RegioJet

Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
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Origine : opérateur ferroviaire tchèque.
Filiale / Division : Filiale 100% de Student Agency
Branche : Transport voyageurs
Segment : trafic voyageurs grande ligne et accessoirement régional sous DSP
Transport international :
oui
Commercialisation : trafic grande ligne en open access et trafic régional en DSP
Premiers services :   
septembre 2011
Type de train : essentiellement des rames tractées
Trafic : 10 millions de voyageurs en 2019

RegioJet est l’opérateur de transport ferroviaire de passagers en République tchèque, dont le siège social est à Brno. RegioJet est une filiale à 100% de Student Agency, une agence créée en 1993 par Radim Jančura, en tant qu’étudiant entrepreneur de la VUT de Brno. La petite firme s’est rapidement imposée comme le premier opérateur de bus longue distance en République tchèque, principalement en utilisant une flotte moderne d’autocars de luxe et en mettant l’accent sur les normes de service en Europe occidentale. Elle a réussi à construire son succès en offrant confort, commodité et service dans une branche d’activité des pays de l’Est pas habituée à cela…. 

Student Agency, qui dispose d’une bonne expérience en réseau et marketing de bus, obtient dès 2009 une licence d’exploitation de transport ferroviaire en République tchèque et peut donc s’organiser en conséquence. Le 6 octobre 2009, RegioJet est enregistré dans l’activité «_exploitation et transport ferroviaire ». 

Un concept low-cost
À l’inverse de son autre concurrent, Leo Express, ainsi que de WESTBahn ou de NTV-Italo ailleurs en Europe, RegioJet n’opte pas pour du matériel neuf mais pour du matériel de seconde main. Cela tombe bien. Depuis 2008, les voisins autrichiens ont lancé leurs Railjet, signifiant la mise à l’écart d’un grand nombre d’excellentes voitures UIC « Z », qui composaient jadis les ex-Intercity/Eurocity des ÖBB. Certaines voitures furent mises en vente, et Radim Jančura en racheta, entre 60.000 et 80.000 € pièces selon quelques indiscrétions…

Paré de 9 locomotives et 28 voitures en ordre de marche, RegioJet pouvait débuté son premier service le 26 septembre 2011 sur la liaison Prague – Ostrava (- Žilina). En mars 2012, Student Agency/RegioJet recevait un contrat de 9 ans pour l’exploitation de services voyageurs régionaux sur les 95km entre Bratislava, Dunajská Streda et Komárno, mais cette fois sous forme d’une délégation de service public. En 2014, munie d’une flotte agrandie, Regiojet dévoila son intention d’opérer des services en open access en Slovaquie, entre Bratislava et la ville orientale de Košice, aux pieds des Tatras. Dans le même temps, étaient testées les fameuses voitures Astra, qui disposent d’écran dans chaque dos de sièges. L’internationalisation de Regiojet se poursuivait avec l’intention de créer un aller-retour Prague-Košice. 

2016 et 2017 furent assez riches aussi sur le plan légal. Une plainte avait atterrit à la Commission européenne à Bruxelles, portant sur des soupçons d’adoption, par les Ceske Drahy nationaux, de tarifs qui ne couvraient pas leurs coûts entre 2011 à 2019 sur la liaison Prague-Ostrava afin d’entraver la concurrence sur le marché. Une affaire qui n’aboutira qu’en 2021 après une inspection légale au sein de l’entreprise historique CD. Cette affaire est en final d’instruction à Bruxelles.

Après Vienne et Budapest, RegioJet compte s’attaquer au marché polonais dont il vient de recevoir les autorisations de trafics. Ses trains de nuit saisonniers vers la Croatie, lancés en pleine pandémie, ont été un franc succès.

RegioJet-Praha
RegioJet a complètement renouvelé sa traction en acquérant des locomotives Siemens Vectron.

Les trafics
En 2013, RegioJet comptabilisait déjà 1,6 million de voyageurs transportés, soit une augmentation de 42,5% par rapport à l’année précédente, première année pleine de référence. 2014 et 2015 furent des années de croissance sur le territoire tchèque mais aussi de déboires dans la Slovaquie voisine.

À la mi-décembre 2017, les premiers trains jaunes RegioJet débarquaient dans la flamboyante Hauptbahnhof de Vienne, avec en tête des locomotives Vectron louées chez le suisse EIL. RegioJet proposait le trajet Prague-Vienne pour 19€ en prix d’entrée, alors que les CD ou les ÖBB demandaient 39€. Ces derniers durent rapidement s’aligner sur le nouveau concurrent.

Au terme de l’année 2018, les trains jaunes (y compris les trains régionaux exploités dans la Slovaquie voisine), avaient transporté plus de 10,5 millions de passagers pour l’ensemble des prestations, ce qui représente une augmentation d’environ 8% par rapport à l’année 2017. Les trains longue distance RegioJet, qui opèrent sur les lignes Prague – Ostrava, Prague – Košice – Humenné et Prague – Brno – Bratislava ainsi que sur Vienne, ont transporté à eux seuls 6,5 millions de passagers en 2019, soit environ 10% de plus que 2018 (5,9 millions passagers). 

Au final
Une entreprise qui croit au train (alors que d’autres préfèrent investir dans les bus ou les avions). Une Europe centrale qu’on attendait pas vraiment sur ce terrain-là. Bien entendu, RegioJet ne doit pas se frotter à la la grande vitesse, inexistante dans cette partie d’Europe. Cela aide à créer des affaires autour du train classique, un type de trains adaptés à la géographie de l’Europe centrale.

Contrairement aux arguments répandus sans grand discernement, RegioJet n’a pas « remplacé » ni « écrémé » l’opérateur historique tchèque Ceske drahy (CD), mais a créé un nouveau trafic supplémentaire, aux côté de l’opérateur étatique et d’un troisième concurrent.

Comme beaucoup d’entreprise de transport alternative, des efforts devront être poursuivis en matière salariale et au niveau capital humain, de la formation, de la reconnaissance. Le turnover de l’entreprise peut paraître important mais RegioJet a aussi un personnel plutôt jeune qui n’entend pas faire une carrière complète au sein de l’entreprise. Comme partout ailleurs…

RegioJet-Praha
RegioJet frappe un grand coup avec ces voitures du constructeur roumain Astra dont les dos de sièges comportent des écrans (photo RegioJet)

Pour approfondir :

RegioJetRegiojet
Regiojet un opérateur de transport ferroviaire privé de passagers en République tchèque, dont le siège social est à Brno. Cet opérateur sur le marché tchèque a débuté son premier service en septembre 2011 sur la liaison Prague – Ostrava (- Žilina). Dans les trains jaunes, les clients peuvent profiter des mêmes services et équipements que les bus jaunes de Student Agency.


Actualités :

Offensive de Regiojet en Pologne
05/08/2021 – Rien ne semble arrêter l’opérateur privé tchèque Regiojet qui compte maintenant s’attaquer au marché intérieur grande ligne polonais.



Regiojet-CroatiaEn deux semaines, RegioJet a déjà vendu plus de 10.000 billets pour l’Adriatique !
08/03/2021 – Fin février, le nombre de billets vendus pour le trains de nuit estival Prague-Rjeka/Split dépassait déjà les 10.000. De bonne augure pour la suite…


RegioJetLe privé tchèque Regiojet passe le cap des 10 millions de voyageurs
16/01/2021 – RegioJet, premier opérateur privé dans ce pays d’Europe centrale, a enregistré une année record en termes de nombre de voyageurs. Les trains jaunes (y compris les trains régionaux exploités dans la Slovaquie voisine), ont transporté plus de 10,5 millions de passagers


TRAXX_RegiojetVers une flotte 100% Bombardier pour Regiojet
18/12/2020 – Regiojet prend en cette fin d’année livraison de ses deux premières TRAXX MS3 de Bombardier, sur un lot qui devrait en compter 15 en 2021. Et plus à l’avenir ! Objectif : uniformiser la traction au sein d’une flotte 100% Bombardier.


La nouvelle Sagrera prend formeSuccès incontestable pour le train de nuit privé Prague-Rijeka. Réouverture en 2021
26/09/2020 – Lancé en juin dernier, malgré la pandémie, le train de nuit reliant Prague à Rijeka en Croatie, est un incontestable succès. Près de 60.000 personnes ont profité de cette nouvelle liaison ferroviaire, qui était complétée par des bus pour les derniers kilomètres.


Pesa_3Regiojet achète polonais pour son trafic local – 23/10/2019 – Le fabricant polonais de véhicules ferroviaires Pesa a publié le nouveau désign de ses automotrices Pesa Elf.eu, commandées par RegioJet pour ses opérations dans la région d’Ústí nad Labem.


