Du 7 au 20 décembre 2022
Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance – Inscrivez-vous au blog
23/11/2022
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Grandes lignes
Tchéquie – Une liaison directe entre Prague et l’aéroport de Vienne Schwechat avec Regiojet – L’opérateur privé Regiojet introduit dans son nouvel horaire 2023, qui débutera le dimanche 11 décembre, une liaison directe entre Prague, Brno et l’aéroport de Vienne Schwechat. Pour les passagers, cela signifie que de décembre 2022 à juin 2023, ils pourront voyager quotidiennement sur un total de trois allers-retours directs vers l’aéroport autrichien, tout en passant par la gare Hbf de Vienne. Ce sera un grand avantage et une simplification surtout pour les passagers de Brno, Břeclav, mais aussi Kolín, Žďár nad Sázavou ou Havlíčkův Brod et leurs environs.
Les liaisons entre Brno et Vienne, ceux villes distantes d’environ 140 kilomètres auront partiront les jours à 3h48, 11h48 et 18h48. En sens inverse, les départs de Vienne Schwechat auront lieu à 6h15, 14h15 et 21h15. La durée du trajet de Brno hl.n. à l’aéroport de Schwechat est de 2 heures et 2 minutes. Dans l’autre sens, le temps de trajet est plus court d’environ 10 minutes. Le prix de la liaison ferroviaire directe entre Brno et l’aéroport de Vienne tournerait autour de 11,90 EUR. Les passagers peuvent s’attendre à bénéficier du service et des prestations qui font déjà partie des standards du transporteur (Wi-Fi, voitures climatisées, portail de divertissement, prises électriques, eau de source, café Illy gratuit et large gamme de rafraîchissements).
Rappelons que Regiojet assure quatre liaisons entre Prague, Brno et Vienne dont deux poursuivent jusqu’à Budapest. Avant la pandémie, Regiojet transportait, avec ses services intérieurs en République tchèque, près de 10 millions de voyageurs.
(Source : Regiojet pressroom) 🟧 [Retour à la page République tchèque]
Autriche – Extension du réseau des trains de nuit Nightjet – Ce dimanche marquait encore un jalon de plus dans le réseau des trains de nuit autrichiens. Plusieurs extensions du réseau étaient à l’actif du transporteur autrichien. À commencer par le double NJ233/NJ40233 Vienne-Italie. La branche NJ233 destinée à Milan est dorénavant prolongé sur Gênes et la Spezia et ne s’arrête au passage qu’à Milan-Rogodero. Il s’arrêtera aussi à quelques gare de l’emblématique côte Riviera ligure di Levante, qui possède un littoral escarpé de 130 km avec de multiples baies, criques et promontoires rocheux avec le célèbre golfe de Tigullio et les fameuses Cinque Terre. La branche NJ40333 est celle qui rejoint Rome, et qui reste inchangée avec un passage matinal à Florence. L’Italie est ainsi bien ancrée au départ de Vienne et le l’Est de l’Europe.
Un autre train nouveau a été créé au départ de villes qu’on n’attendait pas vraiment. Les villes de Stuttgart (635.000 habitants), Ulm (126.000 habitants) et Augsbourg (295.000 habitants) disposent chaque soir de 4 destinations européennes par train de nuit, et non des moindres : Budapest, Zagreb, Rijeka et Venezia. Originalité : ce train quadritranches possède un numéro par tranche. Celle de Venise est la seule à être estampillée Nightjet NJ237, les autres étant des « partenaires » et arborant le logo EN (Euronight). Ce train n’est pas une prolongation de celui qui partait de Munich, mais bien un train à part qui roule en bloc jusqu’à Salzbourg où une vaste répartition est effectuée avec d’autres Nightjets provenant précisément de Munich et de Vienne.
