaire de fonds international Global Infrastructure Partners III. L’accord a été ratifié…


Appel d’offre pour 96 trains V250 en Turquie
18/12/2017 – La compagnie ferroviaire turque TCDD a lancé un nouvel appel d’offres pour la livraison de 96 trains à grande vitesse avec un transfert de technologie graduel vers la Turquie. La clôture des offres est prévue pour le 25 janvier 2018. Les TCDD sont persuadés que la délocalisation de la production vers la Turquie…


ICE_Berlin-Munchen

Ouverture de Berlin-Munich – 13/12/2017 – La nouvelle liaison qui prend entre 4 et 5h, au lieu des 6h, a été inaugurée dimanche mais fait face à de gros problèmes de signalisation. Une situation embarrassante quand on connait les doutes émis par certains réseaux sur le nouveau système de signalisation ETCS.


Eurostar aux Pays-Bas – 12/12/2017 – Passé un peu inaperçu, Eurostar a débuté ses premiers essais sur le réseau néerlandais en situation réelle, et donne ainsi quelques indications sur le futur horaire. L’ouverture du service serait prévue pour le printemps 2018, à raison de deux allers-retours par jour. Une adaptation des gares de Bruxelles-Midi, Rotterdam et Amsterdam-CS est en cours


ILSA

Un concurrent espagnol dépose une demande pour deux TGV Madrid-Montpellier
24/11/2017 – Ce n’était donc pas un projet en l’air. La société Intermodalidad de Levante SA (Ilsa), filiale ferroviaire de la compagnie aérienne Air Nostrum, a déposé en Espagne et en France une demande de liaison ferroviaire entre Madrid et Montpellier.


Thalys-press-download-pics

Belle croissance pour Thalys – 24/10/2017 – La société Thalys (40% SNCB/60% SNCF) enregistre une belle progression de ses voyageurs transportés, avec une hausse de +11% du nombre de voyageurs transportés pour le seul mois de septembre 2017. Une croissance qui doit surtout…


Talgo-Arabie

Premiers test en Arabie – 20-10-2017 – Le TGV Haramain, qui relie Jeddah à La Mecque en Arabie Saoudite, a achevé son premier essais. Cette étape marque la prochaine ouverture du nouveau chemin de fer à grande vitesse en plein désert.


Christophe-pelletier

L’Atlantique se rapproche un peu plus de Paris
29/06/2017 – 36 ans après Lyon, la capitale du bordelais dispose enfin d’une LGV intégrale de bout en bout avec Paris. Un rattrapage très tardif et qui profite aussi à la Bretagne.


Les TGV de la SNCF deviennent des inOUI
29/05/2017 – Les TGV français changent de nom et porteront progressivement, dès le mois de juillet, le nouveau nom de inOUI…


Eurostar élargit son réseau sur les plates-bandes de Thalys
24/05/2017 – Prévu depuis un petit temps déjà, reporté d’une année, la nouvelle liaison d’Eurostar vers Amsterdam permettra dès décembre prochain à la compagnie britannique d’étendre son marché et de concurrencer le Thalys.


hs2

Royale sanction pour la LGV britannique
01/03/2017 – Le projet de ligne nouvelle britannique HS2 vient de passer l’ultime étape législative qui permet dorénavant d’entamer les travaux sur le terrain.


Brexit

Ce que risque Eurostar en cas de Brexit ?
05/12/2016 – Le Brexit : c’est peu dire le dégâts qu’il peut provoquer. L’article détaille quelques uns des arguments qu’Eurostar a déployé pour défendre son business. Eclairant…


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Eurostar reliera Londres à Amsterdam dès fin 2017
18/11/2016 – Dès décembre 2017, deux aller-retours devraient être proposés entre ces deux grandes destinations touristiques. Cette liaison dispose d’un bon potentiel.


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Espagne : bonnes performances pour les grandes-lignes de la Renfe 
16/08/2016 – L’opérateur ferroviaire national espagnol Renfe a dépassé pour la première fois au cours de la campagne d’été les trois millions de passagers en trafic AVE et grandes-lignes.