TRAXX_MS3Première utilisation ‘voyageur’ de la TRAXX MS3 – 04/09/2019 – Regiojet a signé pour 15 locomotives TRAXX MS3 de Bombardier. C’est la première utilisation sur le segment ‘voyageur’ de ce type de machine.xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxx



Regiojet_09_Janusz JakubowskiRegiojet ira bientôt de Vienne à Budapest. Une bonne nouvelle pour les prix ! – 08/08/2019 – L’exemple viendrait-il d’Europe centrale ? Regiojet, le privé tchèque à l’appétit décidément grandissant, compte relier Vienne à Budapest dès 2020. Une bonne nouvelle pour les prix…xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxx xxxxxxxxxx


Regiojet-N4Tchéquie / Slovaquie : trois trains de nuit en concurrence vers les Tatras ! – 17/07/2019 – Comme un pied de nez. En Tchéquie, 3 trains de nuit se font concurrence quasi chaque jour vers la destination mythique de Kocise, sorte de Briançon d’Europe de l’Est. Et on investi dans du materiel roulant…


Regiojet_01Regiojet : le privé tchèque qui fait du train Intercité
10/12/2018 – Le tchèque Régiojet, jadis aidé par Keolis (SNCF), est un privé maintenant bien installé dans le paysage de l’Europe centrale, puisqu’elle exploite ses trains dans trois pays.


regiojet_officeGare de Vienne : petites tracasseries entre ÖBB et Regiojet
05/08/2018 – Les ÖBB, l’entreprise publique autrichienne, font des efforts originaux pour rendre la vie difficile à ses concurrents, dixit Der Standard dans une récente édition. Regiojet en fait les frais à Vienne.


Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
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La semaine de Rail Europe News – Newsletter 037

Du 09 au 15 juin 2021

L’actualité ferroviaire de ces 7 derniers jours.

>>> Voir nos anciennes livraisons

Grande vitesse

ICE-4-DBAGAllemagne – Un ICE XXL de 900 places – Avec le démarrage de l’horaire d’été le 13 juin, la Deutsche Bahn prévoit de fournir plus de 10.000 places supplémentaires. Pour ce faire, elle met en service le nouvel ICE 4 d’une capacité de plus de 900 passagers, soit 13 voitures, sera régulièrement utilisé. Cela conduira seront utilisés sur la liaison Hambourg-Hanovre-Francfort-Bâle-Zurich-Coire. Ces trains de 374 mètres de long circulent également sur la liaison Hambourg-Dortmund–Cologne–Aéroport de Francfort–Stuttgart–Munich. L’ICE 4 est un investissement de 5,3 milliards € destiné à remplacer progressivement les ICE 1 et 2 qui s’effaceront durant cette décennie. L’ICE 4 propose plus de 900 sièges dont le dossier est désormais encastré dans une coque de sorte que son réglage n’a aucun effet sur la personne derrière vous. Les allemands n’ont jamais accepté la conception française de la rame à grande vitesse double étage. Le concept ICE-4, qui doit intégrer une exploitation très dense sous le régime de l’horaire cadencé, devait donc trouver la formule la plus adéquate pour emporter un maximum de voyageurs, tout en permettant un va-et-vient important de voyageurs. On a donc joué sur la longueur. La bonne voiture standard universel de 26,40m de l’UIC a vécu : sur l’ICE 4, les voitures ont entre 28,75 et 29,10m. La surface « sol » disponible du train permet ainsi d’intercaler 918 sièges sur les 375m de la version à treize voiture, soit une densité de 2,45 voyageurs/m. 7 des 13 voitures sont motorisées. Le principe de base choisi par Siemens est la construction de cinq véhicules techniquement unifiés et standardisés, que l’on assemble pour former des rames de longueur variable de 7, 12 ou 13 voitures, comme une sorte de Lego. Le décompte provisoire atteignait en 2020 un total de 137 rames totalisant 1.511 voitures (dont 2 en réserve).
>>> DB pressroom – Unser neuster ICE auf der Schiene: Der ICE 4
>>> Voir aussi notre page dédiée à l’ICE-4

FrecciarossaItalie – Un train de nuit… à grande vitesse vers les Calabres – L’horaire d’été entre en vigueur en Italie, avec des restrictions de voyages qui se lèvent petit à petit. Le 13 juin, les trains privés Italo se rendront pour la première fois à Bari, dans les Pouilles, afin d’attirer de nouveaux clients. Un train partira de Turin, l’autre de Rome. De son côté, le transporteur national Trenitalia augmentera le nombre de trains pour un total de 230 trajets par jour. Nouveauté : le lancement un nouveau train de nuit… à l’aide d’une rame à grande vitesse Frecciarossa ! Le transporteur public imite ainsi la Deutsche Bahn et bientôt Flixtrain. Des trains de nuit en places assises, ou comment ramener les clients tentés par les bus low cost climatisés. Ce Milan-Reggio di Calabria, qui partira de Milano Centrale à 21h20, fera arrêt à Milan Rogoredo, Reggio Emilia AV, Bologna, Florence, Paola, Lamezia, Rosarno, Villa S. Giovanni pour arriver à Reggio di Calabria à 8h04. En sens inverse, le départ de Reggio di Calabria est prévu à 21h37 pour une arrivée à Milan à 8h22. Cette paire de trains s’additionne à un autre service appellé « Frecciarossa Fast », qui relie de jour, et en moins de 9 heures, Milan et Reggio de Calabre, avec un départ de Milan à 14h25 pour arriver à Reggio de Calabre à 23h05. En sens inverse, le départ de Reggio est fixé à 12h30 pour une arrivée dans le centre de Milan à 21h. Ces trains longues distances démontrent qu’il existe malgré tout un marché pour ce type de trajet, alors qu’on juge la pertinence de la grande vitesse autour des 4 heures. Mais on peut y voir aussi une fusion entre deux relations : Milan-Rome et Rome-Reggio di Calabria, pour ne former qu’un seul train. Vera Fiorani, PDG de RFI, le gestionnaire d’infra, a expliqué en commission des travaux publics au Sénat que le temps de trajet des Frecciarossa Rome-Reggio Calabria dégringolerait à 3 heures et 40 lorsque les travaux d’infrastructure seront définitivement achevés. Trenitalia se positionne donc déjà sur un marché lorgné également par le concurrent Italo.
>>> Calabria.live – Alta velocità, le fs ora fanno sul serio roma-reggio si coprirà in meno di 4 ore

HSR-TexasUSA – Signature d’un accord sur le projet de train à grande vitesse Dallas-Houston – Webuild (ex-Salini Impregilo, groupe italien) et sa filiale américaine, Lane Construction, ont signé l’accord final d’une valeur de 16 milliards de dollars avec Texas Central LCC pour construire le premier véritable chemin de fer à grande vitesse aux États-Unis entre Dallas et Houston. L’accord est la dernière étape avant la clôture financière – prévue dans les prochains mois – et le début de la construction de ce méga projet, qui donnerait un élan majeur à la économie américaine, en droite ligne avec la politique du président Joe Biden. Environ 17.000 emplois directs sont à créer, et plus de 20.000 indirects. On estime que des matériaux d’une valeur de 7,3 milliards de dollars proviendront de fournisseurs de 37 États américains. L’accord final signé avec Texas Central consolide les résultats de quatre années de travail et d’analyse par Webuild et Lane, amenant le projet au stade de la conception avancée. Il met également à jour la valeur de l’accord préliminaire. Webuild and Lane supervisera les travaux de génie civil, qui comprennent la conception et la construction des 379 km de voie ferrée, les viaducs, ainsi que les bâtiments et services de maintenance et autres équipements, les bâtiments industriels, les dépôts de trains et les installations. Basé sur le train japonais Shinkansen de Central Japan Railway, le « TGV Texan » transportera les voyageurs à des vitesses allant jusqu’à 300 km/h avec un temps de trajet estimé à moins de 90 minutes, avec un seul arrêt à Brazos Valley près de l’université Texas A&M. Les départs se feraient toutes les 30 minutes aux heures de pointe et toutes les heures aux heures creuses, pour une capacité de plus de 400.000 passagers chaque jour et contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 101.000 tonnes par an, des émissions qui seraient autrement produites par la voiture et les transports aériens entre les deux villes. D’ici 2050, environ 13 millions de personnes devraient utiliser le train.
>>> Global Railway Review – Milestone agreement signed in Dallas-Houston high-speed rail project

Train de nuit

Dolce-VitaItalie – Grand luxe pour visiter l’Italie autrement – Cela ne semble plus s’arrêter. Hier, le groupe FS et la société Arsenale, active dans le secteur de l’hôtellerie de luxe et de l’art de vivre en Italie, ont présenté un nouveau concept de trains de croisière appelé « Dolce Vita », pour visiter l’Italie autrement. Ici, point de trajet de A vers B, mais une « promenade » dans cinq coins de l’Italie. Concrètement, il s’agit de circuits de plusieurs jours et nuits au gré d’un programme annuel. Côté technique, cinq compositions de 11 voitures chacune, avec voitures-lits comportant 20 Suites et 12 cabines Deluxe, voiture-restaurant et voiture-salon, formeront le matériel roulant du Train Dolce Vita. L’ameublement intérieur sera caractérisé par la « plus haute expression de l’excellence italienne » dixit Arsenale, avec des cuirs de qualité, du verre de Murano, des tissus toscans, des bois précieux du Trentino et même du marbre de Carrare, le tout agencé par le Dimore Studio Design à Milan. A bord, la restauration sera confiée à des chefs nationaux sélectionnés, qui, avec les meilleurs produits italiens, serviront des plats typiques de la Péninsule. Le matériel roulant sera fourni par Trenitalia qui affectera comportera 60 voitures Trenitalia de type Z devenues en surnombre depuis l’introduction des trains à grande vitesse Frecciarossa. L’agence milanaise a prévu une transformation radicale des véhicules avec la mise en place de vraies suite. Les 22 premières voitures entreront dans deux ateliers dans les Pouilles et en Sicile d’ici fin 2021 pour une livraison espérée début 2023, date à laquelle les premières croisières à travers l’Italie devraient commencer. La traction est bien évidemment confiée à Trenitalia.
>>> FS Newsroom – Turismo in Italia: il lusso viaggerà su rotaia