De son côté, l’opérateur tchèque CD a mis en service une tranche Prague-Zurich mais via Dresde et Leipzig. Il ne faudra pas se tromper : à quais, 2 trains de nuit pour Zurich partiront pratiquement au même moment. L’EN 50466 via Linz, qui existait déjà, part à 18h21, tandis que l’EN 40458 part à 18h26 via Dresden et Leipzig. L’un comme l’autre utiliseront, chacun de leur côté, un Nightjet pour s’y accrocher (de Vienne pour l’un, de Hambourg/Berlin pour l’autre). Un vrai mikado…
(Source : diverses) 🟧 [Retour à la page Autriche ou à la page Trains de nuit]
Italie/Trenitalia – En Frecciarossa de Paris à Madrid ? – 15/12/2022 – « Nous visons à relier Madrid et Paris d’ici fin 2024 ». C’est en ces termes que Luigi Ferraris, le CEO du groupe FS, envisage l’avenir à l’international. Il ne s’agirait pas d’une liaison directe, bien que rien n’indique le contraire. Mais en activant en réalité une nouvelle liaison internationale à grande vitesse entre Paris et Barcelone, ville dans laquelle une correspondance est possible avec un… Frecciarossa d’Iryo, un train qui circule déjà entre Madrid et Barcelone depuis fin novembre. « Nous pouvons également penser à relier Madrid à l’Italie via la France, où nous sommes déjà présent avec notre Frecciarossa », explique le PDG du groupe FS Italiane Luigi Ferraris en marge de la cérémonie de remise des prix Tiepolo 2022 à l’ambassade d’Italie à Madrid. « Il y a un plan et nous y travaillons. Si nous voulons jeter notre dévolu sur l’obstacle, nous pourrions voir ce rêve se réaliser d’ici la fin de l’année 2024 », a conclu Ferraris. On peut supposer qu’il envisage une correspondance à Lyon.
Actuellement, le groupe FS est présent en France depuis le 18 décembre 2021 avec la liaison Milan-Paris ainsi qu’avec celle entre Lyon et Paris. Depuis le 25 novembre 2022, les italiens roulent également en Espagne, toujours avec le Frecciarossa 1000, entre Madrid , Saragosse et Barcelone, et d’ici peu vers Valence. Une concurrence qui semble avoir des vertus. Au Parisien, un cadre de… la SNCF expliquait doctement que « nos trains n’ont jamais été aussi pleins ! Même la ligne Paris-Milan, historiquement peu fréquentée, affiche des taux de remplissage impressionnants (…) L’arrivée de Trenitalia a créé un véritable appel d’air, dont nous profitons », expliquait-il. Quelle claque…
En tout état de cause, l’expansion du groupe italien, fort de son expérience en Italie mais aussi, maintenant, dans deux autres pays, devient réellement une stratégie du groupe. On en a déjà parlé pour qui suit ces colonnes.
(Source : FS news + Le Parisien)
Á lire aussi : Trenitalia, une entreprise qui regarde l’Europe et le monde 🟧 [Retour à la page Italie]
Autriche – WESTBahn relie enfin Vienne à Innsbruck – Depuis ce 11 décembre, on peut se rendre directement du Danube à l’Inn avec les trains de l’opérateur privé WESTbahn. Un voyage inaugural très médiatisé de Vienne à Innsbruck a été effectué dimanche, et l’opérateur ferroviaire privé assurera cette liaison trois fois par jour avec effet immédiat. Le gouverneur du Tyrol, Anton Mattle (ÖVP), a évoqué une « journée historique » lors d’une conférence de presse sur la voie ferrée principale d’Innsbruck.
Les horaires se font au départ de la gare ouest de Vienne à 7h08 (Innsbruck arrive à 11h29), 11h08 (arrivée à 15h29) et 17h08 (arrivée à 21h29). Dans le sens inverse, les trains partent d’Innsbruck à 6h31 (Wien Westbahnhof arrive à 10h52), 12h31 (arrive à 16h52) et 16h31 (arrive à 20h52). Les trains quittent Salzbourg sans arrêt via le Korridorzug allemand jusqu’à Kufstein où, revenu en territoire autrichien, le service entame son périple tyrolien.
C’est un projet de longue date qui se concrétise. Avant la pandémie, WESTbahn avait souvent évoqué son souhait de se rendre au Tyrol, mais faisait état de certaines entraves au niveau de l’acceptation des sillons horaires. Hans Peter Haselsteiner, copropriétaire et investisseur de la Westbahn, indiquait d’ailleurs avec humour que le fait d’être lui-même « une tête de mule tyrolienne » s’est avéré payant pour convaincre tout le monde. WESTbahn a pu négocié avec le VVT, le Verkehrsverbund Tirol, pour que WESTbahn soit intégré dans la billetterie locale entre Kustein et Innsbruck et soit considéré comme un transporteur à part entière, aux côté des ÖBB.