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Bon anniversaire, Thalys
29/05/2016 – Le jeudi 2 juin marque, hélas dans une France et Belgique sous tensions sociales, le vingtième anniversaire date pour date de la mise en place du TGV Thalys, modifiant considérablement les relations ferroviaires entre Paris et le Benelux en vigueur depuis 1843…


Trenitalia veut concurrencer la Renfe et Thalys
03/03/2016 – Trenitalia, l’opérateur public italien de train à grande vitesse (entre autres), lui-même face à une concurrence interne avec NTV-Italo, travaillerait sur deux dossiers en dehors de l’Italie : sur Bruxelles-Paris et sur Madrid-Barcelone. Effet d’annonce ou réalité ?


Des Thalys « Izy » à prix modiques, mais plus lents en France
01/03/2016 – Pour son 20ème anniversaire, Thalys lance en avril prochain un TGV low-cost baptisé « Izy » (easy), à raison d’un ou deux aller-retour par jour mais dans un mode plus lent que les Thalys classiques


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La Suède construit sa première ligne TGV 
10/02/2016 – Dépourvue de TGV, la Suède va probablement rejoindre le club de la grande vitesse, avec ce premier tronçon de ligne apte à 320km/h. Objectif : relier Stockholm à Göteborg et Malmö.


Japon : le Maglev atteint 603km/h et une ligne sera construite 
27/01/2016 – La sustentation magnétique n’a pas dit son dernier mot. Le Japon a approuvé un plan pour la construction de la première ligne commerciale pour Maglev d’une longueur de 286 km entre Tokyo et Nagoya.


SNCF : vers une politique duale à grande vitesse ?
04/10/2015 – C’est devenu une évidence : l’apport du TGV comme vache à lait de la SNCF n’est plus ce qu’il était jadis. Du coup, la SNCF cherche d’autres manières de faire de la grande vitesse.


OUIGO / OUIBUS (SNCF) – Fiche synthèse
07/09/2015 – Petite fiche synthèse sur la Ouigo et Ouibus, la nouvelle marque low-cost de la SNCF.


Italie : l’ETR 1000 entame son voyage inaugural
25/04/2015 – Le dernier né des TGV, le Frecciarossa 1000 de Trenitalia, inaugure ses premières courses commerciales. Il s’agit aussi du premier TGV vendu en Europe par Bombardier.


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Thalys devient une entreprise de plein exercice
30/03/2015 – Cette fois c’est fait. Près de 20 ans après la naissance de la Société Coopérative à Responsabilité Limitée de droit belge (initialement sous le nom Westrail International), créée en 1995, Thalys devient une entreprise de plein exercice. La société détenue conjointement par la SNCF (60%) et la SNCB (40%), passe…


Eurostar fête ses vingt ans : bon anniversaire !
11/11/2014 – Le 14 novembre 1994, les Eurostar s’élancaient respectivement de Bruxelles-Midi et Paris-Nord, à destination de Londres Waterloo, en passant par Lille-Europe et le tunnel sous la Manche. Evocation d’une histoire qui dure depuis 20 ans.


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Belgique : le TGV, qu’a-t-il apporté à la Wallonie ?
02/11/2013 – Le TGV roule sur les rails wallons depuis les années 90. A-t-il été dans les faits l’objet promis à la revitalisation économique de toute une région ? Nous avons déjà eu l’occasion de disserter sur ce sujet avec une revue de détail de la situation française. A Reims, un professionnel notait que…


Effet TGV, impact mitigé : retour au réalisme ?
10/02/2013 – Qu’est-ce qu’apporte le TGV à la société, aux villes et aux gens ? Avec trente années de recul, un petit bilan s’imposait. Il montre que les effets TGV sur l’environnement économique ne sont pas ceux que les politiciens espéraient. La France du TGV célèbrait fin janvier 2013 ses deux milliards de voyageurs transportés, une bien belle performance depuis son lancement en septembre 1981.