Trafic régional

flytogetNorvège – Nouveaux trains pour la ligne vers l’aéroport d’Oslo–Gardermoen. – « Flytoget » est un service de train à grande vitesse reliant l’aéroport international d’Oslo-Gardermoen à la gare centrale d’Oslo en 19 minutes. Créée en 1992 en tant que filiale des chemins de fer norvégiens, la société appartient depuis 2001 au ministère norvégien du Commerce et de l’Industrie. Le constructeur espagnol CAF lui livre et met en service cette année un total de huit rames à quatre caisses basées sur plateforme Oaris, mais homologuées à 250 km/h. Leur homologation a été accordée par Statens jernbanetilsyn le 1er mars 2021. Cette commande de 120 millions d’euros prévoit la livraison ainsi que la maintenance et le soutien technique. Leur 102 m de long permettent une capacité de 236 places. Ces nouvelles rames sont classées dans la série 78 et viennent en renfort de la série 71 existante (16 rames Adtranz). Comme le coronavirus a réduit les vols, Flytoget s’es retrouvé avec un excédent de rames. Il a donc été convenu à la fin de l’année dernière que Norske tog, une société de leasing de matériel roulant appartenant à l’État norvégien, achèterait à Flytoget six rames Adtranz de série 71, similaires aux Class 73 (ex-NSB). Norske tog estime que les rames de série 71 peuvent être encore en service jusqu’à dix ans supplémentaires, tandis que série 70 devrait être retirée d’ici 2024. Les nouvelles rames Oaris sont entretenues au dépôt de Lodalen au sud-est d’Oslo, près de la gare Oslo Sentral. En exploitation, leur vitesse grimpera jusqu’à 210 km/h sur la ligne de l’aéroport. Elles utilisent l’ATP national norvégien ATC-2 existant, qui fonctionne en mode STM sous l’ETCS embarqué. Ce dernier n’est jusqu’à présent approuvé que pour le niveau STM en raison de la nécessité de tests supplémentaires sur la ligne de test ERTMS nationale. En 2019, 6,7 millions de passagers ont voyagé avec Flytoget, ce qui représente une part de marché de 28,7% sur les navettes vers l’aéroport.
>>> Calabria.live – Alta velocità, le fs ora fanno sul serio roma-reggio si coprirà in meno di 4 ore

Elephant-RailTchéquie – 100 rames pour la région de Bohême centrale et Prague – En Tchéquie, ce sont les Régions qui, depuis 2005, sont responsables de leur transport ferroviaire, une régionalisation dont les trafics sont construits sur base de l’appel d’offres. D’ici 2030, Prague et la région de Bohême centrale préparent une modernisation importante des véhicules ferroviaires qui circulent dans le cadre du transport intégré de Prague. Selon le conseiller de Bohême centrale Petr Borecký, « compte tenu de l’évolution démographique, on peut s’attendre à une nouvelle croissance du nombre de passagers et nous devons nous y préparer ». Les deux régions de Bohême centrale et Prague ne veulent pas emprunter la voie d’un achat de matériel roulant en propre, car cela reviendra au futur opérateur choisi. Le premier grand concours sera la sélection de ce transporteur qui circulera sur les lignes principales du corridor et jusqu’à Kladno avec des unités électriques de type EMU 400. Celles-ci seront plus capacitives que les unités CityElefant existantes. « L’exploitation débutera en 2029 », a déclaré Borecký, supposant qu’il faut investir assez tôt pour être au rendez-vous. Ce projet est couplé avec la migration progressive de la caténaire tchèque vers le 25kV, au lieu de 3kV continu actuel. Dans cette optique, les rames dites Elephant vont terminer la décennie. La région prévoit donc de ne moderniser que les rames Elephant les plus récentes et d’éliminer les plus anciennes. Au total, près de 107 rames de 400 sièges prévues pour la conversion en courant alternatif devront être commandées, toutes étant par ailleurs équipée du dispositif de sécurité ETCS. Le gouvernement actuel de la République tchèque envisage l’introduction d’un système de marché plus réglementé à la place du système ouvert en vigueur, mais c’est un autre sujet.
>>> Calabria.live – Alta velocità, le fs ora fanno sul serio roma-reggio si coprirà in meno di 4 ore

Trafic fret

LamborghiniItalie – Quand les Lamborghinis prennent le train – Belle prestation pour l’opérateur autrichien Rail Cargo Group (ÖBB). Un accord vient d’être conclut avec l’entreprise Lamborghini pour le transport de carrosseries de l’Urus entre le siège de Volkswagen à Zwickau, en Allemagne, et celui de Lamborghini à Sant’Agata Bolognese, près de Modène. Le temps de transit serait de 48 heures. Selon les données fournies par le constructeur, cette solution permettrait une économie globale sera de 1.903 tonnes de CO2, passant en effet de 2.234 tonnes à 331 pour chaque trajet. Pour fêter cela, la Vectron 1293 012 a reçu le macaron de la célèbre marque. Bien que les derniers kilomètres se fassent par camion, l’initiative entre dans le cadre du programme global Cor Tauri Management, qui envisage une transition vers le véhicule hybride d’ici 2024 et un nouveau modèle entièrement électrique d’ici la fin de la décennie. Grâce à un investissement historique de plus de 1,5 milliard d’euros d’ici 4 ans, le programme conduirait l’emblématique marque italienne à la décarbonisation de ses futurs modèles et du siège social de Sant’Agata Bolognese. « Notre processus de décarbonation se poursuit, ce qui se traduit par des actions concrètes. Après l’annonce du programme Cor Tauri Management, nous présentons maintenant un autre élément de notre plan, avec lequel nous voulons apporter des réponses concrètes aux défis environnementaux d’aujourd’hui. La mise en place d’une chaîne logistique durable est une étape clé sur notre chemin », a justifié Stephan Winkelmann, le PDG d’Automobili Lamborghini.
>>> Ship2shore.it – Lamborghini sceglie il treno per le scocche della Urus

Technologie

DB-Cargo-TechnologiesAllemagne – Munich-Nord devient le premier triage numérique d’Allemagne – Au triage de Munich-Nord, les wagons de marchandises passeront désormais sous un portique munis de caméras qui prennent des photos de chaque wagon de multiples côtés. Cette technologie présente l’avantage supplémentaire de pouvoir inspecter les wagons de marchandises depuis le haut, ce qui est impossible manuellement. DB Cargo développe des algorithmes en collaboration avec l’université de Wuppertal, la Hochschule Fresenius et les experts en IA de DB, pour détecter automatiquement les dommages et les signaler. L’objectif de DB Cargo pour ce projet est d’automatiser en grande partie la répartition des trains, ce qui, selon elle, augmentera la capacité de la gare de 40 %. Elle affirme que les trains de marchandises pourront partir plus rapidement, avec plus de flexibilité et plus fréquemment. Il est également prévu que les tests de freinage soient effectués à distance, des capteurs situés dans le wagon vérifiant les freins et envoyant les données sous forme numérique. DB Cargo, dans le cadre d’un projet de financement conjoint avec l’Université technique de Berlin, teste cette année le premier train utilisant cette technologie. L’opérateur germanique prévoit également d’équiper les locomotives de manœuvre de capteurs qui surveillent les voies et les zones environnantes, ainsi que d’une technologie de guidage et de contrôle qui régule l’accélération et le freinage. Cette technologie est aussi testée actuellement sur le chantier de Munich-Nord, et l’on prévoit que jusqu’à 40 locomotives entièrement automatiques pourraient être utilisées sur les systèmes de manœuvre dans toute l’Allemagne. Ce projet s’inscrit dans le cadre du plan de DB Cargo visant à remplacer 30 millions de camions d’ici 2030, ce qui permettra d’économiser 10 millions de tonnes de CO2. Le financement de la conversion de la gare de triage a été assuré par le ministère fédéral des transports et de l’infrastructure numérique (BMVI) avec plus de 14,5 millions d’euros provenant de son programme fédéral Future Rail Freight Transport. DB Cargo y ajoute 12 millions d’euros supplémentaires.
>>> International Railway Journal – Munich-North becomes Germany’s first digital freight yard

Prochaine livraison : le 23 juin 2021

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Vers une flotte 100% Bombardier pour Regiojet

18/12/2020 – Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire
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(photo Regiojet)

En septembre 2019, l’opérateur privé tchèque Regiojet avait annoncé un achat pur de 15 locomotives TRAXX MS3 à Bombardier avec une option pour plusieurs dizaines d’autres unités. Ce 18 décembre, les deux premières unités ont été livrées à Cassel et seront transférées ce week-end en République tchèque pour mises à l’essai. A partir de janvier, le transporteur veut les déployer sur la ligne R8 entre Brno et Bohumín. Les préparatifs commencent dès à présent pour leur déploiement, la formation des conducteurs de train ainsi que l’application complète du branding corporate avec le logo RegioJet et d’autres éléments essentiels nécessaires à l’exploitation. Les 13 autres machines devraient arriver entre avril et octobre 2021.

L’entreprise souhaite unifier progressivement le parc de locomotives multi-systèmes, qui à l’avenir devrait se composer presqu’exclusivement de locomotives Traxx MS. « RegioJet mène une politique similaire à d’autres grands transporteurs et souhaite profiter des fortes synergies d’une flotte unifiée de locomotives multi-systèmes de pointe pour l’exploitation de ses trains longue distance, » déclarait-on à l’époque. Ce qui implique le retrait progressif des Vectron louées chez EIL mais complète le parc de 4 machines TRAXX MS2e déjà en exploitation. Le contrat total porte sur 1,5 milliards de couronnes tchèques, soit tout de même 570 millions d’euros !