« Nous arrivons au Tyrol avec notre jeune et confortable flotte de trains à deux étages, qui est bien sûr à la pointe de la technologie. Avec ces trains modernes, notre concept de First Class, Comfort Class et Standard Class ainsi que des nouveautés techniques comme le Relax Check-in, nous voulons attirer les voyageurs fréquents, mais aussi bien sûr de nouveaux clients pour le rail, » explique Thomas Posch, directeur de WESTbahn.
« Avec les trois liaisons directes quotidiennes dans les deux sens, WESTbahn rend non seulement l’offre ferroviaire entre Vienne et le Tyrol plus confortable et fiable, mais aussi plus attractive en termes de prix : avec le prix WESTsuper, vous pouvez voyager à partir de 18,99 euros seulement. Bien entendu, tous les titres de transport valables sont également acceptés pour les trajets à l’intérieur du Tyrol », explique Thomas Posch.
WESTbahn exploite depuis le 11 décembre la liaison Vienne-Salzbourg en concurrence directe avec ÖBB, qui aligne ses Railjets sur cette liaison. WESTbahn exploite quant à lui des automotrices KISS Stadler. Une flotte renouvelée récemment pour renégocier un contrat de leasing apparemment trop onéreux. Depuis le 8 avril dernier, WESTbahn a prolongé 4, puis 6 de ses Vienne-Salzbourg vers Munich, avec un trajet effectué en 4 heures. Petit à petit, le « petit autrichien » pousse son réseau.
(Source : diverse) 🟧 [Retour à la page Autriche]
Grande vitesse
Allemagne – Inauguration de la ligne nouvelle Wendlingen-Ulm – 14/12/2022 – Dimanche dernier, à l’occasion du nouvel horaire annuel, la nouvelle ligne Wendlingen-Ulm fut officiellement mise en service aujourd’hui. Avec le fameux projet Stuttgart 21, elle fait partie du projet de ligne nouvelle Stuttgart-Ulm et se situe sur une RTE européenne reliant cinq pays. À l’avenir, les trains pourront traverser le Jura souabe à grande vitesse. Cela ne réduit pas seulement le temps de trajet entre Stuttgart et Munich. Les liaisons urbaines directes entre Munich et Francfort/Main ou Cologne seront également plus attrayantes. Quand toute la ligne sera mise en service car il ne s’agit ici que d’un maillon.
En trafic grandes lignes, l’offre quotidienne entre Stuttgart et Munich augmente d’environ 20 à 90 trajets par jour grâce à la nouvelle ligne rapide. Parallèlement, la région profite également de nombreuses offres nouvelles et attrayantes. Le train régional le plus rapide d’Allemagne, exploité par DB Regio, en fait partie. Il pourra à l’avenir circuler ici à une vitesse allant jusqu’à 200 km/h. De plus, avec la nouvelle gare de Merklingen, la région du Jura souabe est désormais directement accessible par le train et offre aux navetteurs et aux touristes une alternative de voyage intéressante, précise la DB avec beaucoup d’enthousiasme.
Débutée en 2012, la construction de la nouvelle ligne Wendlingen-Ulm comporte plusieurs tunnels : le tunnel de Boßler, long de près de 9 km, le tunnel de l’Albvorland, long de plus de 8 km, entre Wendlingen am Neckar et Kirchheim unter Teck, le tunnel de l’Albabstieg, long de près de 6 km, entre Dornstadt et Ulm, ainsi que le tunnel de Steinbühl, long de près de 5 km. En outre, la ligne comporte le troisième pont ferroviaire le plus haut d’Allemagne, le spectaculaire Filstalbrücke, long de 485 mètres et haut de 85 mètres (photo). Il ne traverse pas seulement la vallée de la Fil, mais aussi l’autoroute A8. Pour relier la nouvelle ligne à la gare centrale d’Ulm, la DB a procédé à une transformation complète de la voie ferrée. Un nouveau poste d’aiguillage a également été construit.
La nouvelle ligne Wendlingen-Ulm était inscrite au niveau de l’État fédéral en tant que projet classé dans la catégorie la plus élevée, c’est à dire « besoins prioritaires ». Les coûts de construction d’un montant de près de 4 milliards d’euros ont été financés par l’État fédéral ainsi que par le Land de Bade-Wurtemberg et l’Union européenne.
La mise en service de Stuttgart 21 en 2025 s’accompagnera d’autres améliorations pour les voyageurs du trafic régional et longue distance. Le temps de trajet entre Stuttgart et Ulm sera alors réduit de moitié, soit environ une demi-heure. De plus, l’aéroport et la foire régionale de Stuttgart ainsi que la région de Filder bénéficieront en 2027 d’une liaison ferroviaire directe et rapide en provenance et à destination d’Ulm et d’autres villes d’Allemagne.