D’après le magazine zdopravy.cz, RegioJet sera le deuxième transporteur en République tchèque à utiliser des MS3. L’opérateur étatique de fret ČD Cargo possède en effet actuellement une locomotive en essai, qu’elle utilise également pour le transport de voyageurs entre Karlovy Vary et Cheb, cette fois pour le compte des Ceske Drahy (CD). « RegioJet est le premier exploitant de services voyageurs à commander notre locomotive TRAXX MS3, qui a déjà montré son exceptionnelle performance en exploitation commerciale en Italie depuis le début de cette année [ndlr : 2019]. Nous sommes ravis d’offrir ces machines pour le service voyageurs, où les distances sont deux fois plus longues que le transport de marchandises, et où la ponctualité est cruciale » expliquait Tomas Holy, Responsable du Développement du marché pour l’Europe de l’Est chez Bombardier Transport.

La TRAXX MS3 est la suite du succès des autres TRAXX, livrées à ce jour à près de 2700 exemplaires dans toute l’Europe. Le contrat de Regiojet intègre aussi la première application du nouvel outil de commande en ligne de pièces de rechange, avec des engagements fermes de livraison afin d’éviter aux opérateurs de constituer leur propre stock de pièces. A priori cela signifie que la maintenance sera effectuée par Regiojet même.

Bombardier Transport avait annoncé le développement du Traxx MS3 au salon Transport Logistic en Allemagne en 2017. Elle est conçue pour les alimentations 15 kV 16,7 Hz, 25 kV 50 Hz AC et 1,5 et 3 kV DC, soit les quatre systèmes d’électrification en Europe. Elle fournit 6 MW et une vitesse maximale de 160 km/h et Bombardier propose des options pour la télécommande radio, dans le cas d’une utilisation fret. La première Traxx MS3 fut officiellement dévoilée à l’usine de Cassel en juillet 2018. Rappelons que la fusion Bombardier/Alstom est maintenant devenue une réalité qui sera concrétisée en cette année 2021. On espère qu’Alstom continuera ce programme traction qui a largement fait ses preuves.

(photo Bombardier)

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Arrivé en 2012, l’opérateur Regiojet, c’est aujourd’hui 10 millions de voyageurs (hors 2020 et la pandémie…). À l’inverse de son autre concurrent Leo Express, ainsi que de WESTBahn ou de NTV-Italo ailleurs en Europe, Regiojet n’a pas opté pour du matériel neuf mais pour du matériel de seconde main, à l’exception maintenant de la traction qui devient du matériel neuf en propre.


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Regiojet_09_Janusz JakubowskiRegiojet ira bientôt de Vienne à Budapest. Une bonne nouvelle pour les prix ! – 08/08/2019 – L’exemple viendrait-il d’Europe centrale ? Regiojet, le privé tchèque à l’appétit décidément grandissant, compte relier Vienne à Budapest dès 2020. Une bonne nouvelle pour les prix…


Regiojet_01Regiojet : le privé tchèque qui fait du train Intercité
10/12/2018 – Le tchèque Régiojet, jadis aidé par Keolis (SNCF), est un privé maintenant bien installé dans le paysage de l’Europe centrale, puisqu’elle exploite ses trains dans trois pays.

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Succès incontestable pour le train de nuit privé Prague-Rijeka. Réouverture en 2021

Mediarail.be on Twitter: "Inouï ! (pas le #TGV), mais devant les 30.000 billets vendus, @RegioJet se voit obligé de passer de 3x semaine à... tous les jours, avec un #traindenuit de 12

Lancé en juin dernier, malgré la pandémie, le train de nuit reliant Prague à Rijeka en Croatie, est un incontestable succès. Près de 60.000 personnes ont profité de cette nouvelle liaison ferroviaire, qui était complétée par des bus pour les derniers kilomètres. La saison vient de se terminer mais rendez-vous est déjà pris pour l’année prochaine, en mai 2021.

Cette liaison doit beaucoup a une collaboration entre Regiojet et l’Office du Tourisme croate, ainsi qu’à l’ambassade de Croatie à Prague. La plupart des voyageurs provenait de la République tchèque, tandis qu’environ 10% des billets étaient vendus à destination et en provenance de Bratislava, en Slovaquie voisine. Ce train ne prenait en effet pas un chemin plus direct qui l’aurait fait passer par Vienne, Graz et Maribor, mais plutôt par Bratislava, la Hongrie, Ljubljana en Slovénie et enfin Rijeka, sur la côte croate.

La Vectron en tête du RJ1044 depuis Prague, louée par RegioJet, fait le trajet jusqu’à la frontière slovène, à Hodos, en traversant trois pays, ce qui démontre toute l’importance du matériel roulant interopérable. RegioJet utilise en Hongrie le personnel de l’opérateur Continental Railway Solution, le même qui conduit les trains RegioJet Prague – Budapest en territoire hongrois. Ce n’est qu’à partir de la Slovénie que les entreprises d’État sont utilisées : une locomotive électrique des chemins de fer slovènes SZ prend en charge le train jusqu’à Šapjane, à la frontière croate, où une locomotive HŽPP 1141 prend le relais. Les Vectron, bien qu’homologuées, ne sont pas autorisées sur les voies vers Rijeka, limitées à 20 tonnes à l’essieu. C’est la première fois d’ailleurs que RegioJet collabore avec des transporteurs publics pour l’exploitation de ses services en Croatie et en Slovénie. Gageons que les ambassades à Prague ont appuyé la démarche…

RegioJet Rijeka
(photo Dreamstime)

La composition de la rame atteignait souvent 12 voitures, dont 9 voitures-couchettes Bcmz rachetées à la DB (certaines encore en livrée de l’opérateur allemand), et trois voitures à places assises. Au total, 556 places mais des compartiments couchettes limités à 4 places disponibles. Une des voitures à places assises comporte un salon de jeu pour enfants. Ne manquerait plus qu’une authentique voiture-bar pour compléter l’ambiance estivale ? Les prix partaient de 22 euros pour les places assises et à 30 euros pour une place couchette, comprenant la réservation, le café, le petit-déjeuner et le Wifi gratuit.

The first tourist train arrived in Rijeka: "People were merrily drinking and singing" - Index International

(photo Dining-car via flickr)

Le succès fut tel que les trains, qui circulaient initialement trois fois par semaine lors du démarrage en juin, passèrent à la cadence quotidienne du 10 juillet au 31 août, redevenant tri-hebdomadaire dès septembre. « L’occupation moyenne des correspondances était supérieure à 90% avec une capacité de 500 à 560 passagers par correspondance », a déclaré le porte-parole de RegioJet, Aleš Ondrůj. Selon les estimations de l’opérateur, environ la moitié des passagers ont utilisé des bus de correspondance qui transportaient les touristes vers une trentaine d’hôtels et lieux de villégiature le long de la côte, tels Opatija, Pula, Rovinj, Krk, Podgora, Trogir ou encore Split. Il y eut aussi un grand intérêt pour les quelques 1.000 week-end vendus à forfaits et ne comportant que seulement deux nuits en demi-pension à un prix particulièrement bas, y compris le transport d’appoint et tous les services annexes. Cela rappelle ce que faisait feu Railtour en Belgique ou TUI en Allemagne, il y a plus de trente ans .« En termes d’intensité de la demande, c’est la nouvelle liaison la plus réussie sur laquelle RegioJet a opéré, » s’enthousiasme Aleš Ondrůj. Cet exemple démontre encore qu’il est possible de répondre au public en opérant des trains à des coûts acceptables. Pourtant les États semblent ignorer l’apport de ces petites sociétés qui n’ont pourtant les moyens, – ni les garanties automatiques -, d’une SNCF ou d’une Deutsche Bahn !

Aucune description alternative pour cette image

Au final, 60.000 voyageurs représentant 8% de tous les touristes tchèques se rendant en Croatie, ce qui signifie qu’il faudrait tripler les trains si on voulait arriver à 25% de part de marché, chose improbable sauf si l’entreprise Ceske Drahy CD s’y mettait aussi. Ce n’est cependant actuellement pas dans ses projets…

>>> Voir notre page avec ses nombreuses vidéos de trains de nuit

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Le privé tchèque Regiojet passe le cap des 10 millions de voyageurs

S’il fallait encore donner une preuve qu’il y a une demande quand on fait du train autrement, on peut largement se tourner vers la République tchèque.

RegioJet, premier opérateur privé dans ce pays d’Europe centrale, a enregistré une année record en termes de nombre de voyageurs. Les trains jaunes (y compris les trains régionaux exploités dans la Slovaquie voisine), ont transporté plus de 10,5 millions de passagers l’année dernière pour l’ensemble des prestations, ce qui représente une augmentation d’environ 8% par rapport à l’année précédente, où la société rapportait un trafic de 9,7 millions de voyageurs.

Les trains longue distance RegioJet, qui opèrent sur les lignes Prague – Ostrava, Prague – Košice – Humenné et Prague – Brno – Bratislava ainsi que sur Vienne, ont transporté à eux seuls 6,5 millions de passagers en 2019, soit environ 10% de plus que 2018 (5,9 millions passagers).