(Source : Deutsche Bahn) 🟧 [Retour à la page Allemagne]
Belgique – La LGV Bruxelles-France a déjà 25 ans… – Il y a 25 ans, une ligne à grande vitesse complète mettait Bruxelles à 1h30 de Paris. C’était aussi la première fois qu’on traversait une frontière à 300km/h, sans la moindre gare ni douane. Celle qu’on appelait la « branche Ouest » en Belgique devenait l’un des maillons clés du TGV Nord-européen, quelque chose qu’on a un peu oublié de nos jours.
Avant l’arrivée du TGV, le trafic entre Paris et la Belgique et les Pays-Bas, ainsi que vers Cologne était assuré par des rames tractées. Des locomotives interopérables principalement françaises CC40100 ou belges des séries 15, 16 et 18 ont été utilisées. Au milieu des années 1990, jusqu’à douze paires de trains circulaient entre Paris et Bruxelles via Aulnoye et Mons. Six d’entre eux poursuivaient leur voyage vers les Pays-Bas via Roosendaal, Rotterdam, La Haye et Amsterdam. Une autre poignée de trains parcourait la dorsale wallonne en Belgique via Jeumont, Charleroi, Namur et Liège, puis vers Aix-la-Chapelle et Cologne.
Déclin – Au début des années 90, on estimait que le trafic Bruxelles-Paris tournait autour des 2,3 millions de voyageurs annuels. Entre les quatre pays (France, Belgique, Allemagne et Pays-Bas), le trafic par train représentait au total 3,15 millions de voyageurs, ce qui représentait seulement 15% de tous les déplacements évalués à l’époque à 21 millions de voyages.
Sur le segment Trans-Europ-Express, une chute de 20% du trafic avait été constatée alors que l’aviation, même sur de si courtes distances, progressait de 45% entre les seules années 1991 et 1993. Manifestement, le service international Paris-Benelux/Allemagne ne correspondait plus aux attentes et demandait quelque chose de disruptif.
Cette disruption avait déjà mûri au cours des années 1980, quand le TGV inauguré en France devenait un espoir pour remettre le train au coeur de la mobilité, alors que l’aviation devenait de plus en plus accessible à tous. Un projet de train international à grande vitesse était en gestation dans une aire s’étalant de Paris au Benelux.
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Trafic régional
Danemark/Suède – Un seul opérateur plutôt que plusieurs pour exploiter le RER entre Copenhague et Malmö – Le 11 décembre, Skånetrafiken procédera à son changement d’horaire annuel. Pour les services ferroviaires à travers l’Öresund, cela signifie plusieurs changements. À partir du changement d’horaire de dimanche, la responsabilité des trains Öresund traversant le détroit vers Malmö, qui était jusqu’à présent partagée entre Skånetrafiken et l’opérateur historique DSB, sera entièrement assumée par Skånetrafiken. Mantena passe de sous-traitant à fournisseur principal pour l’entretien des véhicules au dépôt de Hässleholm.
Mais qui est Skånetrafiken ? C’est une entreprise suédoise de transport public qui officie dans le sud du pays, en Scanie, donc en face de Copenhague. La société est détenue par le comté de Scanie et a son siège à Hässleholm. Skånetrafiken délègue l’exécution des transports à divers transporteurs de son choix. C’est donc Transdev qui officiera ici sur le détroit entre la Scanie et Copenhague, sur les trains de l’Öresund. Mantena, un filiale de l’opérateur public norvégien Vy, s’occupera de la maintenance en passant de sous-traitant à fournisseur principal pour l’entretien des véhicules au dépôt de Hässleholm, en Suède. Pour résumer, les danois n’ont plus rien dans ce trafic, entièrement géré par les seuls suédois.
L’accord avec Trandev est un accord de réserve valable jusqu’en décembre 2025 et a été signé après que SJ Öresund et Öresundståg AB ont mis fin à l’accord de service existant au début du printemps dernier à la suite d’un différend. Un autre changement qui entrera en vigueur ce week-end est que la société Mantena, qui, dans l’accord précédent, était un sous-traitant de SJ Öresund pour l’entretien des trains et l’exploitation du dépôt de Hässleholm, a signé un accord direct avec Öresundståg AB avant le changement.
Pour les usagers, le changement le plus évident est que le nombre de départs passera de trois à quatre trains par heure pendant la journée, à l’exception des heures de pointe où, comme auparavant, il y aura six trains par heure. Ce changement signifie également que les passagers danois de la ligne pourront à l’avenir s’adresser à Skånetrafiken pour leurs questions de clientèle.
Skånetrafiken se réjouit de la prise en charge du trafic de ce week-end et s’attend à ce qu’elle ait des effets positifs. Le grand avantage est qu’il y aura un opérateur responsable du trafic et capable de le gérer en tant que système. « Quand il y a moins d’intervenants, les choses sont toujours meilleures. Nous constatons que c’est plus facile lorsque nous pouvons assumer nous-mêmes la responsabilité globale et nous avons convenu que l’accord avec le ministère des Transports doit être simplifié. Le point de départ est que nous voulons améliorer notre service au client, explique Emelie Fredell, Business Manager at Skånetrafiken.
(Source : newsoresund) 🟧 [Retour à la page Danemark ou à la page Suède]
France – Développement de l’offre autour de Strasbourg – Renforcement des dessertes ferroviaires périurbaines et régionales, déploiement d’offres de cars express fiables et cadencées, intermodalité facilitée avec les transports en communs urbains et les modes actifs, comme le vélo. Voilà les trois piliers du Réseau express métropolitain européen (Reme), qui a été mis en route dimanche dernier.
Le Reme est un projet de RER métropolitain qui englobe divers aménagements à venir sur le périmètre des lignes ferroviaires et routières de transport en commun autour de la ville de Strasbourg. Le but est de desservir le territoire de la métropole en complément des réseaux urbains et interurbains existants mais aussi de desservir d’autres centres urbains du département au nord et au sud de Strasbourg. Si l’on parle volontiers de “RER strasbourgeois”, le Reme concerne en réalité une bonne partie du Bas-Rhin. Le bassin d’emploi de la capitale alsacienne couvre, selon l’INSEE, 213 communes, bien plus que les 33 de l’Eurométropole. Le Reme va aller jusqu’à Haguenau, au nord, ou Molsheim, au sud-ouest, de Strasbourg.
« Grande fréquence, amplitude horaire importante, la semaine et le week-end… Ca change la donne ! », souligne Pia Imbs, la présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, fière que ce projet débouche sur « une réalité concrète et immédiate qui est une première nationale ».
Le Reme, c’est près de 800 trains en plus par semaine dimanche et près de 1000 à compter de septembre 2023, ce qui équivaut à +43% d’offre sur les axes concernés, comprenant 95 gares. Offre aussi sur l’amplitude avec des trains cadencés de 5h à 23h. Et enfin investissement de 9 rames TER supplémentaires commandées par la Région pour plus de 100M€. Le Reme est estimé avoir 14M€ de coût de fonctionnement par an, partagés entre l’Eurométropole de Strasbourg et la Région Grand Est.
« C’est un premier pas et une avancée assez marquante pour le transport mutimodal en France », abonde Jean Rottner, le président de la Région Grand Est. Avec 95 gares sur le réseau, « nous maillons tout le territoire, bien au-delà de Strasbourg », rappelle-t-il. Rappelons que la région Grand Est, qui s’étend évidemment bien au-delà de Strasbourg, va expérimenter la libéralisation des TER sur certaines lignes, avec même un projet transfrontalier avec l’Allemagne.
(Source : Grand Est) 🟧 [Retour à la page France]
Suisse – Le Golden Pass Express, ou comment aller de Montreux à Interlaken – La Suisse a conservé un grand nombre de petits chemins de fer locaux. La plupart ont une vocation touristique, comme c’est le cas du Montreux-Oberland-Bernois (MOB), un chemin de fer à voie métrique reliant Montreux à Zweisimmen. Mais le MOB a toujours rêvé d’aller jusqu’à Interlaken, permettant ainsi de relier le lac Léman aux lacs de Thoune et de Brienz. C’est désormais chose faite.
La ligne du Montreux-Oberland-Bernois (MOB), 62,4 kilomètres, a été mis en service en cinq étapes entre Montreux et Zweisimmen, entre 1901 et 1905, à l’écartement métrique et directement avec électrification en 750V DC, passée de nos jours à 900V. Au-delà de Zweisimmen, une autre ligne à voie normale UIC était inaugurée dès 1912 pour rejoindre Spiez, sur les bords du lac de Thoune.