La demande est là et est soutenue. Sur Prague-Vienne, la croissance est importante et confirme la bonne stratégie de la société : « les liaisons internationales ont été le principal moteur de la croissance du nombre de nouveaux passagers avec par exemple, pendant les mois d’été, une occupation moyenne des liaisons Prague – Brno – Vienne de 93%, ce qui signifie pratiquement que la quasi-totalité des capacités était épuisée », indique la société. Cela prouve que l’Europe des frontières ouvertes est la bonne politique et apporte bel et bien un plus pour la protection du climat. Rappelons que les services grande ligne sont exploités au prix du marché, sans subsides d’exploitation.

>>> À relire intensément : la libéralisation du rail est bénéfique pour le climat

Fort de son succès, RegioJet va ouvrir de nouvelles liaisons. L’entreprise va ainsi exploiter des trains entre Vienne et Budapest, en utilisant les rames Prague-Vienne dans le roulement. Elle sort ici complètement du territoire tchèque et prouve sa stratégie européenne. C’est le privé autrichien WESTbahn, qui a réduit provisoirement sa voilure, qui conduit dorénavant les trains Regiojet en territoire autrichien. De nouvelles liaisons ferroviaires vers l’Ukraine et la Pologne sont par ailleurs au programme, car il y a de ce côté un gros marché à prendre, explique la société. Rappelons que Regiojet est déjà present sur l’international avec la Slovaquie, plus précisément sur la très populaire région touristique des Tatras. Regiojet y exploite même un train de nuit. La société a dailleurs racheté les dernières voitures couchettes I6 Bc à la SNCB, pour de futurs services.

Autorail pour les services régionaux en Slovaquie (photo Bratislavská župa via license flickr)

Le secteur régional est aussi l’autre branche d’activité, moins connue, de Regiojet. Depuis décembre, la société exploite également des trains régionaux sous délégation de service public sur la ligne R8 Brno – Ostrava – Bohumin et des liaisons régionales dans la région d’Ústí. À l’international aussi, Regiojet exploite une ligne locale autour de Bratislava. Cela prouve également que revitaliser les lignes locales avec de nouveaux opérateurs est parfaitement possible, même dans un environnement de service public. Gain pour le public : plus de trains qu’auparavant et plus de modernité, atouts indispensables si on veut opérer un transfert modal tant espéré. Le genre de service que l’on verrait aisément sur des petites lignes abandonnées ou peu exploitées en France ou en Belgique…

Toutes ces opérations requièrent un suivi technique, au travers de la maintenance. « RegioJet prévoit de construire son propre nouveau dépôt et d’élargir encore sa base technique et de maintenance », a déclaré la société. Cela explique l’embauche récente d’un ancient membre du Conseil de surveillance des chemins de fer publics tchèques CD, Miroslav Kupec, parti sur fond de tensions politiques et de « rénovation » de la direction de l’entreprise d’État. Miroslav Kupec, qui a notamment travaillé pour CD Cargo, est un expert expérimenté disposant de nombreuses années d’expérience dans le domaine du transport et de la technologie ferroviaire. Au sein de RegioJet, il sera en charge de la gestion et du développement de l’ensemble de l’exploitation technique et de maintenance du transporteur ferroviaire de voyageurs.

Regiojet montre, comme Flixtrain en Allemagne ou Snälltåget en Suède, qu’il est parfaitement possible d’exploiter des trains intercity classiques au prix du marché et que ces trains répondent à une demande. Bien entendu, ce type de train, abandonné dans le Benelux et en France où on a préféré privilégier le modèle économique du TGV, est rendu indispensable dans les régions d’Europe qui ne disposent pas – et ne disposeront jamais -, de la grande vitesse. L’Europe centrale est à ce titre un terrain de jeu intéressant, tout comme la Scandinavie. Regiojet, assurément une réussite et une entreprise à suivre…

>>> Voir la fiche technique de Regiojet

>>> Voir la fiche technique de Flixtrain

La base principale de Regiojet, à Prague Smichov (photo PetrS via Wikipedia)

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Les automotrices chinoises débarquent en Europe

(photo Leo Express)

La première des trois automotrices Leo Express ‘Sirius’ électriques construites par CRRC est arrivée en République tchèque, après avoir été expédiée de Chine via le port de Brême.

Cet engin multi-système va maintenant être testé sur la piste d’essai du VÚŽ à Velim dans le cadre du processus de mise en service et d’approbation. Leo Express prévoit que ce processus d’approbation soit rapide, ce qui permettrait aux trois unités d’entrer en service d’exploitation pour l’année prochaine. Les trois automotrices à cinq voitures sont livrées dans le cadre d’un contrat de 5 milliards de couronnes tchèques (195 millions d’euros), qui comprend une option d’achat pour jusqu’à 30 autres exemplaires. Elles devraient être déployés sur des services nationaux et internationaux autour de la Tchéquie, comprenant des liaisons vers la Slovaquie et la Pologne.

Comme le rappelait le porte de parole de Leo Express : « Leo Express, en collaboration avec le CRRC, a mis au point un nouveau type d’unité électrique dont la conception appartient à notre société. Il repose sur l’expérience acquise avec un milliard de kilomètres-passagers parcourus en trafic tchèque et international. Il répond aux demandes de nos clients en matière de services modernes et d’ergonomie. Cette automotrice est multi-système et compatible hybride, c’est-à-dire qu’elle pourra voyager n’importe où sur les chemins de fer d’Europe centrale “, déclarait Peter Koehler, directeur de Leo Express.

Nous sommes impatients de voir ce premier élément chinois rouler sur les voies européennes. Ci-dessous, vidéo du débarquement à Brême :

Première utilisation ‘voyageur’ de la TRAXX MS3

(photo Bombardier)

RegioJet a commandé 15 locomotives Bombardier Traxx MS3, comprenant un nouvel outil de commande en ligne de pièces de rechange.

Décidemment ça roule pour Regiojet, l’opérateur privé tchèque qui opère sur le segment grande ligne et, prochainement, régional. La compagnie a l’intention de doubler ses performances de transport en 2020 et a donc préparé le plus important achat de matériel ferroviaire de son histoire avec l’achat de 15 locomotives Bombardier Traxx MS3 avec une option pour une flotte complémentaire. Le contrat annoncé le 3 septembre fait suite à la commande de RegioJet pour huit locomotives Traxx MS2e, qui est entrée en service l’année dernière. Les locomotives supplémentaires sont destinées aux liaisons nationales, y compris au service interurbain avec adjudication Brno – Ostrava – Bohumín, que l’opérateur prendra le relais de ČD en décembre. Ils seront également utilisés pour des opérations transfrontalières telles que les trains Praha – Wien, qui seront prolongés vers Budapest à partir de juin 2020.

Selon Jiří Schmidt, directeur des opérations de RegioJet, « ces nouvelles locomotives nous permettront d’élargir notre offre commerciale de la région Europe centrale et orientale, en offrant une efficacité accrue et des coûts d’exploitation réduits », une condition absolue de la réussite d’une entreprise ferroviaire. Les nouvelles locomotives seront mises en service dès 2020. « Nous les déploierons sur tous les types de liaisons grande ligne – qu’elles soient nationales ou en préparation comme la future liaison Brno-Ostrava-Bohumin, ainsi que des liaisons internationales telles que Prague-Ostrava-Košice ou Prague-Brno-Bratislava / Vienne », a déclaré le porte-parole de RegioJet, Aleš Ondrůj. Il a ajouté que les machines circuleront à partir de juin prochain sur l’itinéraire Prague-Vienne-Budapest, soit trois pays et trois systèmes de signalisation. On comprend mieux alors le besoin de fiabilité, d’autant que la TRAXX MS3 ne circule ni en Autriche ni en Hongrie.

Jiří Schmidt explique que « les quatre locomotives MS2e que nous exploitons actuellement font partie de notre flotte de manière fiable et éprouvée », et que RegioJet avait décidé de normaliser son parc de locomotives multi-systèmes, qui comprend actuellement de vénérables Skoda ainsi que cinq locomotives Siemens Vectron MS de Classe 193 louées par ELL. À priori ces locomotives Siemens retourneraient chez leur propriétaire dès réception des TRAXX MS3. Le contrat RegioJet comprend l’intégration d’un nouvel outil de commande en ligne de pièces de rechange conçu par Bombardier, avec des engagements de livraison qui permettent de réduire le stock de pièces chez les opérateurs, sources de coûts.

La TRAXX MS3 est déjà en circulation en Italie, mais Regiojet serait le premier utilisateur de cette locomotive en mode trains de voyageur. « RegioJet est le premier opérateur de transport de passagers à commander notre locomotive Traxx MS3 », rapporte à Railway Gazette Tomas Holy, responsable du développement commercial chez Bombardier pour l’Europe de l’Est. « Notre plateforme Traxx 3 a déjà démontré ses performances exceptionnelles en exploitation commerciale en Italie depuis le début de cette année. Nous sommes ravis d’introduire ces véhicules dans le segment passagers, où les distances sont deux fois plus élevées que dans le transport de marchandises et où la ponctualité est d’une importance primordiale.»

Regiojet, en plus de l’achat de locomotives, prévoit de moderniser ses voitures d’ici deux à trois ans, qui sont issues de l’ancien parc Intercity des ÖBB. « Nous avons préparé de nouveaux achats et reconstructions de voitures d’une valeur de plus d’un milliard de couronnes (38,74 millions d’euros) », a déclaré Ondruj. En particulier, le transporteur veut augmenter le nombre de sièges passagers et prend actuellement possession seize nouvelles voitures Astra avec des écrans individuels au dos de chaque sièges.