« Grande fréquence, amplitude horaire importante, la semaine et le week-end… Ca change la donne ! », souligne Pia Imbs, la présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, fière que ce projet débouche sur « une réalité concrète et immédiate qui est une première nationale ».
Pour le MOB, aller au-delà de Zweisimmen a toujours été le rêve, Spiez étant une gare de croisement située sur la grande ligne Bâle-Berne-Brig-Milan, exploité par le BLS, le Bern-Lötschberg-Simplon, une compagnie appartenant au canton de Berne et à des banques régionales. Mais la véritable destination pour le MOB restait Interlaken, une branche du BLS.
MOB et BLS sont donc deux chemins de fer différents, non seulement au travers de l’écartement différent des rails, mais aussi sur toute une série de normes techniques, comme la hauteur des quais, la largeur des véhicules, le profil de la voie ou l’électrification. Le BLS a les attributs du « grand » chemin de fer aux normes UIC. Pas le MOB, qui est un chemin de fer métrique et roule donc sous des normes bien différentes.
(La suite est à lire sur Mediarail.be ) 🟧 [Retour à la page Suisse]
Infrastructure
Allemagne – Ca ne s’arrange pas avec les traverses en béton – Il y eu d’abord un premier accident sérieux. Le 3 juin 2022, un train de voyageurs était sorti de la voie entre Oberau et Garmisch-Partenkirchen, provoquant un lourd bilan de cinq morts et une soixantaine de blessés. Un mois après, les conclusions préliminaires indiquaient des défauts dans les traverses d’une usine de béton munichoise. L’entreprise a produit plusieurs millions de traverses en béton précontraint depuis les années 1930, elle est considérée comme un pionnier de cette technique et un fournisseur éprouvé de la DB avec une longue expérience.
De juillet à fin août 2022, c’est-à-dire en l’espace de quelques semaines seulement, les ingénieurs de la Deutsche Bahn durent inspecter quelque 200.000 traverses similaires à celles installées sur la ligne de Bavière où eut lieu l’accident. Une inspection plus minutieuse conduisit les chemins de fer allemands à lancer un plan de maintenance d’urgence prévoyant carrément le remplacement de milliers de traverses dans toute l’Allemagne.
Mais une nouvelle campagne d’inspection fin novembre 2022 sur 130.000 autres traverses, provenant d’autres fabricants mais similaires à la première série incriminée, révélèrent là aussi un défaut de fabrication dû à des irrégularités dans les matériaux utilisés, et en particulier un type de granulat utilisé dans le mélange de ciment. Concrètement, un certain type de roche utilisé pour la production des traverses en béton pourrait être en partie responsable des dommages. Selon les informations allemandes, ce type de roche aurait tendance à décomposer le matériau de l’intérieur par des réactions chimiques indésirables. Il se fait que d’autres fabricants auraient utilisé le même mélange dans d’autres lots de traverses, lesquelles sont dorénavant aussi en cours d’inspection.
Cette nouvelle campagne a entraîné des mesures de précaution se traduisant par des limitations de vitesse imposées sur les lignes dotées des fameuses traverses, certaines sources indiquant même la fermeture de certains tronçons si nécessaire. Courant novembre, la DB n’avait toujours pas terminé son programme de remplacement des premiers lots de traverses défectueuses de l’été.
On s’attend à des coûts de plusieurs centaines de millions. Il n’est pas encore possible de chiffrer concrètement les dommages causés, explique une porte-parole de la DB. D’éventuels plaintes contre le fabricant de traverses seront « examinées juridiquement sur la base des expertises finales ». L’entreprise ne précise pas si un cabinet d’avocats a déjà été mandaté.
(Source : Trasportoeuropa.it) 🟧 [Retour à la page Allemagne]
Espagne – Barcelone enterre une de ses lignes Rodalies sur 4 kilomètres – Adif lance le marché de travaux pour mettre en tunnel la ligne à écartement ibérique Barcelone-Granollers-Gérone sous le quartier urbain de Montcada i Reixac, à Barcelone. L’investissement estimé du contrat s’élève à 621 millions €. La nécessité de lancer un nouvel appel d’offres pour les travaux d’intégration du chemin de fer à Montcada i Reixac découle du recours déposé en mars par la Confédération nationale de la construction (CNC) contre les clauses administratives particulières du dossier d’appel d’offres, qui a été résolu par le Tribunal administratif central des ressources contractuelles (TACRC) en juin. Le nouvel appel d’offres actualise également les prix des matières premières les plus importantes.
Dans le concret, ce chantier consiste à mettre en tunnel 3 voies électrifiées. Le tracé du futur tronçon souterrain débutera dans le quartier de Can Sant Joan et la zone de descente sera construite à l’aide d’une structure composée d’écrans en béton. Ensuite, le tunnel sera construit avec des méthodes conventionnelles qui ont moins d’impact sur l’hydrogéologie existante, pour atteindre une profondeur de 35 mètres. Une nouvelle station de métro sera située à proximité de la station actuelle. À partir de ce point, la ligne souterraine continuera d’avancer vers le nord, en passant sous le cours de la rivière Ripoll et l’autoroute C-33. Le nouveau tracé a été calculé avec des paramètres adaptés à des vitesses de circulation allant jusqu’à 140 km/h et des rampes maximales de 3 %.
Ce chantier de Montcada i Reixac est l’un des grands chantiers de transformation urbaine et ferroviaire du réseau Rodalies, le RER de Barcelone. Une action qui favorise aussi l’intégration de la ligne Barcelone-Portbou dans le tissu urbain de Barcelone. Cela permettra également d’améliorer les conditions de sécurité pour les résidents et les opérations ferroviaires en supprimant les deux passages à niveau situés dans cette zone qui voient une forte densité de trafic de véhicules et de piétons et sur une ligne avec un grand nombre de circulations sur les lignes Rodalies R2 et R11. La libération de l’espace de la ligne en surface créera de nouveaux espaces sociaux au sein de ce quartier.
La future gare répondra aux critères d’une gare durable, accessible et fonctionnelle et disposera de trois voies dont deux à quais latéraux. La voie centrale, sans quai, sera utilisée par les trains régionaux sans arrêt. Le nouveau bâtiment de la gare aura deux entrées : l’une depuis la rue Guadiana et l’autre depuis la promenade qui sera créée sur la dalle qui recouvrira les voies ferrées. Le vestibule sera doté de deux puits de lumière qui permettront à la lumière de pénétrer à l’intérieur du bâtiment.
Un dossier qui entre dans le cadre du débat sur les opportunités qu’offrent les grandes infrastructures souterraines dont avions déjà parlé dans nos colonnes
(Source : Adif pressroom) 🟧 [Retour à la page Espagne]
Fret
Allemagne – Une plateforme de réservation de transport combiné obtient un financement pour son développement – Le ministère fédéral des transports et du numérique a accordé un financement au programme Future of Rail Freight Transport pour accélérer le développement de la plateforme de réservation de transport combiné Modility. Les améliorations prévues comprennent une meilleure information sur les prix et les capacités disponibles des trains, une simplification du processus de réservation et des options pour l’intégration technique d’autres plateformes de transport.
Tech for Rail logistics, cela signifie obtenir un aperçu facile et rapide des itinéraires possibles et des capacités disponibles pour le transport combiné, combiner le rail et la route pour organiser des transports efficaces en termes de CO2, commercialiser des capacités de train libres à la dernière minute, numériser votre offre de train, créer de nouveaux réseaux et combiner différents moyens de transport.
Modility est une start-up tech hambourgeoise qui a été fondée en 2020 en tant que société indépendante issue de la HHLA, l’autorité du port de Hambourg. L’équipe autour du CEO Hendrik-Emmanuel Eichentopf développe un portail intermédiaire intelligent pour les transports intermodaux visant à simplifier l’accès aux transports combinés pour tous les acteurs du marché. Ce portail compte aujourd’hui plus de 350 utilisateurs enregistrés. Il comprend 40 opérateurs ferroviaires avec environ 2.500 départs par semaine sur plus de 650 lignes à travers l’Europe.