>>> À lire : la fiche de présentation des services Regiojet

Tout cela intervient dans un contexte de croissance des services. Regiojet a transporté environ 3,1 millions de passagers au cours du premier semestre de cette année, rien que sur le segment ferroviaire grande ligne. Le nombre de passagers transportés continue de croître rapidement et la compagnie a transporté environ 12% de passagers en plus au premier semestre par rapport à la même période de l’année dernière. L’opérateur tchèque compte dépasser les 6 millions de voyageurs annuels, ce qui n’en fait plus un nain sur la vaste zone Prague-Vienne-Budapest…

Voiture Astra avec ses écrans incorporés (photo Regiojet)

 

Bénéfice et trafic en hausse pour Leo Express

Leo Express, le second privé tchèque qui opère sur le segment grande ligne, a réalisé un tout petit bénéfice supérieur à 2,5 millions de CZK en 2018, soit 97.000 euros, le bénéfice avant impôts et amortissements s’élevant à 3,48 millions d’euros. Pour cette première moitié de 2019, l’EBIT aurait déjà atteint une croissance de 58% par rapport à l’année dernière. Les ventes sont en croissance et ont atteint environ 31 millions d’euros au cours de l’année 2018. Pour cette année il est prévu d’atteindre 39 millions d’euros et la moitié de ce montant aurait été pratiquement atteint au premier semestre. Cette croissance est due en partie au renforcement des opérations en Allemagne, au retour en service de la cinquième automotrice (accidentée en 2017) et à la nouvelle connexion à Cracovie en Pologne, où Leo Express est devenu le premier transporteur privé de passagers entre la Tchéquie et la Pologne voisine.

Ces chiffres pourraient prêter à sourire mais Leo-Express n’opère qu’une vingtaine de trains par jour, à l’aide d’un mini parc de cinq automotrices FLIRT Stadler en configuration grande ligne Intercity, classées série 480 en Tchéquie. Le personnel ne compte que 260 employés, ce qui pourrait classer la société dans la catégorie des PME ferroviaires. Pour ce premier semestre 2019, la société a transporté 1,25 millions de passager. Elle peut ainsi espérer atteindre les 3 millions annuellement si la bonne tenue des trafics se confirme. Sur le plan national, Leo-Express n’a qu’une part de marché grande-ligne de 1,29%, contre 8,03% pour l’autre privé concurrent, Regiojet.

La First Class de Leo Express, à bord de ses FLIRT Stadler (photo Dariusz Sieczkowski via license flickr)

Leo Express a également annoncé la croissance de son parc de matériel roulant. La première automotrice du chinois CRRC arrive par bateau et devrait entamer sa certification. Au cours de la première phase, ces unités seront déployées sur des liaisons nationales et internationales en République tchèque, en Slovaquie et en Pologne. Par la suite, Leo Express prévoit un développement dans d’autres pays européens, mais n’a jusqu’ici pas publié les trajets envisagés.

Leo Express opère à l’international sur les liaisons Prague-Cracovie (PL), ainsi que sur deux trains (dont un de nuit), entre Prague et Košice, à l’extrême est de la Slovaquie, haut lieu du tourisme aux pieds des monts Tatras. Sinon son trafic principal se situe sur l’axe majeur Prague-Ostrava-Bohumin.

Comme Regiojet, et afin d’augmenter ses revenus, la société s’engage maintenant aussi dans les délégations de service public. « À partir de décembre 2019, nous débuterons notre contrat de délégation de service public dans la région de Pardubice et également dans la région de Zlín avec notre partenaire. Pour ces itinéraires, Leo Express complète les modifications des 15 unités Coradia LINT louées à Alstom (photo). Nous allons ainsi apporter la qualité des services Leo Express aux services régionaux », explique Jakub Svoboda, directeur général de Leo Express pour la République tchèque et la Slovaquie.

Le Coradia LINT d’Alstom aux couleurs de Leo Express, pour un nouveau business régional (photo Leo-Express)

La société est également candidate à d’autres offres régionales, comme dans la région d’Olomouc et de Prague. Pour ces contrats, la société aurait calculé avoir besoin de 29 automotrices électriques à bi-courant 3kV/25kV. Il n’y a pas encore de commandes à ce jour. En attendant, on peut déjà voir à ce lien les premières Coradia LINT sorties il y a quelques jours en livrée Leo Express

Enfin, il ne faut pas oublier l’assistance opérationnelle que procure Leo Express à Flixtrain sur la liaison Berlin-Stuttgart, de l’ex-Locomore. L’entreprise tchèque s’occupe de la gestion des opérations et du parc de véhicules, qui n’est pas le métier à proprement parlé de Flixmobility. Ce contrat d’assistance serait à l’origine de la hausse des revenus citée plus haut. Il donne aussi l’occasion rêvée à Leo Express de se frotter à la culture ferroviaire germanique. Avant de prochains lancements ? À suivre…

Une des cinq rames FLIRT (photo Miroslav Volek via license flickr)

 

Premières photos des automotrices CRRC pour Leo-Express

Leo Express vient de diffuser ses premières photos d’une de ses trois nouvelles automotrices commandées au constructeur chinois CRRC. Les trois premières rames devraient arriver en République tchèque au milieu de l’année et être testées à Velim, avant d’être homologuées.

« Leo Express, en collaboration avec le CRRC, a mis au point un nouveau type d’unité électrique dont la conception appartient à notre société. Il repose sur l’expérience acquise avec un milliard de kilomètres-passagers parcourus en trafic tchèque et international. Il répond aux demandes de nos clients en matière de services modernes et d’ergonomie. L’unité sera multi-système et compatible hybride, c’est-à-dire qu’elle pourra voyager n’importe où sur les chemins de fer d’Europe centrale « , a déclaré Peter Koehler, directeur de Leo Express.

Une autre vue montre que l’intérieur n’est pas encore terminé. La structure interne de la voiture et les éléments individuels ont été conçus par la société en fonction des besoins des passagers par des bureaux de design tchèques. 20% des composants utilisés proviendraient d’entrepreneurs nationaux. Les producteurs tchèques ont la possibilité de participer à l’exportation de produits et de services nationaux vers d’autres pays. La possibilité d’une coopération future avec cet important producteur de matériel roulant s’est également ouverte à eux, indique Leo Express.

« Le train aura un nouveau modèle de cuisine pour offrir encore plus de collations saines et fraîches qu’auparavant. En même temps, il offrira suffisamment d’espace pour le tri des déchets. Pour les parents avec poussette, les personnes en fauteuil roulant ou les cyclistes avec vélo, les trains disposent d’un plancher bas. Bien sûr, il y a suffisamment de place pour les bagages, les skis et les vélos. Dans le même temps, les différents besoins des passagers sont respectés afin qu’ils puissent compter sur une section spécialement adaptée à la classe supérieure ou aux enfants. La conception des nouveaux véhicules Leo Express est dans la forme et les couleurs de la société, de sorte que le chemin de fer va stimuler d’autres trains noirs », la société a déclaré dans un communiqué.

Leo Express a un contrat pour la fourniture de trois unités et une option pour 30 unités supplémentaires. La valeur totale de l’investissement dépasse 5 milliards de couronnes tchèques. L’assemblage des trois premières unités est actuellement en cours en Chine.

(toutes les photos de Leo Express)

>>> Voir aussi : L’autrichien Westbahn veut acheter chinois !

 

 

Regiojet : le privé tchèque qui fait du train Intercité

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Le tchèque Regiojet, jadis aidé par Keolis, est un privé maintenant bien installé dans le paysage de l’Europe centrale, puisqu’il exploite ses trains dans trois pays.

Regiojet est le premier opérateur privé de transport ferroviaire de passagers en République tchèque. C’était une filiale à 100% de Student Agency, une agence créée en 1993 par le bouillant Radim Jančura, qui était étudiant entrepreneur de la VUT de Brno, la deuxième grande ville du pays. Jančura va profiter de l’implantation, dans la législation tchèque, de la directive européenne 2007/58/CE – qui entérine l’open access en autorisant la possibilité du cabotage -, et qui permet en Tchéquie de recevoir des subventions de l’État en contrepartie d’un engagement tarifaire pour les étudiants et certaines autres catégories sociales, y compris sur les lignes de bus. Comme le fond de commerce du réseau de bus de Student Agency est justement le public étudiant, Radim Jančura, aidé par Keolis (SNCF) sur les aspects pratiques, est convaincu qu’il peut faire le même business avec des trains. Ainsi naquit Regiojet…

Le patron, Radim Jančura , à côté de l’un de ses bébés…

Comme la législation tchèque ne « protège » plus les České dráhy (CD, l’entreprise ferroviaire jusque-là en monopole), la nouvelle firme a pu s’enregistrer en tant qu’entreprise ferroviaire le 6 octobre 2009. À l’inverse de Leo Express, de WESTBahn ou de NTV-Italo, Regiojet n’optait pas pour du matériel neuf mais pour du matériel de seconde main vendu par les réseaux étrangers.

Et ça tombe bien. Depuis 2008, le voisin autrichien avait lancé ses Railjets rutilants, signifiant la mise à l’écart d’un grand nombre des excellentes voitures UIC « Z », qui composaient les ex-Intercity/Eurocity des ÖBB, et dont la réputation n’était plus à prouver. Comme les ÖBB mettaient en vente un grand nombre de ces voitures, essentiellement de première classe, Radim Jančura en racheta. Plus au sud, en Italie, le Ferrovie Nord Milano voulait se débarrasser de ses machines 3kV E 630 qui étaient… d’origine tchèque Skoda. Radim Jančura les racheta également et les remit au type de retour au pays, dans l’atelier Metrans Dyko de Kolin dont nous avons parlé avec l’article Metrans.

Lancement des premiers trains, à l’origine avec les célèbres locomotives Skoda reconfigurées (photo Martin Hefner via wikipedia)

Ainsi paré de 9 locomotives et 28 voitures, Regiojet débuta son premier service en septembre 2011 sur la liaison Prague – Ostrava (- Žilina). La livrée reprend celle des bus de Student Agency : jaune d’oeuf, histoire de ne pas passer inaperçu et de globaliser l’offre. À bord, les clients peuvent profiter des mêmes services et équipements que les bus, avec notamment le wifi intégral et sans chichi, testé par votre serviteur. Un simple e-mail de confirmation tient lieu de titre de transport !

Aujourd’hui, la société de Radim Jančura dispose :
– de +/- 90 voitures, comprenant des ex-ÖBB et CFF reconditionnées et une commande de 70 véhicules neufs au roumain Astra;
– de locomotives Skoda et de TRAXX en cours de livraison ;
– de 370 employés contractuels.

Pour l’anecdote, ces voitures ne sont pas enregistrées en République tchèque mais en Autriche. Le CEO Radim Jančura explique cette curieuse politique par la mauvaise expérience qu’il a rencontré à ses débuts avec l’autorité nationale tchèque d’entregistrement des véhicules, qui semblait vouloir créer quelques ennuis au nouveau venu. Parmi les voitures, les Bmpz 20-90 du roumain Astra font figure d’exception : elles disposent d’écrans de divertissement à la manière des compagnies aériennes, les mêmes qui équipent aussi les bus de Student Agency. Il s’agissait en 2017 d’une première européenne qu’aucune compagnie ferroviaire n’avait encore introduit jusqu’ici.

Les nouvelle voitures Astra, avec écran incorporés à chaque dos de siège (photo presse Michal Sula MAFRA)

Chez Regiojet, c’est le type de billet – et son prix -, qui fait le confort décliné en quatre games :
Business : siège en cuir dans des compartiments de 4 places, boissons, thé au choix, wifi et journaux tchèques et slovaques;
Relax : compartiment de première classe à six places, boissons, thé au choix, wifi et journaux tchèques et slovaques;
Standard : sièges dans des compartiments classiques à 6 places, pas de WiFi, ou des sièges en 2+2 dans les voitures Astra avec là le Wi-Fi gratuit et des écrans tactiles de divertissement.
Low-cost : sièges en 2+2 dans la plus grande simplicité, sans aucun service, grâce aux voitures suisses vendues par les CFF !

Il n’y a pas d’offres spéciales exclusives et limitées qui ne sont valables que pour quelques passagers et qui doivent être réservées des semaines à l’avance. Même jusqu’à quelques minutes avant le départ d’un train RegioJet, le même prix est appliqué sauf si le train est complet. Tous les passagers bénéficient d’un service complet à bord.

>>> Voir en détail le confort des trains Regiojet

Malgré diverses embrouilles liées à la politique locale, où Radim Jančura réussit à se faire quelques ennemis, les affaires fonctionnent. Rapidement, la capacité des trains passa de 240 à 400 places dès 2012, avec des trains toutes les deux heures, ce qui laisse songeur quand on compare avec la situation française avec un opérateur en monopole et la mainmise permanente de l’État. Car RegioJet agit en open access, et concurrence non seulement les CD, qui alignent aussi leur propres Intercity, mais aussi un troisième larron, Leo-Express. Au total, en comptant l’entreprise publique, la liaison Prague-Ostrava est exploitée par trois opérateurs : 5 trains LEO-Express, 11 Regiojet et 10 Ceske Drahy, soit 26 paires de trains par jours ouvrables, ce qui est considérable pour un petit pays de la taille de la Tchéquie. Constat implacable : les CD ont réagi en marketing et matériel moderne, avec baisses de tarifs, et le service public tchèque n’a pas été mis à mort, loin s’en faut.

Regiojet a passé commande de 8 TRAXX Bombardier (+ 20 en option), en leasing auprès de EIL

Il y a aussi des détails qui comptent. Si Regiojet doit s’autofinancer sur la liaison Prague-Ostrava, comme tous les transporteurs présents, un contentieux était né quant aux subventions concernant les billets étudiants. Ces derniers utilisent en effet les quatre classes de confort proposés par Regiojet. Le Ministère des Transports enquêta auprès de la firme privée en constatant que, bien qu’étant notifiés comme « deuxième classe », les voitures offrant les classes Business et Relax, des ex-ÖBB de première, pouvaient être considérées comme de la première classe déguisée, auquel cas la subvention « étudiant » ne s’appliquait pas… Accusé de recevoir plus de subventions qu’il n’en faut de l’État en 2014, Radim Jančura répondait que « la compensation de l’Etat pour les groupes sociaux ne représente que 8% de mon tarif. Les chemins de fer tchèques de l’ensemble du réseau perçoivent une compensation totale de 255% du produit du tarif, même pour les services longue distance que nous exploitons sans subvention d’exploitation. Le montant versé par l’État pour l’indemnisation des ristournes n’est pas faible, mais il est trente fois inférieur à ce qui est versė au transporteur étatique ». En tout état de cause, le billet le plus cher de Regiojet demeure largement en dessous des tarifs de première classe des CD, l’entreprise publique.

1ère classe pour le ministère, seconde pour Regiojet… (photo wikipedia)

Depuis, les affaires ont progressé et s’étendent vers la Slovaquie (Kocise et Bratislava), ainsi que sur l’Autriche, jusqu’à Vienne, en prolongeant un service existant qui menait à Breclav, proche de la frontière. Pour pénétrer en Autriche, Regiojet s’est allié avec la BGK (Bahn Graz-Köflach), qui est la société qui fournit la prestation technique en Autriche pour le compte de Regiojet (demande de sillons, conduite des trains, entretien…). À Vienne-Hauptbahnhof, l’arrivée de Regiojet le 10 décembre 2017, avec ses quatre aller-retour Vienne-Prague à 19 euros, n’a pas manqué de provoquer des crispations chez les ÖBB concernant l’attribution d’un espace de vente. Une affaire qui rappelle les déboires de NTV-Italo sur l’accès aux gares italiennes… En deux mois de lancement, près de 120.000 passagers avaient embarqués dans les trains jaunes du privé tchèque, auprès d’une clientèle jeune et universitaire.

En 2017, près de 4 millions de voyageurs avaient choisis Regiojet. Pour les neufs premiers mois de 2018, l’entreprise enregistrait un bon avec 4 millions de voyageurs, que l’on attribue précisément à la nouvelle liaison avec Brno et Vienne. Cette liaison a attiré à elle seule près de 700.000 voyageurs sur la même période, ce qui prouve que l’ouverture des marchés engendre un report modal fort. À ce rythme, Regiojet pourrait clôturer l’année 2018 en dépassant les 5 millions de voyageurs, soit une hausse moyenne de 25% qui laisse songeur…

Des Vectron, en attendant l’arrivée complète des TRAXX

Comme la billeterie est principalement digitale, on devine rapidement la masse de données qui traversent les serveurs de l’entreprise, une mine d’or pour le marketing. La marque Regiojet se répand d’ailleurs sur des tas de sites web en dehors du Continent, attirant d’autant les touristes entre Vienne et Prague lors de leur voyage en Europe. Fin novembre, Aleš Ondrůj, le porte-parole de l’entreprise déclarait à la presse locale que « RegioJet devient progressivement le transporteur principal sur la ligne Prague – Brno – Bratislava / Vienne [de même que bientôt] sur Prague – Ostrava – Košice, où RegioJet est [déjà] aujourd’hui le principal transporteur ». On notera tout de même que l’entreprise étatique CD aligne en face 7 CD Railjets sur la même ligne Prague-Vienne, portant à 11 les allers-retours disponibles entre les deux capitales.

Après la Slovaquie, Regiojet se lance dans la concession régionale de service public en Tchéquie, avec ici le projet d’une automotrice PESA (Pologne).

Gage que le train monte en puissance, Radim Jančura vend ses bus et veut se concentrer exclusivement sur le ferroviaire.  Dans le futur proche, l’entreprise pourra compter sur la concession de service public gagnée récemment pour exploiter dès décembre 2019, et durant 8 ans, un réseau régional – c’est nouveau -, en l’occurrence la ligne R8 Brno – Přerov – Ostrava – Bohumín. Sur l’offre de 2,22 milliards de couronnes présentée par l’entreprise étatique CD, Regiojet avait répondu avec un projet 50 millions moins cher…

La Tchéquie, que l’on n’attendait pas vraiment sur ce créneau, nous montre un exemple instructif de l’ouverture des marchés ferroviaires voyageurs longue distance. Il serait temps que le grand voisin allemand, qui a si bien ouvert son marché régional, prenne conscience de cette réalité…

Quand Hambourg dispose de sa propre entreprise ferroviaire en hinterland


25/11/2018 – Par Frédéric de Kemmeter – Signalisation ferroviaire et rédacteur freelance
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(English version)

Metrans AS est un opérateur tchèque qui exploite des trains de transport combiné et des terminaux à conteneurs. La société a été fondée en 1948 (à l’origine en tant que société de transport international) et a son siège social à Prague. Son actionnaire est aujourd’hui le Hamburger Hafen und Logistik (HHLA), qui est devenu l’unique propriétaire depuis le 1er avril 2018.