La phase pilote réussie ainsi que l’augmentation du nombre d’utilisateurs et de réservations ont montré l’importance de la demande et du potentiel. « Nous ne sommes pas seulement un site d’information, mais aussi un intermédiaire entre l’offre et la demande », a déclaré Hendrik-Emmanuel Eichentopf, directeur général de Modility, le 28 novembre. Qui explique avoir imaginé une solution de plate-forme, c’est-à-dire une solution numérique. « Aujourd’hui, il n’y a pas d’accès central, pas d’accès numérique, c’est-à-dire pas d’options d’information permettant d’obtenir des informations sur les différentes alternatives de transport. Il n’y a pas de plateformes, il n’y a pas d’accès par lesquels vous pouvez réserver ces trajets, ces offres, tout de suite. Et il n’y a pas non plus de plateforme à travers laquelle ces transports peuvent finalement être traités. Et c’est exactement ce à quoi s’engage Modility : une option d’information centrale où il vous suffit d’entrer votre adresse de départ et de destination. Un algorithme de routage intelligent s’exécute en arrière-plan et détermine les différentes options de transport sur la base de critères de transport combiné, puis met les résultats à la disposition de l’utilisateur ».
(Sources diverses) 🟧 [Retour à la page Allemagne]
Technologie
La Belgique dorénavant gérée par dix cabines de signalisation digitales – 20/12/2022 – C’est un moment historique pour Infrabel ! Ses équipes opèrent dorénavant la gestion du trafic des trains, à travers toute la Belgique, depuis 10 cabines de signalisation ultra modernes et informatisées. Un plan de concentration qui a été initié il y a 10 ans et qui devient réalité grâce au travail, aux efforts et à l’investissement de l’ensemble des agents du gestionnaire d’Infrastructure belge.
« Ces nouveaux environnements de travail permettent une gestion harmonieuse et sûre du trafic ferroviaire et offrent à nos collègues des conditions de travail les plus optimales possibles. Bravo et merci à toutes les personnes qui se sont impliquées dans cet ambitieux projet dont je suis très fier de pouvoir saluer l’excellente implémentation », se félicite Benoît Gilson, le CEO d’Infrabel.
De quoi parle-t-on exactement ? Les cabines de signalisation existent depuis près de 150 ans sur tout chemin de fer digne de ce nom. En 2005, Infrabel, qui reprenait tout le département Infrastructure de la SNCB, s’est retrouvé avec près de 220 cabines de signalisation répartie sur tout le territoire.
Problème : des disparités importantes entre ces cabines, non seulement au niveau technologique, mais aussi du volume de trafic dont il faut assurer les circulations et la sécurité. À cette époque, on utilisait encore une technologie d’enclenchement basée sur des relais électromécaniques, et qui limitait fortement le rayon d’action d’une cabine de signalisation, de quelques kilomètres seulement. C’est la raison pour laquelle on voyait des postes de signalisation un peu partout, à Enghien, Nivelles, Libramont, Verviers ou Bertrix, par exemple.
Concentration – L’invention il y a bien longtemps du câble en fibre de verre – appelé fibre optique -, a montré qu’on pouvait passer à la technologie digitale. En effet, la fibre optique transmet des données à la vitesse de la lumière et n’a aucune limite en kilométrage. L’idée chez Infrabel a donc été d’utiliser cette « fibre » pour transmettre tous ses ordres d’itinéraires et de contrôle de la sécurité des trains sur l’ensemble du réseau belge. Comme il n’y a pas de limite de distance, on s’est rendu compte qu’avoir 200 cabines n’avait plus de sens.
Vers 2011-2012, Infrabel commençait un programme dit de « Concentration des cabines de signalisation », visant à réduire drastiquement les bâtiments mais surtout à rassembler de grandes régions en seul lieu. Mais jusqu’à combien de cabines fallait-il descendre ?
Dans un premier temps, en parallèle avec le programme TBL1+ et la refonte intégrale de toute la signalisation, Infrabel géra jusqu’à la semaine dernière le trafic à l’aide de 31 « cabines » comme on dit. Il y en avait encore en début d’année à Ottignies, Denderleeuw ou Tournai par exemple.
Depuis cette semaine, 10 « cabines » suffisent pour effectuer le même travail. Les cabines les plus récentes n’ont dorénavant plus ces grands tableaux muraux que l’on appelle TCO.
Une cabine de signalisation moderne chez Infrabel est simplement constituée d’une salle d’opération comportant plusieurs « tables » avec quelques écrans. Chaque « table » gère une zone qui peut s’étendre sur 10, 20 ou 30 kilomètres.
Dans ces cabines, d’autres pièces renferment des éléments cruciaux comme les ordinateurs centraux ainsi que des pièces de commodités pour le personnel. Cette étape de concentration touche donc à sa fin et met le gestionnaire d’infrastructure belge à la pointe de la technologie.
(Source : Infrabel) 🟧 [Retour à la page Belgique]
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