Pourquoi Hambourg ?
Eclipsé durant un temps par les ports du Benelux, Hambourg reconquiert au fil des ans une place de choix dans le complexe portuaire nord européen. La réouverture des économies d’Europe de l’Est et la croissance des échanges chinois ont fait repartir de l’avant Hambourg plus que tout autre port européen depuis le début des années 2000. Avec ses 8 millions de conteneurs annuels, Hambourg avait besoin de moyens pour évacuer ce flux vers un hinterland parfois lointain, comme le montre la photo ci-dessous. C’est dans ce contexte qu’intervient la prise de participation de l’entreprise HHLA dans l’opérateur tchèque Metrans.

(photo Metrans)

L’implication de HHLA, qui est une entreprise logistique appartenant à la Ville de Hambourg, démontre comment l’Europe a permis de booster les trafics qui, avant 1990, étaient très maigres entre le grand port hanséatique et l’Est de l’Europe, fermé par le Rideau de Fer. Cela démontre aussi que de grands projets peuvent être bâti sous l’angle local, sans que le pouvoir central ne s’en mêle. Comme on le sait, la décentralisation fait partie de la culture politique allemande et cela donne des résultats remarquables.

Hambourg dispose donc non seulement de quatre terminaux à conteneurs dans le port, mais d’un réseau complet de 13 terminaux dans son vaste hinterland. HHLA peut alors gérer lui-même ses flux et ses trains, ce qui lui apporte un atout considérable.

Terminal de Ceska Trebova (photo Metrans)

Metrans
En 2017, Polzug Intermodal Polska, qui opérait entre Hambourg et la Pologne, fût intégrée dans Metrans avant que HHLA ne prenne la direction complète de l’entreprise tchèque. Avec cette fusion, Hambourg dispose désormais d’un hinterland très vaste connecté à ses terminaux portuaires.

Metrans dispose de sa propre flotte de locomotives et opère en open access dans toute l’Europe Centrale, principalement vers la Tchéquie et la Hongrie. La société détient un parc de 2.000 wagons. Récemment, Metrans a commencé à faire lui-même les opérations de manoeuvres au sein du port de Hambourg, comme le fait une OFP. En 2017, Metrans a transporté plus d’un million d’EVP par chemin de fer.

Groupage
Un des atouts de Metrans est que des terminaux plus petits peuvent être directement reliés à Hambourg. Mais deux difficultés doivent être prises en compte : d’une part, les flux ne sont pas identiques tous les jours; et d’autre part, il y a un déséquilibre entre le flux d’importation et d’exportation. La conséquence de tout cela, ce sont des trains qui n’ont pas la même configuration tout au long de la semaine. Metrans doit essayer de coordonner les volumes au niveau des terminaux, qui varient quotidiennement selon destination respective. C’est la raison pour laquelle Metrans organise lui-même ses propres trains à la gare de Hambourg-Waltershof, en regroupant les wagons pour faire un ou plusieurs trains longs selon la demande.

« Nous avons commencé avec un terminal à Prague pour relier le port de Hambourg à la Tchéquie. Nous avons grandi d’année en année. Nous travaillons maintenant dans 17 terminaux et dépôts. Parmi eux, nous avons cinq terminaux hubs situés dans différents pays. Poznań est l’un d’entre eux », expliquait Martin Koubek au Railfreight Summit de Poznan. Les autres pôles sont situés à Prague et Česká Třebová (Tchéquie), Dunajská Streda (Slovaquie) et Budapest (Hongrie). Outre les hubs, Metrans exploite 12 installations terminales plus petites.

La répartition du train est facilitée par le M.I.S. (Metrans Information System), un logiciel maison, analogue au logiciel de planification des navires. Il établit des hypothèses pour la longueur ou la charge maximale recommandée des wagons qui doivent être combinées avec différents points de chargement et de destinations afin de parvenir à une combinaison de conteneurs ou de wagons économiquement viable. Cela exige donc beaucoup de flexibilité au niveau de la gestion des locomotives et des conducteurs.

Pour leurs services de navette, les terminaux portuaires chargent les conteneurs d’importation dans les trains en bloc dans n’importe quel ordre. Ceux-ci sont ensuite triés à Prague, Česká Třebová ou Dunajská Streda. Lors de l’exportation, les différents trains voyagent également avec un mélange de conteneurs jusqu’aux hubs précités, où les conteneurs sont ensuite transférés sur des trains-blocs vers Hambourg.

Réseau
On compte par exemple 43 trains par semaine entre Hambourg et Prague. La société exploite non seulement des trains-blocs entre les terminaux tchèques et les ports de Hambourg et de Bremerhaven, mais aussi de Prague à Lípa nad Dřevnicí et à Dunajská Streda. En outre, elle exploite une liaison vers l’Adriatique via les ports de Koper et de Rijeka. Metrans ne se contente pas de la Tchéquie. Des liaisons directes sont exploitées 8 fois par semaine entre Hambourg et Munich. Des liaisons sont également ouvertes avec le port de Rotterdam, principal concurrent de Hambourg et Brême. La liste complète des opérations se trouve à ce lien.

Le service des trains est assuré par Metrans Rail, qui était l’ancienne société Railtrans rachetée par Metrans en 2011 et qui fournit les équipes de conduite. Metrans Rail traite environ 26.000 trains par an. La fréquence élevée des trains-navettes entre Hambourg et l’Europe centrale avec le même agencement de wagons est l’un des secrets du succès de Metrans. Ce principe de navette permet d’économiser de l’argent, de l’énergie et du temps. En raison de la fréquence de trafic élevée, il renforce également la fiabilité et la flexibilité, et donc l’attrait pour les clients. Ils sont également aidés par le fait que Metrans propose un ensemble de services complet : le service principal ferroviaire, auquel viennent s’ajouter divers services annexes dans les terminaux intérieurs, comme le dédouanement. Metrans organise également des services de pré-acheminement par camions.

Le parc de locomotives
L’essentiel du parc traction de Metrans se compose de locomotives TRAXX Bombardier. À l’origine, il s’agissait de leasing auprès d’entreprises variées, dont Alpha Train et Railpool. Ensuite, les 20 premières machines TRAXX F140 MS furent livrées dès septembre 2014 en configuration D/A/CZ/SK/HU/PL. Il s’agit ici de machines propriétaires, immatriculées en Tchéquie. Le CEO de l’époque, Jiri Samek, justifiait ces achats : « Avec plus de 90 liaisons hebdomadaires entre Hambourg et les terminaux Metrans de Prague et Ceska Trebova, par exemple, une production fiable est de la plus haute importance. » Chez Bombardier, l’enthousiasme était de mise : « Les locomotives TRAXX de Metrans, filiale de HHLA, sont les premières locomotives Bombardier à être utilisées en République tchèque, en Slovaquie et en Hongrie. » C’était donc une porte d’entrée importante pour le groupe canadien. Les TRAXX de Metrans sont fournies en tant que série 386 en Tchéquie.

(photo HHLA – Lubomír Vosáhlo)

En juillet 2015 Metrans levait l’option signée avec Bombardier en 2013 pour 10 TRAXX supplémentaires, portant à 30 le nombre d’engins acquis. Dans ce lot, trois machines bénéficiaient de l’ETCS et du système de signalisation ferroviaire néerlandais ATB pour les services de fret à destination et en provenance de Rotterdam (NL). Au début 2016, les premières TRAXX circulaient en Pologne tandis que les engins prévus en configuration NL arrivaient aux Pays-Bas en 2017.

En 2018, vingt autres machines étaient exploitées auprès de diverses sociétés de leasing. La société française Akiem a ainsi passé un contrat de leasing auprès de Metrans pour 6 TRAXX AC3, le tout dernier modèle de Bombardier. Metrans dispose aussi de 8 locomotives diesel ER20 de Siemens. En outre, pour ses manœuvres dans les terminaux, Metrans dispose encore de 17 engins diesel. Alstom a ainsi livré 2 locomotives hybrides Prima H3 pour les opérations locales dans le port de Hambourg.

Une des V90 de manoeuvre (photo Metrans Obrazek)

Martin Horinek, directeur de l’exploitation de Metrans, justifie : « Le modèle commercial de Metrans est basé sur la convergence et l’optimisation de tous les processus de la chaîne de transport entre le port de mer et les clients de l’arrière-pays européen. Avec nos propres locomotives, nous pouvons encore mieux contrôler les processus de transport de notre société. Cela nous permettra d’être encore plus fiables, d’être plus flexibles en réponse aux demandes de nos clients et d’offrir de nouveaux services. »

Metrans dispose de sa propre filiale de maintenance, Metrans Dyko dont l’atelier se situe à Kolin, en Tchéquie. Ce dépôt, qui date de 1940, a été racheté en 2007 et gère aussi le matériel roulant d’autres opérateurs, dont Regiojet. Il est agréé pour tout matériel Bombardier, Siemens et Skoda.

Cette société n’aurait pas pu voir le jour sans la politique allemande et européenne du rail. Cela démontre qu’avec un environnement ouvert, on peut non seulement créer des trafics nouveaux, mais aussi créer des emplois non seulement pour le chemin de fer mais aussi en pérénisant les trafics portuaires et en consolidant ses positions. C’est ce que le port de Hambourg a bien compris en prenant les rênes du transporteur tchèque Metrans. Par cette stratégie, ce port, excentré au nord de l’Europe, peut prévoir son avenir et même étendre son business à d’autres activités que strictement portuaires. 🟧